Leitfaden Dresden : Histoire

figures historiques

Herbert Wehner

Né à Dresde en 1927 d'un père cordonnier, Wehner adhère au parti communiste allemand (KPD) en 1927. Il devient vice-secrétaire du KPD pour la Saxe en 1930 et député au parlement régional. En 1933, après la prise du pouvoir par les nazis en Allemagne, le KPD est interdit. Wehner travaille dans l'ombre pour son parti jusqu'à ce que Moscou l'envoie en Suède. La Suède le condamnera à un an de prison pour " menace de la liberté et de la neutralité suédoises " en 1942 et le KPD l'exclut de ses rangs. Il rompt alors définitivement avec le communisme et rejoint le parti socialiste allemand (SPD). En 1946, il rentre en Allemagne, à Bonn, où siègent les institutions allemandes après la Seconde Guerre mondiale. Il se rapproche aussitôt du président du parti, Kurt Schumacher. Député au Bundestag, grand orateur, il joue un rôle capital dans le changement idéologique du SPD en le poussant à rejoindre le Bloc de l'Ouest et à former une grande coalition avec la CDU/CSU. Herbert Wehner est mort en 1990 à Bonn.

Erich Kästner

Homme de lettres peu connu du public francophone, Erich Kästner est une icône de la littérature enfantine en Allemagne, mais aussi un poète et un auteur de spectacles de cabaret à l'humour mordant et pessimiste. Il est né à Dresde le 22 février 1899, d'une mère femme de chambre et d'un père sellier. Son enfance lui inspirera ses oeuvres les plus célèbres, comme les romans pour la jeunesse Emile et les détectives (1929), traduit dans de nombreuses langues, et Petit Point et ses amis (1931), véritables chefs-d'oeuvre de légèreté et peintures réalistes de la société dresdoise où les enfants des classes populaires se lient d'amitié aux enfants des bourgeois, sans pouvoir, pour autant, changer l'ordre du monde. Profondément pacifiste, ouvertement opposé au régime nazi et pourchassé par la Gestapo, il vécut également à Berlin et à Munich ; mais son amour de Dresde, sensible dans nombre de ses écrits, ne faiblira jamais. Un beau musée, installé dans la villa de son oncle Franz Albert, lui est consacré dans la Neustadt. Sur l'Albertplatz, on peut voir une émouvante statue en bronze de lui, adolescent, assis sur un muret, contemplant l'agitation de la ville avec le regard curieux et obeservateur qui caractérisait son oeuvre. Erich Kästner est mort en 1974 à Munich.

Chronologie
Chronologie de Dresde

1206 > Première mention de la ville de Dresde dans un document officiel.

1403 > Dresde devient la résidence des ducs et princes électeurs de la maison de Wettin.

1539 > Réformation. Dresde devient protestante.

6 août 1685 > Incendie d'Altendresden, la partie la plus ancienne de la ville, qui est reconstruite et devient la Neustadt baroque.

1694 > Frédéric Auguste Ier, dit Auguste le Fort, devient prince électeur de Saxe.

1697 > Auguste le Fort se convertit au catholicisme et devient roi de Pologne.

1707 > Invention de la porcelaine européenne à Dresde par Johann Böttger.

1806 > Frédéric Auguste III devient roi de Saxe sous le patronage de Napoléon Bonaparte.

1828 > Ouverture de l'Université technique de Dresde.

1839 > Ouverture de la première ligne de chemin de fer allemande, entre Dresde et Leipzig.

7 juin 1905 > Formation à Dresde du groupe d'artistes expressionnistes " Die Brücke ".

1er novembre 1920 > La Saxe obtient le statut de Freistaat. Dresde en est la capitale.

13 et 14 février 1945 > Bombardements alliés.

7 octobre 1949 > Formation de la République démocratique d'Allemagne.

9 novembre 1989 > Chute du Mur de Berlin.

3 octobre 1990 > Réunification allemande.

Août 2002 > Inondations de la vieille ville de Dresde.

2004 > Inscription de la vallée de l'Elbe au Patrimoine mondial de l'Unesco.

30 octobre 2005 > Inauguration de la Frauenkirche reconstruite.

2006 > Dresde fête ses 800 ans.

2009 > Dresde est retirée de la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco en raison de la construction du pont Waldschlösschenbrücke.

20 octobre 2014 > Naissance du mouvement Pegida.

Août 2015 > Dirk Hilbert (FDP) devient maire de Dresde.

Octobre 2016 > Ouverture planifiée du Kraftwerk Mitte, la plus importante construction d'un bâtiment destiné au théâtre dans les anciens Länder de l'Est depuis la réunification.

RDA OU DDR ?

A Berlin, pour désigner la RDA (République démocratique d'Allemagne) on parle de DDR (Deutsche Demokratische Republik). Et en anglais, on dit GDR (German Democratic Republic). D'autre part, pour désigner la RFA (République fédérale d'Allemagne), on dit BRD (Bundesrepublik Deutschland) et FRG (Federal Republic of Germany) en anglais.

Des origines à nos jours

Si les origines de Dresde remontent à la Préhistoire, c'est à l'ère baroque que la cité saxonne devint, sous l'impulsion d'Auguste le Fort, un centre politique européen et un joyau culturel. Propulsée par une industrie florissante au XIXe siècle, elle se retrouva ensuite au coeur de la tourmente du XXe siècle. Victime des bombardements alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se relèvera meurtrie et devra faire face à la division de l'Allemagne. Enclavée dans le bloc communiste à partir de 1949, elle saura cependant reconstruire ses murs comme son industrie et sortira de la guerre froide avec une économie dynamique. Aujourd'hui, malgré sa petite taille, Dresde est un pôle technologique de pointe et une capitale culturelle de poids en Allemagne.

Des origines préhistoriques au Moyen Age

Les premières traces de colonisation humaine le long de l'Elbe remontent à 5500 avant Jésus-Christ. De nombreuses fouilles témoignent en effet de la présence d'une population dite de culture rubanée, la plus ancienne culture néolithique d'Europe centrale, qui doit son nom aux rubans décorant les poteries qui la caractérisent. A la fin du VIe siècle, des groupes slaves s'installent sur les rives du fleuve, dans ce qui deviendra bientôt la ville de Dresde. Le nom de Dresde a donc des origines slaves et remonte à la création d'une colonie slave occidentale sur la rive gauche de l'Elbe, baptisée Drežďany par ses habitants. Ce nom trouve son origine dans le mot slave drežga, " forêt palustre ", et désigne les habitants des forêts alluviales. De nos jours encore, la ville porte de le nom de Drážďany en tchèque. Au XIe siècle, Dresde est un village de pêcheurs et de bateliers. Pour des raisons stratégiques, les margraves et les évêques locaux lui préfèrent Meissen - sa cathédrale et le château d'Albrechtsburg témoignent aujourd'hui encore de cette période faste. Un document officiel en date du 31 mars 1206, attestant la construction d'un château margrave sur la rive gauche de l'Elbe, mentionne la ville de Dresde pour la première fois. Au Moyen Age, la ville se développe et devient, en 1485, la résidence des ducs et princes électeurs de la maison de Wettin.

De la Réforme à l'ère baroque

En 1539, Henri IV de Saxe introduit dans son royaume la Réforme initiée par Martin Luther, lui-même saxon. Dresde devient la capitale du plus grand pays protestant et le second pays le plus puissant d'Allemagne, après les Länder dirigés par les Habsburg. Mais la Réforme sera aussi un des éléments déclencheurs de la guerre de Trente Ans (1618-1648). A partir de 1620, la vieille ville d'Altendresden, sur la rive nord de l'Elbe (aujourd'hui le quartier de la Neustadt) est fortifiée pour faire face aux attaques. La guerre ralentira considérablement le développement de la ville en amenant la famine et la peste. En outre, en 1685, un feu accidentel ravage Altendresden. Mais, en 1694, l'avènement au pouvoir du prince électeur Frédéric Auguste Ier marque le début d'une époque fastueuse qui dessinera la Dresde que nous connaissons aujourd'hui. Fasciné par l'absolutisme et la pompe du règne de Louis XIV en France, celui que l'on surnomme Auguste le Fort à cause de sa force physique légendaire (on lui prête autant d'enfants que de jours dans une année) concentre tous les pouvoirs dans ses mains et convoite la couronne polonaise. Pour ce faire, il doit se soumettre à l'autorité papale : il se convertit au catholicisme en 1697 et devient roi de Pologne, régnant sur un peuple saxon protestant. Auguste le Fort est un esthète et un mécène hors du commun ; il ira jusqu'à s'endetter pour financer la Dresde baroque de ses rêves. Le Palais de Pillnitz et le Palais japonais évoquent la splendeur et la volupté versaillaises et de nombreuses églises baroques, dont la Frauenkirche, sont bâties sous son règne. Auguste le Fort remodèle l'Altendresden ravagée par le feu et la transforme en quartier baroque aux constructions harmonieuses : c'est le quartier actuel de l'Innere Neustadt. Auguste le Fort enrichit les collections royales de milliers d'oeuvres d'art - peinture, joaillerie, belles lettres - et ce qu'il nomme sa " maladie de porcelaine " le pousse presque à la ruine. C'est sous son impulsion que sera inventée la porcelaine européenne et que sera fondée la Manufacture de porcelaine de Dresde, aujourd'hui située à Meissen et toujours en activité.

De la Guerre de sept ans à Napoléon Bonaparte

Le 29 août 1756, Frédéric II de Prusse attaque la Saxe pour prendre la Silésie, déclenchant ainsi la première guerre mondiale de l'Histoire, la Guerre de sept ans. Celle-ci oppose d'un côté la France à la Grande-Bretagne et, de l'autre, la Prusse aux Royaume des Habsbourg (Autriche, Bohême et Hongrie), entraînant par le jeu des alliances la Russie, l'Espagne et l'Amérique du Sud dans le conflit. Dresde sera alors ravagée par de nombreuses batailles. Il faudra plus de soixante ans pour que la capitale saxonne retrouve sa vigueur économique et culturelle. A partir de 1812, Dresde et sa région sont le théâtre de guerres napoléoniennes. La Saxe s'est alliée à Bonaparte contre les Russes, qui occupent Dresde depuis mars 1813. L'armée napoléonienne les repousse en mai, mais ils reprennent la ville en novembre 1813, avant de la remettre aux mains des Prussiens en novembre 1814. En 1815, le roi Frédéric-Auguste de Saxe revient à Dresde.

De l'industrialisation à la Première Guerre mondiale

Sous le règne d'Antoine Ier de Saxe (1827-1836), Dresde se développe : installation de l'éclairage au gaz dans les rues et les immeubles, création de la poste municipale, de l'école d'ingénieurs polytechnique, extension de la ville avec l'aménagement de l'Antonstadt qui devient un quartier de la Neustadt... Plus tard, en 1839, la première ligne ferroviaire d'Allemagne ouvre entre Dresde et Leipzig. En 1848, la révolte bourgeoise enflamme l'Europe, signant la fin du Printemps des peuples : en mars, les libéraux montent sur les barricades et demandent l'unification de l'Allemagne et la mise en place de mesures démocratiques. À Dresde comme à Berlin, la révolte est écrasée dans le sang. Sous le règne de Jean Ier de Saxe (1854-1873), la ville s'embellit et se développe encore un peu plus avec la construction, notamment, des quartiers de villas à Loschwitz et Blasewitz. L'industrie dresdoise est pionnière dans de nombreux domaines, notamment la mécanique de précision comme avec l'entreprise Seidel & Naumann (machines à coudre et machines à écrire), l'optique (Ihagee, Ernemann, ICA et, après 1926, Zeiss Ikon), la confiserie avec Jordan & Timaeus qui invente le premier chocolat au lait du monde et Hartwig & Vogel. Yenidze, la première usine de cigarettes d'Allemagne, est bâtie en 1909. En 1872, le tramway à cheval est introduit et en 1878, l'Opéra Semper est inauguré sur la Theaterplatz. Au début du XXe siècle, Dresde est, avec 400 000 habitants, la cinquième plus grande ville du Royaume d'Allemagne. A la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, la Révolution de novembre force le roi Frédéric-Auguste III de Saxe à abdiquer et l'Etat-libre de la Saxe est fondé.

Dresde sous le nazisme... et sous les bombes des Alliés

La prise du pouvoir par les nazis en 1933 signe la fin d'une époque culturellement prospère à Dresde. La déportation des juifs fait des ravages dans la communauté dresdoise. Sur les 4 397 juifs habitant à Dresde en 1933, il n'en reste que 41 en 1945. Les pogroms de novembre 1938 mènent quelque 800 juifs à la déportation ; la synagogue de Dresde est incendiée. Jusqu'en 1944, la capitale saxonne est l'un des derniers hauts lieux de l'industrie allemande à être resté intact et ses gares ferroviaires font le lien indispensable entre la Wehrmacht et le front de l'est. Pour cette raison, Dresde est l'un des objectifs principaux des nombreux bombardements alliés sur la ville. Cependant, les nuits des 13 et 14 février 1945 resteront à jamais gravées dans la mémoire collective des Dresdois. Les bombes américaines et anglaises réduisent la ville en cendres, visant non plus des cibles industrielles mais les trésors artistiques de la cité saxonne et les habitations du centre. Le nombre de morts est, de nos jours encore, difficile à déterminer. Les cendres des victimes durent être pesées ; on estime à 25 000 le nombre de victimes faites lors de ces deux nuits. Des 222 000 habitations de Dresde, 60 000 furent rasées et 11 000 lourdement endommagées.

La RDA, la réunification et la reconstruction

La fondation de la République démocratique d'Allemagne (RDA) en 1946 voit Dresde enclavée à l'est. Le gouvernement communiste ne donne pas la priorité à la reconstruction des édifices religieux ou symbolisant l'ancien pouvoir monarchique. Cependant, la ville renaît lentement de ses cendres et la reprise économique est amorcée par une nouvelle vigueur insufflée à la légendaire force industrielle de la cité saxonne. L'industrie photographique, notamment, se développe rapidement. Après la réunification, en 1990, les travaux majeurs de reconstruction urbaine peuvent commencer. Petit à petit, Dresde recouvre sa splendeur passée avec le Zwinger, la Frauenkirche, la Hofkirche... Elle retrouve enfin son statut de capitale, accueillant le Parlement et les institutions du Land libre de Saxe, statut qu'elle avait perdu avec l'avènement de la RDA qui avait failli l'enliser à jamais dans une configuration de ville provinciale. Mais dans son propre Land, elle reste dépassée économiquement et culturellement par sa soeur et rivale, la commerciale Leipzig. A l'échelle allemande, Dresde est aujourd'hui une ville moyenne qui peut se targuer d'un passé glorieux, et le démontrer. Car elle est peut-être la reine du tourisme dans les nouveaux Länder.

Comprendre l'histoire de Dresde en images - Asisi Panometer

Yadegar Asisi, un artiste allemand d'origine turque, est célèbre pour ses panomètres, des expositions en 3D installées dans des édifices en forme de tour. Celui de Dresde est un peu excentré, mais sa visite est un excellent moyen de comprendre certains aspects de l'histoire de la ville et de s'imprégner de l'atmosphère qui régnait dans la capitale saxonne à différentes époques. En 2016, le panomètre montre deux expositions en alternance, Dresde baroque et Dresde en 1945. En montant en haut d'un échafaudage, on se retrouve cerné par un immense panorama de la ville à l'époque décrite, entouré par les sons de la cité, les voix, les cloches des églises, les hennissements des chevaux... une expérience sensorielle passionnante.

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