Leitfaden de Belgique - Wallonie : Économie
Même si on enregistre une diminution importante du nombre d'exploitations au cours des trente dernières années, l'agriculture reste un des piliers de l'économie wallonne, les terres cultivées occupant 51% du territoire. Sur la même période, la surface moyenne par exploitation a plus que doublé tandis que le secteur a perdu près de la moitié de sa main-d'oeuvre. Depuis 2003, l'Association wallonne de l'élevage développe des activités de service aux éleveurs et assure la commercialisation et la mise en place de sperme et d'embryons de toutes races bovines.
Malgré quelques fermetures ou restructurations importantes d'usines emblématiques (Arcelor, Duferco, Caterpillar...), la reprise sensible et durable de la Wallonie économique est maintenant en marche ! Des signaux clairs indiquent depuis 2010 déjà que la région sort enfin de cette crise économique et industrielle profonde dans laquelle elle est enlisée depuis plus de cinquante ans ! Une nouvelle tendance apparaît : augmentation des exportations, stabilisation voire léger accroissement de l'emploi (également pour les personnes peu ou pas formées) et aussi l'annonce qu'un certain nombre d'entreprises wallonnes, y compris des PME, se positionnent avec succès sur le marché flamand. Il s'agit ici d'entreprises de secteurs très divers, parmi lesquelles les biotechnologiques et le secteur des TIC (technologies de l'information et de la communication). L'image d'une Wallonie d'acier et de charbon, de chômage et d'inertie, s'estompe peu à peu. La " période noire " aura duré plus d'un demi-siècle, et durant toute cette période, la Wallonie s'est caractérisée comme une région gouvernée par un Parti socialiste omnipotent, peu inspiré pour les réformes nécessaires et surtout empêtré dans de nombreuses affaires et scandales qui ont régulièrement défrayé la chronique.
Quelqu'un a un jour décrit la Wallonie comme " le dernier état soviétique "... Cependant cette analyse est partiellement incorrecte, et c'est davantage le contexte qui est responsable de la grande crise wallonne, plus que les autorités publiques. Tout avait néanmoins bien commencé. La Wallonie a été durant des décennies la partie de la Belgique (et de l'Europe) où les matières premières étaient abondantes et accessibles : minerai de fer, charbon, marbre, ardoise... Tous les investissements et la main-d'oeuvre se sont structurés autour de cette gigantesque industrie. Ces richesses étaient depuis des siècles exploitées d'une manière artisanale. C'est ainsi que le " Fondry des Chiens " près de Nismes (Couvin), dans l'extrême partie sud de la " Botte du Hainaut ", bien connu des touristes, n'est rien d'autre qu'un puits profond d'où l'on sortait le minerai de fer et ceci depuis l'époque romaine. Aujourd'hui, dans les forêts ardennaises les restes de ces exploitations sont toujours visibles, et un aperçu global de ces formes primitives d'industrialisation se trouve au " Fourneau Saint-Michel ", près de Saint Hubert, ou au Musée de Rance (Botte du Hainaut), autrefois la capitale du marbre wallon.
A partir du début du 19e siècle, ces matières premières ont été exploitées d'une manière capitaliste, et en même temps l'industrie métallurgique s'est déplacée en fonction de la source énergétique qu'était le charbon : ainsi s'est développé en quelques années, l'axe Sambre et Meuse, du Borinage à Verviers, en passant par La Louvière, Charleroi, Seraing et Liège. Partout, après l'injection de capitaux importants, on a ouvert des charbonnages, des usines métallurgiques, des exploitations de marbre et d'ardoise ou des verreries. L'industrialisation entraînera une augmentation de la population en Wallonie durant un siècle et demi, jusqu'aux années 1950 et 1960, principalement par l'immigration. D'abord venant de Flandre, ensuite venant d'Italie. C'est la raison pour laquelle beaucoup de Wallons ont un nom de famille à consonance flamande (Onkelinx, Reynders, Daerden, Van Buyten, Wilmots...) ou italienne (Di Rupo, Di Antonio, Scifo, Dragone...). Pendant un siècle et demi, cette Wallonie était prospère, alors qu'en Flandre les classes laborieuses avaient faim. Et puis les tendances se sont inversées, d'abord par une série d'incidents isolés, comme la fermeture d'une mine à charbon ou d'une exploitation de marbre, ou encore d'une usine sidérurgique mais il y avait à ce moment là encore suffisamment d'emploi dans les autres usines. C'est à partir des années 1960 et des grandes grèves que l'ampleur de la crise des matières premières a touché l'ensemble de la Wallonie.
Le déclin économique de la Wallonie entraîna également un déclin politique. En ce sens, à partir de la même époque, la Flandre devenait la région la plus prospère du pays. Ce n'est cependant pas vraiment la " faute " des Wallons, ni le " mérite " des Flamands, mais la conséquence d'un mouvement à l'échelle mondiale : la délocalisation de l'industrie lourde - et en premier lieu de l'industrie des matières premières - vers des pays nouveaux (Vietnam, Chine, Brésil, Chili...), vers ces pays qui disposent de matières premières où le coût de la main-d'oeuvre est beaucoup moins cher que chez nous. Une partie de l'industrie sidérurgique wallonne a d'ailleurs été délocalisée vers la Flandre, comme la société sidérurgique Sidmar vers le port de mer de Gand. Cela non pour faire plaisir à la Flandre ou aux Flamands mais parce que les matières premières étaient acheminées d'outre-mer. Et de la même manière que les Wallons ont bien profité de leur sous-sol qui contenait des matières premières, les Flamands profitent de leur accès à la mer et font investir par l'Etat fédéral de gigantesques infrastructures portuaires. Mais la roue tourne et l'avenir nous dira combien de temps cette industrie lourde résistera en Flandre. Aujourd'hui, au moins dans un secteur, la Wallonie dépasse largement la Flandre : la gestion aéroportuaire. En peu de temps l'aéroport de Charleroi s'est développé comme une alternative largement crédible à Bruxelles-National pour le transport de passagers, et Bierset (Liège) s'est développé comme un des plus grands aéroports de fret de cette partie de l'Europe. Le gouvernement wallon s'est montré dans ce domaine innovant et constructif, et a en même temps démontré qu'il ne faut pas considérer l'ancien axe Sambre et Meuse (Charleroi - Liège) comme perdu sur le plan économique. De même le nombre de PME s'accroît continuellement, ce qui change dans une mesure non négligeable l'image de la Wallonie. Il ne restera alors de la vieille Wallonie que le pouvoir omniprésent du Parti socialiste... d'après Guido Fonteyn - journaliste et auteur.
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