Leitfaden Turkmenistan : Population
Soumise à de nombreuses vagues d'invasions au cours de son histoire, l'Asie centrale a vu se succéder de nombreuses tribus dont certaines ont fini par se sédentariser, et sont les ancêtres des populations actuelles vivant dans la zone.
Tribu turco-mongole, qui occupa la Transoxiane et la Bactriane au milieu du VIe siècle de notre ère, après avoir chassé les derniers Kouchans. Ils massacraient allègrement les populations et détruisaient toutes les traces de civilisation gréco-bouddhique, monastères ou oeuvres d'art qui leur tombaient sous la main. Ils étaient restés nomades dans l'âme et Song Yu, le pèlerin chinois du VIe siècle, rapporte que leur khan, dont le lit était fait d'or pur, nomadisait entre la Bactriane en hiver et le Badakhshan en été. " Ils ne demeurent pas dans les villes, c'est dans un camp mobile qu'ils ont le siège de leur gouvernement. Leurs habitations sont en feutre. Ils se déplacent à la recherche des eaux et des pâturages, se rendant en été dans les endroits frais, en hiver dans les cantons tempérés. "
La légende dit qu'ils descendent des amours d'un loup bleu et d'une biche blanche. Gengis Khan sut unifier ces tribus nomades originaires de la vallée de l'Orkhon et des steppes de la Sibérie orientale. Il fit de son armée de cavaliers archers la plus efficace des armes. L'Europe de l'Ouest fut d'ailleurs sauvée du pillage grâce à l'organisation infaillible qu'il avait mise en place. En effet, grâce au système de courrier utilisé par les armées mongoles, le prince Batou, qui commandait les armées d'Occident, apprit la mort du khan Ogodaï alors qu'il s'apprêtait à attaquer Vienne, et il dut retourner précipitamment en Mongolie afin d'élire le nouveau khan.
Peuple türk originaire de l'ouest de la Mongolie actuelle, les Ouïgours étaient les vassaux du khanat des Türks orientaux, avant de se révolter contre les Tou-Kieue et de régner sur la Haute Asie au milieu du IXe siècle. Les Ouïgours sont à l'origine adeptes du manichéisme. Vaincus par les Kirghiz venus de Sibérie en 840, les Ouïgours se réfugient majoritairement en Chine où ils maintiennent leur mode de vie jusqu'au XIe siècle, date à laquelle ils passent sous domination tibétaine. Une autre partie de la population ouïgour fonde un nouveau royaume dans le Turkestan oriental, qui se maintiendra jusqu'à l'arrivée des Mongols au XIIIe siècle. Les Ouïgours, aujourd'hui convertis à l'Islam, constituent une importante minorité de l'ouest de la Chine (et la population majoritaire de la province du Xinjiang).
Les Parthes sont des Iraniens semi-nomades, issus de la région de Khorassan. Après leur victoire sur la dynastie des Séleucides au IIe siècle avant J.-C., ils contrôlent l'Iran et la Mésopotamie, avant de s'étendre jusqu'au Turkménistan actuel. Les Parthes seront affaiblis un siècle plus tard par les attaques incessantes des armées romaines, et finissent par tomber sous les coups de la dynastie persane des Sassanides au début du IIIe siècle.
Les Perses ont dominé l'Asie centrale du IIIe siècle au VIIIe siècle. L'héritage de cette période demeure très vivace au Tadjikistan, dont les habitants parlent aujourd'hui encore une langue d'origine persane.
Au premier millénaire avant notre ère, l'Asie centrale est peuplée de tribus nomades. Ce sont les Sakes, ou Saka des Perses, qui peuplaient le Ferghana, les steppes kazakhes et la Kashgarie, et les Massagètes qui vivaient à l'est de la mer d'Aral. Cavaliers, guerriers, ils ne se séparaient jamais de leur cheval ni de leur arc. Sédentarisés dès le VIe siècle av. J.-C., ils construiront des villes-forteresses dont on peut encore voir les ruines au Khorezm et en Karakalpakie (Ouzbékistan).
Originaires d'Iran, les Sogdiens ont dominé la région de Kashgar et la Sogdiane au Ve siècle, avant que leur zone d'influence ne soit réduite par les Türks. Les Sogdiens dépendaient de la dynastie perse achéménide, mais parlaient une langue iranienne distincte de celle des dirigeants de l'époque. Ils sont restés dans l'histoire comme de grands commerçants, que leurs activités ont conduits jusqu'en Chine.
Les descendants des Xiongnu ont une "gentille" coutume : le nombre de pierres dont sera honoré le tumulus d'un guerrier sera proportionnel au nombre d'hommes qu'il aura tué dans sa vie. Grâce à une alliance avec les Perses, ils vinrent à bout des Huns héphalites au VIe siècle.
Nomades originaires de la Sibérie méridionale - région du lac Baïkal et de l'Altaï en Russie - ils fondèrent en Sogdiane le Khaghanat türk au VIe siècle. Leurs raids guerriers allaient du Turkestan chinois à la mer d'Aral et à la mer Noire. On distingue généralement les Türks orientaux des Türks occidentaux, séparés à la fin du VIe siècle par les attaques des Chinois. Leur déclin est amorcé au début du VIIIe siècle lors des luttes contre les Arabes en Transoxiane, puis contre les Ouïgours dans la partie orientale d'Asie centrale.
C'est pour se protéger de ces tribus guerrières dont le nom signifie " les puants " que fut construite la Muraille de Chine. Signalées dans la géographie de Ptolémée en 172 sous le nom de Xounoi, nommées Huni par les romains, ces tribus turco-mongoles formèrent une nation unie et puissante dans la seconde moitié du IIe siècle av. J.-C. Cette nation de nomades était dirigée par le Chan-Yu, littéralement " majesté fils du ciel ". Ils transhumaient avec leurs troupeaux à la recherche de nouveaux pâturages et vivaient sous des tentes de feutre. Chamanistes, ils adoraient le dieu Tengri, une divinisation du ciel.
Parmi les quelques caractéristiques de ces infatigables cavaliers et archers émérites, le port du pantalon, l'immolation des femmes et des serviteurs du chef à sa mort, l'utilisation du crâne de l'ennemi, le butin le plus prisé, comme coupe à vin... En somme, de charmants voisins dont tous les peuples sédentaires de la région ont essayé de se débarrasser. Au Ier siècle av. J.-C, ils se disputèrent les oasis du Tarim et le contrôle des routes de la soie avec l'Empire chinois.
Ces nomades, aussi appelés Tokhares, seraient les descendants des tribus indo-européennes émigrées vers l'Extrême-Orient à l'époque préhistorique. Ils formèrent l'une des premières vagues d'invasion venue de l'Altaï. Repoussés par les tribus huns, ils déferlèrent, au IIe siècle av. J.-C., sur la Sogdiane puis la Bactriane d'où ils chassèrent les Grecs, et fondèrent un État puissant qui donnera naissance à l'Empire kouchan.
À la recherche d'une alliance contre les nomades huns qui menaçaient ses frontières, Wou-Ti, sixième empereur de Chine de la dynastie Han, leur envoya une ambassade en 140 av. J.-C. Ce sera le premier contact officiel entre la Chine et " les territoires extérieurs " dont on possède des traces écrites, une rencontre qui donnera naissance aux échanges commerciaux de la route de la soie.
Les Kazakhs, dont le nom signifie " hommes libres " en turc, sont des nomades d'origine turque, implantés aux abords du lac Balkach à partir du XVe siècle. Comme les Mongols avant eux, les Kazakhs sont divisés en hordes : la grande au sud du Balkach, la moyenne dans les steppes entre le Balkach et la mer d'Aral, et la petite entre la mer d'Aral et le fleuve Oural. Après s'être eux-mêmes brièvement placés sous la protection des Russes au début du XVIIIe siècle, les Kazakhs subissent ensuite l'invasion des Tatars qui les convertissent à l'Islam (bien que l'imprégnation religieuse soit relativement faible aujourd'hui encore dans le pays). Les Kazakhs ont largement abandonné leurs pratiques nomades, suite aux sédentarisations forcées de la période soviétique. Longtemps minoritaires dans leur propre pays, qui a connu de nombreuses vagues de colonisation russe et a de surcroît accueilli les populations déportées par Staline, les Kazakhs sont redevenus majoritaires au Kazakhstan. Ils sont en outre plusieurs millions implantés dans les pays limitrophes : plus d'un million en Chine, presque autant en Ouzbékistan, 750 000 en Russie, et d'importantes communautés au Turkménistan, en Mongolie, en Afghanistan et au Kirghizistan.
Ethnie türk, musulmane sunnite, installée dans l'actuel Kirghizistan, dans le sud des steppes kazakhes, le Pamir tadjik et chinois. Les Kirghiz sont un peuple de nomades originaires du haut bassin du Iénisséi. Ils font parler d'eux pour la première fois en 840, lorsqu'ils vainquent l'Empire ouïgour alors établi en Mongolie. Ce peuple probablement indo-européen turquisé règne moins d'un siècle avant d'être repoussé par les Khitan, puis de migrer progressivement vers la région des Tianshan. La conversion des Kirghiz à l'Islam est tardive, puisqu'elle ne commence qu'au XVIIe siècle, et reste empreinte de fortes traditions chamanistes. Les Kirghiz sont aujourd'hui largement sédentarisés, et se consacrent principalement à l'élevage de moutons, chevaux et yaks.
Durant la période soviétique, les Kirghiz étaient minoritaires dans le pays qui porte leur nom (45 % de la population). Les Russes constituaient alors 19 % de la population locale, et les Ouzbeks 11 %. On compte en revanche de nombreux Kirghiz en Chine (120 000 dont une grande partie avait fui la répression soviétique) et en Ouzbékistan (180 000 dans la vallée du Ferghana).
Ethnie türk, musulmane sunnite, installée dans l'actuel Ouzbékistan, dans la partie tadjike et kirghize de la vallée de Fergana et dans le nord de l'Afghanistan. Les Ouzbeks ont conquis les terres de l'actuel Ouzbékistan au début du XVIe siècle.
Les Ouzbeks sont issus de tribus turques des steppes, et ont commencé à se constituer en tant qu'ethnie homogène à partir du XIVe siècle, sous l'autorité de la dynastie Chaybanide. Leur montée en puissance dans la région a été notamment marquée par la création des khanats ouzbeks de Boukhara, Khiva et Kokand, fondés du XVIe au XVIIIe siècles.
À l'heure actuelle, les Ouzbeks sont la population majoritaire de l'Ouzbékistan, bien que certaines villes du pays soient largement peuplées de Tadjiks. On compte également de nombreux Ouzbeks à l'extérieur de l'Ouz-békistan : ils seraient environ 4 millions à vivre hors de leurs frontières nationales. Le Tadjikistan en accueille plus d'un million et demi, l'Afghanistan presque autant, et le Kirghizistan près de 700 000 (dans la région de Osh notamment).
Ethnie perse, persanophone, musulmane sunnite et ismaélienne, installée dans l'actuel Tadjikistan, dans la région de Samarkand et de Boukhara, dans la partie sud du Kirghizistan et dans le nord-est de l'Afghanistan. Les Tadjiks ont été les premiers sédentaires d'Asie centrale. Victimes des découpages de frontières politiques du temps du grand jeu, les Tadjiks sont particulièrement nombreux en Afghanistan (près de 4 millions) et en Ouzbékistan (630 000).
Les descendants des tribus turques oghouz sont venus de la mer d'Aral à la fin du Xe siècle. Les Turkmènes ont la même origine ethnique que les Azéris et les Turcs de Turquie, avec qui ils conservent une forte proximité linguistique. Nomades belliqueux, les Turkmènes se sédentarisent progressivement aux alentours des montagnes du Kopet Dag, de Merv et de l'Amou Daria : leur mode de vie de nomades du désert les distingue très tôt des autres ethnies de la région. Ils sont divisés en une centaine de tribus dont la plus importante est celle des Tekke, implantés à Merv, Ashgabat et au centre du Turkménistan actuel. Les allégeances claniques restent très importantes dans le pays, qui reste par ailleurs l'un des plus homogènes de la zone : plus de 85 % de la population du Turkménistan est turkmène. L'Iran accueille en outre près d'un million de Turkmènes, et 650 000 d'entre eux sont implantés en Afghanistan.
Russes ou Ukrainiens descendant de colons du XIXe siècle, ou ayant émigré à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Une grande partie d'entre eux est retournée en Russie ; parmi ceux qui sont restés, certains ne parlent presque pas les langues locales, n'ont pas d'attaches familiales en Russie et se retrouvent étrangers dans le pays qu'ils ont toujours connu comme le leur. Minoritaires dans la plupart de l'Asie centrale, ils sont parfois majoritaires dans les villages du nord du Kazakhstan, nés de la "Campagne des terres vierges" dans les années 1950. Le nombre exact de Russes en Asie centrale est difficile à évaluer : aux vagues de départs provoquées par les indépendances, semble succéder aujourd'hui un timide retour dans les grandes villes pour les Russes désormais attirés par les opportunités économiques et commerciales des pays en développement.
Ethnie türk, musulmane, semi-nomade il y a encore 20 ans. La langue des Karakalpaks est proche de celle des Kazakhs. Leur république autonome, intégrée à la république d'Ouzbékistan depuis 1936, englobe les terres au sud de la mer d'Aral et une grande partie de l'ancien Khorezm, une zone écologiquement sinistrée depuis l'assèchement de la mer d'Aral.
Musulmans d'origine chinoise, agriculteurs émigrés au XIXe siècle. On les trouve principalement au Kirghizistan et au Kazakhstan, où ils se sont réfugiés pour échapper à la répression chinoise contre les musulmans.
Juifs d'Orient de rite séfarade. La plupart ont émigré en Israël, en Europe ou aux USA, et la communauté juive d'Asie centrale est aujourd'hui extrêmement réduite.
Originaires du Caucase, ces populations d'origine turque furent déportées en Asie centrale dans les années 1940 par Staline. Les Meskets sont essentiellement implantés dans la vallée du Ferghana, et dans celles de Chuy et d'Ili au Kazakhstan.
On trouve également en Asie centrale des Coréens et des Tatars de Crimée, déportés dans la région par Staline, ainsi que des Ouïgours réfugiés du Xinjiang chinois. Les Allemands de la Volga émigrés en Asie centrale pendant l'époque coloniale ont presque tous été accueillis par leur pays d'origine après la réunification des deux Allemagnes.
" Une grande confusion a longtemps régné, du moins dans l'esprit des Européens (Russes compris) à propos des Kazakhs et des Kirghiz, baptisés le cas échéant Kirghiz-Kazakhs ou Kazakh-Kirghiz... Au début des années 1920, les Kazakhs furent dotés d'une RSSA officiellement dénommée "kirghize", tandis que les Kirghiz avaient droit à une région autonome, dite des Kara Kirghiz (Kirghiz "noirs"). La terminologie ne fut définitivement clarifiée qu'en 1925. Les Kazakhs, pour leur part, ne s'étaient jamais désignés eux-mêmes sous un autre nom. "
Jean et André Sellier, Atlas des peuples d'Orient, éd. La Découverte.
" On nomme "tadjikes" les populations qui ont pour langue maternelle le persan (ou une variété du persan) et qui vivent en Asie centrale ou en Afghanistan. Dans l'Empire perse sassanide, "tazik" signifiait "arabe", du nom de la ville de Taïz, au Yémen, alors occupé par les Perses. Les habitants de l'Asie centrale ont ensuite appelé "tazik" les conquérants arabes et le mot en est venu, au VIIIe siècle, à désigner les musulmans, et en particuliers les musulmans sédentaires (à cette époque, pour la plupart iranophones), par opposition aux nomades, en majorité turcophones. Les langues turques ayant beaucoup progressé chez les sédentaires d'Asie centrale, notamment au temps des khanats ouzbeks, l'appellation "tadjike" a fini par désigner la partie non turquisée de la population. "
Jean et André Sellier, Atlas des peuples d'Orient, éd. La Découverte.
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