Entdecken Sie Kasachstan : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

Existe-t-il une culture plus singulière que celle des Kazakhs ? Loin de tout, dans les steppes, le vaste pays porte encore l’héritage de cavaliers nomades turcophones qui ont su créer leur propre musique, leurs propres rituels, leurs propres empreintes culturelles. En pleine Asie centrale, et bien que soumis au régime soviétique pendant longtemps, le Kazakhstan a aussi su résister aux influences musulmanes ou asiatiques des pays voisins. La culture fait toutefois écho à celles de l’Ouzbékistan et du Kirghizistan. Ici, les arts sont divins, reliés à une puissance chamanique. Ils existent car ils ont pu circuler grâce aux pasteurs nomades, compétence transmise de génération en génération. Aujourd’hui, ces rituels ancestraux vivent encore et côtoient, en parfaite harmonie, le développement de scènes plus ouvertes sur le monde et plus internationales.

Musique traditionnelle

La musique kazakhe reflète à la fois le passé, le présent et l’avenir. La musique traditionnelle reste encore majoritaire : le pays étant peu urbanisé, les traditions musicales s’entretiennent dans la ruralité, mais aussi dans le nomadisme. Les rythmes caractéristiques de la musique traditionnelle kazakhe évoque d’ailleurs les différentes allures d’un cheval. À l’origine, les chants étaient exécutés par des chanteurs d’épopées mongoles qui accompagnaient les chasseurs. Ces chanteurs avaient une aura particulière. Considérés comme des chamanes par les membres du village, ces chanteurs avaient leur propre mélodie et avaient le don de guérir. On appelle ces figures emblématiques du pays les akyns. Ils interviennent aussi durant les noces ou les fêtes. Différents styles de musique ont émergé de ces pratiques : le kobizovaia, le sibiz-govaia et le dombrovaia. Les chansons de deuils sont appelées les joubatou et celles d'annonce de bonnes nouvelles, les souinchi.

Le chant traditionnel, considéré aussi comme de la poésie, n’est donc pas forcément ouvert à tout le monde : en fonction de leur âge, les chanteuses et chanteurs sont autorisés à exécuter un certain type de chant. Ils n’ont alors que le statut d’amateur. Les femmes chantent des berceuses et des chants pour enfants, les jeunes hommes peuvent chanter des chants de courtoisie, et les chants lyriques sont réservés aux hommes adultes. Ce n’est qu’en passant plusieurs étapes dans la pratique qu’un homme peut recevoir le titre d’akyn et être considéré comme chanteur professionnel. Si cet apprentissage codifié n’est plus réellement appliqué aujourd’hui, les musiciens kazakhs continuent de faire preuve d’un grand respect aux musiciens professionnels des décennies passées.

Les Kazakhs possèdent peu d’instruments de musique. L’incontournable demeure le luth dombra, avec un long manche et deux cordes jouées simultanément. Il peut être joué en solo ou pour accompagner du chant. La vièle kobuz est aussi répandue et comporte aussi deux cordes. La flûte de berger, ou la flûte zïbzïgï, complète souvent le tableau des groupes de musique traditionnelle. Pour les Kazakhs, la musique est souvent vécue comme une performance. « Un vrai Kazakh n'est pas un Kazakh ; un vrai Kazakh est une dombra », dit un proverbe. Il n’est pas rare de voir un musicien s’aventurer à jouer de son instrument dans des postures tout à fait improbables. La musique instrumentale appelée küy est née au XVe siècle et s’est peu à peu ouverte au chant. Ce genre musical est joué à l’occasion de compétitions appelées tartys durant lesquels les professionnels doivent faire preuve de virtuosité et… de créativité pour en mettre plein la vue au public.

Des ensembles de musique traditionnelle, mêlant également des interprétations contemporaines, portent les couleurs de leur culture kazakhe à travers le monde, c’est le cas de l’ensemble Turan et de Baurzhan Aktayev. Ouljane Baïboussinova, chanteuse traditionnelle jyraou (poésie), est aussi connue au-delà des frontières. Le Kazakhstan dispose également d’un orchestre national d’instruments folkloriques nommé Kurmangazy, ainsi qu’un conservatoire national kazakh situé à Almaty.

Musique contemporaine

Les musiques actuelles se développent aussi au Kazakhstan : la pop fait son apparition, avec des groupes comme Urker ou encore A-Studio. Plus récemment, c’est la Q-Pop, la pop électronique kazakhe, à l’instar de la K-pop en Corée ou de la J-Pop au Japon, qui a fait parler d’elle. Le groupe Ninety-One est considéré comme fondateur de ce mouvement, mais il a rapidement été rejoint par la chanteuse Ziruza, le groupe IMZ1 ou encore le jeune chanteur Kyle Ruh.

La star kazakhe Dimash Qudaibergen fait également sensation sur la scène internationale depuis qu’il s’est fait repérer lors d’un télécrochet chinois. Il a remporté plusieurs distinctions sur la scène mondiale comme le prix de la meilleure star internationale aux EMIGALA Fashion Awards à Dubaï.

Almaty est la capitale culturelle du pays. Chaque année, le festival The Spirit of Tengri met en avant la musique ethnique contemporaine, mettant particulièrement en valeur les musiciens de la scène traditionnelle nomade. La musique locale et underground de la ville se fait de plus en plus ressentir dans les rues d’Almaty. Les salles de concert se multiplient, elles accueillent des artistes issus du rock, du post-punk ou encore de la noise.

Astana, la capitale officielle du Kazakhstan, est aussi la capitale de l’opéra. L’opéra d’Astana est considéré comme le troisième plus gros opéra au monde. Il impressionne notamment avec son lustre monumental de 1,6 tonne. Almaty a aussi son opéra, l’Opéra Abaï, tenant son nom de l’artiste kazakh le plus populaire du pays, Abaï Kounanbaïouly, poète et compositeur. Si l’opéra d’Astana est plus récent, l’opéra Abaï a près de cent d’existence et des centaines d’œuvres à son répertoire. Les troupes kazakhs, spécialistes du genre, y sont programmées en priorité. La première chanteuse d’opéra kazakh fut Kulash Bayseitova, autodidacte. Elle s’est grandement nourrie d’apprentissages en musiques traditionnelles, inculquées par des musiciens professionnels selon le rituel d’enseignement du genre, afin d’atteindre un niveau d’excellence en opéra, permettant d’inspirer par la suite de nombreuses générations kazakhs et de faire naître une véritable institution.

Théâtre

L’art du spectacle kazakhe est représenté essentiellement par l’ortéké. Cette discipline mêle théâtre, musique et marionnettes. Sur fond d’œuvre musicale, interprétée par un luth dombra, une marionnette en bois effectue une danse. Cette marionnette est reliée, par ses fils, aux cordes de la dombra. Sous les pieds de la marionnette, se trouve un tambour traditionnel. Le musicien joue et active la marionnette qui se mue au rythme de la musique. Les artistes les plus doués parviennent à faire danser jusqu’à trois marionnettes en même temps ! L’ortéké est tout aussi pratiqué par des musiciens seuls qu’en troupes. Le spectacle est souvent très apprécié du grand public.

Bien qu’ignoré pendant longtemps par les universitaires, cet art est à présent transmis dans le cadre d’école supérieure, comme l’école de musique Kokil située à Almaty, et fait l’objet de travaux de recherche autour de l’apprentissage de cet art. Ce dernier ne repose pas uniquement sur la dextérité du musicien mais aussi sur le talent du sculpteur sur bois qui réalise la marionnette. Un lien avec l’artisanat kazakh qui fait de l’ortéké un patrimoine culturel immatériel inscrit sur la liste de l’Unesco.

Si certains groupes pratiquent l’ortéké sur scène, il est possible d’en voir au Théâtre national de marionnettes ou à l’occasion de concours régionaux qui ont pour but de partager les différentes cultures autour de cette pratique.

Danse classique

Depuis quelques années, l’Etat Kazakh investit dans la danse, et la danse classique plus précisément. En 2016, l’Académie chorégraphique professionnelle, permettant de former de futurs danseurs professionnels, a été fondée. Quelque temps plus tard, c’est le Théâtre de Ballet d’Astana qui ouvre ses portes.

Cet investissement, qu’il soit porté sur la danse classique ou sur l’opéra, provient de l’influence soviétique. La construction récente de l’opéra d’Astana a permis d’ouvrir un corps de ballet. Lors de l’inauguration de l’édifice, Noursoultan Nazarbaïev, qui est alors président du Kazakhstan, affirme ses intentions de valoriser la culture : « Un pays qui construit des usines pense aux années à venir. Celui qui construit des théâtres pense aux siècles à venir ».

La Chine est également très attentive aux ballets kazakhs. L’Etat chinois aurait même également investi dans la construction de l’opéra d’Astana. La prospérité artistique qui règne, notamment sur la danse classique, attire même les danseurs étrangers, très inspirés par les danseurs kazakhs dont le niveau est considéré comme naturellement élevé, du fait de leur entraînement par nature aux danses nationales ou traditionnelles kazakhes. C’est le cas de la première ballerine Aïguerim Beketaïeva, née au Kazakhstan, partie danser à Londres, qui a accepté de revenir se produire dans son pays de manière pérenne en échange d’un petit coup de pouce financier de l’Etat Kazakh. Ce dernier reste déterminé à briller de plus de plus sur la scène internationale du ballet classique.

Les danses traditionnelles kazakhes

Côté danses traditionnelles, la Kaza zhorga est sans doute la plus populaire. Elle a traversé les frontières du Kazakhstan pour faire danser jusqu’en Chine. Cette pratique daterait du XIIe siècle ! Elle évoque la vie quotidienne kazakhe et les émotions qui traversent l’humain, comme l’amour, l’amitié, le chagrin et le bonheur. Son nom signifie « danse triomphante » avec un lien avec le monde du cheval, lié à la culture kazakhe. Cette danse, qui se pratique lors de toutes les fêtes eu Kazakhstan, se caractérise par des mouvements d’articulations du corps. Elle est physiquement exigeante et a même été adaptée dans les pays voisins : en Ouzbékistan, on a gardé les mouvements pour le cou et les mains uniquement, en Chine, on en a fait un exercice de gymnastique à l’école.

D’autres danses traditionnelles ont irrigué le Kazakhstan bien qu’elles ne viennent pas du pays. C’est le cas de la lezginka, qui vient du Caucase et de la Turquie orientale, mais aussi du kolo, danse en rond, qui peut donc s’observer au Kazakhstan mais qui vient à l’origine de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine et de Croatie.

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