Leitfaden Cayenne : Politique et économie
La Guyane est un département français d'outre-mer (DOM) avec Cayenne pour préfecture. Avec la Guadeloupe et la Martinique, elle constitue un département français d'Amérique (DFA). Vous entendrez souvent parler de la région Antille-Guyane. Les 19 cantons de la Guyane élisent chacun un conseiller général, formant ainsi le conseil général de la Guyane. 2 députés et 2 sénateurs représentent le département au niveau national.
La gauche guyanaise est constituée de divers partis liés de près ou de loin à la majorité présidentielle. Principalement loyaliste, sa composante majoritaire en est le parti socialiste guyanais (PSG), parti indépendant qui, contrairement à la Fédération de Guyane du Parti Socialiste, n'est pas affilié au PS métropolitain. Le Walwari, lié au Parti Radical de Gauche, a été créé par Christiane Taubira, ministre de la justice. Le parti des Forces Démocratiques de Guyane (FDG), l'AGEG (A Gauche en Guyane) et les Verts complètent cette gauche plurielle. La branche radicale indépendantiste est représentée par le Mouvement de Décolonisation et d'Émancipation Sociale (MDES). Elle maîtrise le pouvoir local, même sous l'ombre d'une ambiance de fin de règne, où le système gagne sur la mobilisation. La Guyane est dirigée majoritairement à gauche : sur vingt-deux communes, plus de la moitié est détenue par des élus du PSG ou de divers gauche, ceux que certains considèrent comme des déçus du PSG.
Le PSG fut créé dans les années 50 pour protester contre la départementalisation de la Guyane. Il est aujourd'hui très proche idéologiquement du PS métropolitain. Le Walwari, malgré la présence médiatique de Christiane Taubira, détient un très faible levier local de décision. De fait, sa marge de manoeuvre pour un éventuel changement s'avère extrêmement réduite.
Le même raisonnement peut être tenu pour une autre frange de la gauche guyanaise, il s'agit du parti politique Forces démocratiques de Guyane (FDG) créé par l'ancien président du conseil régional, M. Georges Othily. Là aussi, ce mouvement composé pour l'essentiel des déçus du PSG ne détient aucun pouvoir local de décision.
La droite guyanaise est composée de la branche locale de l'UMP et de diverses petites forces centristes. Elle reste enfermée par un discours tendancieux qui n'affirme pas ses propres valeurs et qui cherche à composer avec une frange de la gauche guyanaise pour obtenir une majorité de travail dans les principales collectivités territoriales. Le seul leader de la droite guyanaise, Léon Bertrand, qui occupait un poste ministériel dans les gouvernements de M. de Villepin et de M. Raffarin, a été battu dans la deuxième circonscription pour la première fois depuis 1988, et a été placé début 2010 sous contrôle judiciaire pour délit de favoritisme et corruption passive. Quelques jours après sa libération, la liste divers-droite sur laquelle il figurait en troisième position n'obtient que 4,24 % au premier tour des élections régionales. Ces dernières ont été remportées haut-la-main par la majorité présidentielle d'alors, menée par Nicolas Sarkozy.
En une quinzaine d'années, la Guyane est passée du stade de l'effervescence politique et institutionnelle à celui d'état de paraplégie traversant autant le corps politique, institutionnel et économique. En 1996, la remise en cause du système de fonctionnement de l'Administration, la dénonciation des dysfonctionnements des services de l'Etat et des collectivités territoriales, donneurs d'ordres, d'une part, et l'étincelle déterminante d'une grève des étudiants de l'Institut universitaire de la Guyane, d'autre part, ont provoqué un séisme de prise de conscience au-delà de la simple classe politique. Après le séisme, une période cyclique de troubles a laissé place à des interrogations et surtout à une attente diffuse d'un lendemain douteux.
C'est ainsi que le concept qu'on voudrait appeler tout naturellement la " classe politique guyanaise " se résume à un nombre limité d'individus qui ne dégagent plus de véritables ambitions : l'échec général des négociations avec les gouvernements successifs a littéralement plombé la crédibilité des élus politiques locaux. Un retournement de l'équilibre gauche-droite pourrait introduire une " nouvelle donne ", et Fabienne Mathurin-Brouard, maire de Saint-George, relance l'espoir.
Dans ce département confronté à toutes les dérives (drogue, délinquance, immigration, orpaillage clandestin...), le petit monde des élus et barons institutionnels tourne en rond depuis que le conseil régional et le département, réunis en congrès, se sont fixés comme objectif invariable d'obtenir de la part du gouvernement une validation des thèses défendues dans un plan intitulé " Pacte de développement pour la Guyane ". Ce document d'orientation envisage un pacte de développement fondé sur " des relations nouvelles, de type institutionnel, avec la collectivité nationale " ; il porte aussi sur le développement économique et social au travers notamment de la politique économique que devrait mettre en oeuvre la nouvelle collectivité territoriale de Guyane, pour " passer d'une économie de transferts de nature exogène et tirée par la commande publique à une économie endogène créatrice de richesses et apte à assurer le bien-être de ses habitants unis dans une communauté de destin ".
A la question des choix économiques et sociaux, pour certains, " ce qui est important c'est de changer les rapports qui existent entre la Guyane et la métropole coloniale ". Mais, que faire demain de ce " droit du travail venu d'ailleurs " dont on revendique syndicalement aujourd'hui l'application ? Faut-il un droit du travail adapté aux réalités sociales, économiques et culturelles guyanaises ? Un droit plus léger que le droit français pour le jour où l'on pourra vraiment enfin " donner la priorité d'emploi aux Guyanais, c'est-à-dire à ceux qui sont nés en Guyane, à ceux qui ont choisi de venir ici ou à leurs enfants " ?
Du côté syndical, on entend " construire une société débarrassée du communautarisme ". Réforme institutionnelle ou non, " on ne peut pas mettre le pays en zone franche avec des gens qui ne respectent rien ". L'idée est pourtant jugée intéressante par quelques responsables patronaux souhaitant ouvertement " un statut particulier avec une zone franche généralisée " qui s'accompagnerait d'une cassure du " cercle des subventions dont bénéficient ceux qui se débrouillent et pas ceux qui travaillent ". Même si à l'UTG " on a pris une motion estimant que l'indépendance était la voie d'une solution ", syndicalement il n'apparaît " pas possible de cautionner un projet de zone franche généralisée ".
L'idée de zone franche tant sur le plan douanier, fiscal que social, semble rejetée comme relevant du rêve par la majorité des responsables patronaux. Seule reste mise en avant parfois " l'idée de zone franche urbaine ". Pour un responsable d'entreprise, ce serait une bénédiction. Au fond, nombreux sont ceux qui avouent être sans illusions : " On est piégés, on ne peut pas sortir du niveau social actuel. " Un employeur, " plutôt favorable à des lois spécifiques pour la Guyane ", déclare : " On souhaite la souveraineté du pays mais à condition de ne pas se retrouver comme au Suriname... ". Il paraît urgent de ne pas s'en tenir à des projets de réformes institutionnelles. L'enjeu est de réfléchir aujourd'hui au contenu et aux orientations d'un projet économique et social pour la Guyane de demain. De nombreuses propositions ont été formulées dans chacun des domaines : économique, social et politique.
Rien n'a semblé avancer concrètement depuis des années de tergiversations. Une cause possible demeure dans la difficulté d'aller dans le détail, dès lors que l'on s'attaque à un chantier aussi vaste que la refondation d'une société institutionnelle, d'une place de la Guyane dans son environnement régional comme international. En l'absence d'élite qui se singularise clairement, l'errance des combats de chefs cache mal le vide de compétences suffisantes parmi les hommes de pouvoir en place. Ceci souligne le paradoxe d'une situation qui semble perdurer et qui se cristallise dans une politique déclaratoire aussi peu convaincante que ne l'est l'exemple donné depuis des décennies dans le cadre de la gestion locale de la décentralisation.
L'espoir d'un jour nouveau et d'une remise en état du département s'est pourtant fait ressentir lors des élections présidentielles de 2007. Les Guyanais se sont largement mobilisés (58,76 % et 63,47 % exprimés aux premier et second tours) en faveur de Nicolas Sarkozy, avec un score relativement proche du résultat national final : 53,08 % en sa faveur en Guyane contre 53,06 % pour l'ensemble des Français. Les tendances restent à droite pour les élections régionales de 2010 : la victoire est revenue à Rodolphe Alexandre, candidat UMP. La Guyane attend dorénavant de vrais résultats quant à la sécurité et à l'immigration, les principaux thèmes de la campagne qui ont séduit. En février 2008, Nicolas Sarkozy s'est rendu à Cayenne, Kourou, Camopi et Saint-Georges afin de prononcer différents discours en matière de sécurité liée à l'orpaillage clandestin ainsi que sur l'immigration. Le sentiment reste mitigé quant à sa force d'action. Quant aux municipales qui se sont tenues en mars 2008, on peut noter pour la première fois l'élection d'une femme à la mairie de Saint-Georges. En effet, Fabienne Mathurin-Brouard s'est vu attribuer la mairie avec 56 % des suffrages exprimés, sortant Georges Elfort, maire du parti socialiste guyanais depuis 1994.
En novembre 2008, un mouvement de grève mobilise le territoire pendant plus de deux semaines : les Guyanais réclament une baisse de 50 centimes par litre sur le prix du carburant. Des barrages bloquent les routes et empêchent toute circulation des hommes et des marchandises. La baisse est finalement négociée pour une période temporaire, et le blocage cesse. Cependant, ce mouvement " contre la vie chère " s'empare quelques semaines plus tard de la Guadeloupe et de la Martinique, et se durcit. Les négociations avec le gouvernement reprennent et durent cette fois 44 jours. Cette situation de crise a poussé le gouvernement à mettre en place les " Etats généraux d'Outre-Mer ", afin de rétablir le dialogue et l'écoute, pour une meilleure compréhension mutuelle. Malheureusement, peu de changements ont été apportés depuis ces évènements.
Lors des présidentielles de 2012, la Guyane exprime plus encore que l'ensemble des Français son mécontenentement face aux promesses dont elle attend encore les effets. Elle donne une large avance à François Hollande au 1er tour avec plus de 42% des voix, et le choisit à 62% au second tour. Les élections législatives du mois suivant viennent confirmer ce positionnement à gauche, et l'éclosion de nouveaux espoirs.
La question européenne semble lointaine dans le département français d'Amérique. En 2005, lors du référendum du 29 mai, c'est l'abstention qui remporte le suffrage (76,9 %). Ce qui se traduit, en 2009, lors des élections européennes, par un taux d'abstention sans égal : 87,4 %. Et, contrairement au résultat de la France dans son ensemble, la Guyane a accepté le projet de Constitution avec 60 % de " oui ". Malgré une campagne d'information et des débats, nombreux sont les Guyanais qui ne se sentent pas très concernés. La relation entre l'Union européenne et le département français est encore plus floue, pour certains, que celle entretenue avec la métropole. Pourtant, de nombreux projets sont soutenus par l'Union et, concrètement, la Guyane est bien intégrée dans l'espace économique. Il faudra du temps pour que la Guyane assimile cette seconde institution et qu'elle s'y sente représentée.
La décision d'implantation du centre spatial guyanais à Kourou, en 1964, n'avait suscité ni optimisme débordant ni inquiétude. La Guyane accueillit le centre spatial avec une réelle indifférence. C'est probablement à ce moment-là que le rendez-vous fut manqué entre les autorités du centre et la population. Initialement, la mise en place du CSG s'accompagnait d'un plan de développement économique de la région tout entière. Les grands travaux engendrés par cette installation ont bien évidemment profité aux entreprises locales et particulièrement à celles du secteur du bâtiment.
Bien que de nombreux efforts aient été faits pour tenter de résoudre ce " problème psychologique " - priorité d'embauche aux Guyanais pour certains emplois, participation à des actions culturelles, enveloppe budgétaire importante, soutien à la formation, etc. -, le ressentiment de la population envers le centre spatial reste le même. Il faudra encore un peu de temps pour que cela change. Même si le centre spatial a considérablement développé sa politique de communication (visite du musée et du centre), on continue de regretter que certains ne connaissent la Guyane que pour la fusée Ariane. Est-ce bien sa faute ? Il faut bien reconnaître que les succès d'Ariane contribuent à la promotion de la Guyane. Mais l'activité économique de la Guyane doit-elle dépendre d'une seule filière ?
Si la Guyane souffre d'une réelle pénurie d'artisans et d'entrepreneurs privés, elle compte dans ses rangs un nombre très important de fonctionnaires et d'employés rattachés à des entreprises publiques. Un dicton populaire prétend même que l'on trouve plus de fonctionnaires à Cayenne qu'à Paris ! Les raisons d'une telle situation sont à la fois historiques et politiques. Dans un premier temps, on sait que, traditionnellement, les DOM occupent, dans l'administration, plus de postes que ne l'exigeraient les circonstances. Cette pratique, voulue politiquement, avait pour objectif de limiter le chômage pour calmer le climat social et, par voie de conséquence, étouffer quelque peu les aspirations indépendantistes.
En Guyane, pourtant, l'origine historique est au moins aussi importante que la volonté politique. Ici, le travail manuel a pendant longtemps été mal considéré car associé dans les esprits aux travaux forcés des bagnards. Mais cette pénurie d'artisans, si elle est préjudiciable à la Guyane au quotidien, n'est pourtant pas la conséquence la plus grave de la trop grande importance de l'administration. Le problème essentiel réside dans le manque d'esprit d'entreprise. La création d'entreprise est considérée par les jeunes comme une aventure risquée (investissements lourds, manque d'expérience...), d'où le découragement ou la peur de l'échec. La Guyane veut donc sortir de son isolement et cherche à développer des relations commerciales avec son voisin brésilien. L'enjeu consiste à diversifier une économie dominée par le spatial et les transferts publics. Cet élément est très important pour le développement du tourisme qui concerne la population locale, mais aussi sur le plan économique, où celle-ci est peu ou pas suffisamment volontaire ou impliquée. Il est bien dommage de constater que l'on a oublié ce que signifiaient certaines notions comme la conscience, le respect, la compétence...
Exploitation forestière. La forêt guyanaise couvre environ 8 millions d'hectares. Longtemps redoutée, elle semble constituer encore aujourd'hui un simple garde-manger et une zone de recherche scientifique, voire de curiosité. Elle se compose de trois ensembles, de la côte vers l'intérieur : le littoral et les berges des fleuves constituent la mangrove où se développent essentiellement les palétuviers blancs ; la savane basse, souvent immergée, qui s'apparente aux marais ; et la forêt primaire, installée sur la plus grande partie du territoire et que l'on rencontre quelquefois à seulement 20 km de l'océan.
Si le paysage de la forêt de Guyane fait penser à certaines zones africaines où domine la jungle, la comparaison entre les deux domaines forestiers s'arrête là. En effet, l'Amazonie française, apparemment inquiétante et indestructible, est en fait extrêmement fragile. Cette fragilité provient essentiellement de la pauvreté du sol latéritique qui demeurerait quasi vierge si la forêt n'était pas capable de renouveler elle-même l'humus dont elle vit. Néanmoins, au sein de cet espace, la fragilité n'est pas synonyme de pauvreté, bien au contraire.
On trouve ici quelque 400 essences différentes et l'inventaire entrepris par l'Office national des forêts (ONF) depuis 1988 est loin d'être achevé. Depuis 1965, l'ONF tente de rationaliser l'exploitation forestière en Guyane, à la fois pour rentabiliser cette activité et pour protéger le domaine. Force est de constater que son action n'a pas eu jusqu'à présent un succès retentissant. Les raisons de l'échec de l'exploitation forestière en Guyane sont à la fois administratives, sociales et géographiques. D'un point de vue administratif, l'ONF endosse l'essentiel de la responsabilité de cette non-rentabilité. En effet, dans un souci de développement global de l'industrie du bois, cet organisme n'accorde des concessions qu'aux entreprises capables de prendre en charge à la fois l'abattage et la transformation du bois. Peu d'entre elles sont en mesure de réaliser une telle prouesse, compte tenu de leur taille et du manque de qualification du personnel. Socialement, l'industrie forestière subit de plein fouet les effets de la mentalité guyanaise et de la domination administrative.
Le travail du bois, manuel et généralement en forêt, est considéré comme peu valorisant et, surtout, procure des salaires qui sont sans commune mesure avec ceux pratiqués dans l'administration. Il en résulte que la population locale rejette autant que possible ces emplois qui sont alors majoritairement assurés par des immigrés surinamiens, brésiliens ou haïtiens.
Enfin, la configuration même du territoire guyanais pose des problèmes naturels importants à l'exploitation forestière. Les domaines exploités sont vallonnés et animés par un réseau hydrographique très dense. Ces zones sont rapidement immergées pendant la saison des pluies, empêchant toute exploitation annuelle. De plus, le sol est généralement très pauvre et les espaces les plus fertiles sont disséminés et non organisés en massifs. C'est pourquoi l'abattage et le traitement de certaines essences doivent se faire sur plusieurs sites en même temps, ce qui augmente les coûts d'exploitation. Actuellement, l'économie forestière est principalement axée sur l'exploitation, la première transformation (sciages bruts) et la deuxième transformation (ébénisterie, menuiserie...).
Il existe en Guyane une douzaine d'entreprises de première transformation et plus d'une centaine d'entreprises de deuxième transformation. Les entreprises les mieux équipées et les mieux structurées ont pu profiter de conditions favorables pour relancer l'exportation vers les Antilles. Mais la plupart connaissent des situations financières difficiles liées à la baisse de l'activité dans son ensemble (absence de stabilité sur le marché local, mauvaise organisation de la profession...). Toutes ces raisons font que, à l'heure actuelle, l'exploitation forestière, soumise de plus à la concurrence du Brésil et du Suriname - qui sont en mesure de fournir des produits de qualité équivalente à un coût de 5 à 10 fois inférieur -, végète.
Aujourd'hui, la Guyane importe pour quelque 3,5 millions d'euros par an de produits (charbon, planches...) issus de la filière bois. Dans le même temps, elle en exporte pour 2,3 millions d'euros. Sur les 7 millions d'hectares, seules sont exploitables les zones desservies par le réseau des pistes forestières. Aussi les exploitants ont à leur disposition environ 10 000 hectares par an sur lesquels un à deux arbres à l'hectare sont exploités. On considère que la filière bois génère 500 emplois recensés, directs ou indirects, selon l'Office national des forêts. La production est de 60 millions de mètres cubes par an. 80 % de ce volume est utilisé localement, 20 % est exporté, soit 12 millions de mètres cubes par an. Les Antilles françaises demeurent la destination privilégiée pour l'exportation du bois. En effet, la Guadeloupe et la Martinique cumulent 88 % des exportations de bois de Guyane. Les trois essences les plus couramment exploitées sont l'angélique, le gonfolo et le grignon.
La pêche. La Guyane possède des richesses halieutiques, marines et fluviales, considérables. C'est un secteur productif qui génère beaucoup des exportations de la Guyane. L'activité est significative pour l'économie locale : 151 pêcheurs et 140 navires pêchent quelque 3 000 tonnes de crevettes et 718 tonnes de vivaneaux par an. Le port du Larivot, situé près de Cayenne, est le neuvième port de pêche français rapporté aux ventes en criée enregistrées en France métropolitaine.
L'exploitation de cette ressource génère trois types d'activités. La pêche artisanale de poissons représente environ une centaine de navires armés à la pêche côtière et à la petite pêche. La commercialisation du produit s'effectue sur le marché local, l'excédent étant destiné à alimenter les unités de transformation. Le secteur rencontre actuellement des difficultés liées en partie à son manque d'organisation.
La pêche crevettière en Guyane évolue sur un marché mondial et la production, congelée à bord, est destinée à l'exportation. Cette pêche est pratiquée par des chalutiers crevettiers. La flottille se présente sous deux formes : une activité industrielle, soit une soixantaine de navires partagés entre cinq armements, et une activité artisanale, soit une dizaine de chalutiers crevettiers qui commercialisent leur pêche par le biais d'une coopérative.
La pêche au vivaneau et au requin sous licence correspond à une autorisation de pêche délivrée par l'Union européenne à certains pays dans la zone d'exclusivité économique au large de la Guyane française. Il s'agit de licences vivaneau et de licences requin. Comme pour la crevette, les produits congelés sont destinés à l'exportation, essentiellement sur les marchés antillais pour le vivaneau. Ce secteur, bien que porteur, reste fragile et tributaire d'une pêche effectuée par des navires étrangers.
L'agriculture. L'activité agricole était initialement une activité de subsistance pratiquée par les Amérindiens. Les colons français ont tenté à plusieurs reprises de mettre en place une agriculture variée et rentable, mais les particularités du sol et la sensibilité parasitaire du pays ont souvent anéanti ces ambitions. Si l'on veut comprendre la structure de la société agricole de la Guyane, le point d'observation privilégié est sans nul doute le marché aux fruits et légumes de Cayenne. A quelques exceptions près, la majorité des stands est tenue par des Hmong, des Surinamiens, et quelques locaux. Les Français sont essentiellement des pionniers qui, attirés par les avantages du Plan vert de 1975, se sont lancés dans l'aventure de l'agriculture en Guyane. Ceux qui y sont encore présents aujourd'hui représentent en fait une minorité qui a réussi ce pari, au prix d'efforts financiers et physiques très importants. Ils pratiquent une culture intensive de légumes qui leur permet de réaliser au moins deux récoltes par an.
Il est important de préciser que la mise en place du Plan vert avait amené certains Guyanais assez fortunés à investir dans l'agriculture. Mais les déboires ont été très nombreux pour des raisons diverses, et notamment l'absence de débouchés. Le marché intérieur était alors trop restreint et les produits de Guyane trop chers pour pouvoir soutenir la concurrence.
Les Asiatiques, présents sur le marché de Cayenne, appartiennent à une communauté hmong du Laos, arrivée en Guyane en 1977, après avoir fui leur pays en guerre. L'arrivée de quelque 30 000 Hmong en Guyane avait été programmée mais peu organisée ; en fait, un petit millier s'y installa. Accueillis avec méfiance, les Hmong se sont vu offrir des sites relativement isolés et initialement peu hospitaliers. Soutenus par des religieux, ils ont entrepris un travail gigantesque de déforestation pour assurer leur installation et mettre en place une agriculture qui leur permette de vivre. Aujourd'hui, les communautés hmong de Cacao et de Javouhey sont les premiers fournisseurs de fruits et légumes des marchés de Guyane.
La riziculture, quant à elle, est une activité très localisée autour du village de Mana où les conditions naturelles de cette plaine alluvionnaire étaient très favorables. Ce sont des ressortissants surinamiens qui se sont lancés initialement dans la production à grande échelle au début des années 1980. Soutenue par les pouvoirs publics et rationalisée, la production s'est montrée très rentable et de très bonne qualité. De plus, l'intervention de l'Union européenne permet aux producteurs d'être assurés d'un prix de vente minimum en ayant accès au marché européen. La riziculture est sans nul doute un secteur aujourd'hui très prometteur, d'autant que l'organisation de la filière et des efforts de modernisation des exploitations sont en cours de réalisation.
L'activité minière. L'or fut découvert en Guyane en 1854, sur l'Approuague, par le Brésilien Paoline. C'est en 1856 que la première compagnie en Guyane vit le jour. Les mines s'ouvrirent ensuite les unes après les autres. Tombée à moins de 200 kg par an dans les années 1960 jusqu'au début des années 1980, la production aurifère déclarée du département a été plus que décuplée entre 1983 (250 kg) et 1993 (2 800 kg). Aujourd'hui, l'or est la première exportation de la Guyane représentant 45 millions d'euros. Cette brutale hausse de la production a pour origine des facteurs divers : augmentation considérable du cours mondial de ce métal depuis ces dernières années, évolution des techniques de récupération utilisées, professionnalisation et arrivée de nouveaux exploitants...
L'activité conduite aujourd'hui se décompose entre une activité d'exploitation de gisements alluvionnaires et une activité de recherche. L'or provient en quasi-totalité d'exploitations alluvionnaires utilisant des techniques gravimétriques. Une douzaine de petites et moyennes entreprises structurées participent à plus de 80 % de la production du département. Les principaux centres d'exploitation sont répartis en sept secteurs géographiques : montagnes françaises et montagne de l'Espérance, Paul-Isnard, Saint-Elie, Boulanger-Changement, Approuague, Yaou-Dorlin, Alikéné. Le secteur emploie officiellement 900 personnes, soit 1,5 % à 2 % de la population active, dans un département de 210 000 habitants, où le taux de chômage atteint environ 26,5 %.
Les activités de recherche sont effectuées par des entreprises minières, destinées à caractériser des gisements permettant la poursuite à terme de leur activité d'exploitation. Ainsi, de nombreuses sociétés internationales ont entamé des programmes de recherche d'or primaire importants. Le panorama de l'activité aurifère est aujourd'hui le suivant : quelques entreprises de taille moyenne, bien structurées en une multitude de micro-entreprises, souvent clandestines et illégales, et des entreprises minières de niveau mondial. On compte officiellement une soixantaine d'entreprises.
En juin 2011 s'est achevé le recensement agricole effectué tous les 10 ans.
Surface agricole utile, soit les terres arables, les cultures permanentes, les prairies plantées, les pâturages naturels ainsi que les landes et parcours productifs : 25 133 hectares (0,3 %).
Nombre d'exploitations agricoles : 5 983, dont 90% sont de petites exploitations vivrières de moins de 5 ha.
Population agricole : 20 500 personne, dont plus de la moitié de saisonniers
Principales cultures agricoles : tubercules, riz, légumes.
On peut s'intéresser à quelques chiffres-clés : le secteur spatial représentait 30 % du PIB dans les années 1990 et ne représente plus que 15 % en 2011 (Source CSG). 1 600 personnes sont employées directement par le site, et le nombre cumulé d'emplois directs, indirects et induits par le CSG atteint les 9 000 personnes. Le CSG représente plus de 60 % des importations, plus de 90 % des exportations et 40 % des taxes locales. Cet intérêt matériel réel cache pourtant un problème sociologique très profond.
Kourou, la ville du centre spatial, a connu un changement radical de sa configuration urbaine et de sa démographie. Peuplée à l'origine de quelque 600 âmes, essentiellement des pêcheurs et des orpailleurs, elle compte aujourd'hui plus de 25 000 habitants. Le contraste entre la modernité de certains quartiers, occupés en majorité par les cadres détachés du CSG, et la vétusté de nombreuses zones commence à s'estomper, et Kourou ressemble de plus en plus à une bourgade moderne.
S'il existe une volonté politique de faire du secteur du tourisme une des locomotives de l'économie guyanaise, les efforts pour y parvenir sont colossaux, mais les professionnels impliqués et volontaires. On se félicite d'ailleurs depuis quelques années des labels et classements en "Gîtes de France", "Clévacances", "Bienvenue à la Ferme" et "Logis de France" d'environ 50 établissements. Ainsi que des labellisations spécifiques au territoire guyanais tel que "Gîtes d'Amazonie" et "Carbets d'hôtes". En 2012 sont répertoriés 1 231 chambres (contre 1 300 en 2009). 3 600 emplois sont liés à l'activité touristique.
La méconnaissance du département (contexte géopolitique, populations, richesses...) due à maints facteurs, un réseau de transport aérien très cher et qui dessert peu de destinations sont autant de faits qui ont contribué à une fréquentation peu satisfaisante de la clientèle touristique vers la Guyane. Toutefois, ne croyez pas que les prestataires recherchent et confondent le tourisme de masse et un tourisme équilibré. En Guyane, le professionnel et le visiteur y trouvent leur compte. L'un étant passionné de faire découvrir, l'autre allant à la rencontre de son lointain semblable, à la recherche d'aventure et en quête de dépaysement dans un climat et un département français.
Source INSEE et Atout France : La clientèle touristique se range dans un segment bien particulier. En effet, Excepté une clientèle d'affaires importante (60 %), 25 % des visiteurs rendent visite à de la famille ou des amis. Ce segment est appelé " clientèle affinitaire ". Mais les agences de voyages locales enregistrent un nombre croissant de demandes de personnes désireuses de visiter la Guyane, sans qu'ils ne possèdent de connaissances sur place. En 2009, la Guyane a enregistré 96 700 touristes (contre 63 300 en 1998 et 108 800 en 2007). La fréquentation hôtelière était en légère augmentation et le tourisme d'affaires continuait de progresser. Les visiteurs sont essentiellement originaires de l'Hexagone (63,5 %) pour, principalement, motif professionnel (51 %) ; 3,4 % viennent du reste de l'Europe et 6,3 % du reste du monde. En 2008, la croissance était forte (+30 %), conséquence du lancement de la fusée Ariane 5 à Kourou. Parmi toutes les structures d'hébergement touristiques présentes sur le département, on ne compte que 27 hôtel homologués en 2010. Des projets de parcs hôteliers sont en cours pour permettre d'accueillir plus de professionnels ainsi que des manifestations culturelles et sportives internationales.
Ici, on ne peut parler d'un tourisme balnéaire mais plutôt d'un tourisme de nature. La Guyane possède une flore et une faune suffisamment riches pour devenir effectivement une destination de tourisme vert. Reste, dans un premier temps, à mettre l'accent sur les savoir-faire et le rétablissement de la qualité.
L'un des gros problèmes de la Guyane, tant pour son dévelopement économique, touristique, et écologique, est l'orpaillage clandestin.
Aujourd'hui, l'extraction de l'or en Guyane est officiellement de l'ordre de 2,3 tonnes de métal par an, sur les quelque 2 500 tonnes produites dans le monde entier. Ceci place la Guyane au 50e rang mondial. Les exportations déclarées atteignaient 4,8 tonnes en 1999, aujourd'hui elles ne seraient " que " de l'ordre de 4 tonnes annuelles. La gendarmerie, quant à elle, grâce aux opérations Anaconda de destruction de sites illégaux de production, déclare saisir 1,8 tonne par an. Mais, en raison de l'importance croissante de la production clandestine, la production totale est estimée à 8 tonnes par an. Étonnant !
On se doit de ne pas passer sous silence le danger et les risques de l'activité aurifère pour l'environnement et la santé des populations, du fait de la pollution incontrôlée des rivières et fleuves causée par le mercure, ainsi que de l'apparition de nouvelle souche de paludisme due à une forte population clandestine en forêt. En mars 2008, une opération de très grande envergure qui dura plusieurs mois permit de saisir plusieurs kilos d'or ainsi que du matériel d'exploitation. Depuis la déclaration de Nicolas Sarkozy quant au travail de sécurisation à mener, les opérations de gendarmerie ne cessent de travailler en collaboration avec l'armée, le Groupe d'intervention régionale (GIR) et un juge d'instruction. C'est une lutte qui prendra énormément de temps.
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