Entdecken Sie Tschad : A l'écran (Cinéma / TV)

Il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que le cinéma tchadien fasse son apparition sur les tapis rouges internationaux. Salués par la critique dès leurs premiers courts métrages, les réalisateurs Issa Serge Coelo et Mahamat Saleh Haroun restent encore aujourd’hui les figures de proue du cinéma national, chacun à leur manière s’impliquant dans la préservation et le développement de l’industrie cinématographique du pays, avec leurs films Daresalam, Un homme qui crie ou Bye Bye Africa. À côté de ces deux cinéastes, d’autres réalisateurs et réalisatrices ont aussi laissé leur marque dans l’histoire encore naissante du cinéma tchadien. Un pays où il ne reste à ce jour qu’une seule salle de cinéma, restaurée en 2011, mais où les paysages et les décors naturels peuvent présager de nombreux tournages pour le futur. Des paysages qu’on a hâte de voir portés à l’écran par une jeune génération de cinéastes à venir.

Cinéma tchadien d’hier et d’aujourd’hui

Occupé jusqu’en 1960 par les colons français, le Tchad n’a pu développer une industrie cinématographique, et celle qui a émergé depuis l’Indépendance reste encore de taille réduite. Malgré tout, plusieurs cinéastes du Tchad ont tourné dans leur pays durant la seconde moitié du XXe siècle. Dès les années 1960, le documentariste Edouard Sailly tourne une série de courts métrages dans son pays natal. Formé en France et spécialiste des actualités cinématographiques, il porte les paysages de son Tchad désormais indépendant à l’écran. Le Lac Chad, Pêcheurs du Chari ou encore l’Enfant du Tchad sont des exemples de cette série, difficilement visibles aujourd’hui.

Il faut attendre les années 1990 et la fin de conflits internes au pays pour qu’émergent plusieurs figures notoires du cinéma tchadien, encore en activité aujourd’hui. Issa Serge Coelo, après des études à l’ESRA, réalise son premier court métrage Un taxi pour Aouzou en 1994. Une œuvre fort bien accueillie par la critique, qui sera nommée aux César. La même année, Mahamat-Saleh Haroun réalise Maral Tanié, co-produit avec le Burkina Faso et qui sera sélectionné au festival de Clermont-Ferrand. À la même époque, la réalisatrice Zara Mahamat Yacoub produit son premier court-métrage documentaire Dilemme au féminin, un brûlot politique questionnant les mutilations infligées aux Tchadiennes, qui fait grand bruit.

En 1999, Haroun réalise le premier long métrage de l’histoire du Tchad, un docu-fiction inspiré de sa propre expérience intitulé Bye Bye Africa, salué à Venise du Prix Luigi De Laurentiis, attribué aux premières œuvres pour leur caractère exceptionnel. Le récit poignant d’un cinéaste à la recherche de son pays ravagé par la guerre, où le cinéma a été éradiqué, et comment il peut peut-être encore le reconstruire. Un fil rouge qui traverse toute la carrière du réalisateur impliqué autant derrière sa caméra que dans la réalité, puisque c’est notamment grâce à lui que la première salle de cinéma du pays rouvrira ses portes en 2011, après plusieurs décennies de fermeture.

Un an plus tard, c’est au tour d’Issa Serge Coelo de mettre en images l’histoire de son pays dans Daresalam. Dans ce film, le cinéaste insuffle les atrocités qui ont détruit le Tchad dans les années 1960-1970. Une œuvre puissante dénuée de héros, mais qui met en lumière sans misérabilisme l’histoire méconnue de ce pays par l’un de ses propres citoyens.

Au début des années 2010, le cinéma tchadien foule de nouveau les tapis rouges. Abakar Chene Massar emmène son film Le Pèlerin de Camp Nou (2009) sur les marches de Montréal, Londres et Rotterdam tandis que Mahamat Saleh Haroun remporte le Prix du Jury au Festival de Cannes pour Un homme qui crie (2010). Habitué de Cannes, il y revient en 2013 avec GrisGris puis en 2021 avec Lingui, les liens sacrés, deux films en compétition pour la Palme d’Or.

Aujourd’hui, l’influence des deux cinéastes les plus importants du pays, Issa Serge Coleo et Mahamet Saleh Haroun, continue à se faire sentir. Le second tourne encore aujourd’hui, après avoir été Ministre de la culture entre 2017 et 2018. Alors que le premier est, depuis 2011, directeur du cinéma Le Normandie à N’Djamena, seule salle en activité du pays.

Le Normandie, une résurrection bienvenue

Inauguré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Normandie est un cinéma fondé par Georges Hamdani, juif iranien qui occupa le rôle de muezzin de la Grande Mosquée de Fort-Lamy (ancienne appellation de N’Djamena jusqu’en 1975) des années 1920 jusqu’à 1943. Entre les années 1950 et les années 1990, la salle de 700 places accueillera spectacles, projections familiales, grands films internationaux ou cinéma français. À son rachat en 1990 par un commerçant tchadien, il est menacé de destruction en vue de devenir un complexe commercial. Il sera finalement sauvé, mais restera à l’abandon jusqu’à la fin des années 2010, lorsque les cinéastes tchadiens réussissent à obtenir un subside du gouvernement pour sa restauration. Le 1er décembre 2011, le cinéma Le Normandie rouvre ses portes. Cette salle est aujourd’hui l’une des seules salles de cinéma en Afrique subsaharienne francophone, et est équipée de projecteurs numériques et d’un projecteur 35 mm. Un bonheur pour les amateurs de cinéma, et une étape incontournable de votre séjour dans le pays.

Quelques films notoires tournés au Tchad

Hormis les pépites des cinéastes tchadiens, le pays a pu accueillir quelques tournages internationaux. Mais faute d’une politique claire en la matière, ceux-ci sont restés très sporadiques. Le premier tournage américain dans le pays remonte avant l’Indépendance, et plus précisément en 1958 lorsque John Huston pose sa caméra à Fort-Lamy pour Les Racines du Ciel. Adapté d’un roman de Romain Gary, on y suit les combats de Morel (Trevor Howard), Minna (Juliette Gréco) et Forsythe (Errol Flynn), qui luttent contre les braconniers pour la sauvegarde des derniers éléphants de la région. Une œuvre entre aventure et pamphlet politique, où apparaît également Orson Welles, et que vous pouvez découvrir en version restaurée dans une édition accompagnée de nombreuses interviews d’époque.

Plus récemment, les tournages se limitent principalement à des documentaires, qui n’en restent pas moins des œuvres poignantes et essentielles. En 2018, le réalisateur italien Paolo Casalis met en images le parcours des Darfur United players, une équipe de réfugiés qui se propulsent jusqu’aux stades de la Coupe du Monde. Un parcours du combattant où les batailles les plus dures ne se livrent pas sur les terrains de foot, et un film captivant.

Trois ans plus tôt, c’est la cinéaste espagnole Isabel Coixet qui tourne au Tchad son court métrage Parler de Rose, prisonnière de Hissène Habré. Narré par Juliette Binoche, le documentaire raconte la vie et la mort de Rose Lokissim, une prisonnière de l’ancien dictateur du Tchad Hissène Habré. Au travers de témoignages des personnes ayant côtoyé la détenue, exécutée en 1986, Isabel Coixet réalise un film poignant, hommage à cette femme courageuse. Le film est aujourd’hui visible en ligne, afin de maintenir vivant le récit de cette héroïne de la liberté tchadienne, et vous permettre d’en apprendre plus sur l’histoire récente du pays.

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