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Les Kazakhs sont les descendants de différentes tribus nomades turciques ayant colonisé les alentours du lac Balkach. Dans les ascendances des Kazakhs, on retrouve pêle-mêle des guerriers sakas, les Huns… Les Kazakhs en tant que peuple apparaissent au XVe s. dans le morcellement de la grande Horde d’Or, descendant de l’empire de Gengis Khan. Tout comme les Mongols, les Kazakhs étaient organisés en trois hordes sur l’ensemble du territoire du Kazakhstan actuel : la grande Horde tenait le sud du lac Balkach, la petite Horde nomadisait entre la mer d’Aral et le fleuve Oural, alors que la moyenne Horde régnait sur la steppe entre le lac Balkach et la mer d’Aral. Les Kazakhs ont ensuite subi diverses invasions : les Tatars en premier lieu, puis les Russes à partir du XIXe s.  Il en résulte une répartition ethnique extrêmement variée de la population, alors même que des milliers de Kazakhs vivent en dehors du territoire national.

Un melting pot ethnique

Le brassage des populations, au gré des naissances et déclins d’empires dans la région, et la circulation incessante durant des siècles sur la Route de la soie, a abouti au Kazakhstan, comme dans les autres pays d’Asie centrale, à une population hétérogène, composée de nombreuses minorités, localisées dans une partie du pays ou bien réparties sur toute sa superficie. Ainsi, au moment de l’indépendance, les Russes pesaient pour près de 30 % de la population au Kazakhstan, et les Ouzbeks, qui partagent une longue frontière avec le Kazakhstan, constituaient une minorité équivalant à 3 % de la population, soit près de 4 millions d’individus. Les Ukrainiens, les Coréens, les Ouïghours, les Tatars, les Allemands de la Volga constituent d’autres minorités parmi la centaine d’ethnies que compte, au total, le Kazakhstan. À la charnière des XXe et XXIe s., les minorités pesaient encore pour 46,5 % de la population totale du Kazakhstan.

Les reflets du découpage administratif

Comme dans les républiques voisines, le Kazakhstan a conservé après l’indépendance le découpage administratif qui avait été dessiné par Moscou. Le pays est ainsi divisé en 14 oblast, ou régions, dont le plus grand est celui de Karaganda, au centre du pays. Mais le déséquilibre entre la surface couverte par ces oblast et le poids de la population qui y réside est flagrant. Ainsi, l’oblast de Karaganda couvre à lui seul 428 000 km2 (c’est-à-dire la superficie de l’Irak !) mais ne regroupe que 1,3 millions d’habitants : une densité de 3 habitants au km2, parmi les plus faibles du monde, et moitié moins importante que la moyenne du pays.

En outre, trois villes ont des statuts particuliers et sont gérées comme des régions à part entière : Almaty, la capitale de l’époque soviétique, Astana, la nouvelle capitale depuis 1998, et Baïkonour, où se trouve le cosmodrome construit par les soviétiques lors de la conquête spatiale. Astana et Almaty regroupent à elles-seules 3,2 millions d’habitants, soit 16 % de la population du pays. La répartition de la population fait en outre apparaître un certain clivage nord-sud. La population d’origine russe est effectivement très regroupée dans le nord du pays, alors que les Kazakhs occupent le sud. C’est d’ailleurs pour cette raison que le président Nazarbaïev, très rapidement après l’indépendance, a décidé de quitter Almaty, à l’extrême sud du pays, pour installer la capitale à Astana et éviter l’apparition de courants séparatistes qui auraient pu revendiquer un rattachement à la Russie. La plus forte densité de population est observée dans le sud du pays, dans les régions de Chymkent et Almaty, ainsi qu’au nord-est, dans la région de Pavlodar. Les zones les moins densément peuplées se situent logiquement dans la steppe, dans la région d’Aktobe, et autour d’Aktau, vers la Caspienne.

Une tendance à l’uniformisation

Dans les années qui ont suivi l’indépendance, une bonne partie de la population russe implantée dans le nord du pays a opéré un retour vers la Russie. C’est l’une des raisons pour laquelle le président Nazarbaïev a déplacé sa capitale à Astana, plus proche des régions où les Russes étaient majoritaires. Pour autant, les Russes, qui représentaient plus de 50 % de la population du pays au milieu du XXe s. et étaient encore 9,5 millions en 1991 lors de l’indépendance, ne forment plus que 30 % de la population du Kazakhstan à la fin du XXe s., et moins de 20 % en 2023, contre 68 % de Kazakhs. Résultat d’une uniformisation de la culture et de l’identité kazakhe, même si officiellement le pays prône la diversité et le respect de toutes les ethnies. Dans les faits, une préférence nationale a toujours opéré depuis l’indépendance, et se reflète désormais dans la composition de la population. Dans la sphère publique, les administrations, comme dans les postes à responsabilité, les non-Kazakhs savent qu’ils ont peu de chance de progresser ou de se faire une place. Une situation particulièrement difficile à vivre pour les Russes qui, quoique minoritaires, sont encore nombreux mais ne se sentent pas représentés dans la société.

Deux langues officielles

Le Kazakhstan, tout comme son voisin le Kirghizistan, a conservé le russe comme langue officielle, se contentant de conférer ce même statut au kazakhe. Le pays a ainsi deux langues officielles mais, dans les faits, jusque dans les années 2010, le russe resta largement sur-représenté dans toutes les sphères du pays : économique, politique, médiatique… Les variantes linguistiques du kazakhe, entraînant des prononciations différentes d’un bout à l’autre du pays, se trouvent largement effacées lorsque l’on parle russe : une commodité qui explique que la compréhension du russe soit longtemps restée supérieure à celle du kazakhe dans l’ensemble du pays. Dans les années 2010, les rapports s’inversent : l’enseignement dans les écoles se fait désormais majoritairement en kazakhe, les chaînes de télévision comme internet utilisent largement la langue nationale. Dans le sud et l’est du pays, de nombreuses minorités communiquent entre elles dans leur langue (ouzbek, coréen, allemand…). Si certaines de ces langues, relevant de la famille des langues turciques, permettent de s’entendre peu ou prou avec les Kazakhs, il est encore bien souvent plus facile de communiquer en russe.

Depuis la fin des années 2010, des efforts notoires sont faits, notamment dans l’enseignement scolaire, pour que l’anglais soit appris par le plus grand nombre le plus tôt possible.

Le respect de la diversité

Malgré cette règle officieuse de préférence nationale, certaines minorités trouvent au Kazakhstan une terre d’accueil favorable. C’est le cas des Ouïghours, qui sont environ 200 000 à vivre au Kazakhstan, soit 1 % de la population du pays. Essentiellement regroupés dans le sud-est du pays, à proximité du Xinjiang dont ils sont originaires, les Ouïghours ont un statut spécial, l’existence même de leur langue et de leur culture étant menacée par la sinisation de leur terre d’origine. À Almaty, on trouve même un théâtre ouïghour. Les représentants exilés de cette minorité musulmane en Chine sont désormais les dépositaires de son héritage culturel. Aussi la politique étrangère du Kazakhstan, et ses relations avec la Chine, sont-elles scrutées d’un œil parfois inquiet par cette minorité.

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