Leitfaden Libyen : Mode de vie

Tripoli est l'endroit idéal pour observer combien, au-delà d'un ciment culturel commun, les changements survenus dans la société libyenne l'ont rendue bigarrée : dans la même rue, vous pourrez tout aussi bien croiser un vieux monsieur drapé dans son abeya (habit traditionnel bédouin) et coiffé d'une taguiya (sorte de béret), qu'un groupe d'écoliers en uniforme militaire de rigueur dans les écoles jamahiriyennes ou bien encore de jeunes Libyens aux cheveux gominés, habillés à l'italienne et des messieurs en costume occidental se rendant à leur travail. Vous y rencontrerez moins de femmes (presque toujours voilées) que d'hommes, ce qui vous rappellera que la rue est avant tout un univers masculin.

La famille

En Libye, la famille a une importance capitale dans la vie des individus. Jusqu'au mariage, les enfants demeurent sous l'autorité de leur père, le chef de famille. C'est le père qui doit donner son accord pour les fiançailles de sa fille et discuter de la dot et du futur établissement de son enfant avec le père du prétendant. La solidarité entre les membres d'une même famille doit être absolue et, si le père décède, le fils aîné, devenu chef de famille, doit pouvoir subvenir aux besoins de ses proches, notamment sa mère et ses soeurs si elles ne sont pas encore mariées. Cette solidarité peut s'étendre aux membres de la famille plus éloignée. La généalogie familiale est un fort marqueur identitaire. Sur les papiers d'identité, l'individu est défini par son prénom, puis par celui de son père, celui de son grand-père et celui de son arrière-grand-père ou bien celui de la terre d'où viennent ses ancêtres. Et, au moment des présentations, un Libyen (notamment de l'ancienne génération) est souvent capable d'allonger cette liste. Cette généalogie permet de situer l'individu dans un espace géographique (" je suis de Tarhouna, de Misratha ", etc.) et, souvent, au sein d'une lignée tribale.

Au quotidien, les moments forts de la vie familiale sont les repas, comme sous bien d'autres latitudes. En fonction du milieu social, les foyers possèdent un salon à l'européenne, avec des canapés, des tables et des chaises hautes, mais même dans ce cas on préfère ordinairement prendre le repas dans le salon oriental recouvert de tapis et entouré de banquettes à même le sol, sur lesquelles des coussins sont répartis. Traditionnellement la table y est dressée sur une nappe posée par terre, et tous les membres de la famille se servent dans le plat commun.

Les pères de famille font souvent les courses (on ne croise que des hommes dans les marchés hebdomadaires de fruits et légumes des petites villes, mais les supermarchés ou les souks alimentaires de Tripoli sont très mixtes), mais ce sont les femmes qui cuisinent et qui règnent en maître dans la vie du foyer. Mis à part pour celles qui travaillent et pour les étudiantes à l'université, les maisons sont le principal lieu de sociabilité des femmes, qui y reçoivent leurs amies et les différents membres de leur famille. Par contre, elles ne se présentent pas aux invités de leur mari si celui-ci les introduit chez lui.

Le mariage

De récents sondages ont montré la grande popularité du mariage parmi la jeune génération (75 % des Libyens ont aujourd'hui moins de 30 ans). De nos jours, le mariage a lieu tard, parce que le futur époux doit d'abord avoir acquis une situation financière qui lui permette de fournir le logement pour le futur foyer. C'est, pour de nombreux jeunes adultes, une source de préoccupation, à une époque où le chômage et une crise du logement ont fait leur apparition. L'éducation aussi contribue au recul de l'âge du mariage, qui se situe en moyenne à 31,5 ans pour les hommes et 28,22 ans pour les femmes.

A Tripoli, la cérémonie de mariage donne lieu à trois jours de festivités, du moins pour ceux qui peuvent se le permettre. Il n'est pas rare que les familles s'endettent énormément à cette occasion. Souvent, une tente de mariage est installée dans la rue, et vous en apercevrez peut-être lors de votre séjour. Dans les grandes villes, si la rue des futurs époux est fréquentée, on demande à la municipalité l'autorisation de la bloquer. Récemment cependant, les salles de mariage à louer ont connu un grand engouement, on ne les compte plus à Benghazi.

A Tripoli, le premier jour des festivités est un mercredi. La famille du jeune marié apporte à sa promise des présents et des bijoux en or, parmi lesquels figure parfois une parure typique, grand collier en or orné de nombreux médaillons ronds appelé ribaak à Tripoli. Certains présents sont modernes : paniers contenant des robes, des chaussures, du parfum et des produits de beauté, et d'autres plus classiques : henné, costume de mariage traditionnel. Le henné est appliqué en motifs sur les mains et les pieds de la mariée. Jusqu'à tard dans la nuit, on danse et l'on chante. Le second jour, le jeudi, la future épouse célèbre son mariage avec sa famille et ses amis, vêtue d'une grande robe de mariée de type occidental. Tard dans la nuit, elle est conduite à sa nouvelle maison. Le marié doit la rejoindre pour la nuit de noces, au terme d'une marche où il est accompagné par ses proches et par une formation de musiciens jouant de la musique andalouse (maalouf). Le vendredi, la famille du jeune marié organise une fête pour montrer à tous la jeune mariée, qui porte alors un costume traditionnel. Ces costumes varient d'une région à l'autre.

Les femmes et les hommes sont séparés pendant toutes les festivités du mariage, sauf dans les mariages berbères, où hommes et femmes se font face. Des femmes musiciennes, les zamzamat, animent le côté des femmes, tandis que des musiciens animent le côté des hommes.

Religion et vie quotidienne

Pour de nombreux Libyens, la vie quotidienne est rythmée par les cinq prières de la religion musulmane. Il n'est pas rare que les commerçants ferment leurs boutiques pour se rendre à la mosquée ou bien, s'ils ne peuvent pas s'y rendre, déploient par terre un tapis de prière sur le lieu de leur travail.

Le vendredi, jour sans travail, la plupart des hommes vont à la mosquée pour assister au prêche du vendredi.

L'islam imprègne profondément la vie spirituelle et sociale (les petits garçons doivent être circoncis). La formule inch'Allah, " si Dieu le veut ", souvent prononcée dans la plupart des phrases, notamment pour la réussite d'un projet ou d'une requête même minime, et qui a le don d'interloquer certains touristes, vient rappeler que dans tous ses actes et projets, même les plus modestes, le croyant se doit d'être humble face à la volonté divine qu'il place au-dessus de ses desseins personnels.

Le mois de ramadan, mois de jeûne où le sentiment communautaire et le sentiment religieux sont exacerbés, est suivi par tous les Libyens. Le mois précédant celui de ramadan, les femmes commencent déjà à faire les préparatifs et les provisions dans leurs cuisines des grands dîners à venir. Certains plats et pâtisseries ne sont préparés que pour cette occasion. Tous les jours, le jeûne commence un peu avant la prière de l'aube (le fajr) et se termine après la prière du coucher du soleil (la prière du Maghreb). Traditionnellement, on rompt le jeûne en mangeant trois dattes et en buvant un verre d'eau ou de lait. Au moment de la rupture du jeûne (iftar), tout le monde rentre chez soi ou ses proches pour déguster les petits plats et pâtisseries confectionnés par les femmes. La vie sociale prend une nouvelle ampleur durant le mois de ramadan. On invite à sa table la famille et les amis, et l'on se rend plus fréquemment que d'habitude à la mosquée. Après le repas, on part se balader, et les conversations et le shopping dans les rues du centre-ville se poursuivent jusque tard dans la nuit. Par contre, l'activité diurne, où le jeune est de rigueur, se déroule à un rythme plus lent. La chaîne nationale libyenne diffuse des programmes particuliers tout le long du mois de ramadan, des émissions religieuses mais aussi des programmes de divertissement, souvent comiques, qui sont très appréciés par les Libyens, comme par exemple les aventures du Hajj Hamed.

L'arrivée de la nouvelle lune marque la fin du mois de ramadan. Les trois jours suivants sont consacrés à la fête de l'Aïd el-Fitr ou " petit Aïd " (le " grand Aïd ", l'Aïd el-Kebir, est la grande fête du mouton). A cette occasion, les Libyens s'habillent de neuf ou revêtent leurs plus beaux habits s'ils n'ont pas pu s'en acheter de nouveaux et se rendent ainsi à la mosquée. Au cours de ces trois jours de fête, les femmes préparent des gâteaux (graiba, de petits gâteaux au beurre, makroud, baklawa, etc), on offre des cadeaux aux enfants et l'on se promène en famille, au zoo de Tripoli par exemple. C'est aussi l'occasion de se faire prendre en photo par les photographes de la place Verte.

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