Entdecken Sie Tschad : Environnement

Alors qu’il n’y participe que guère, le Tchad est un pays extrêmement touché par le réchauffement climatique. C’est même le pays le plus touché au monde, selon l'Indice de vulnérabilité aux changements climatiques publié par Maplecroft en 2016, et repris par le Programme des Nations unies pour le développement. Les sécheresses se multiplient, et couplées à une mauvaise gestion des ressources en eau, poussent de nombreux habitants à ne pas avoir accès à l’eau potable. Mais, c’est loin d’être la seule conséquence du réchauffement climatique, puisque le pays est touché de plein fouet par la désertification, un phénomène de dégradation des sols, poussant à leur aridification, et à la disparition du couvert végétal. Si les conséquences sont désastreuses sur les populations et l’environnement, le pays a déjà mis en place des moyens de lutter. Il participe ainsi à la Grande Muraille Verte, un mur végétal transafricain qui devra, à terme, faire rempart au désert.

Les dangers de l’or noir

Le Tchad repose sur d’importantes réserves de pétrole, principalement situées dans le bassin de Doba, au sud du pays. L’exploitation pétrolière, largement accompagnée par la Banque Mondiale, qui souhaite faire du Tchad un cas d’école pour éliminer la fameuse malédiction de l’or noir, voit pourtant déjà des retombées négatives, non seulement socio-économiques, mais également environnementales. Il génère ainsi une importante pollution des sols, de l’air, et des réserves en eau, causant de fort dommages sur la santé publique.

Si les puits sont historiquement exploités par des sociétés occidentales, des acteurs chinois s’en mêlent depuis peu, et sont moins regardants encore sur les normes environnementales. Ainsi, en 2013, le gouvernement tchadien a suspendu la China National Petroleum Corporation pour infractions environnementales. Le géant asiatique s’est rendu coupable de creuser d’énormes tranchées pour y déverser du pétrole brut dans la nature, de manière à réduire ses coûts. L’entreprise pétrolifère a alors écopé d’une amende de 1,2 milliard de dollars. Pourtant, la même année, le gouvernement a annoncé son intention d’augmenter encore sa production de pétrole…

Sécheresse et désertification

Le Tchad compte parmi les pays au monde les plus exposés aux risques du changement climatique. Ainsi, depuis près d’une cinquantaine d’années, la courbe des précipitations est en chute libre, alors que celle des températures ne fait qu’augmenter. Le pays enregistre ainsi 50 % de précipitations en moins aujourd’hui, par rapport aux années 1970. La saison des pluies, qui duraient autrefois 5 mois, ne s’étend aujourd’hui que sur trois mois, de juillet à septembre.

Les conséquences de ces périodes de sécheresse toujours plus longues et toujours plus intenses se font déjà ressentir. Le Tchad est ainsi victime du phénomène de désertification : le processus de dégradation des sols qui deviennent des déserts. Le désert avance ainsi d’environ 3 km par an.

Le symbole de cette lutte n’est autre que le lac Tchad, immense lac partagé entre le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria, dont la superficie couvre près de 8 % du continent ! Pourtant, ce colosse se réduit comme peau de chagrin. Depuis les années 1960, sa surface a même été divisée par 10 : de 25 000 km2, elle ne représente aujourd’hui plus que 2 500 km2. En conséquence, la salinité du lac augmente rapidement, et menace les espèces qui y vivent, dont de nombreuses sont menacées d’extinction.

L’impact sur les populations, lui aussi, est déjà bien présent. Plus de 20 millions de personnes, réparties sur les quatre pays, dépendent du lac pour subvenir à leur besoin. Sans parler du reste de la population du Tchad, dont 80 % vit d’une agriculture de subsistance, toujours plus maigre en raison de la sécheresse. Déjà, d’importantes migrations ont lieu, les populations du nord, chassées par le désert, investissent désormais massivement le sud du pays.

La grande muraille verte

En 2007 est né le projet de la Grande Muraille Verte : un mur végétal traversant l’Afrique d’Ouest en Est, dans le but de freiner l’avancée du désert. C’est justement lors d’un sommet international visant à freiner la désertification, qui a pris part au Tchad au début du siècle, que l’idée germa. Onze pays, parmi lesquels le Tchad, forment depuis l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte.

Le mur de 15 km de large ambitionne de changer la vie de millions de personnes, en renforçant la sécurité alimentaire, en dynamisant les emplois et l’économie, en revitalisant la biodiversité, et en freinant les effets du changement climatique. Pourtant, quinze ans après le début du programme, le projet a avancé de moins de 20 %.

Le Tchad a tout de même apporté sa pierre à l’édifice, même si d’importants efforts restent à fournir. Entre 2016 et 2019, le pays a alors planté environ 2 millions d’arbres, pour faire rempart au désert. Ces arbres sont principalement des acacias, une espèce qui n’est pas historiquement cultivée au Tchad. Pourtant, elle fournit la fameuse gomme arabique, dont les industries alimentaires et cosmétologiques raffolent. L’impact se fait déjà ressentir sur l’économie rurale, si bien que le Tchad s’est hissé comme deuxième producteur mondial de gomme arabique.

Sites naturels

Le Tchad compte de nombreuses aires protégées, couvrant environ 20 % du pays. On y dénombre ainsi quatre parcs nationaux. Cependant, malgré la protection dont ils bénéficient, ils subissent d’importantes pressions. Ainsi, le parc national de Manda, dans le sud, souffre de l’activité humaine. Les trop nombreux bergers qui viennent y faire pâturer leurs bêtes nuisent à la végétation, tandis que la faune diminue sous l’effet du braconnage. L’éland de Derby (Taurotragus derbianus), une imposante antilope, qui est la raison initiale de la création du parc, en a même disparu. Malgré tout, le parc abrite de nombreuses espèces, et même des lions, lors de la saison sèche. Bien situé et offrant de beaux paysages, les autorités y voient désormais un important potentiel écotouristique, et le parc national de Manda pourrait faire l’objet d’un projet de réhabilitation dans le futur, à l’image du parc national de Zakouma.

Zakouma, de très loin le parc le plus populaire du pays, a été longtemps négligé, particulièrement lors de la guerre civile. Depuis 1989, il fait l’objet d’un important projet de réhabilitation, notamment grâce au soutien de l’Union européenne. Au-delà de l’importance de cette rénovation pour le tourisme et l’économie, le parc abrite également une riche faune et flore, parfois très rare. On y observe par exemple la girafe de Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum), une sous-espèce de girafe, en danger critique d’extinction. Les éléphants du parc, quant à eux, bénéficient d’une protection particulière du gouvernement. Bien que le commerce de l’ivoire soit formellement interdit, tout comme la chasse à l’éléphant, le braconnage perdure. Signe de la réussite de leur protection au sein du parc : en 2018, pour la première fois depuis une décennie, la population de pachydermes augmente au sein de Zakouma.

Les parcs nationaux sont loin d’être les seuls espaces naturels préservés du Tchad. La guelta d’Archeï est l’une des plus importantes gueltas du Sahara. Ce nom désigne des cuvettes, où l’eau s’accumulent lors de crues, formant des zones humides entourées de falaises, typiques des déserts. Celle d’Archeï, véritable oasis, abrite de nombreuses espèces, et notamment l’énigmatique crocodile du désert (Crocodylus suchus), autrefois abondant dans toute la région du Sahara, et qui trouve dans la guelta d’Archeï l’un de ses derniers refuges. D’autres gueltas, comme la guelta de Bachikélé, ou la guelta de Déli abritent, elles aussi, une riche faune, et se visitent.

Autre site naturel exceptionnel, les lacs d’Ounianga, au nord, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Touche bleue dans l’étendue infinie de sable, ces 18 lacs sont le plus vaste ensemble de lacs du Sahara.

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