Entdecken Sie Kasachstan : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

La période soviétique a gravement perturbé l’équilibre environnemental de l’Asie centrale en général et du Kazakhstan en particulier. La monoculture du coton, les essais nucléaires et l’extraction de ressources du sous-sol ont passablement fait souffrir la faune et la flore pendant des décennies. Après l’indépendance, les enjeux sociaux et économiques couplés à un régime dictatorial n’ont pas franchement permis de placer l’environnement au centre de l’attention, malgré la disparition dramatique, et pourtant médiatisée dans les années 1980-1990, de la mer d’Aral. Le pays a heureusement quelques atouts : l’immensité d’une steppe inhabitée et des montagnes difficilement accessibles, devenues le refuge de nombreuses espèces végétales et animales particulièrement menacées. Ces dernières années, on a vu réapparaître des espèces qui étaient au bord de l’extinction et même, d’après de rares témoignages qui restent à vérifier, qui étaient considérées comme disparues.

Sur l’eau

L’une des plus grandes catastrophes écologiques du XXe siècle s’est produite au fin fond de la steppe kazakhe, à la frontière avec l’Ouzbékistan. La mer d’Aral, alimentée par le Syr-Daria et l’Amou-Daria, couvrait dans les années 1960 un peu plus de 66 000 km2, presque aussi grande que la région Auvergne-Rhône-Alpes, ce qui en faisait la quatrième plus grande étendue d’eau salée continentale au monde. En un demi-siècle, tout, ou presque, a disparu. En cause : les canaux d’irrigation creusés par les soviétiques pour intensifier la culture du coton en Ouzbékistan et au Kazakhstan. Dans les années 2010, la mer s’est séparée en deux. La partie sud-ouest, en Ouzbékistan n’est plus alimentée par aucun fleuve et vouée à une disparition totale à court terme ; la partie nord-est, au Kazakhstan, reste alimentée par le Syr-Daria et, grâce à une digue construite l’initiative du maire d’Aralsk, voit son niveau remonter peu à peu depuis 2005. Ce qui a permis de voir revenir bon nombre d’espèces de poissons, qui auparavant ne pouvaient survivre dans une eau devenue trop salée. Les oiseaux migrateurs, qui étaient des milliers au printemps à faire étape sur les nombreuses îles de la mer d’Aral, ont également grandement souffert de ce désastre écologique.

L’autre mer kazakhe, la Caspienne, connaît une situation tout aussi préoccupante. Contrairement à la mer d’Aral, son niveau a plutôt eu tendance à monter, entraînant de problèmes d’exploitation des nombreuses industries qui s’épanouissaient sur ses rivages. La Caspienne est effectivement autant un atout environnemental qu’économique, grâce au pétrole de son sous-sol et au caviar, l’or noir, que produisent les esturgeons, même si ces derniers ont beaucoup souffert également de la surpêche.

Dans la steppe

De nombreuses espèces animales ont disparu du Kazakhstan dans les années 1960 et 1970, victimes de la chasse ou de la disparition de leur zone d’habitat. C’est le cas du tigre de la Caspienne, du léopard d’Asie centrale ou encore du cheval de Przewalski : trois espèces que le gouvernement kazakhe a inscrites dans son livre rouge.

Si l’espoir est permis pour le cheval de Przewalski, ce petit cheval sauvage qui se distingue par sa petite taille, sa puissante encolure et son endurance, il était déjà considéré comme disparu lorsqu’il fut redécouvert en Asie centrale par un explorateur russe. Les populations restantes furent largement chassées ou capturées pour alimenter les zoos et une nouvelle disparition menaçait l’espèce à la fin des années 1970, lorsque ne restaient plus que 300 spécimens, tous en captivités. Leur réintroduction a eu lieu dans différents habitats en Mongolie, en France ou encore dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Leur survie n’est pas certaine, la plupart des groupes souffrants de problèmes liés à la consanguinité. En juin 2024 : 8 chevaux de Przewalski venus des zoos de Prague et Berlin ont été réintroduits au Kazakhstan. Si leur adaptation se passe bien, une trentaine d’autres individus devraient suivre dans les prochaines années.

Le tigre de la Caspienne, chassé massivement dans les années 1960 et dont le dernier individu a disparu en 2003, va lui aussi être réintroduit, en tous cas un spécimen très proche, venu du fin fond de l’extrême-orient russe. Cousin très proche par l’ADN, le tigre de Sibérie, lui aussi en voie d’extinction, va effectivement être accueilli dans les prochaines années au sein de la réserve naturelle d’Ile-Balkhach, près du lac Balkhach, spécialement créée pour lui. Un projet de longue haleine, puisqu’il faudra d’abord réintroduire les futures proies : les cerfs de Boukhara, eux aussi disparus et menacés d’extinction, puis quelques tigres dans des enclos en 2025, avant de finalement relâcher tout ce petit monde dans la nature au bout de quelques années.

Quant au léopard d’Asie centrale, disparu dans les années 1970, sa présence semble avérée sur le plateau d’Oustiourt, ou quelques spécimens ont pu être observés entre le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan, bien qu’aucune expédition scientifique n’ait encore pu confirmer sa présence ni son type.

Le retour miraculeux des antilopes saïga

Cette antilope, reconnaissable à son gros museau, peuplait naguère l’Europe et l’Asie par petits troupeaux d’une cinquantaine d’individus chacun. Elle a également souffert de la chasse et du braconnage tout au long du XXe siècle. En 2012 et à nouveau en 2015, alors que le nombre d’antilopes semblait repartir à la hausse, une mystérieuse épizootie a décimé l’espèce, la réduisant à moins de 150 000 spécimens, toujours braconnés, en particulier pour la valeur de leurs cornes sur le marché chinois. Grâce à la politique de protection du gouvernement, leur nombre a dépassé en 2022 le million d’individus. La cause de la mystérieuse mortalité de 2015 a été établie et attribuée à une bactérie nasale s’étant développée en raison des températures particulièrement chaudes. En l’absence d’immunité chez l’antilope, l’espèce n’est donc pas à l’abri d’une nouvelle épizootie.

Une flore qui revit

6000 espèces végétales s’épanouissent au Kazakhstan, dont un peu plus de 500 sont des espèces endémiques. Bon nombre d’entre elles se concentrent dans la région des monts Altaï, avec de très nombreuses espèces de fleurs, dont les célèbres edelweiss, en altitude, et des forêts de genévriers aux altitudes plus basses. Globalement, les régions montagneuses sont plus propices à l’épanouissement de la flore, comme on peut le voir dans les environs d’Almaty avec une grande variété d’arbres : pommiers, sycomores, noyers… Le printemps coïncide avec la floraison des tulipes, dont le Kazakhstan se veut le berceau. Le pays en compte pas moins de 65 espèces, dont plusieurs sont protégées. Dans la steppe, la flore est plus rare, mais on n’omettra pas d’observer les saxauls, ces arbres typiques de l’Asie centrale, avec le bois desquels les nomades fabriquaient notamment leurs arcs et flèches. Il fut largement utilisé pour le chauffage mais aussi pour alimenter les trains à vapeur construits par les soviétiques. Disparu du décor à la fin du XXe siècle, il s’épanouit à nouveau dans toute l’Asie centrale, et en particulier dans la steppe kazakhe. Autre espèce menacée : le turanga, un peuplier particulièrement résistant, dont les racines cherchent l’eau à plus de 20 m de profondeur.

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