Leitfaden South Australia : Arts et culture
L'influence de l'environnement, l'arrivée progressive d'immigrants venant d'autres horizons et la reconnaissance de la culture aborigène ont permis à l'Australie de se démarquer dans tous les domaines artistiques.
Les périodes architecturales australiennes se répartissent en plusieurs époques.
Essentiellement nomades, la plupart des Aborigènes se déplaçaient en fonction des disponibilités alimentaires et des saisons. Très peu furent constructeurs, d'où le faible nombre de vestiges architecturaux recensés.
Les premières habitations aborigènes découvertes par les colons dans la région de Sydney sont de simples refuges faits de piquets disposés en demi-cercle et recouverts d'une toiture en écorces, voire d'herbe ou de roseaux. Au fur et à mesure de l'exploration du continent, d'autres types de structures furent découverts, tels des appentis et des plates-formes surélevées en bois.
Plus tard, on découvrit que quelques tribus isolées des déserts de l'Ouest avaient conçu des habitations en pierres à proximité de barrages destinés à piéger les poissons (fish traps).
À ses débuts, Sydney n'était qu'un vaste campement. La médiocre qualité des quelques outils importés, à laquelle s'ajouta bientôt une pénurie de clous, rendait toute construction quasi impossible. Ainsi, les premiers édifices de la colonie britannique de Sydney se limitèrent à un bâtiment destiné au gouverneur et à un entrepôt. Les premiers abris érigés furent des wattle and daub, des habitations sommaires constituées de clayonnages en bois (principalement d'acacias) recouverts de boue séchée. Par la suite, l'utilisation d'autres matériaux locaux leur permirent de concevoir des bâtiments plus conséquents. Ainsi, l'argile recueillie dans les baies aux alentours de Port Jackson servit à façonner les premières briques. Celles-ci étaient assemblées avec du ciment obtenu en broyant des coquilles d'huîtres. Le principal matériau de construction importé fut la tôle ondulée (inventée en Angleterre en 1820). Cette dernière allait devenir extrêmement courante dans la confection des toitures.
Les colons se perfectionnèrent dans le travail du bois. La majorité des maisons étaient construites en rondins assemblés entre eux. Les intervalles étaient comblés d'argile mêlée à des poils d'animaux. L'intérieur des maisons était ensuite tapissé de papier, voire de journaux, sur lequel étaient épinglés cartes et photographies. La fabrication de bardeaux (planchettes en forme de tuile) à l'aide de bois particulièrement résistants permit de concevoir les toitures d'habitations encore visibles aujourd'hui. Dans les premières maisons, les fenêtres étaient habituellement de faible dimension et munies de petites vitres. Quand aucun vitrage n'était installé, des stores ou des calicots huilés étaient tendus au travers des ouvertures durant les mois d'hiver.
Les bâtiments construits dans les cinquante premières années de la colonisation s'inspiraient du style géorgien. Un style qui correspond à l'époque des rois George d'Angleterre (de 1714 à 1830) et caractérisé par la recherche des proportions et de l'équilibre. L'or découvert dans les années 1850 allait cependant attirer des milliers d'immigrants dans le Sud du continent. Melbourne et son port devinrent un passage obligé et prirent rapidement de l'importance. Dans les années 1880, Melbourne était d'ailleurs devenue la deuxième ville de l'Empire britannique et portait le surnom de Melbourne la magnifique. Une nouvelle bourgeoisie émergeait, et avec elle des bâtiments de plus en plus sophistiqués porteurs de nouveaux styles architecturaux. Après Melbourne et Sydney, d'autres villes telles que Ballarat et Bendigo, allaient progressivement changer de physionomie. Le style victorien faisait son entrée et allait considérablement marquer l'architecture des villes australiennes.
Le nom de cette période correspond à l'époque du règne de la reine Victoria (1837-1901). Cette période est elle-même divisée en trois périodes intermédiaires : Early, Mid et Late Victorian. Toutes font appel à une grande variété de styles (une quinzaine au minimum), bien souvent d'inspirations anciennes. Pour les grands édifices, l'aspect le plus réussi du style victorien fut probablement la continuation du néogothique, comme en témoignent les chefs-d'oeuvre que sont la Saint-Francis Church de Melbourne (1841), qui fut la première église catholique d'Australie, ou le Government House de Sydney (1843). Au XIXe siècle, Melbourne était avec Londres, New York et Chicago l'une des plus grandes villes de style victorien.
Cette période se réfère à la création du Commonwealth d'Australie.
Le style Federation est en général moins ornementé que le style victorien auquel il succédera progressivement. Il possède de nombreuses similitudes avec le style anglais de la même époque, le style édouardien dont l'appellation est rarement utilisée en Australie. Il existe plus d'une douzaine de styles Federation.
Cette époque voit se développer l'influence de l'architecture américaine avec de grandes réalisations, comme la ville de Canberra dont la construction dirigée par Walter Burley Griffin débuta en 1913, la multiplication des buildings dans les villes de Sydney et de Melbourne (Skyscraper Gothic, Chicagoesque) ou l'apport de styles spécifiques à l'Amérique du Nord et centrale (Spanish Mission, Californian Bungalow...).
Au cours de cette période plusieurs styles (Stripped Classical, Ecclesiastical...) vont prédominer au coeur des grandes villes, dont le style international. Beaucoup de bâtiments datant de l'époque victorienne sont alors détruits afin de laisser la place à une architecture plus moderne et en rapport avec l'époque du baby boom australien. Le bouleversement est radical et les centres-villes de Melbourne et de Sydney seront rapidement comparés à New York ou à Chicago.
La période d'après-guerre est aussi celle de " l'Australian Dream " : chaque famille souhaite sa propre maison, son coin de jardin avec son barbecue et son étendoir à linge caractéristique (l'emblématique hills hoist). C'est l'époque où vont s'étendre les zones pavillonnaires à l'architecture, là aussi, très américaine (L-Shape, Triple Front, Ranch Style...).
Cette deuxième partie du XXe siècle connaît le développement de styles beaucoup plus personnels et une ouverture résolue au multiculturalisme et à l'architecture mondiale (Brutalist, Late Modern, Structural, Post Modern...). De nombreux architectes novateurs veulent mettre en valeur l'identité de leur pays ou d'une région (Sydney Regional, Perth Regional, Adelaide Regional), voire d'une époque (1970's, 1980's, Australian Nostalgic, Immigrants' Nostalgic). La nature environnante et l'art aborigène sont souvent une grande source d'inspiration, tel l'Uluru Kata-Tjuta Cultural Centre, en plein désert du Centre Rouge (Organic Style).
Même si l'influence américaine est toujours présente, le multiculturalisme et un vaste panel d'architectes australiens novateurs s'affirment. Comme Howard Ragatt, concepteur du National Museum of Australia de Canberra (Post Modern Style), inauguré en 2001, ou de Nonda Katsalidis, à qui l'on doit la magnifique Eureka Tower (2006 - Modern Style) qui domine le complexe du Southbank de Melbourne du haut de ses 297 m, ou Glenn Murcutt, le créateur de maisons écologiques.
À savoir : vous pouvez en découvrir davantage sur la plupart des bâtiments du patrimoine australien sur le site www.aussieheritage.com.au
Francis Greenway (Angleterre 1777 - Newcastle 1837) : le premier architecte convict.
Joseph Reed (Angleterre 1823 - Australie 1891). Reed est mondialement connu pour avoir conçu le Palais royal des expositions (Royal Exhibition Building) et les jardins Carlton (Carlton Gardens) pour l'Exposition universelle de 1888 à Melbourne.
William Wardell (Angleterre 1824 - Sydney 1899). Parmi ses oeuvres en Australie, on peut citer la St Patrick's Cathedral et le Government House à Melbourne, ainsi que la St Mary's Cathedral (inachevée) et le St John's College de l'université de Sydney.
Walter Burley Griffin (États-Unis 1876 - Inde 1937). Principalement connu pour son rôle dans la conception de Canberra.
Jorn Utzon (Copenhague 1918 - Copenhague 2008). En 1957, quand Jorn Utzon remporte le concours pour l'édification de l'Opéra de Sydney, c'est encore un architecte danois inconnu. Peu de temps après son arrivée à Sydney, de nombreux problèmes l'opposent au gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud.
Il abandonne le projet en 1966 et quitte l'Australie sans voir l'aboutissement de son oeuvre. Le bâtiment subira alors de nombreuses modifications et sera terminé par les architectes Peter Hall, David Littlemore et Lionel Todd. L'inauguration officielle par la reine Elisabeth II aura lieu le 23 octobre 1973. Soucieuse de se réconcilier avec le créateur de l'une des plus belles oeuvres architecturales au monde, la direction de l'Opéra House chargea en 1999 le cabinet Utzon & Associated de suivre la restauration du bâtiment. En 2004, l'un des premiers espaces intérieurs revu par le cabinet Utzon fut renommé, The Utzon Room. En avril 2007, peu avant sa mort, d'autres travaux majeurs de rénovation furent proposés par Jorn Utzon.
Harry Seidler (Vienne 1923 - Sydney 2006). Il est considéré comme l'un des principaux représentants du modernisme et le premier à avoir pleinement exprimé les principes du Staatliches Bauhaus (école allemande). Outre la conception de nombreux bâtiments, dont plusieurs tours à Sydney et à Brisbane, on lui doit la réalisation de l'ambassade d'Australie à Paris (1973-1977).
Glenn Murcutt (Londres 1936). Premier architecte australien de réputation internationale, Glenn Murcutt est un artisan solitaire installé à Sydney. C'est le représentant le plus marquant d'un " fonctionnalisme écologique " qu'il a contribué à inventer.
Gregory Burgess (Newcastle 1945). Burgess est spécialisé dans la conception de bâtiments destinés à la communauté aborigène. Il a notamment réalisé le Centre culturel d'Uluru Kata-Tjuta (1995) et la Burraworin House (1999), sur la côte Sud.
L'Australie possède à ce jour plus d'une quinzaine d'universités ou d'écoles d'architecture réparties dans tout le territoire. Le New South Wales et le Victoria sont les États les plus représentatifs avec quatre universités ou écoles chacun.
Melbourne et Sydney se partagent le plus grand nombre de gratte-ciel d'Australie. C'est à Melbourne qu'a été construit le premier building d'Australie. Il s'agit du Yorkshire Brewery building, datant de 1880, dans un style Second Empire. Ce bâtiment de 8 étages fait aujourd'hui partie du patrimoine de la ville, dans l'attente d'une hypothétique rénovation. Malgré les prouesses techniques développées pour cette fin de XIXe siècle, l'État du Victoria interdit de 1916 à 1957 la construction de tours de plus de 40 m. Une mesure prise par crainte de voir se déclarer des incendies impossibles à maîtriser. Peu de temps après l'abrogation de cette loi, le ICI House (1958), aujourd'hui Orica House, exposait fièrement ses 20 étages en se dressant à 81 m du sol. En ce qui concerne Sydney, son premier building est le Culwulla Chambers, construit en 1912. Il mesure 50 m pour 14 étages. Comme pour Melbourne, un amendement imposa d'attendre 1950 pour que d'autres immeubles puissent dépasser 45 m dans la ville. C'est en 1962 que l'AMP Building, haut de 115 m pour 56 étages, devint le premier " vrai " gratte-ciel de Sydney. Aujourd'hui, le plus haut gratte-ciel d'Australie est le Q1 (Queensland number one), construit en 2005 sur la Gold Coast. Il mesure 323 m de haut.
Le cinéma australien ne connaît malheureusement pas chez nous le succès qu'il mérite, nous apparaissant trop souvent sous la forme de clichés ou comme de pâles copies d'oeuvres américaines actuelles. Plus que centenaire, il est pourtant né en même temps que le cinéma français et livra dès ses débuts des oeuvres inédites et majeures.
C'est en 1898 qu'est tourné par une équipe anthropologique un film relatant la vie quotidienne des Aborigènes du détroit de Torres. Orienté très rapidement sur l'exploration des terres intérieures, le cinéma répond à cette époque à la demande d'un public avide d'en savoir davantage sur son pays et les mystères qu'il renferme : il ne faut pas oublier que, pour de nombreux colons, l'Australie n'a alors qu'un peu plus de 100 ans d'histoire. Le cinéma australien est dès lors en pleine expansion et c'est à Melbourne que l'un de ses tout premiers studios de cinéma mondiaux va naître, le Limelight Department. Durant ses 19 ans d'activités (1891-1910), il produira plus de 300 films.
En 1906, le premier long métrage de fiction à être produit dans le monde est australien. Il s'agit de The Story of the Kelly Gang, un film muet de 67 minutes réalisé par Charles Tait. Le rapprochement avec les films américains de la même époque est inévitable. Comme pour cet autre grand territoire, les citadins de Canberra ou de Melbourne ont besoin de héros, de pionniers au sein d'un monde inconnu et sauvage.
Les bushmen stories vont se multiplier au cours des années suivantes. Puis, lors de l'engagement de l'Australie dans le premier conflit mondial, l'industrie du film va s'orienter davantage sur les vertus du patriotisme et l'action valeureuse des troupes de l'Anzac (Australia and New Zealand Army Corps).
La période qui va suivre la Première Guerre mondiale sera désastreuse pour l'industrie du film australienne. Un concurrent de taille, Hollywood, envahit les toiles du monde entier. L'industrie australienne ne peut lutter et décline peu à peu.
Les 50 premières années du XXe siècle vont voir cependant de grands acteurs du cinéma australien percer la toile : Roy Rene, né Henry Van Der Sluys (1892-1954), Errol Flynn, né Leslie Thompson (1909-1959), qui s'exilera aux États-Unis, George Wallace (1895-1960), auxquels on peut ajouter Peter Finch (1912-1977), qui bien qu'anglais est considéré comme un enfant du pays.
La période de l'après-guerre est marquée par l'afflux des compagnies américaines et britanniques que l'Australie attire par l'originalité de ses sites de tournage. La production cinématographique locale est presque inexistante, avec cependant deux réalisations qui feront parler d'elles : Kodoka Front Line (1943) de Damien Parer, un documentaire de guerre, et Jedda (1953) de Charles Chauvel, le premier film australien en couleurs qui aborde les problèmes des rapports entre Aborigènes et Blancs et de la génération volée.
Le début des années 1970, période de mutation sociale, de contestation politique et de revirements culturels, suscite à Melbourne et à Sydney un essor cinématographique marginal. Les premières oeuvres réalisées à cette époque - Stork et Alvin Purple de Tim Burstall, The Adventures of Barry McKenzie de Bruce Beresford - exploitent la veine de l'humour australien. Les personnages, d'une simplicité bon enfant, sont sympathiques au public, mais certains spectateurs, offusqués par leur côté fruste, réclament un cinéma qui donne une image plus raffinée de l'Australie. Des films comme Sunday too far away de Ken Hannam et Picnic at Hanging Rock de Peter Weir répondent à cette demande. L'aide financière accordée au tournage d'oeuvres expérimentales offre à de nombreux jeunes metteurs en scène la possibilité de faire leurs premières armes. Au cours de cette décade, des cinéastes aujourd'hui célèbres, comme Gillian Armstrong et Georges Miller, tournent alors leurs premiers films. C'est ce dernier qui va, avec Mad Max, révéler une future étoile du cinéma : Mel Gibson.
Dans les années 1980, le gouvernement fédéral met sur pied un plan d'aide fiscale pour encourager l'investissement de capitaux privés dans la production. Cette initiative permet de voir naître de nouvelles oeuvres remarquables telles que Puberty Blues de Bruce Beresford, Starstruck de Gillian Armstrong, Gallipoli de Peter Weir, ou encore Sweetie de Jane Campion (née en Nouvelle Zélande). Certains titres obtinrent un grand succès commercial comme Breaker Morant de Bruce Beresford, The Man from Snowy River de George T. Miller et Phar Lap de Simon Wincer.
C'est également l'époque où les cinéastes commencent à s'intéresser aux feuilletons télévisés. Le succès remporté par la série A Town like Alice (Le Testament) en 1980 fut suivi d'une dizaine d'autres séries au cours de la décennie, essentiellement sur des sujets historiques, allant des colonies pénitentiaires (La Justice des hommes, Sara Dane, Under Capricorn), à la conquête de l'Outback (The Last Outlaw), en passant par l'esprit pionnier (L'Australienne), la montée du nationalisme (Eureka Stockade), les Aborigènes (Women in the Sun), la crise économique des années 1920 (Waterfront) et la chute du gouvernement Whitlam (The Dismissal).
Pour attirer de gros capitaux, il faut distribuer les films aux États-Unis et en Europe. De nombreux cinéastes relèvent le défi en réalisant des films authentiquement australiens et capables de plaire à un public international. C'est ainsi qu'est tourné Crocodile Dundee (1986) de Peter Faiman, un film qui allait permettre au cinéma australien de concurrencer enfin les grands succès américains de l'époque. En France, ce film termine premier au box office en 1987 avec 5,8 millions d'entrées. En outre, de courtes séries télévisées comme Return to Eden, The Anzacs, Fields of Fire et The last Frontier remportent un franc succès aux États-Unis et en Grande-Bretagne. En novembre 1985, le gouvernement crée un programme de coproductions permettant aux réalisateurs australiens de s'associer à des producteurs étrangers tout en continuant de bénéficier des mêmes avantages fiscaux. Ainsi, financés et présentés sous la bannière américaine, plusieurs films réalisés par des Australiens obtiennent quelques années plus tard un certain succès en France : Dead Calm (Calme blanc) de Philip Noyce, avec Sam Neil et Nicole Kidman, Driving Miss Daisy (Miss Daisy et son chauffeur) de Bruce Beresford, avec Morgan Freeman et Jessica Tandy, et A Cry in the Dark (Un cri dans la nuit) de Fred Schepisi, toujours avec Sam Neill, accompagné de Meryl Streep.
En 1988, le gouvernement fédéral s'implique davantage dans le renouveau du cinéma australien et fonde la Film Finance Corporation. La décennie suivante va voir l'avènement de trois films purement australiens qui obtiendront la reconnaissance internationale : The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert (Priscilla, folle du désert) (1994), de Stephan Elliott, avec notamment Guy Pearce et Hugo Weaving, qui remporte le prix du public à Cannes la même année ; Muriel's Wedding (Murielle) (1994) de P.J. Hogan, avec deux futures stars : Toni Collette et Rachel Griffiths ; et enfin Shine (1996) de Scott Hicks, avec Geoffrey Rush.
Après des réalisateurs comme George Miller, Peter Weir ou Philip Noyce, d'autres tels que Baz Luhrmann, Jane Campion et Rolph De Heer vont peu à peu prouver tout leur savoir-faire en nous offrant des oeuvres remarquables, pour certaines très intimistes, et dont beaucoup deviendront des succès internationaux : Ballroom Dancing, Un ange à ma table, Romeo + Juliette. C'est également l'époque de stars émergentes telles Russell Crowe et Cate Blanchett, auxquelles s'ajouteront bientôt Heat Ledger, Eric Banna, Noami Watts et Hugh Jackman.
Le début du millénaire est prometteur : Baz Lurhmann termine sa trilogie du rideau rouge avec Moulin Rouge (2001), Phillip Noyce touche aux blessures du passé avec The Rabbit Proof Fence (Le Chemin de la liberté) (2002) et Jane Campion nous trouble avec In the cut (2003). Mel Gibson n'est pas en reste : passé derrière la caméra depuis quelques années (on se souvient de L'Homme sans visage en 1993 et de Braveheart en 1996), il réalise plusieurs films, dont le controversé La Passion du Christ (2004) et le plus récent Apocalypto (2006). On citera également La Proposition (2004) de John Hillcoat, un western dont le scénariste et le concepteur de la musique n'est autre que Nick Cave, artiste pluridisciplinaire plus connu comme chanteur rock à la vie tourmentée. Mais il faut bien le reconnaître, la plupart de ces films sont réalisés avec des capitaux américains. Au-delà de la survie du cinéma australien, l'enjeu actuel est la préservation de l'identité culturelle d'un pays. Même si la collaboration avec le grand frère américain est inévitable et paraît, d'une certaine manière, bénéfique aux deux parties.
Un nombre important de films américains sont tournés en tout ou partie en Australie, dans les studios de la Fox de Sydney, qui appartient au magnat Rupert Murdoch ou de la Warner à Brisbane. Les raisons de cet intérêt marqué pour le sol australien sont avant tout économiques : outre la décision du gouvernement fédéral d'accorder dès 2001 d'importants abattements d'impôt pour les productions cinématographiques, le coût du dollar australien permet de réaliser en down under ce qui coûterait beaucoup plus cher en Amérique. La main-d'oeuvre y est extrêmement qualifiée et travaille dans des créneaux horaires et à un rythme que bien d'autres refuseraient aux États-Unis. Les décors naturels sont exceptionnels et les studios et le matériel à disposition sont à la pointe de la technologie. Enfin, les problèmes de langues et de culture n'existent pour ainsi dire pas : les techniciens comme les acteurs anglo-saxons peuvent s'exiler de longs mois à Sydney ou Brisbane sans s'y sentir vraiment étrangers.
Ainsi, de grands succès 100 % américains ont-ils été tournés en partie en Australie. On peut citer La Ligne rouge, Star Wars, Matrix, Mission impossible 2, Superman returns ou encore Justice League in America (2009)... une liste qui s'allonge année après année. Le prix à payer reste lourd pour l'industrie cinématographique australienne et l'identité nationale. À peine 10 % de la production totale réalisée dans le pays concernent des films locaux de la veine de Priscilla, folle du désert ou de Murielle. Sans compter les fuites permanentes d'acteurs et de réalisateurs qu'attire Hollywood. Mel Gibson, Nicole Kidman, Cate Blanchett pour ne citer qu'eux, ne reviennent en fait que rarement en Australie pour y tourner. Il est alors important de saluer la fidélité d'acteurs tels que Geoffrey Rush, Sam Neill (pourtant né en Nouvelle-Zélande !) ou Toni Collette et des quelques grands réalisateurs qui continuent leur route au sein de productions purement australiennes. Après près de 15 ans d'absence, Ray Lawrence livrait en 2001 Lantana, avec Anthony LaPaglia, puis attendit 2006 pour réaliser Jindabyne, qui sera prix du jury au festival de Cognac 2007. Russel Mulcahy raconte en 2003 l'histoire d'un grand champion de natation australien dans son film Swimming upstream. Pour sa part, Rolph de Heer réalise en 2003 Alexandra Project puis présente Ten Canoes, avec l'acteur aborigène David Gulpilil, au festival de Cannes en 2006. Il y obtient le prix spécial du jury. À citer également en 2006 le dessin animé Happy Feet, de George Miller, dont la suite, Happy Feet 2, est sorti en 2011. Après Australia de Baz Lurhman en 2009, Sanctum de Alister Grierson et Les crimes de Snowtown de Justin Kurzel en 2011, qui n'ont pas eu le succès escompté, on attend pour 2012 le dernier Mad Max, Mad Max IV : Funny Road, en cours de réalisation par Georges Miller, et The Hunter (2011), de Daniel Nettheim, avec Willem Dafoe et Sam Neill.
Yolngu Boy (2001) de Stephen Johnson ; Serenades (2001) de Mojgan Khadem ; The Tracker (2002) de Rolf de Heer ; Black and White (2002) de Craig Lahiff ; Sisters, Pearls and Mission Girls (2003) de David Batty ; Kanyini (2006) de Mélanie Hogan ; Ten Canoes (2006) de Rolf de Heer, Samson and Delilah (2009) de Warwick Thornton.
Gallipoli (1981) de Peter Weir. Malgré une bataille bien loin de l'Australie (Les Dardanelles et la Première Guerre mondiale), ce film permet de mieux comprendre les espérances et les motivations des hommes de l'époque.
A Cry In The Dark (Un cri dans la nuit) (1988) de Fred Schepisi, avec Sam Neill et Meryl Streep. Un drame qui se déroule dans le Territoire du Nord. Deux parents doivent faire face aux accusations de meurtre de leur enfant enlevé par un dingo.
Strictly Ballroom (1992) de Baz Luhrmann, avec Paul Mercurio et Tara Morice. Un moment de rêve dans l'univers de la danse de salon d'une petite ville australienne.
Priscilla, folle du désert (1994) de E. Elliott. Un petit régal de plumes et de paillettes entre Coober Pedy et Alice Springs.
Murielle (1994) de J.-P. Hogan, avec Toni Colette. Une comédie douce amère qui se déroule dans une petite ville de la côte Est.
Lantana (2001) de Ray Lawrence. Un drame sur les trahisons amoureuses présenté comme un puzzle sur fond de film policier.
The Rabbit Proof Fence, (Le Chemin de la liberté) (2002) de Philippe Noyce. L'histoire de trois jeunes filles aborigènes isolées de chez elles dans le cadre de la politique d'intégration des années 1930, et leur périple pour revenir au milieu des leurs.
Swimming Upstream (2003) de Russell Mulcahy, avec Geoffrey Rush et July Davis. La difficile enfance de Tony Fingleton, un grand nageur australien des années 1950.
Opal Dream (Le Secret de Kelly-Anne) (2005) de Peter Cattaneo, avec Vince Colosimo et Jacqueline McKenzie. L'histoire d'une petite fille aux amis imaginaires à Coober Pedy, la ville des mines d'opales.
Samson and Delilah (2009) de Warwick Thornton. L'histoire de deux jeunes Aborigènes d'aujourd'hui, quelque part dans le désert australien, où leur communauté croupit dans la misère.
Les premières pièces jouées dans la nouvelle colonie du New South Wales furent des pièces musicales, des comédies et des pantomimes dont les thèmes étaient tirés de la vie quotidienne. Malgré les craintes de certains à l'égard de cette forme de liberté donnée aux prisonniers, les établissements se multiplièrent rapidement.
À la création de la Fédération en 1901, le théâtre devint une forme d'expression importante de l'identité australienne. Les auteurs Bert Bailey et Edmund Duggan marquèrent particulièrement cette époque.
Lors de la Première Guerre mondiale, le nombre de tournées d'artistes étrangers diminua considérablement, favorisant la reconnaissance d'artistes locaux.
Fortement influencées par l'Amérique, les années 1920 virent l'avènement de la comédie musicale en Australie. Puis en 1929, la crise due au crash boursier de New York frappa également le monde du théâtre. Les spectacles, lourdement taxés, durent rivaliser avec le cinéma et la radio toujours plus présents. Ainsi, beaucoup de troupes amateurs et semi-professionnelles disparurent. En 1932, le mouvement du Nouveau Théâtre, originaire des États-Unis, répondit aux questions politiques posées par la crise de 1929 avec une forme d'expression radicale. Son principal objectif était de mettre l'art théâtral à la portée de tous.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le théâtre australien connut une nouvelle pénurie d'auteurs et d'acteurs. Il s'évertua toutefois à maintenir le moral d'une nation toute entière. À la fin de la guerre, de nouvelles comédies musicales américaines traversèrent le Pacifique. L'une d'entre elles, Annie Get your Gun, fut jouée à Melbourne et à Sydney de 1947 jusqu'à 1949, faisant d'Evie Hayes une star dans son interprétation de la légendaire aventurière américaine Annie Oakley.
En 1958, l'Institut national d'Art dramatique (NIDA) vit le jour à Sydney. Deux années plus tard, Adelaïde et Brisbane créèrent leurs propres festivals : Adelaïde Festival of Arts (1960) et Warana Festival (1962). Puis, en 1967, Betty Burstall fonda La Mama Theatre Company à Melbourne. Enfin, en 1968, le gouvernement Australien créa The Australia Council for the Arts (plus tard renommé Australia Council ou OzCo). L'Australia Council oeuvra notamment à la création des principales compagnies de théâtre d'État.
La nouvelle vague de théâtre australien commença cependant dans les années 1970. L'Australian Performing Group (basé à la Pram Factory, à Carlton, une banlieue de Melbourne) se développa dans la lignée de La Mama Theatre company. Avec des écrivains tels que David Williamson, Barry Oakley, et Jack Hibberd, ce collectif créa des pièces de théâtre à l'intérêt considérable. Les acteurs associés à la Pram Factory furent Graeme Blundell, Lindy Davies et Max Gillies. La même année, à Sydney, le Nimrod Theatre fut également fondé.
En 1973, le Sydney Opera House ouvrit ses portes. L'Adelaide Festival Theatre ouvrit en 1973-1974. Le Victorian College of the Arts fut créé en 1976. En 1979, le premier Theatre of the Deaf était fondé à Sydney.
Plusieurs groupes théâtraux féminins expérimentaux émergèrent dans les années 1980. Le Melbourne International Festival of the Arts fut créé en 1986, sous le nom de Spoleto Festival.
En 1990, le spectacle musical de Jimmy Chi, Bran Nue Dae, une oeuvre traitant de la réconciliation entre Blancs et Aborigènes, impressionna tout particulièrement le public au festival de Perth, avant de devenir un grand succès international. Dans la même année, John Bell créa la Bell Shakespeare Company à Sydney. C'est en 1993, en signe des temps et de l'intégration de nouvelles cultures, que Sydney accueillit son premier festival de Théâtre asiatique.
En 2012, avec 80 ans d'existence, le Sydney New Theatre a monté plus de 400 productions, adaptées d'auteurs universellement connus tels Shakespeare ou Molière, mais aussi de grands auteurs australiens comme Mona Brand, Nick Enright, Alex Buzo, Oriel Gray, Dymphna Cusack, Betty Roland, Patrick White, Peter Kenna et Ray Lawler.
Elle connut une grande popularité en Australie au XIXe siècle et au début du XXe. Traditionnellement jouée pour les fêtes de Noël et de Pâques, la pantomime est faite pour divertir. Issue de la Commedia dell'Arte, elle a de nombreux points communs avec le théâtre musical. Outre une satire de l'actualité omniprésente, elle se caractérise par l'inversion des sexes dans la distribution des rôles (ceux de femmes sont tenus par des hommes et réciproquement), la présence de personnages incontournables (Dame pantomime, The Principal Boy et The Principal Girl), des costumes extravagants, la présence systématique de ballets et de choeurs, et la mise à contribution de l'audience. La pantomime s'est surtout développée dans les deux villes de Melbourne et Sydney. Voir le site www.hat-archive.com/pantomimeinaustralia.htm
L'Australie a très tôt été une terre d'accueil pour les artistes de l'art lyrique et de la danse, même si les efforts les plus significatifs ne datent que des années 1970.
Le premier opéra australien, Don John d'Autriche, fut écrit en 1841 par l'émigrant Isaac Nathan et joué le 3 mai 1847, au Royal Victoria Theatre de Sydney.
Les plus grandes compagnies d'opéra australiennes actuelles sont :
Opera Australia à Sydney (1997).
Opera Queensland à Brisbane (1981) qui succéda à Queensland Opera Company.
West Australian Opera à Perth (1967).
Melbourne City Opera (1997) qui succéda au Globe Opera (1970), et Victorian Opera (2005), toutes deux à Melbourne.
IHOS Music Theatre and Opera à Hobart (1990).
Quatre grands ensembles de danse classique et contemporaine sont particulièrement connus en dehors de l'Australie :
L'Australian Ballet a été fondé en 1962, à Sydney, par Dame Peggy Van Praagh. Aujourd'hui établi à Melbourne, il se produit annuellement dans plus de 200 spectacles en Australie et à l'étranger, dans un vaste répertoire mêlant les grands classiques à des oeuvres contemporaines.
La Sydney Dance Company, créée en 1969 par Suzanne Musitz, est considérée comme la plus célèbre compagnie australienne de danse contemporaine.
L'Australian Dance Theatre a été créé en 1965 à Adelaide par Elizabeth Cameron Dalman.
Bangarra Dance Theatre a été créé en 1989 par Carole Johnson. Principale compagnie de danse aborigène en Australie, elle s'inspire des danses et de la culture traditionnelles.
D'autres formations sont à citer, tels le Queensland Ballet, le West Australian Ballet, la Mirramu Dance Company (NSW) et la Chunky Move Company (VIC).
Le premier artiste lyrique australien ayant acquis une renommée internationale fut Dame Nellie Melba, à la fin du XIXe siècle, suivie par d'autres sopranos extrêmement connues telles Joan Sutherland (1926-2010), l'une des plus grandes cantatrices de l'après Callas, Marie Collier (1926-1971), Joan Carden (1937), Yvonne Kenny (1950) ou le ténor Jon Weaving (1936-2011).
Nellie Melba (Richmond 1861 - Lylydale 1931), de son vrai nom Helen Porter Mitchell, fut une soprano colorature dont le nom de scène provient de la ville de Melbourne, où elle donna son premier concert. Ses qualités de colorature alliées à sa présence sur scène firent d'elle l'une des grandes divas de son époque. Souvent évoquée pour avoir inspiré au chef cuisinier français Escoffier la création du dessert appelé pêche Melba, elle est avant tout l'une des premières cantatrices dont la voix fit l'objet d'enregistrements phonographiques.
Joan Shuterland (Sydney 1926 - Suisse 2010) fut une des plus célèbres soprano australiennes. Après avoir étudié au Conservatoire de Sydney, où elle fit ses débuts en 1951, elle se produisit en Europe dès 1952, au Covent Garden de Londres. Surnommée "la stupéfiante", Joan Shuterland est considérée comme n'ayant jamais été surpassée dans le répertoire de bel canto parmi les chanteurs contemporains. Elle s'est souvent produite avec celui qui fut son mari, le chef d'orchestre et pianiste australien Richard Bonynge (1930/-). Sa dernière apparition sur scène remonte au 31 décembre 1989, lorsqu'elle interpréta "La Chauve-souris" de Johann Strauss aux côtés de Luciano Pavarotti au Royal Opera House de Londres.
La nouvelle génération est représentée par des artistes comme les sopranos Emma Matthews, Deborah Riedel, Lisa Gasteen Rachel Bate, Emma Moore ou les ténors James Egglestone, Warren Fisher, David Haydon, Stuart Neilson-Kemp, Murray Mayday ou Michael Warby.
La littérature australienne commence lors de l'établissement des premières colonies. Les thèmes les plus courants sont alors la vie indigène, celle des colons et les problèmes liés à l'exil. Les premières nouvelles popularisent l'Outback et sont l'oeuvre d'écrivains tels que Rolf Boldrewood, Marcus Clarke et Joseph Furphy, ce dernier ayant essayé d'intégrer le langage spécifique des colons à ses écrits. Ces romanciers ont grandement contribué à l'établissement d'une identité dans la colonie pénitentiaire.
Le premier roman australien, Quintus Servinton : A Tale founded upon Incidents of Real Occurrence, est écrit et publié en Tasmanie en 1831. Il est écrit par Henry Savery (1791-1842), un convict anglais qui publia anonymement son oeuvre. Il y décrit, en autobiographie déguisée, comment son personnage est différent de la population des prisonniers. En 1838, The Guardian, d'Anna Maria Bunn (1808-1899) est publié à Sydney. C'est la première nouvelle écrite et publiée sur le continent ; c'est également la première oeuvre de ce genre écrite par une Australienne. La poésie a également joué un rôle important dans le fondement de la littérature australienne. Parmi les grands poètes du XIXe siècle, on peut citer Adam Lindsay Gordon (1833-1870) et Christophe Brennan (1870-1932). Gordon, connu comme le " poète national d'Australie ", est d'ailleurs le seul Australien à posséder un monument dans le Coin des poètes de l'abbaye de Westminster, en Angleterre. Andrew Barton Banjo Paterson (1864-1941) fut également l'un des auteurs australiens les plus populaires du XIXe siècle. Poète du bush, mais aussi journaliste et romancier, on lui doit notamment les romans : Clancy of the Overflow (1889), The Man from Snowy River (1890) et la célèbre ballade Waltzing Matilda (1895). L'écrivain et poète Henry Lawson (1867-1922) fut l'un de ses principaux contemporains, tout comme Miles Franklin (1879-1954), auteur de nombreux romans sur l'Outback, qui ouvrit la voie à une littérature féminine et fut l'une des premières féministes australiennes.
Le début du XXe siècle voit la naissance d'autres grands auteurs tels Kenneth Slessor (1901-1971), Alec Derwent Hope (1907-2000), Judith Wright (1915-2000), Gwen Harwood (1920-1995).
Malgré la présence de plusieurs auteurs remarquables dans les années 1960, tels Les Murray (1938), Clive James (1939) ou Germaine Greer (1939), il faudra attendre la décennie suivante pour que la littérature australienne soit enfin récompensée. C'est en effet en 1973 que Patrick White (1912-1990) devient le premier Australien à recevoir le prix Nobel de littérature, quarante ans après son premier livre The Ploughman and Other Poems (1935).
Les autres écrivains notables d'origine occidentale qui se sont fait connaître à partir des années 1970 sont les poètes John Tranter (1943/) et John Forbes (1950-1998) et les écrivains David Malouf (1934/), Peter Carey (1943/) et Janette Turner Hospital (1942/). Ils furent suivis d'autres auteurs au succès grandissant tels Kate Grenville (1950/), Sara Douglass (1957-2011) ou Tim Winton (1960/).
Parmi les auteurs aborigènes de renom, on peut citer le dramaturge Jack Davis (1917-2000), le poète et activiste Oodgeroo Noonuccal (1920-1993) et les écrivains Mudrooroo Nyoongah, né Colin Johnson (1938/), Alexis Wright (1950/), Sally Morgan (1951/) et Kim Scott (1957/). En ce début de XXIe siècle, Tara June Winch (1992/) fait partie de la nouvelle génération d'écrivains aborigènes.
Le prix Miles Franklin est le principal prix littéraire australien. Doté de 50 000 AU$, ce prix a pour mission de distinguer annuellement un roman ou une pièce qui fait le portrait de la vie en Australie à une période de son histoire. Le prix 2011 a été remporté par Kim Scott pour son livre That Deadman Dance.
Chaque grande ville possède quelques grands journaux quotidiens. The Sydney Morning Herald et le Telegraph pour Sydney, le Melbourne Age pour Melbourne, The West Australian pour Perth... Si vous êtes à la recherche des actualités françaises, vous pouvez vous procurer, avec quelques jours de délai, la plupart des quotidiens et des magazines français dans les Alliance française et grandes librairies.
Les radios sont nombreuses mais difficiles à capter lorsqu'on s'éloigne des grandes villes. Plusieurs d'entre elles diffusent des programmes en français. Il s'agit principalement des stations du réseau SBS et de radios communautaires. Pour avoir la liste de ces radios communautaires ainsi que leurs fréquences, consulter le site de l'AAPREFA (Association des animateurs de programmes radiophoniques en français d'Australie). A noter que Radio France Internationale (RFI) est disponible en ondes courtes, dans le bouquet de TV5 et sur le web.
Les principales chaînes de télévision en Australie sont ABC, Seven, Nine, Ten et SBS, qui est l'équivalent d'Arte en France. NITV (National Indigenous Television), est pour sa part destinée à entretenir et à promouvoir la langue et la culture aborigènes. Elle complète les prestations de Imparja TV.
Diffusions francophones : SBS diffuse de nombreux films et documentaires étrangers, notamment des films français et le journal télévisé français de la veille entre 9h20 et 10h le lendemain, sauf le dimanche. La chaîne publique ABC propose également des films et des documentaires français. LBF, filiale de Canalsat Calédonie, propose un accès à plus de 35 chaînes et services en langue française par réception satellite. A ces chaînes s'ajoutent TV5, MCM et RFO, que l'on peut également recevoir sur la quasi-totalité du territoire.
Parmi les nombreux sites Web dédiés à l'information, les expatriés peuvent avoir accès aux dernières nouvelles mondiales et à beaucoup d'informations en langue française par le biais du site : lepetitjournal.com
Il existe trois secteurs de radiodiffusion : le secteur privé qui diffuse exclusivement la musique populaire produite par les grands labels ; le secteur public qui, a contrario, diffuse très peu ce type de musique ; le secteur communautaire qui regroupe des diffuseurs généralement composés de bénévoles et qui émet pratiquement tous les types de musique. Le secteur public comprend deux organisations :
L'Australian Broadcasting Corporation ou ABC en est la plus importante. Créée en 1932, sur décision du gouvernement, elle dirige, entre autres, un réseau télévisé national et plusieurs stations de radio. C'est à ABC Australia que l'on doit la création des orchestres symphoniques australiens. En effet, jusqu'en 1935 et la création des premiers studios d'enregistrement en Australie, les programmes musicaux diffusés sur ABC étaient interprétés en direct par des orchestres de radiodiffusion mis en place dans chaque État.
Le Special Broadcasting Service ou SBS, créé en 1975, est un réseau plus réduit du point de vue de l'audience. Il est plus particulièrement destiné aux communautés d'immigrants et diffuse la plupart de ses programmes (TV et radio) en langues étrangères.
L'Australian Music Center est un organisme national qui a vocation, depuis 1974, de promouvoir la musique classique et contemporaine (électro acoustique, musique improvisée, jazz contemporain, web music...) et de faire connaître au-delà des frontières les compositeurs australiens. À consulter : www.newmusicnetwork.com.au - le site consacré à la musique contemporaine - www.sima.org.au - pour la musique d'improvisation.
Les orchestres symphoniques
Les six orchestres symphoniques d'Australie sont :
Le Sydney Symphony Orchestra (le premier créé en Australie, en 1932)
Le Melbourne Symphony Orchestra
Le Queensland Orchestra
L'Adelaide Symphony Orchestra
Le West Australian Symphony Orchestra
Le Tasmanian Symphony Orchestra
Musica Viva Australia est le plus grand organisateur indépendant de concerts de musique de chambre d'Australie. Il a été créé en 1945 par le violoniste roumain Richard Goldner et produit annuellement près de 2 500 concerts dans le monde entier.
Fondé à Sydney en 1975, The Australian Chamber Orchestra est certainement le plus connu des ensembles de musique de chambre australiens.
On trouve également de nombreux groupes de musique de chambre indépendants. Parmi les ensembles les plus connus, on peut citer le Goldner String Quartet, invité fréquemment dans les festivals européens, ou la Song Company, spécialisée dans la musique baroque.
Le Jazz
Le jazz n'a fait son apparition dans les conservatoires australiens qu'au milieu des années 1990. Aujourd'hui, il obtient un certain succès essentiellement à Sydney et à Melbourne, notamment grâce à des musiciens comme Jamie Oehlers et Willow Nielson. Vous pouvez consulter le site Internet national dédié au jazz sur : www.jazz.org.au
Les styles de musique les plus populaires en Australie sont naturellement d'influence anglo-saxonne. Toutefois, lorsque le son caractéristique du didjeridoo se mêle aux sonorités des guitares, la pop rock et la country australiennes se teintent d'accents aborigènes. Une intégration que l'on trouve également dans d'autres styles musicaux tels le hip-hop et le reggae.
La musique pop-rock
John Farnham, Paul Kelly et Nick Cave sont sans doute les plus célèbres (et anciens) représentants de la pop-rock australienne. D'autres assurent néanmoins une relève prometteuse, comme Bernard Fanning (Powderfinger), Jimmy Barnes (ex Cold Chisel), Alex Lloyd et des artistes aborigènes tels que Archie Roach, Kev Carmody ou Bart Willoughby. Outre les chanteuses au succès international telles que Kylie Minogue, Nathalie Imbruglia et Tina Arena, des artistes comme Kate Ceberano, Vanessa Amorosi, Delta Goodrem, Wendy Matthews, Ruby Hunter (pop - aborigène) font partie des stars en Australie.
Les valeurs sûres. The Seekers et The Easybeats : deux groupes mythiques des années 1960 ; Little River Band : un groupe toujours d'actualité, dont John Farnham fut le chanteur de 1975 à 1991 ; Rose Tattoo : un groupe culte de hard-rock formé en 1976 ; The Church : créé en 1980 et toujours en activité ; Nick Cave and the Bad Seeds : formé en 1984, ce groupe est plus que jamais d'actualité. Et bien sûr : AC/DC : le groupe légendaire de hard rock formé en 1973 par les deux frères Malcom et Angus Young ; Midnight Oil : un groupe formé en 1976, célèbre pour ses engagements écologiques et sa défense des minorités, et dont Peter Garett, l'actuel ministre de l'Environnement, fut le chanteur jusqu'en 2002 ; INXS : formé en 1986, ce groupe connaîtra un succès international jusqu'à la mort de son chanteur Michael Hutchence, en 1997 ; You Am I : formé en 1993 ; Savage Garden : duo au succès international de 1994 à 2001 ; Silverchair : formé en 1995 ; Augie Mars : groupe de rock formé en 1996.
La relève. Eskimo Joe, Jet, The John Butler Trio, Killing Heidi, The Panics, Powderfinger, Spiderbait, The Vines, Whitlams, Wolfmother.
Quelques groupes de rock aborigène. Yothu Yindi (un des groupes les plus connus en Australie), NoKTuRNL (rap métal) et Warumpi Band (alternative).
La musique country
C'est avec cette musique que vous allez toucher le véritable esprit pionnier si cher aux Australiens. Un dépaysement garanti au milieu des grands espaces...
Keith Urban est l'artiste australien de country le plus connu internationalement (son physique, sa carrière aux États-Unis et son mariage en 2006 avec Nicole Kidmann n'y étant probablement pas étrangers). Il est pourtant concurrencé dans son pays par d'autres artistes renommés tels que Adam Brand, James Blundell, John Williamson (guitare), Lee Kernaghan, Troy Cassar Daley (country - aborigène) et Warren Williams (country - aborigène). Parmi les chanteuses, on peut citer Gina Jeffries, Kasey Chambers, Missy Higgins. Les groupes les plus connus sont The Blue Heeler, The Donovans, Karma County, Runaway Train. L'artiste de country qui eut le plus de succès dans son pays est sans aucun doute Slim Dusty (1927-2003), qui produisit plus de 100 albums en cinquante ans de carrière et vendit plus de 7 millions de disques.
Les Aborigènes ont su faire connaître leurs propres traditions musicales à travers la pratique du didgeridoo (ou didjeridoo, les deux orthographes existent). Cet instrument à vent, traditionnellement fabriqué à partir d'un tronc d'eucalyptus creusé dans toute sa longueur, est l'instrument incontournable de toute musique aborigène.
Parmi les interprètes renommés de didgeridoo, on trouve des artistes tels que Djalu Gurruwiwi, Jeremy Donovan, Mark Atkins, William Barton ou Gordon Butcher (fondateur de Warampi Band).
L'Australian Performing Right Association (APRA) régit depuis 1926 les droits musicaux des auteurs-compositeurs-interprètes australiens. L'APRA représente 28 000 membres en Australie et gère les intérêts de 2 millions de créateurs et éditeurs du monde entier.
L'Australian Recording Industry Association (ARIA) défend les intérêts de l'industrie musicale australienne.
La Central Australia Aboriginal Media Association (CAAMA) contribue à la sauvegarde de l'identité culturelle aborigène en diffusant des programmes en langues aborigènes. Le magazine en ligne Vibe Australia (www.vibe.com.au) permet de suivre l'actualité culturelle des différentes communautés.
La Country Music Association of Australia (CMAA) a été créée en 1992 afin de promouvoir et représenter l'industrie musicale australienne en matière de musique country. Elle organise d'importants événements tels que les CMAA Country Music Awards of Australia.
Les ventes locales dépendent en majorité de filiales australiennes appartenant aux géants mondiaux de la musique. Bien qu'il existe plusieurs maisons de disque australiennes indépendantes, celles-ci n'ont qu'un accès limité aux radios locales et au marché international, d'où une faible présence d'artistes australiens dans les hits-parades mondiaux.
Festivals de musique pop rock
Big Day Out. Il se déroule tour à tour dans différentes villes d'Australie, en janvier - www.bigdayout.com
Womadelaide, World Music Festival, Adelaïde, en mars - www.womadelaide.com.au
Brunswick Music Festival, Melbourne, en mars-avril - www.brunswickmusicfestival.com.au
Apollo Bay Festival, Victoria, en avril - www.apollobaymusicfestival.com
Queenscliff Music Festival, Victoria, en novembre - www.qmf.net.au
Falls Festival, Lorne, Victoria et Marion Bay, Tasmanie, en décembre - www.fallsfestival.com
Festivals de country music
Tamworth Country Music Festival, NSW, en janvier - www.tamworthragepage.com
Port Fairy Folk Festival, Victoria, en mars - www.portfairyfolkfestival.com
Katherine Country Music Muster, en avril - www.kcmm.com.au
Gympie Muster Music Festival, Queensland, en août - www.muster.com.au
Mildura Country Music Festival, Victoria, en septembre - www.milduracountrymusic.com.au
National Folk Festival, ACT, en avril - www.folkfestival.org.au
Festivals de musique aborigène
Garma Festival, Territoire du Nord, en août - www.garmafestival.com.au
Laura Festival, Queensland (Cape Yorke), bi-annuel, en juin - www.lauradancefestival.com
Les premiers artistes occidentaux sont les marins et explorateurs anglais qui dès le XVIIIe siècle décrivent l'Australie par leurs dessins. Bientôt, les croquis des scientifiques embarqués à leurs côtés, complètent ces premières " oeuvres " en provenance des antipodes. Parmi ces précurseurs, on peut citer le botaniste Sydney Parkinson (1745-1771), qui navigua sur l'Endaveour en 1770, ou le capitaine George Raper (1769-1797), officier de la First Fleet en 1788.
En 1791, Thomas Watling (1762-1814) débarque à Port Jackson avec plus de 400 autres convicts. Condamné à 14 années d'exil pour un délit mineur, il ne passe que cinq dans la colonie pénitentiaire avant d'obtenir sa grâce. Durant son purgatoire, il réalise plus d'une centaine de peintures, essentiellement des paysages. La majorité de ses oeuvres est aujourd'hui exposée au British Museum, à Londres.
Puis vient le temps des colons libres et des premiers artistes professionnels. Leurs tableaux, inspirés des styles néoclassique et romantique très en vogue en Europe, donnent une vision souvent idyllique de l'environnement qui les entoure. Le premier d'entre eux est le peintre John William Lewin (1770-1819), qui s'établit à Sydney en 1800. Il est rejoint en 1825 par le portraitiste Augustus Earle (1793-1838), puis, quelques années plus tard, par John Glover (1767-1849) et Conrad Martens (1801-1878), deux artistes qui vont considérablement marquer l'art paysager. Tous ces peintres appartiennent à ce qu'on appelle le mouvement colonial.
Dans les années 1880, l'école de Heidelberg, en banlieue de Melbourne, s'attache à dépeindre la vie du bush sous le pinceau d'artistes au style impressionniste, tels Tom Roberts (1856-1931), Charles Edward Conder (1868-1909), Frederick McCubbin (1855-1917) ou Arthur Streeton (1867-1943). Avec cette école, les paysages perdent la touche européenne des premières oeuvres et reflètent davantage la réalité du pays. À noter, l'arrivée en 1891, d'une des premières femmes peintres en Australie, la Néo-Zélandaise Kathleen O'Connor (1876-1968), qui optera par la suite pour la nationalité australienne et voyagera à Paris et à Londres pour finir ses jours à Perth.
Mais dans les années qui suivent, tout ne va pas aussi vite qu'en Europe. Alors qu'au cours de la première moitié du XXe siècle cubistes, surréalistes et dadaïstes se libèrent des règles classiques, l'Australie cherche encore des modèles appartenant au siècle précédent, ignorant ainsi les événements qui révolutionnent l'art occidental.
Il faut attendre les années 1920 pour que l'art décoratif soit peu à peu supplanté par le modernisme. Parmi les peintres de cette mouvance, on peut citer John Power (1881-1943), Grace Cossington Smith (1892-1984) ou encore Russell Drysdale (1912-1981).
À partir de 1940, le mouvement surréaliste se développe en Australie. Des artistes comme Albert Tucker (1914-1999), Sidney Nolan (1917-1992) et Joy Hester (1920-1960), tous issus du Heide Circle fondé par John Reed en 1934, bousculent les us et coutumes. Ils forment avec Arthur Boyd (1920-1999), John Perceval (1923-2000) et le poète Max Harris (1921-1995), le mouvement des Angry Penguins, dont le but est de moderniser la créativité australienne dans l'art et la poésie.
Parallèlement à ces événements, des artistes aborigènes commencent à se faire connaître. Le plus célèbre d'entre eux est alors Albert Namatjira (1902-1959), qui après avoir exposé à Melbourne, Sydney et Adelaïde rencontre un succès international. En 1954, au faîte de sa popularité, il est reçu par la reine d'Angleterre en visite à Canberra.
De retour d'Europe en 1956, un jeune artiste, Frederik Williams (1927-1982), retrouve Melbourne et s'apprête à devenir l'un des plus grands artistes paysagistes australiens d'après-guerre. Comme d'autres, l'exil lui a permis de développer ses talents et d'acquérir une certaine notoriété. Pendant ce temps, une nouvelle génération composée d'artistes, tels que Michael Johnson (1938) et Tim Storrier (1949), s'apprête à voir le jour.
En 1967, après plus de 40 ans de gestation, le gouvernement décide la création d'un musée national. Toutefois, il faudra attendre 15 ans pour que la National Gallery of Australia ouvre enfin ses portes à Canberra.
Au cours des années 1970, des changements importants s'opèrent dans les domaines artistiques, sociaux et politiques. Tout d'abord, le mouvement d'art international gagne l'Australie. Si le voyage en Europe (en Angleterre) demeure incontournable pour l'initiation des jeunes " Aussie ", les nouveaux immigrants sont à présent italiens, grecs, espagnols, libanais ou iraniens. A des artistes de souche bien établis, comme David Aspden (1935-2005), Brett Whiteley (1939-1992) ou John Olsen (1928), se joignent de nouveaux artistes étrangers tels Wilma Tabacco (Italie, 1953) ou Hossein Valamanesh (Iran, 1949). Parmi les principales réformes du gouvernement Whitlam formé en décembre 1972, le développement de la culture et la reconnaissance des droits des Aborigènes figurent en bonne place. Toutes les formes d'art vont bénéficier d'aides gouvernementales substantielles, permettant aux artistes australiens d'atteindre une reconnaissance qui n'avait jamais été obtenue auparavant. Enfin, un important mouvement aborigène, lancé en 1971, va changer la vision du monde sur l'art aborigène. La peinture acrylique sur toile devient une spécialité artistique de Papunya, un petit village à 250 km d'Alice Springs et s'étend peu à peu à d'autres communautés. Les plus grands artistes aborigènes issus de la Papunya Tulal School sont Clifford Possum (1932-2002) Kaapa Mbitjana Tjampitjinpa (1920-1989), Long Jack Tjakamarra (1932) ou Billy Stockman Tjapaltjarri (1927).
En 1973 est créée la Biennale de Sydney, un festival d'art contemporain qui se tient tous les deux ans à la National Gallery de Sydney.
À compter de 1980, la peinture australienne est devenu un art suffisamment prisé pour que beaucoup de galeries s'ouvrent sans avoir besoin de subventions gouvernementales. C'est le cas de la galerie de l'artiste Kevin Charles Pro Hart (1928-2006) à Broken Hill (NSW), spécialisée dans la peinture de l'Outback et qui connaît un grand succès. Les années 1980 sont également l'époque où apparaissent des artistes postmodernistes comme Imants Tillers (1950), Juan Davila (1946) ou Mike Parr (1945). En 1982, la National Gallery of Australia est inaugurée à Canberra.
Dans les années 1990, alors que Patricia Piccinini (1965) Tracey Moffatt (1960) et Bill Henson (1955) développent de nouvelles techniques utilisant la photo et la vidéo, des artistes aborigènes émergent des différentes parties du pays : Emily Kngwarreye (1910-1996) d'Utopia (NT), Rover Thomas (1926-1998) du Great Sandy Desert (WA), Freddy Timmins (1948) des Kimberly (WA) ou Eubana Nampitjin (1921) de Balgo Hill (WA)...
Ces dernières années, beaucoup de nouveaux artistes se sont fait connaître parmi les " vétérans ", notamment lors de la remise des trois principaux prix australiens à la National Gallery of New South Wales de Sydney. Ces prix, uniquement décernés à des artistes australiens, sont l'Archibald Prize (le plus renommé), le Wynne Prize et le Sulman Prize. En 2011, c'est Sam Leach (1973/-) qui remporta l'Archibald Prize, avec le portrait intitulé Tim Minchin.
Au moment de disparaître, les Grands Ancêtres laissèrent la garde des sites associés au Dreamtime aux membres des clans des différentes tribus. Ce Dreamtime, ou " Temps du rêve ", est le fondement de la culture aborigène. Le mot exact pour désigner le Dreamtime est " Jukurrpa ".
Afin que le souvenir se perpétue au travers des générations, les Aborigènes, qui ignoraient l'écriture, utilisèrent leurs propres modes de transmission. Les chants et les danses des cérémonies (corroborrees) étaient complétés par les pratiques picturales. Certaines peintures étaient éphémères, tels les peintures corporelles, les dessins sur le sable, les peintures végétales au sol ou sur écorce, alors que les peintures rupestres s'apprêtaient à traverser les âges.
Les peintures rupestres. On estime que certaines d'entre elles datent d'au moins 25 000 ans. Malheureusement, leur reconnaissance ne se fit qu'au milieu du XXe siècle et beaucoup n'ont pu être sauvegardées à temps. Les sites les mieux conservés se situent dans le Northern Territory (en Terre d'Arnhem et à Uluru) ou dans le Western Australia, dans la région du Kimberley (Bradshaws Paintings, du nom de Joseph Bradshaw qui les découvrit en 1891). Il existe également d'autres sites répartis dans le pays, comme dans le Queensland (Carnarvon Gorge, au centre et Split Rock, près de Cape Yorke) ou près de Sydney. Dans son ensemble, l'art rupestre présente une grande diversité ; il va des empreintes de mains réalisées au pochoir à celles d'animaux, de personnages, de créatures mythologiques directement peintes sur les parois suivant différentes techniques.
Au cours des années 1960, certains artistes aborigènes ont renoué avec la peinture rupestre en réalisant de nouvelles oeuvres sur les escarpements de la Terre d'Arnhem (Nourlangie Rock et Ubir), dans le Northern Territory. Ils utilisèrent la technique X-Ray, qui permet de représenter les organes internes des sujets d'une manière stylisée.
Les peintures sur écorce. Ces techniques se sont développées dans les zones situées au nord, là où les forêts sont les plus denses. Ces peintures, initialement destinées à des cérémonies, perdaient toute leur valeur quand les célébrations s'achevaient. Elles étaient alors abandonnées ou détruites. Aujourd'hui, l'importance acquise par l'art aborigène a modifié les choses : certaines écorces peintes sont reconnues comme des oeuvres de grande valeur sur le marché de l'art.
Les peintures sur toile sont les plus récentes des oeuvres produites par les artistes aborigènes. Leur origine remonte à moins de 50 ans. En 1971, un jeune professeur d'éducation civique blanc, Geoffrey Bardon, fut le catalyseur d'une explosion de l'expression artistique des Aborigènes de Papunya. Tout commença par le projet d'une peinture murale, très rapidement pris en charge par les anciens qui utilisèrent leur art pour peindre leur première oeuvre, une fresque murale aujourd'hui détruite : Honey Ant Dreaming (Rêve de la fourmi à miel). Par la suite, les artistes de Papunya utilisèrent la peinture acrylique sur toutes sortes de matériaux, contre-plaqué, linoléum ou toile. En quelques années, la peinture acrylique des Aborigènes de l'Australie centrale devint l'un des développements majeurs de l'art moderne australien et ouvrit la voie à nombres d'artistes aujourd'hui mondialement connus tels que Albert Namatjira (1902-1959) qui fut le premier Aborigène à être reconnu citoyen australien, Ada Bird Petyarre (1930), Clifford Possum Japaltjarri (1932), ou Philip Gudthaykudthay (1935).
Ce sont les teintes ocre, blanches et noires qui sont le plus souvent utilisées, dans une symbolique fidèle à celle des cartes stylisées représentant, entre autres, des parcours initiatiques, des traces d'animaux ou des points d'eau. Les toiles ne sont que rarement signées par l'auteur, même connu, car ce dernier estime que l'oeuvre appartient à la communauté. Jusqu'à peu, il n'existait pas non plus de mot aborigène pour " art " ou " artiste ", ni aucune distinction entre art et artisanat.
Le marché de l'art aborigène. Tout récemment encore, l'art aborigène restait confiné aux sections ethnographiques des musées et était perçu comme une relique d'une culture perdue ou en voie de l'être. Elle concerne en majeure partie la peinture. Bien que cette dernière soit toujours imprégnée de rituels aborigènes, elle n'en est pas moins résolument moderne. Elle a atteint aujourd'hui une qualité qui lui a ouvert les portes des galeries occidentales. L'osmose entre l'homme et la nature s'y exprime à travers une création esthétique surprenante.
Parmi les adresses à conseiller, IDAIA s'impose naturellement.
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