Leitfaden Malawi : Le Malawi en 30 mots-clés
Fondée en 2000, l'organisation non gouvernementale sud-africaine African Parks gère quinze réserves et parcs naturels dans neuf pays du continent. Elle mène notamment ses activités (lutte contre le braconnage, préservation de la biodiversité, développement économique local...) au Malawi où le gouvernement lui a concédé la gestion du parc national de Liwonde (depuis 2015), de la réserve forestière de Mangochi et des réserves naturelles de Majete (depuis 2003) et Nkhotakota (depuis 2015). À son actif, on notera la formation de rangers malawites, la réintroduction/relocalisation d'espèces animales (lions et guépards au sein du parc de Liwonde, éléphants dans la réserve de Nkhotakota...) et le développement de l'activité touristique (en guise d'exemple, la réserve de Majete, qui emploie directement ou indirectement quelque 400 personnes, a généré 550 000 US$ de revenus touristiques en 2007).
La petite reine est le moyen de locomotion le plus couru au Malawi. Vous l'apercevrez partout, dans les hameaux comme dans les grands centres urbains et sur les pistes terreuses autant que sur l'asphalte. Relativement économique (entre 12 et 60 000 MWK pour un vélo neuf) et fonctionnant à la force des jambes et des poignets, elle est utilisée " à toutes les sauces " par les citoyens malawites les plus modestes : pour se mouvoir, pour acheminer des marchandises et des biens de consommation (bois de chauffage, charbon de bois...), pour transporter des animaux... La bicyclette, dont plusieurs dizaines de milliers sont vendues chaque année, constitue également le transport en commun le moins onéreux du pays ; vous pourrez sans problème dénicher un bicycle taxi ou taxi bike, avec son porte-bagages dûment aménagé, pour vos menus déplacements. Ce business permet à une pléthore de Malawites d'engranger quotidiennement l'équivalent d'une poignée de dollars américains...
Cette expression, employée à l'origine par les chasseurs occidentaux, est devenue symbole de la faune sauvage et des grands espaces africains. Elle fait référence à cinq des plus gros animaux du continent : l'éléphant, le buffle, le lion, le léopard et le rhinocéros. Le Malawi peut se targuer d'accueillir sur son sol ces cinq imposants mammifères, mais seule la réserve naturelle de Majete, autrefois minée par une gestion calamiteuse et un braconnage intense, les réunit tous au sein de son périmètre puisque le rhinocéros noir y a été réintroduit en 2003, l'éléphant en 2006 et le lion en 2012. Le buffle et le léopard, qui avaient été, comme leurs congénères du Big Five, totalement éradiqués de cette réserve, ont également fait l'objet d'un programme de repeuplement.
Également appelée schistosomiase, cette maladie parasitaire, due à un ver (trématode) présent dans les eaux douces des régions tropicales, est endémique dans plusieurs zones riveraines du lac Malawi. Il est déconseillé de nager près des villages (concentration humaine) et dans les eaux faiblement brassées. L'idéal est de prendre un bateau et de faire trempette dans des endroits sauvages, par exemple les îles du lac où les tests à la bilharziose sont négatifs. Les rivages rocheux et agités par les vagues sont également recommandés, mais le risque de contamination, bien qu'amoindri, n'est pas totalement nul. La maladie se soigne néanmoins facilement et rapidement en prenant des comprimés de Praziquantel durant les trois mois qui suivent une baignade dans le lac Malawi.
Les caféiers, au premier rang desquels l'arabica, ont été introduits par les missionnaires au XIXe siècle et furent d'abord cultivés autour de Thyolo et de Mulanje. Avec ses terres d'altitude jouissant d'un climat tempéré, le Malawi bénéficie de conditions idéales pour la caféiculture. Pourtant, la production demeure bien en deçà des potentialités et végète derrière celle, plus élevée, du thé. Ainsi, en 2017, quelque 1 500 tonnes de café ont été produites sur 1 500 hectares. Les 1 000 tonnes exportées (vers le Royaume-Uni, le Japon, les États-Unis, Taiwan et la Norvège) ont rapporté, au cours de cette même année, 3 millions de dollars américains. Les autorités malawites, les coopératives qui regroupent la plupart des petits producteurs et les propriétaires de grands domaines estiment que des investissements plus soutenus dans le secteur permettraient d'atteindre une production annuelle de 20 à 30 000 tonnes. Pour l'heure, les plantations, étagées entre 900 et 2 500 mètres d'altitude, se concentrent principalement dans le sud (Thyolo, Zomba, Mulanje...) et dans le nord, a fortiori dans la région de Mzuzu, dont le café est le seul à être exporté.
Déclaré arbre national par le président Hastings Kamuzu Banda en 1984, le cèdre de Mulanje, une essence endémique, est depuis plus de vingt ans inscrit sur la liste rouge dressée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Difficilement classable dans la taxinomie traditionnelle, à telle enseigne que ce cèdre s'avère être un cyprès, Widdringtonia whytei, qui croît entre 1 800 et 2 500 mètres d'altitude dans le massif de Mulanje et peut atteindre 50 mètres de haut, est en danger critique d'extinction. En effet, malgré la mise en place de mesures de protection et de reboisement, ce bel arbre fait face à des coupes illicites (son bois, d'excellente qualité, attise les convoitises ; une simple bûche pouvant être vendue jusqu'à 9 000 MWK), à des espèces exotiques invasives (à l'instar du pin du Mexique), à un puceron (Cinara cupressi) attaquant notamment les jeunes plants, aux feux de forêt... à tel point que ses effectifs ont chuté de 37 % en trois décennies. Si rien n'est entrepris, cet emblématique cyprès pourrait avoir disparu dans 10 ans...
Si vous séjournez au Malawi, vous entendrez parler, sans nul doute, du chambo. Ce poisson à la chair délicate figure en effet sur les cartes de l'ensemble (ou presque) des restaurants du pays. Moins coloré que les autres membres de sa famille, les cichlidés, il barbote endémiquement dans les eaux des lacs Malawi et Malombe ainsi que dans le Shire. Cet animal aquatique, dont le régime alimentaire se compose de crustacés et d'algues, se caractérise par un dimorphisme sexuel marqué et par l'incubation buccale (la femelle transporte oeufs et alevins dans sa bouche). Ressource économique et vivre importants pour les populations humaines riveraines, le chambo est aujourd'hui, conséquence de la surpêche et de la dégradation qualitative des eaux, une espèce menacée d'extinction.
Les nuées de " mouches " (Chaoborus edulis pour les intimes) qui planent au-dessus du lac Malawi empiètent parfois sur les berges lacustres transformant en calvaire le repas aux chandelles et la nuit romantique : une expérience en soi à laquelle le stoïcisme ne suffit guère... Ces diptères inoffensifs, appelés lake flies ou nkungo, forment d'impressionnants essaims, ressemblant à s'y méprendre à des nuages de fumée noire, lorsqu'ils atteignent la forme adulte (imago) de leur cycle de développement. Ces rassemblements de milliards de bestioles s'apparentent dès lors à de véritables sites de rencontre où les couples se forment et coïtent. Une fois ces " petites affaires " terminées, les femelles pondent des oeufs dont l'éclosion a lieu dans les profondeurs du lac. Lors des différents stades larvaires qui s'ensuivent, nos amis remontent progressivement à la surface d'où ils émergent sous forme de moucherons après leur dernière métamorphose. La boucle est ainsi bouclée et le cycle peut reprendre indéfiniment. Outre ces aspects scientifiques, Chaoborus edulis constitue également la base du " lake fly burger " ou " gâteau de mouches " (nkungo cake), un mets apprécié par les riverains et les apprentis entomophages. La plupart du temps, les insectes sont séchés, broyés puis cuits avant de finir dans les estomacs les plus robustes. N'ayez pas peur : jouez-la comme Livingstone en testant cette spécialité du coin...
Langue officielle, au même titre que l'anglais, le chichewa est la principale langue véhiculaire du pays. Parlée quotidiennement par les Chewa, elle est généralement comprise et maîtrisée par les autres groupes ethnolinguistiques du pays. Le chichewa, ou " langue des Chewa " (le préfixe chi- signifiant " langue " ou " langage "), également parlé dans plusieurs régions zambiennes et mozambicaines, fit l'objet d'une première monographie, Dictionary of the Kiniassa Language, rédigée par un missionnaire basé à Mombasa, Johannes Rebmann, et publiée en 1877. En 1880, la première grammaire fut à son tour éditée avant que, dans les premières décennies du XXe siècle, la Bible ne fût traduite en chichewa.
Principalement confectionné en wax, un tissu de coton hydrophobe, le chitenje, avec ses couleurs vives, est le vêtement traditionnel des femmes malawites. Parfois paré de slogans politiques ou religieux, il enrobe le corps des femmes et peut également être utilisé comme porte-bébé ou bandana. Bien que symbolisant les valeurs traditionnelles, des stylistes et grands couturiers ont transformé le chitenje en mise " tendance " que n'hésitent plus à arborer les citadines branchées et même, depuis quelques années, les hommes à la page...
Le lac Malawi possède certainement la plus importante et spectaculaire variété d'espèces d'eau douce au monde. Ce sont essentiellement des cichlidés. Il y en a au moins 600 espèces différentes et l'on estime qu'une centaine reste à découvrir. La majorité d'entre elles sont endémiques au lac Malawi. Leurs couleurs chatoyantes (jaune, vert, bleu, orange, etc.) sont, de par leur intensité, très proches de celles des poissons d'eau de mer. Seul le rouge est une couleur peu présente dans le lac. Les cichlidés illustrent bien les processus de l'évolution biologique : en raison de leur isolement par rapport à d'autres étendues d'eau, les poissons du lac Malawi ont développé des caractéristiques uniques.
Appelés mbuna en chichewa, " celui qui demeure dans les roches ", les cichlidés vivent en effet dans les fonds rocheux du lac. Ils vivent en groupes, mais pas nécessairement en bancs. On peut facilement les voir en faisant de la plongée. En dehors des cichlidés, le lac héberge des characins et surtout des poissons-chats, dont certains de très grande taille.
Au XIXe siècle, pour répondre à la forte demande en ivoire et en esclaves des sultanats et des centres de négoce installés sur le littoral de l'océan Indien (Zanzibar, Kilwa, Quelimane...), des commerçants arabo-swahilis vont s'avancer dans l'intérieur des terres est-africaines pour y établir la traite négrière. Plusieurs " routes des esclaves " furent ainsi instaurées depuis le territoire de l'actuel Malawi jusqu'aux marchés bordant l'océan. Au nord, une route partait de Karonga où sévissait Mlozi, un négrier qui terrorisait les populations locales, notamment par ses raids. En butte aux intérêts des frères Moir, des entrepreneurs écossais approvisionnant les missions presbytériennes par le truchement de leur société, l'African Lakes Company, créée à la fin des années 1870, Mlozi fut vaincu par les troupes de Harry Johnston, premier commissioner du British Central Africa Protectorate établi au début de la décennie 1890. L'esclavagiste fut jugé puis pendu par des chefs locaux. Nkhotakota, dans le centre du pays, fut la plaque tournante de ce funeste commerce. Salim bin Abdullah, connu sous le nom de Jumbe, fut le véritable instigateur de la traite dans cette région à compter des années 1840. Pendant plusieurs décennies, environ 20 000 esclaves étaient annuellement envoyés vers Zanzibar et, principalement, Kilwa. D'abord convoyés par bateau, les esclaves devaient ensuite marcher 3 à 4 mois pour atteindre Kilwa. Livingstone, horrifié par ce " spectacle " lors de sa venue à Nkhotakota en 1861, organisa une médiation entre les chefs chewa et Jumbe trois ans plus tard. En vain. Il fallut, ici aussi, attendre l'intervention des troupes dirigées par Harry Johnston pour que Jumbe fût vaincu en 1894. L'arbre sous lequel Livingstone et Jumbe ont conversé en 1864 existe toujours. Enfin, plusieurs routes partaient du sud, dont l'épicentre était Mangochi, vers la côte mozambicaine via la vallée du Zambèze ou Mulanje. Elles furent instituées par des chefs yao commerçant avec les marchands arabes et, dans une moindre mesure, portugais sis sur le littoral de l'océan Indien. Ce trafic cessa dans la dernière décennie du XIXe siècle sous les coups de boutoir britanniques. Les vestiges des forts (Fort Lister, Fort Mangochi...), édifiés à cette époque par les Britanniques pour lutter contre la traite négrière, sont toujours visibles.
Si vous aimez les croisières en bateau, n'hésitez pas à tester le M/V Ilala. Avec ses 52 mètres de long et ses 620 tonneaux, ce ferry peut embarquer quelque 450 passagers sur les eaux du lac Malawi. Propriété d'une compagnie privée, il dessert, depuis les années 1950, la plupart des villes côtières malawites. Voguant à une vitesse de 10 noeuds, il a été construit dans un chantier naval écossais en 1949, en vue de remplacer le bateau précédemment en service (depuis 1875), puis acheminé en pièces détachées jusqu'à Chipoka (30 km au sud de Salima) via Beira, au Mozambique. Le bâtiment, qui porte le nom du village zambien où Livingstone passa de vie à trépas, dessert les principaux ports malawites (Senga Bay, Nkhotakota, Likoma, Nkhata Bay...) en une rotation hebdomadaire d'une durée de 5 jours (départ de Monkey Bay le vendredi matin et retour le mercredi soir). Malgré quelques avatars (échouages, pannes...), le M/V Ilala permet de découvrir les rivages mozambicain et malawite depuis l'onde, de jouir du spectacle des transbordements, embarquements et débarquements et, enfin, de prendre l'air (et des coups de soleil) depuis le pont.
Étudiant en grec, en médecine et en théologie à l'université de Glasgow, avant de rejoindre la London Missionary Society, Livingstone s'installe au Bechuanaland (actuel Botswana) en 1840 et établit ses premières missions dans le désert du Kalahari. De 1853 à 1856, sa première expédition le conduit à l'intérieur du continent, avec le projet d'ouvrir des routes pour apporter la civilisation et le christianisme aux populations autochtones. En remontant le fleuve Zambèze, il découvre les chutes de Mosi-O-Tunya qu'il baptisera en l'honneur de sa souveraine Victoria. Après un bref séjour en Angleterre où, accueilli en héros, il publie les récits de son voyage, il mène, de 1858 à 1864, une expédition de grande envergure le long du Zambèze, mais qui se solde par un échec. Deux ans plus tard, il entreprend un périple à travers la Tanzanie pour découvrir la source du Nil. Mais il tombe gravement malade et perd tout contact avec le monde extérieur pendant cinq ans. À la fin de l'année 1871, le journaliste anglais Stanley arrive dans le village de Ujiji, sur les rives du lac Tanganyka. Il y est accueilli par un homme barbu, au visage émacié. Pour le visiteur, l'identité de son hôte ne fait pas de doute : son " Dr Livingstone, I presume ? " restera dans les pages de l'Histoire. Les deux hommes font un bout de chemin ensemble, mais Livingstone refuse de retourner en Europe et il meurt de la malaria le 1er mai 1873, à l'âge de 60 ans, dans un village proche des marais de Bangweulu (Zambie). Ses fidèles serviteurs Susi et Chuma enterrent son coeur et ses viscères puis envoient son corps embaumé et ses carnets de voyage en Angleterre. L'explorateur sera inhumé en grande pompe dans l'abbaye de Westminster.
Distillé à partir de 1965 à partir de canne à sucre, ce spiritueux a rapidement gagné en notoriété chez les touristes britanniques et les expatriés. Désormais vendu à l'international et de plus en plus apprécié des autochtones, ce gin tonic produit par la Malawi Distilleries Limited (filiale du groupe français Castel) se distingue par ses arômes (genièvre, agrumes...) et ses notes, épicées ou douces selon la respiration de l'esprit. Entrant dans la composition de plusieurs cocktails, le Malawi gin tonic est familièrement connu sous ses initiales MGT. Les qualités intrinsèques de cet alcool sont discutées par les connaisseurs dont certains estiment que la charge sentimentale (réminiscence nostalgique de vacances, d'expatriation ou de jeunesse au Malawi), bien plus que la saveur, est la raison première de son attrait...
Le Malawisaurus ou " lézard du Malawi ", membre de l'infra-ordre des sauropodes, aurait vécu il y a quelque 120 millions d'années, durant le crétacé inférieur, dans le nord du Malawi actuel. Pesant 10 tonnes, ce dinosaure herbivore mesurait 12 mètres de long pour 3 mètres de haut. Ses ossements (dents, fragments de crâne, vertèbres...), découverts fortuitement par un agriculteur du Nyassaland en 1924, furent analysés et décrits par le paléontologue Sidney Haughton quatre ans plus tard. Durant la décennie 1980, plusieurs fouilles entreprises sous la houlette de Louis Jacobs, un universitaire états-unien, dans les gisements fossilifères du Malawi septentrional, ont permis d'affiner les connaissances sur Malawisaurus et le milieu dans lequel il vivait à l'ère mésozoïque. Une réplique du dinosaurien est visible dans le petit musée de Karonga.
Concernant les matola, il y a les puristes et les autres... Pour les intransigeants, le matola est un pick-up ou un camion dont la benne accueille bétail, gros sacs de riz, de grains ou de farine et... êtres humains avec leurs effets personnels. Le matola, dans cette acception, est donc le moyen de transport collectif n°1 dans les campagnes reculées du pays. Pratique (a fortiori pendant et après les averses qui multiplient les fondrières sur les pistes) et économique, à défaut d'être confortable (point de siège ni de toit), il permet le convoyage d'attirail hétéroclite. Les laxistes confondent quant à eux minibus et matola. Synonyme de taxis collectifs dans la plupart des pays d'Afrique, les minibus assurent les déplacements urbains et interurbains. Également très économiques, les voyages en minibus constituent en outre un excellent moyen d'aller à la rencontre de la population locale. Généralement munis de quatorze places, strapontins non compris, les minibus sont fréquemment surchargés et, le plus souvent, dans un état de délabrement plus ou moins avancé. Rouler sous le déluge sans essuie-glace et avec les vitres ouvertes (car ne fermant plus depuis belle lurette...) constitue toujours un inoubliable souvenir (les poissons accrochés au capot le sont également)... En résumé : si vous demandez un matola en ville et sur les principaux axes de communication du pays, les locaux vous indiqueront vraisemblablement la station ou l'arrêt de minibus le plus proche. Dans les profondeurs de la brousse, où les minibus sont rares voire inexistants, vous prendrez stricto sensu un matola...
La visite des missions établies à la fin du XIXe et au début du XXe siècle permet une véritable plongée dans l'histoire malawite. Elles demeurent aujourd'hui des lieux dynamiques tant spirituellement que culturellement. Trois missions " historiques " attirent de nos jours les touristes, les ministres du Culte et les étudiants : Livingstonia, Mua Mission et la Church of Central Africa Presbyterian (CCAP) Blantyre Mission. La première, juchée sur un replat dominant le nord du lac Malawi, fut fondée en 1894 par le docteur Robert Laws, un missionnaire presbytérien écossais, dont un cairn commémore l'emplacement du premier bivouac. L'ensemble en briques comprend un hôpital, ouvert au début de la décennie 1910, une église, une tour de l'horloge et une université dont les premiers étudiants arrivèrent en 2003. La maison de Laws, bâtie en pierres, d'où son nom (Stone House) abrite désormais un intéressant musée retraçant la vie des premiers missionnaires sur le sol malawite. La seconde, établie en 1902 par les Pères blancs, porte la marque du catholicisme romain. Les bâtiments, à l'instar de l'église et du séminaire, sont architecturalement réussis avec leurs tuiles et leurs briques. La mission accueille, depuis les années 1970, un centre d'art et de culture qui compte parmi les meilleurs du pays. Enfin, la troisième, instaurée en 1876 à Blantyre par des missionnaires presbytériens, se démarque surtout par sa cathédrale St Michael and All Angels, l'un des plus beaux édifices historiques du Malawi.
Ce terme, emprunté au swahili, désigne de manière générique les Occidentaux et les Blancs en général. Le touriste est souvent interpellé de cette façon. Même s'il n'est pas péjoratif, le terme peut parfois agacer. Mais contrairement à nombre de pays, ceci reste bon enfant et le mzungu n'est jamais harcelé.
Relativement confidentiel sur le sol européen, le netball est l'un des sports les plus populaires au Malawi grâce aux exploits des joueuses de l'équipe nationale, les Malawi Queens. Emmenée par Mary Waya et Connis Mhone durant les décennies 1990 et 2000, puis par Mwayi Kumwenda au cours des années 2010, la formation s'est distinguée lors des championnats du monde 2007 en terminant à la cinquième place et pendant les jeux du Commonwealth 2018 en battant la Nouvelle-Zélande, l'une des meilleures équipes du globe. Concernant les compétitions de club, le championnat national féminin est composé de sept équipes dont celle des Tigresses, vainqueur de la coupe d'Afrique australe en 1992. L'UNICEF et le gouvernement malawite promeuvent ce sport auprès des jeunes filles, notamment en construisant des terrains de-ci de-là...
Le nsima est l'élément incontournable de la cuisine traditionnelle malawite, un genre de purée à base de farine de maïs - mélangée dans l'eau bouillante - et d'un aspect assez comparable à la polenta italienne. On le retrouve également en Zambie et sous d'autres noms dans les pays d'Afrique orientale et australe : bogobe au Botswana, salsa au Zimbabwe, ugali au Kenya, posho en Ouganda... Dans les villages malawites, vous pourrez observer les femmes piler en cadence les épis de maïs séchés dans de hauts mortiers. La farine très fine ainsi obtenue est ensuite longuement remuée avec de l'eau bouillie jusqu'à l'obtention d'une pâte épaisse. Le nsima peut être consommé légèrement sucré, avec du lait, au petit déjeuner. Pour les autres repas, il sert d'accompagnement et se déguste avec les doigts. La plupart des maisons n'ayant pas l'électricité, les femmes cuisinent à l'extérieur sur des feux de bois. Avant de manger, tous les membres de la famille se lavent les mains dans une petite bassine, le père d'abord, puis la mère et les enfants. Ce rituel se pratique également dans les restaurants locaux où, même si on vous propose une fourchette, les Malawites apprécieront que vous mangiez à leur façon. Le nsima se prend par petites poignées puis est malaxé dans la main jusqu'à l'obtention d'une boule compacte. On l'utilise ensuite comme un morceau de pain pour prélever les divers accompagnements : poulet, poisson ou légumes.
Formé par Livingstone au milieu du XIXe siècle à partir des mots " nyasa " (" lac " en chiyao) et " land " (" terre " ou " pays " en anglais), ce substantif, orthographié Nyasaland en anglais et Nyassaland en français, fut utilisé pour désigner le protectorat anglais établi en 1907 sur le territoire que les Britanniques administraient déjà depuis la décennie 1890 sous l'appellation de British Central Africa Protectorate. Le protectorat fut inclus, entre 1953 et 1963, au sein de la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, avant d'être dissolu en 1964 lors de l'indépendance du pays qui fut dès lors renommé, selon le souhait de Hastings Kamuzu Banda, Malawi (" rayons de lumière ", " flammes ", " langues de feu " ou " eaux enflammées " en chichewa) en référence au royaume de Maravi qui atteignit son apogée au XVIIe siècle.
Pour relever votre poulet-frites, rien de tel qu'un soupçon de peri-peri ! En effet, avec une valeur de 175 000 unités Scoville (du nom du pharmacologue américain ayant inventé, au début du XXe siècle, une échelle de mesure de la force des piments), le fruit piquant commercialisé, sous forme de sauce, par la société malawite Nali est classé comme " explosif " ! Le peri-peri, dont l'étymologie swahilie signifie " piment-piment " ou " piment fort " et qui se décline en piri-piri ou pili-pili selon la région d'Afrique, est un cultivar de Capsicum frutescens ou " piment enragé " originaire d'Amérique tropicale et cultivé dans la plupart des États d'Afrique australe et orientale. Au Malawi, quelques milliers d'agriculteurs font pousser ces plantes aux fruits sapides. Il ne vous reste plus qu'à tester, avec modération, la sauce " Hot " - mêlant, outre le piment, poivron, huile et citron - concoctée par Nali dont le slogan publicitaire affirme qu'il s'agit de " la sauce au peri-peri la plus pimentée d'Afrique "...
Le Malawi est traversé, du nord au sud, par le Rift est-africain, une faille, un fossé, une cassure (tels sont les sens du mot anglais rift) qui court sur plusieurs milliers de kilomètres du Mozambique à la mer Rouge et au golfe d'Aden. Fruits d'une activité tectonique intense depuis 30 millions d'années, volcans, dépressions et grands lacs jalonnent la Rift Valley. Les lacs Malawi et Malombe ainsi que le cours du Shire sont nichés dans la portion méridionale de cette faille qui devrait séparer, un jour, les plaques africaine et somalienne (Somalie, est de l'Éthiopie, Kenya, Tanzanie, est du Mozambique).
Le Shire, qui arrose le sud du pays, est un effluent du lac Malawi. Son cours de 402 km - depuis l'extrémité méridionale de l'immense plan d'eau jusqu'au Zambèze, avec lequel il conflue au Mozambique - alimente le lac Malombe, abreuve les éléphants et les hippopotames, a fortiori dans le parc national de Liwonde et dans la réserve naturelle de Majete qu'il traverse, s'attarde dans les marécages d'Elephant Marsh, rafraîchit la Lower Shire Valley lors des caniculaires journées d'octobre, marque - sur plus de 90 km - la frontière mozambico-malawite, dégringole - à travers gorges, chutes et rapides - de près de 400 mètres d'altitude entre les villages de Malope et de Chikwawa, évoque Livingstone qui le parcourut en 1859 et fournit de l'électricité, par le truchement de barrages (comme à Liwonde), à plusieurs villes du sud du pays au premier rang desquelles Blantyre.
Principale richesse du pays, le tabac est la première exportation du Malawi (60 % du total). Bien que les premières plantations remontassent à la dernière décennie du XIXe siècle, leur nombre a crû au cours des années 1920 avec une expansion rapide dans les années 1970. La production actuelle est d'environ 160 000 tonnes, dont 90 % de burley, tabac acheté par les multinationales pour faire des cigarettes. Le burley malawite est parmi les moins chers du monde. En 2012, un kilo de tabac valait 1,2 US$ alors qu'au Zimbabwe il se vendait 3,65 US$. Les industriels du tabac font pression sur le gouvernement et les paysans pour maintenir ces prix extrêmement faibles. Résultat : parmi les centaines de milliers de personnes qui travaillent dans les champs, on trouve environ 80 000 enfants, payés un salaire dérisoire, et travaillant au péril de leur éducation et de leur santé.
Apporté par les Britanniques au XIXe siècle, le thé a une longue histoire au Malawi, qui a été le premier pays à produire du thé commercial sur le continent. Les principales plantations se trouvent à Thyolo (22 000 hectares) et autour de Mulanje (17 000 hectares). On en trouve également près du lac.
Le Malawi produit 45 millions de kilos de thé par an et se classe juste derrière les 10 premiers producteurs au monde. La majorité de sa production (comme le tabac) est vendue aux enchères chaque semaine à Limbe, près de Blantyre. Les thés sont brillants et présentent une couleur originale. Ils sont très appréciés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud.
Avec, selon les derniers chiffres d'ONUSIDA, un million de personnes vivant avec le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), un taux de prévalence de 9,6 % chez les 15-49 ans, 24 000 décès par an directement ou indirectement imputables au SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise), 39 000 nouvelles infections annuelles, 110 000 enfants de moins de quinze ans porteurs du virus et 670 000 orphelins dont les parents sont morts du SIDA, le Malawi compte parmi les États les plus touchés au monde par cette pandémie. Néanmoins, sous l'effet conjugué des campagnes de prévention et d'information (émissions radiophoniques, sensibilisation dans les établissements scolaires, distribution gratuite de préservatifs...) et de la hausse des dépistages (unités de dépistage mobiles, kits d'autotest...), le nombre d'individus ayant connaissance de leur statut (70 % des porteurs du VIH) et sous antirétroviraux (71 % des adultes séropositifs) n'a cessé de croître depuis une quinzaine d'années. Les programmes entrepris par le gouvernement et les ONG ont ainsi permis de réduire le nombre de nouvelles infections annuelles (39 000 en 2017 contre 98 000 en 2005) et le taux de prévalence chez les travailleuses du sexe (24,9 % en 2016 contre 77 % en 2006). Toutefois, la stigmatisation de certaines catégories de la population malawite (homosexuels, prostituées...) constitue une entrave à l'accès aux traitements.
Forgé par le Department of Tourism, ce slogan enjôleur a fait florès chez les professionnels du tourisme opérant au Malawi. Il loue la générosité et la gentillesse, généralement non usurpées, des autochtones. L'augmentation de la fréquentation touristique du pays depuis une vingtaine d'années, épaulée par une certaine stabilité politique et la réintroduction de grands mammifères emblématiques de la brousse africaine, semble donner raison aux promoteurs du tourisme au sein du pays.
Originaires du nord de l'actuel Mozambique et majoritairement musulmans, les quelque 2 millions de Yao vivant au Malawi se cantonnent principalement, depuis leur arrivée au cours de la décennie 1830, dans les régions s'étendant des rives sud-ouest du lac Malawi à Zomba en passant par Mangochi. Parlant le chiyao, une langue bantoue, les Yao sont avant tout agriculteurs, pêcheurs et commerçants. Dans la mémoire collective malawite, le rôle des Yao au cours du XIXe et jusqu'à l'indépendance du pays, en 1964, est ambivalent. Les chefs yao s'opposèrent à la fois, par leur insoumission, aux régimes coloniaux britannique, allemand et portugais tout en pratiquant, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le commerce d'esclaves avec les marchands omanais et portugais basés sur le littoral de l'océan Indien. Connus pour leur résistance à l'évangélisation, les chefs yao se sont convertis à l'Islam, pour des raisons plus souvent économiques et politiques que spirituelles, au cours des premières décennies du XIXe siècle. Leur conversion et l'arrivée d'enseignants arabes et swahilis, permettant la diffusion du Coran, ont oeuvré à l'islamisation de la population yao. Les Yao, aujourd'hui répartis entre Malawi, Mozambique et Tanzanie, virent un des leurs, Bakili Muluzi, présider la république du Malawi de 1994 à 2004.
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