Leitfaden Baden-Württemberg : Histoire

<p>Les ruines du château de Heidelberg.</p>

Les ruines du château de Heidelberg.

Origines

Le territoire de l'Allemagne actuelle est peuplé de Celtes jusqu'en l'an 1000 avant J.-C. Les tribus germaniques (Chérusques, Teutons, Cimbres...) s'installent progressivement de part et d'autre du Rhin au détriment des Celtes dans les derniers siècles avant notre ère. Ils vont très vite établir des rapports avec Rome, mais l'équilibre entre ces deux mondes s'avérera toujours précaire. Très rapidement, les Germains pénètrent en Italie. Dès lors, des affrontements incessants auront lieu pendant plusieurs siècles. Après la défaite du général romain Varus en l'an IX après J.-C., un soulèvement militaire est durement réprimé par l'armée romaine de Germanicus qui dirige plusieurs offensives au cours desquelles le chef germain Arminius est battu. César n'envisage toutefois pas la conquête de la Germanie et s'établit sur la rive gauche du Rhin. Il fait construire une fortification continue (le limes) au confluent Main-Rhin jusqu'au Danube, assurant ainsi la protection des populations. La Germanie romaine s'organise à l'intérieur du limes : l'agriculture et l'industrie se développent, l'activité économique des villes s'accroît, la construction de voies de circulation permet les déplacements fréquents.

A partir du IIsiècle, de nouvelles vagues de Germains - Quades, Marcomans - vont franchir le limes et envahir l'Empire romain qui cesse toute résistance.

Après l'effondrement de l'Empire romain, les peuples germaniques créent des royaumes à travers toute l'Europe. Les Francs dominent le nord-ouest de l'Europe.

Au IXe siècle, toute la Germanie est incorporée à l'Empire franc et Charlemagne christianise les populations germaniques.

Les traités de Strasbourg, en 842, et de Verdun, en 843, consacrent la naissance d'un État allemand avec le royaume de Germanie comme l'un des trois héritiers de l'Empire carolingien.

Le Saint-Empire romain germanique

Le Saxon Otton Ier se fait sacrer roi à Aix-la-Chapelle et crée en 962 le Saint-Empire romain germanique qui durera jusqu'au XIXe siècle. Otton Ier et ses successeurs parviennent à dominer l'Italie, mais leur désintérêt des affaires allemandes va précipiter l'émiettement de la Germanie-Allemagne.

Parallèlement, les princes allemands conquièrent d'importants territoires à l'est, prenant des terres sur les princes slaves. C'est le début de " l'ostkolonisation " qui initie un millénaire de conflits avec le monde slave.

La nouvelle dynastie franconienne développe sous Henri II (1039-1056) le " césaropapisme " : le besoin de contrôler Rome pour être empereur en Germanie, et pour se faire introniser par le pape. Pendant plusieurs siècles, les rois germaniques mettront une vaine énergie à batailler en Italie, laissant l'Allemagne se morceler politiquement.

Henri IV (1056-1106) menant une lutte violente contre la papauté, la " querelle des Investitures " (lutte entre le pape et l'empereur) va éclater en 1059 et prendra fin en 1122 avec le concordat de Worms. En 1077, Henri IV, qui reconnaît ses torts auprès du pape à Canossa, va causer un préjudice irréparable à la dignité impériale en imposant deux pouvoirs désormais égaux : l'empire et la papauté.

A la mort d'Henri V (1106-1125), l'empire va connaître une grave crise qui profite aux seigneurs féodaux.

En 1138 débute l'ère des Hohenstaufen avec Conrad, duc de Souabe. Son neveu Frédéric Ier Barberousse rétablit l'autorité impériale et limite celle du pape. Cependant, c'est sous son règne que débute l'effritement du territoire qui se poursuivra sous Frédéric II. Commence alors une longue période d'interrègne où domine l'anarchie.

Après l'instauration des Habsbourg, Rodolphe Ier de Habsbourg, élu à la tête de l'empire, va faire de sa maison la première puissance territoriale d'Allemagne. La Bulle d'Or instituée par Charles IV en 1356 fixe les règles de procédure des élections. Les Habsbourg deviendront empereurs héréditaires et maîtres de l'empire, lequel atteint son apogée avec Maximilien Ier (1493-1519) et, surtout, Charles Quint (1519-1556), mais la réforme protestante, lancée en 1517 par le théologien Martin Luther, brise l'unité du pays. La guerre de Trente Ans (1618-1648), qui voit s'affronter les catholiques et les protestants, se transforme en un conflit européen.

Les traités de Westphalie confirment cette division en morcelant l'Allemagne en 350 États, lâchement unis dans un empire de plus en plus synonyme d'Autriche et peu efficient sur les autres États allemands.

La dynastie protestante des Hohenzollern devient une puissance majeure du monde germanique au XVIIIe siècle ; elle obtient le titre de roi de Prusse en 1701, ayant ainsi un titre royal hors de l'empire et un pied dans celui-ci avec le titre de prince-électeur de Brandebourg. La Prusse domine réellement l'Allemagne sous Frédéric II (1740-1786).

Les États allemands prennent part aux nombreuses guerres européennes (1792, 1796 et 1797).

Après l'épisode ravageur des guerres napoléoniennes qui anéantissent l'équilibre politique en Allemagne, le Saint-Empire romain germanique voit officiellement sa fin en 1806.

Le IIe Reich

Après la bataille d'Austerlitz, Napoléon Ier dissout le Saint-Empire et crée la Confédération du Rhin en excluant la Prusse. Le nationalisme allemand, avec l'appui de la Prusse, s'éveille contre le blocus continental dirigé par la France contre l'Angleterre. A la suite de la défaite de Napoléon Ier, le traité de Paris, signé en 1814, consacre la victoire de l'Allemagne et de ses alliés sur la France.

Le Congrès de Vienne, en 1815, donne une structure nouvelle à l'Allemagne avec la création de la Confédération germanique - en remplacement de la Confédération du Rhin - composée de 39 États autonomes dont la Prusse et l'Autriche, avec un seul organe, la Diète de Francfort. En 1833, la Prusse impulse la création du Zollverein, une union douanière des États allemands qui n'inclut pas l'Autriche.

L'espoir de nombreux Allemands qui pensaient à l'instauration d'un État unitaire et libéral est déçu. Le pays est alors traversé de mouvements nationaux et libéraux favorisés par la crise économique de 1847.

Une Assemblée nationale allemande, élue au suffrage universel en mai 1848, se réunit pour la première fois à Francfort. Très vite, des distorsions vont apparaître entre les partisans d'une " grande " Allemagne, avec l'Autriche, et ceux d'une " petite " Allemagne, sans l'Autriche. Ce sont les défenseurs de cette deuxième solution qui l'emportent. La couronne impériale est proposée en 1849 au roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse.

L'essor économique de l'Allemagne, marqué par une forte industrialisation, est remarquable. Cette révolution industrielle, qui transforme le pays profondément, favorise l'émergence d'une puissante classe bourgeoise qui va s'affirmer politiquement.

Appelé au pouvoir par le roi de Prusse Guillaume Ier, Bismarck devient Premier ministre en 1862 et réalise l'unité allemande au profit de la Prusse. Après avoir battu l'Autriche militairement à la bataille de Sadowa en 1866, il remplace la Confédération germanique par la Confédération de l'Allemagne du Nord qui regroupe tous les États allemands au nord du Main. La victoire de l'Allemagne sur la France en 1870 va créer un élan politique ; les États du sud se rapprochent de la Confédération de l'Allemagne du Nord pour fonder l'Empire allemand. Celui-ci est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles le 18 janvier 1871 ; Guillaume Ier devient empereur d'Allemagne, Bismarck est nommé chancelier. Le traité de Francfort du 10 mai 1871 entérine la cession de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand.

Bismarck poursuit l'unification de l'Allemagne tout en impulsant une dynamique économique et en mettant en place un ensemble de nouvelles structures monétaires, judiciaires et militaires. Sa politique autoritaire va se heurter à une double opposition : celle des catholiques, contre lesquels il pratique le " Kulturkampf " qui limite et surveille les activités de l'Eglise catholique, et celle des conservateurs protectionnistes. Mais il ne peut empêcher le développement d'un puissant parti socialiste. Bismarck mène une politique de paix et d'alliances afin d'isoler la France. Sa grande maîtrise diplomatique fait de lui l'arbitre de la politique internationale. Il est renvoyé en 1890 par Guillaume II qui, entendant conduire seul les affaires, favorise l'expansion coloniale et une politique pangermaniste.

Le Bade-Wurtemberg : l'un des plus jeunes länder d'Allemagne

C'est une fierté pour beaucoup des habitants de la région : le land de Bade-Wurtemberg (comprenant la Forêt-Noire) est le seul d'Allemagne à s'être formé à la suite d'un référendum ! En effet, en 1952, les länder de Wurtemberg-Bade, de Bade et de Wurtemberg-Hohenzollern ont fusionné pour ne constituer qu'un seul et unique land : le Bade-Wurtemberg. Cette situation historique prend naissance à la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsque l'Allemagne capitule sans conditions et que le sud du pays est divisé en trois. Finalement, cette division s'étant opérée sans tenir compte des histoires locales ou des situations géographiques, sociales ou économiques, les habitants purent décider (ainsi que le prévoyait la constitution) et un land unique fut créé le 25 avril 1952. Depuis, l'histoire du sud-ouest de l'Allemagne se conjugue au singulier.

La Première Guerre mondiale et la République de Weimar

L'assassinat de l'archiduc héritier François-Ferdinand d'Autriche, le 28 juin 1914, à Sarajevo, n'a été que le déclic à l'origine du déclenchement de la Première Guerre mondiale dont les véritables causes étaient la puissance économique de l'Allemagne et l'état de tension entre les deux blocs de la Triple Alliance. A la fin de la guerre, en 1918, l'empereur abdique et se réfugie aux Pays-Bas. La Première Guerre mondiale s'achève par la défaite de l'Allemagne. Le traité de Versailles du 28 juin 1919 impose la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France. A ce moment, le régime monarchique est remplacé par une république.

A la suite de l'effondrement du régime impérial, le gouvernement provisoire, conservateur, doit faire front à la révolution spartakiste (prolétarienne), terriblement réprimée en 1919. Les leaders du Spartak, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, sont assassinés.

Une Assemblée nationale constituante, élue en février 1919 et dont le siège est à Weimar, vote une nouvelle Constitution qui crée une fédération de 17 länder autonomes dont Friedrich Ebert est le président. Celui-ci doit faire face au marasme économique, mais également à une grande instabilité politique.

Les conséquences du traité de Versailles, la misère générale, la progression du chômage et la crise mondiale qui s'amorce en 1930 favorisent la montée du nationalisme dont Hitler est le chef.

Le IIIe Reich et la Seconde Guerre mondiale

Hitler est appelé à la chancellerie le 30 janvier 1933. Il devient président en 1934 à la mort de Hindenburg (second et dernier président de la République de Weimar), et le Reichstag lui donne les pleins pouvoirs. Il mène, à l'intérieur du pays, une politique dictatoriale en mettant en place une police redoutable, la " gestapo ". Il interdit tous les partis politiques, hormis le sien, le parti national-socialiste. Il élimine tous les opposants (les communistes après l'incendie du Reichstag) et persécute les juifs et les tsiganes.

Il parvient à relancer l'activité économique grâce à une politique en matière d'emploi et d'armement. Sur le plan extérieur, récusant les clauses du traité de Versailles, il réoccupe la Rhénanie 1936, annexe l'Autriche en 1938 et la Tchécoslovaquie en 1938. L'agression de la Pologne déclenche la Seconde Guerre mondiale.

Grâce à un effort de guerre très important, les armées allemandes mènent au début du conflit des offensives victorieuses dans la plupart des pays d'Europe occidentale. Les pays conquis sont alors soumis à un régime d'occupation drastique qui provoque l'émergence de mouvements de résistance. Mais peu à peu, l'Allemagne subit des revers sur tous les fronts et ne peut venir à bout de la résistance de la Grande-Bretagne et de l'URSS, alliées aux Etats-Unis. Hitler se suicide le 30 avril 1945 et l'Allemagne capitule le 8 mai 1945.

L’Allemagne depuis 1945

Amputée d'importants territoires à l'est, l'Allemagne est divisée en février 1945, selon les accords de Yalta, en 4 zones d'occupation, avec pour objectifs le désarmement, la démilitarisation de l'Allemagne et l'élimination de toutes les organisations hitlériennes. En 1945, les criminels de guerre nazis sont jugés par un tribunal réuni à Nuremberg qui les accuse de crime contre la paix et l'humanité. Très vite, les politiques divergentes menées par les différentes zones d'occupation aboutissent à la crise et au blocus de Berlin par l'URSS. Cet état de fait a pour conséquence la partition de l'Allemagne en créant ainsi, le 23 mai 1949, à l'Ouest, la République fédérale d'Allemagne (RFA), et le 7 octobre 1949, à l'Est, la République démocratique allemande (RDA).

RFA : Le parti chrétien-démocrate (CDU) remporte les élections. Théodor Heuss, premier président de la République, nomme à la chancellerie Konrad Adenauer qui travaille au redressement économique de son pays, bénéficiant pour cela de l'aide du plan Marshall. Les accords de Paris de 1952 mettent fin à l'état de guerre entre l'Allemagne et les Etats alliés - Etats-Unis, France et Grande-Bretagne - qui, en 1955, proclament la RFA Etat souverain. Après ces accords, Adenauer adhère en 1955 à l'OTAN et en 1958 à la CEE. Mais la crise de Berlin, provoquée par l'URSS en 1958, a pour conséquence la construction du mur de Berlin en 1961.

Après plusieurs réélections, Adenauer quitte la chancellerie en 1963 et est remplacé par le chancelier Ludwig Erhard (CDU), qui poursuit le redressement économique. A la suite d'une grave crise économique, Erhard, contraint de démissionner, est remplacé en 1966 par Kurt Georg Kiesinger (CDU), qui s'allie avec le Parti social-démocrate (SPD) pour former un gouvernement de " grande coalition ". Il maintient la politique menée par ses prédécesseurs et favorise les échanges commerciaux avec les pays de l'Est.

Le 1er juillet 1969, Gustav Heinemann, fervent partisan du rapprochement Est-Ouest, devient président de la République fédérale. A l'issue des élections législatives du 21 octobre 1969, Willy Brandt, président du Parti socialiste, est nommé chancelier de la République fédérale avec l'appui du Parti libéral (FDP).

Willy Brandt favorise le rapprochement avec l'Est en pratiquant l'Ostpolitik. Sa politique en faveur de la paix permet à la République fédérale d'adhérer, le 28 novembre 1969, au traité de non-prolifération des armes nucléaires. Mais il s'emploie surtout à renouer des relations avec la RDA. Le 19 mars 1970, Brandt rencontre à Erfurt Willi Stoph, Premier ministre de la RDA. Différents entretiens relatifs au renoncement à la force aboutissent à des traités. Le traité de Moscou, en août 1970, et le traité de Varsovie, en décembre 1970, reconnaissent les frontières existantes, notamment la ligne Oder-Neisse comme frontière de la Pologne. Ces traités sont ratifiés en 1972 par le Bundesrat.

Willy Brandt, qui doit démissionner à la suite d'une affaire d'espionnage - l'affaire Guillaume -, est remplacé le 16 mai 1974 par Helmut Schmidt (social-démocrate) alors que Walter Scheel succède à Heinemann. Schmidt, optant pour un système de péréquation obtient de ce fait la confiance des milieux financiers. Il renforce les relations entre la France et la RFA et favorise de fréquentes rencontres avec le président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing. Toutefois, il est contesté par son propre parti ainsi que par les écologistes.

Dans les années 1970, l'Allemagne de l'Ouest est aussi secouée autrement par la guerre idéologique. Des mouvements anarchistes, dans le sillon des révoltes étudiantes de 1968, multiplient les actes terroristes, à l'instar de la Rote Armee Fraktion, RAF, ou bande à Baader. Le pouvoir répond en renforçant l'autoritarisme et la surveillance d'Etat.

Une crise gouvernementale provoquant la démission des ministres, il est remplacé, le 1er octobre 1982, par Helmut Kohl, qui est réélu le 25 janvier 1987. Kohl renforce la politique en matière de sécurité et poursuit les démarches en vue de l'unification des deux Allemagnes. Il redonne confiance à l'économie. Le 1er juillet 1984, Richard von Weizsäcker est élu à la présidence de la République. Au cours de l'année 1989, la RFA est confrontée à des difficultés sociales en raison de l'arrivée massive des réfugiés de la RDA.

RDA : Le 7 octobre 1949 naît la République démocratique allemande, dirigée par un parti unique, le Parti socialiste unifié (SED), sur le modèle soviétique. Otto Grotewohl devient chef du gouvernement. En 1953 éclatent des manifestations ouvrières, réprimées violemment par le gouvernement. En 1960, le premier secrétaire du SED, Walter Ulbricht, est nommé président du Conseil d'Etat en remplacement de Wilhelm Pieck.

Afin d'enrayer l'émigration importante des habitants de la RDA vers la RFA, en 1961 est décidée la construction du mur de Berlin. Erich Honecker succède en 1971 à Walter Ulbricht à la tête du Parti socialiste unifié. Une politique d'ouverture est signée en 1972 entre les deux pays. En 1976, Erich Honecker succède à la présidence du Conseil d'Etat à Willi Stoph, qui lui-même avait succédé en 1973 à Walter Ulbricht. Honecker souhaite un rapprochement avec la RFA, mais supprime toute référence à l'unité allemande.

En 1989, les importantes manifestations de la population, qui exige plus de libertés et des réformes, et le départ en nombre des Allemands de l'Est déstabilisent le pouvoir en entraînant la démission de Honecker et de Stoph (revenu au pouvoir en 1989) et l'ouverture du mur de Berlin.

Les élections du 18 mars 1990 sont emportées par le Parti conservateur. Lothar de Maizière forme un gouvernement de coalition.

La réunification

Le 1er juillet 1990, l'union économique, monétaire et sociale intervient entre les deux pays. Le 31 août, le traité d'Union politique est signé, établissant les frontières de l'Allemagne unie. En adhérant à ce traité, la RDA cesse d'exister en tant qu'État séparé. Les länder est-allemands adhèrent à la RFA, et Berlin devient capitale.

L'unification de l'Allemagne est définitivement proclamée le 3 octobre 1990. La grande majorité des Allemands y est résolument favorable. Des élections pan-allemandes ont lieu le 2 décembre 1990. Elles sont largement gagnées par la coalition du CDU, le Parti libéral dirigé par Helmut Kohl. Le Parlement de la nouvelle RFA, dont le siège est transféré à Berlin en juin 1991, comporte deux chambres : le Bundestag, composé de 656 membres élus au suffrage universel, et le Bundesrat, comprenant 73 membres désignés par les dirigeants des seize länder. En 1994, Roman Herzog est élu chef de l'État. A l'intérieur du pays, la RFA entame alors le processus de mise à niveau entre l'Ouest et l'Est de l'Allemagne. Mais le " boom " économique escompté lors de la réunification du 3 octobre 1990 n'est pas tout à fait au rendez-vous. La relance espérée fait bientôt place à une stagnation puis à une récession, bien que la parité fixée entre les deux monnaies allemandes ait épargné le pays en 1990 et en 1991. Le pays a intégré les cinq länder de l'ancien bloc communiste, mais a dû affronter les difficultés économiques et les récriminations des Allemands de l'Ouest qui se plaignent de payer trop d'impôts. Le chômage, qui jusqu'alors avait relativement épargné l'Allemagne, fait son apparition de manière douloureuse, et les inégalités demeurent encore visibles entre l'Est et l'Ouest. A l'Est, pour une large part, ce sont les femmes et les hommes de la tranche 40-50 ans qui ont des difficultés à trouver du travail. Cependant, la situation évolue. Les transformations sont visibles, et l'Est n'est plus aussi " sauvage " que le clamaient les " aventuriers " de 1990. Au cours de l'été 2000, le chancelier Schröder effectue une tournée dans l'Est, pour tenter de se " réconcilier " avec les nouveaux länder, qu'il avait négligés et critiqués pendant sa campagne, montrant ainsi plus de confiance dans leur développement économique.

Les élections de 2002 ont vu la victoire de Gerhard Schröder qui conserve son poste de chef du gouvernement. Pourtant c'est une victoire toute relative. Son parti, le SPD, connaît une baisse de confiance de ses électeurs après la promesse non tenue de faire baisser le nombre de chômeurs sous la barre fatidique de 3,5 millions. En fait, le chancelier allemand doit sa victoire à l'alliance de son parti avec le Parti écologiste.

L'Allemagne doit, de plus, faire face à un fort déficit public qui atteint 70 milliards d'euros, soit 3,5 % du PIB. L'Europe demande de faire baisser ce déficit jusqu'au niveau de 2,9 %, afin de respecter le pacte de stabilité européen.

Aujourd’hui

L'Allemagne d'aujourd'hui s'est éloignée de l'image d'Epinal de réussite économique flamboyante qu'elle entretenait jusqu'à ces dernières années. En 2003, le chômage atteint plus de 10 % à l'Ouest, et 17 % à l'Est : les inégalités entre les deux Allemagnes demeurent flagrantes, ceci malgré les efforts financiers consentis pour redresser l'économie des nouveaux länder (les transferts annuels s'élèvent à environ 65 milliards d'euros).

C'est cette situation qui a mis en difficulté la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder, qui a pourtant réussi - de justesse - à gagner les élections de septembre 2002. Mais la réforme de santé publique et celle des retraites ont été peu appréciées par la population, et la situation économique semble encore loin de se résorber... à l'image d'une crise plus largement mondiale. Les élections de 2002 ont permis à Schröder de rester en place, mais la défaite en Rhénanie-du-Nord-Westphalie du 22 mai 2005, généralement acquise au SPD, a obligé le chancelier à organiser des élections en automne 2005. Le 18 septembre, le SPD obtient 34,2 % des voix, un résultat qui contre une éventuelle formation d'une coalition CDU/CSU-FDP.

Conforté par cette victoire (somme toute relative), Gerhard Schröder s'imagine à nouveau à la tête du pays. Après de longues négociations, les deux grands partis se résignent à former une " grande coalition " de droite et de gauche, et Angela Merkel succède à Gerhard Schröder le 22 novembre 2005. Quant à l'ancien chancelier, il abandonne son poste de député au Bundestag.

Un an plus tard, Angela Merkel tire un bilan positif de son gouvernement, mais elle estime également que celui-ci a encore de nombreux travaux à réaliser. Difficile, en effet, d'être satisfait avec 4 millions de chômeurs ; les difficultés sociales économiques aidant, consacrées par la crise économique de l'automne 2008, la grande coalition voit sa popularité chuter.

Plutôt heureux en matière de politique internationale, le bilan d'Angela Merkel est décevant sur le plan intérieur. De nombreuses réformes n'ont pas vu le jour, en raison de compromis entre les deux camps. La politique à mettre en oeuvre en matière d'emploi est un des grands sujets de dispute de la coalition.

L'année 2010 est une période de redressement économique pour le pays, après les difficiles heures qui ont suivi la crise de 2008. Le gouvernement poursuit le virage libéral entamé aux dernières élections législatives. Les défis sociaux, comme le chômage ou la baisse alarmante du niveau scolaire, restent plus que jamais d'actualité. Grâce à cette réussite, l'Allemagne prend un ascendant économique important au sein de l'UE. Le pays se met en tête des pays de la zone Euro pour lutter contre les différents défis qui la menacent (crise de la Grèce, du Portugal), et tente de mettre en place une série de mesures pour sauver l'Euro.

En février 2012, Christian Wulff démissionne de la présidence du pays. Une élection anticipée est organisée. Joachim Gauck, un militant des droits civils sans parti, est élu onzième président allemand, soutenu par les partis principaux du pays.

L'Allemagne se confirme en ce début de décennie comme nouveau grand leader européen, grâce à son fulgurant redémarrage face à la crise, alors que la France, les pays d'Europe du Sud mais aussi le Royaume-Uni stagnent, voire s'enfoncent davantage dans la crise. Entre une stratégie économique intelligente, une main de fer pour l'international et un sens de la modération pour les questions de politique interne, ménageant ses ailes droite et gauche, Angela Merkel est sans surprise la grande gagnante de l'élection législative du 22 septembre 2013. La CDU-CSU remporte l'élection, distance la SPD, mais aussi les Verts, l'extrême-gauche et surtout ses alliés libéraux avec qui elle venait de gouverner depuis 2009 et qui ne retrouvent même pas de groupe au parlement. La politique d'austérité mâtinée de soutien à l'emploi et aux entreprises se poursuit et en 2013-2015, les chiffres de l'économie font de nouveau des bonds en avant : le chômage est au plus bas (6,5 %), l'inflation aussi (0,2 %), la croissance est elle au beau fixe. Mais l'Erfolgsgeschichte (Success Story) de Merkel commence à s'effriter en 2016, lorsque, durant la crise migratoire, elle décide d'accueillir 800 000 migrants. Ils seront en fait plus d'un million à pousser les portes de l'Allemagne. Si bien que le gouvernement décide de rétablir sa frontière avec l'Autriche en septembre 2015. Quelques voix s'élèvent contre cette accueil des réfugiés. Les attentats islamistes qui frappent le pays, dont celui de Berlin en décembre 2016, offrent aux détracteurs de Merkel des arguments servis sur un plateau d'argent.

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