Leitfaden Syrien : Histoire

Siège d'une présence humaine intense et continue, la Syrie fut un carrefour privilégié où s'enrichirent les multiples civilisations qui ont forgé notre monde contemporain avec ses progrès, ses croyances et ses égarements.

Le voyage en Syrie est bien souvent l'occasion d'un retour aux sources et de réflexions sur les questions essentielles concernant la naissance et la disparition des civilisations. L'occasion aussi de réactualiser nos connaissances dans des domaines où l'archéologie apporte chaque jour de nouveaux trésors.

Les difficultés de l'approche ne doivent pas être ignorées. Tous ces peuples et dynasties qui se sont bousculés sur la terre de Syrie durant 10 000 ans engendrent encore aujourd'hui la confusion dans des esprits mal préparés.

Le panthéon syrien comprenait des dieux oubliés aux consonances étranges (Baal, Astarté, Mardouk...), parfois hérités d'empires voisins : loin d'être isolée, la Syrie fut longtemps incorporée dans des ensembles politiques plus vastes ; il est difficile d'appréhender son histoire sans faire état de celle de ses puissants voisins.

Des orthographes variées des noms de sites (que rebaptise chaque nouvel occupant), comme ceux des personnages, viennent brouiller les pistes du voyageur en quête de savoir. Ainsi la ville d'Alep s'appelait Beroia à l'époque hellénistique, alors qu'aujourd'hui les Syriens l'appellent Halab. Mais les indications routières privilégient souvent son nom anglais : Aleppo.

Chronologie

Des occupations successives

XIIIe av. J.-C. - Les Egyptiens et les Hittites se partagent la Syrie.

333 av. J.-C. - Alexandre le Grand, en route pour l'Egypte, envahit la Syrie. Après sa mort, la Syrie tombe aux mains des Séleucides (à l'origine de la construction d'Apamée notamment).

64 av. J.-C. - Les Romains, conduits par Pompée, prennent Damas. L'ouest de la Syrie et de la Palestine devient la nouvelle province romaine de Syrie.

395-640 apr. J.-C. - La Syrie est rattachée à Byzance ; forte présence des Eglises chrétiennes en rupture avec l'Eglise officielle.

661 apr. J.-C. - Début de la dynastie omeyyade dont Damas est la capitale.

750 apr. J.-C. - Les Abbassides renversent les Omeyyades, prennent le pouvoir et pour capitale Bagdad. La Syrie connaît un rapide déclin.

1096-1291 - La Syrie divisée est envahie par les croisés qui, durant cette époque, construisent une série de châteaux forts dont le Krak des Chevaliers.

1401 - L'envahisseur mongol Tamerlan met à sac Alep et Damas. Son règne, de courte durée, provoque le déclin de la Syrie mamelouk.

De 1510 au XIXe siècle - Occupation des Turcs ottomans pendant quatre siècles. Mais la plus grande partie des régions désertiques du pays restent aux mains des tribus bédouines. Damas et Alep sont durant toute cette période d'importantes villes de commerce. Des marchands vénitiens, anglais et français s'installent à Alep. Des groupes d'intellectuels arabes raniment le sentiment d'identité arabe.

Fin du XIXe siècle - La campagne de Bonaparte en Egypte ouvre la voie à une série d'interventions militaires européennes.

1914-1918 - Pendant la Première Guerre mondiale, la Syrie est le théâtre de combats entre les Turcs, soutenus par les Allemands, et les Syriens soutenus par les Britanniques.

Fin 1918 - L'armée britannique occupe la Syrie.

La France entre en Syrie

1920 - En mars, les nationalistes arabes proclament Faysal, roi de la Grande Syrie (qui inclut la Palestine et le Liban). En avril, la Syrie est placée sous mandat français par la Société des Nations.

1925-1926 - Insurrection contre la présence française. La France bombarde Damas à deux reprises.

1932 - Premières élections législatives.

1939 - Le Sandjak d'Alexandrette (actuelle province turque d'Hatay) est rattaché à la Turquie.

1940 - La Syrie est placée sous le contrôle du gouvernement de Vichy. Création du parti Baas.

Juillet 1941 - Elle passe sous le contrôle des forces alliées franco-britanniques.

Prise d'indépendance

17 avril 1946 - Départ du dernier soldat français de Syrie (fête nationale syrienne). Proclamation d'indépendance.

De 1949 à 1954 - Série de coups d'Etat.

1958-1961 - République arabe unie : la Syrie fusionne avec l'Egypte sous la présidence de Nasser. La Syrie retrouve son indépendance à la suite d'un coup d'Etat militaire en septembre 1961.

1963 - Reprise du pouvoir par le Baas.

1964 - Révolte de Hama.

23 février 1966 - L'aile radicale du Baas prend le pouvoir et Hafiz al-Asad, commandant en chef de l'aviation, devient ministre de la Défense.

Juin 1967 - Guerre des Six-Jours. Suite au conflit, le plateau du Golan est annexé.

La dynastie Asad : Hafiz

Novembre 1970 - Hafiz al-Asad prend le pouvoir et devient Premier ministre et secrétaire général du Baas. Première infitah, début de la politique d'ouverture économique du pays.

1972 - Hafiz al-Asad est élu en septembre président pour un mandat de 7 ans.

Octobre 1973 - Guerre du Kippour, la Syrie mène avec l'Egypte une offensive surprise contre Israël. Les pertes humaines et les conséquences économiques sont considérables pour la Syrie.

1976 - Première intervention au Liban, suite au début de la guerre civile en 1975.

Février 982 - A Hama, révolte des Frères musulmans. L'armée dirigée par Rifaat, le frère d'Asad, bombarde la ville et tue environ 25 000 personnes.

1987 - Intervention de l'armée syrienne à Beyrouth Ouest.

1989 - Les accords de Taëf reconnaissent le rôle de la Syrie au Liban.

1990 - Fin de la guerre au Liban. Guerre du Golfe. La Syrie s'allie à la coalition contre l'Irak. Différend avec la Turquie sur les eaux de l'Euphrate.

Mai 1991 - Signature d'un traité de fraternité, de coordination et de coopération entre le Liban et la Syrie. Loi n°10 sur les investissements privés.

1994 - Mort accidentelle du fils aîné du président.

1998 - Premier investissement français en Syrie avec l'implantation de Total.

Juin 2000 - Mort d'Hafiz al-Asad en juin.

L'ère Bachar

2000 - Bachar al-Asad, élu président en juillet avec 97,2% des voix. " Printemps de Damas " : autorisation de médias privés, le journal officiel ouvre une tribune pour les intellectuels critiques, des manifestes sont publiés dans la presse libanaise pour la suppression de l'état d'urgence.

2001 - L'espoir de démocratisation retombe rapidement. Malgré le retrait des troupes israéliennes du territoire libanais en mai 2000, la Syrie maintient sa tutelle politique et militaire sur le Liban.

2003 - Début de la guerre en Irak. Les Etats-Unis accusent la Syrie de soutenir des groupes terroristes, notamment en Irak.

2005 - Rafic Hariri, ancien Premier ministre libanais, est victime d'un attentat à Beyrouth. La Syrie est mise en cause, elle dément.

2006 - Israël lance une vaste offensive contre le Liban en réponse à la capture de soldats israéliens par le Hezbollah.

2007 - Bachar al-Asad est réélu à la présidence de la République avec 97,62% des suffrages exprimés.

2008 - Le président Bachar al-Asad se rend en France et participe au défilé du 14 Juillet, Nicolas Sarkozy se rend à Damas en septembre.

2009 - Deuxième visite de Sarkozy en Syrie. Ouverture de la bourse de Damas après 40 ans de fermeture.

2010 - Libération de Clotilde Reiss. La Syrie est saluée pour son rôle de médiateur dans le dossier et renforce son poids sur la scène internationale. Création d'une zone de libre-échange avec la Jordanie et la Turquie. Bachar al-Asad à la tête de la Syrie depuis 10 ans, les prochaines élections sont prévues pour 2014.

PALÉOLITHIQUE ET NÉOLITHIQUE

Les chercheurs ont principalement porté leur attention sur le littoral méditerranéen, le cours moyen de l'Oronte, la région de Palmyre et l'Euphrate en amont et en aval du lac Asad. Près de cinquante sites ont été fouillés. Si le paléolithique inférieur est bien représenté à Sitt Marko et à Latamné, les plus anciens restes humains retrouvés remontent seulement au paléolithique moyen. Ils ont été découverts dans les grottes de Dédériyé, au nord d'Alep. Les sites de Yabroud, au nord de Damas, et d'El-Kom apportent de précieuses et rares informations sur le paléolithique supérieur. Tous ces sites n'offrent pas un grand intérêt au voyageur néophyte, qui découvrira avec profit les résultats des fouilles dans la section "Préhistoire" des musées d'Alep et de Damas.

Après des millénaires de timide évolution, l'homme abandonne son économie fondée sur la chasse et la cueillette pour adopter de nouvelles stratégies alimentaires, offertes par l'élevage et la culture de plantes. Un tel changement aura des conséquences décisives pour l'humanité dont les progrès vont dès lors s'accélérer. En quelques millénaires seront jetées toutes les bases de notre monde moderne. La naissance des écritures précipite cette évolution générale. Premier changement majeur : l'homme se sédentarise. Entre ensemencement et récolte, il s'écoule plusieurs mois. Il lui faut attendre et entretenir les champs. Dès lors, les premiers villages vont apparaître, d'une architecture rudimentaire d'abord (maisons rondes semi-enterrées), puis plus élaborée (maisons rectangulaires construites et donc plus facilement agglomérables en villages denses). Des stocks de denrées vont se constituer permettant une spécialisation des activités. Le troc de marchandises inaugure les bases du commerce. Les artisans fabriquent une céramique abondante, des tissus, de la vannerie en échange de céréales ou de viande. Autre changement, celui, idéologique et symbolique, lié aux nouveaux modes de vie. A partir du IXe millénaire apparaissent des représentations nouvelles. La déesse-mère figurée par de petites statuettes est associée à la fertilité. Le taureau représente force et virilité. Ses os sont parfois incorporés aux murs des habitations. Cette symbolique dominera l'univers de la pensée pendant plusieurs millénaires encore.

Comment expliquer un changement aussi radical, qui autorise à parler de révolution néolithique comme on parle de révolution industrielle au XIXe siècle ? Les spécialistes l'attribuent volontiers au réchauffement de la terre qui a suivi la fin de l'ère glaciaire. Entre 12000 et 10000 av. J.-C., la raréfaction du gibier (antilopes, gazelles), consécutive à la sécheresse, et l'abondance des céréales sauvages (qui vont fournir des variétés d'orge et de blé) décident de ces nouveaux modes de vie d'abord autour des vastes plateaux de piémont bien arrosés qui bordent les grandes plaines de l'Inde à la Turquie, puis dans les plaines elles-mêmes, après que l'agriculture y a été expérimentée. Jouant le même rôle que la taille de la pierre au paléolithique, la céramique permet de distinguer différents stades d'évolution à la fin du néolithique.

La culture de Halaf (aux poteries peintes et parfois polychromes) marque la fin de l'impressionnante avancée observée au Levant. Le Sud mésopotamien va prendre le relais au cours des millénaires suivants. La culture dite d'Obeid, venue de Mésopotamie, se répandra en Syrie à la fin du Ve millénaire. Elle se caractérise par une poterie à décor géométrique.

A voir

Les tells de Jayroud, Ramad et Aswad autour de Damas, Abou Houryera, Moureybet, El-Abr, Kashkashuk et Halaf sur l'Euphrate sont les principaux sites explorés du néolithique. Ils ont livré une abondante céramique comprenant des bols et des pots parfois polychromes. Des statuettes de déesse-mère aux seins lourds, mis en valeur par ses bras repliés sous la poitrine, et aux hanches délibérément amplifiées, côtoient les figurines de taureau et d'autres petits animaux dans les catalogues des musées syriens. Le silex, plus finement taillé, est utilisé en flèche ou en perçoir. Les premières meules font leur apparition. La partie dormante est l'élément fixe en creux qui sert à moudre le grain.

Le musée d'Alep, section "Préhistoire", le musée de Deir ez-Zor et le musée de Damas présentent les pièces les plus significatives du néolithique, qui dispensent d'une visite des sites mêmes.

Alors que la sédentarisation se généralise, on assiste à l'éclosion d'une nouvelle organisation sociale : la cité.

DU IVE AU IER MILLÉNAIRE AVANT J.-C.
IVe et IIIe millénaires av. J.-C.

A la fin du IVe millénaire apparaît enfin l'écriture (à Sumer seulement), qui marque l'entrée de la région dans l'histoire. Au début du IIIe millénaire, la Syrie entame une des périodes les plus émouvantes de son histoire. Des scribes tracent sur des tablettes d'argile fraîche des signes étranges aux formes anguleuses. Que contenaient donc ces mystérieuses tablettes ? Pour la plupart, des comptes-rendus d'affaires attestant l'immense réseau commercial déjà en place à cette époque, et dont Mari et Ebla constituaient des noeuds d'échange. On importait à Mari du lapis-lazuli en provenance d'Afghanistan, tandis qu'Ebla conservait précieusement des objets originaires de l'Egypte pharaonique. D'importants textes diplomatiques et politiques ont été exhumés, tels ces traités entre les cités-Etats rivales qui composaient à l'époque le paysage de la Syrie. Liées à l'est aux Sumériens (dont l'influence culturelle est sensible), elles jouissaient néanmoins d'une réelle indépendance.

D'autres tablettes laissent entrevoir l'organisation très élaborée de la société. Des dynasties royales gouvernent, à partir du palais, de vastes territoires rattachés à la cité alors que la vie religieuse s'organise dans les temples autour d'un panthéon de dieux. Les citoyens libres tiennent le commerce et l'agriculture, tandis que le petit peuple et les esclaves se partagent les travaux les plus laborieux. Les textes littéraires, encore rares, offrent de précieux témoignages des préoccupations humaines de l'époque.

Le plus célèbre poème épique, l'Epopée de Gilgamesh, traite de sujets éternels : l'origine de l'homme, la quête de l'immortalité, l'amour et la mort... De nombreux parallèles entre ces textes et ceux de la Bible indiquent que les rédacteurs de la Genèse connaissaient ce fonds mythologique. Vers 2340 av. J.-C., partant d'Akkad, en Mésopotamie, le fameux souverain Sargon constitue le premier empire de tous les temps. La chute de cet empire, vers 2100 av. J.-C., est suivie de plusieurs siècles de désordres. Les tribus nomades, tenues jusqu'alors à l'écart des cités, profitent de leur affaiblissement pour perturber la riche vie urbaine qui s'y était établie au cours du IIIe millénaire. Il fallut attendre la découverte de Mari en 1933 et surtout celle d'Ebla en 1964 - ce dernier site très éloigné de la Mésopotamie traditionnelle - pour que fût remis en cause le point de vue " babylono-centriste " qui faisait de Sumer et d'Akkad les seules sphères de développement des civilisations.

A Ebla tout particulièrement, les spécialistes ont découvert avec stupéfaction une langue originale et ont eu la preuve de relations commerciales et diplomatiques consolidées par des mariages dynastiques.

IIe millénaire av. J-.-C.

Sur les ruines des cités-Etats du IIIe millénaire, les Amorrites vont reconstruire un patchwork de royaumes. Celui de Yamkhad, autour d'Alep, demeure le plus célèbre. A Mari comme à Ebla, les nouveaux souverains aux noms amorrites construisent des palais.

Mais l'instabilité règne dans la région. Les tribus non sédentarisées et les puissants voisins orientaux font peser une menace permanente sur ces royaumes que la communauté d'origine ne met pas à l'abri de rivalités internes. Ainsi Mari tombe sous les coups de Babylone vers 1710.

Dans leurs grandes lignes, ces royaumes poursuivent les modes de vie hérités du IIIe millénaire. Les villes syriennes se présentent toujours comme des agglomérations de maisons rectangulaires à un étage surmontées d'une terrasse. Un réseau de ruelles tortueuses et étroites dessert les habitations.

Aux siècles suivants, la Syrie devient le théâtre des affrontements entre empires. Les Hourrites, installés au nord-est du Tigre, fondent l'Empire mitannien au nord de la Mésopotamie et contrôlent la Djézireh du XVIe au XIVe siècle.

Ier millénaire av. J.-C.

Devenus à leur tour sédentaires, ils fondent plusieurs Etats en Syrie et absorbent les royaumes néohittites. La langue sémitique (l'araméen) de ces commerçants habiles devient l'idiome le plus répandu du Moyen-Orient et l'écriture officielle de l'Empire perse achéménide. Certaines parties de la Bible sont rédigées en araméen, langue du Christ, laquelle reste pratiquée encore de nos jours dans quelques villages de Syrie tels que Maaloula. Tous ces petits Etats n'étaient pas les seuls à se constituer : on comptait alors le royaume de David et Salomon en Palestine, les royaumes de Hama ou de Damas en Syrie. Ils se verront réduits par la renaissance assyrienne à partir du IXe siècle, puis intégrés à l'Empire assyrien. Damas est conquise en 732. L'immense Empire assyrien couvrait tout le croissant fertile à l'exception de l'Egypte. Pour asseoir leur autorité dans un pays très éloigné de la capitale, les Assyriens vont pratiquer la déportation de populations. A Hama, 30 000 habitants seront déplacés.

Alors qu'il retrouvait une certaine stabilité, le pays est ravagé, en 625 av. J.-C., par une invasion scythe, avant d'être placé sous l'autorité de Babylone. La conquête perse mettra fin à l'Empire néobabylonien. Les Perses héritent du Levant, qui devient la 5e satrapie (division administrative). Cette domination va durer jusqu'à la conquête d'Alexandre en 333 av. J.-C.

A voir

Vestiges des IVe et IIIe millénaires av. J.-C.

Les fouilles de Habuba Kabira et celles des couches les plus anciennes de Tell Brak déposées au musée d'Alep constituent le témoignage majeur de cette période.

Temples et palais sont les principaux témoignages architecturaux de cette période. Mais les sites, médiocrement protégés, sont souvent décevants. La brique cuite résiste mal aux pluies. Il ne reste souvent que des arasements dépourvus de beauté monumentale.

En Djézireh, Tell Barri et surtout Tell Brak témoignent de l'importante activité syrienne de cette période.

De nombreuses tablettes d'argile des IIIe et IIe millénaires sont exposées dans les musées d'Alep, de Damas et d'Idlib. Le décor des palais comprend des panneaux à incrustations de marbre, d'ivoire ou de coquille représentant des scènes guerrières.

De nombreuses statuettes d'orants à la longue jupe de laine (appelée kaunakès) ont été découvertes dans les temples. Leurs mains sont jointes sur la poitrine en signe d'adoration.

Le matériel de fondation (coutume similaire à celle de la pose de la première pierre des édifices modernes) comprend généralement le clou de fondation et la tablette de dédicace.

De nombreuses maquettes illustrent comment jadis le devin (aruspice) procédait à la lecture des présages à partir des entrailles d'animaux sacrifiés.

Les sceaux-cylindres, plus fins qu'au IVe millénaire, s'ornent de scènes mythologiques ou de la vie quotidienne.

Vestiges du IIe millénaire av. J.-C.

La renaissance d'Ebla et de Mari nous a laissé de nombreux témoignages des dynasties amorrites, tels l'immense palais de Zimri-Lim à Mari ou les bijoux découverts dans le trésor de la nécropole royale d'Ebla. Emar (Meskéné) a livré de superbes ivoires sculptés, exposés au musée de Raqqa. On n'oubliera pas les deux lions en métal de Mari - chefs-d'oeuvre d'un sculpteur anonyme - dont l'un se trouve au musée de Damas, l'autre au musée du Louvre.

De nombreux tells en Djézireh rappellent le passé mitannien de la région : Tell Leïlan, et ses surprenantes colonnes torsadées, et Tell Brak (sur les niveaux les plus récents) pour ne citer que les plus connus.

L'éclectisme caractéristique des productions artistiques du IIe millénaire est à mettre en rapport avec le cosmopolitisme des villes et l'intensité des échanges entre les empires. Cette particularité est nettement sensible sur la côte. Dans les ruelles d'Ougarit se côtoyaient Chypriotes, Egyptiens, Babyloniens et Hittites.

Outre la mise au point de l'alphabet dont les premiers documents ont été conservés (tablettes, sarcophages), Ougarit nous a légué de nombreux objets d'art : scarabées égyptisants, cruches peintes mycéniennes ou chypriotes, ivoires sculptés (dont la très belle collection ougaritique du Musée national de Damas), poids zoomorphes, sans oublier les très nombreuses statuettes de Baal plaquées or.

Vestiges du Ier millénaire av. J.-C.

Le musée d'Alep et sa collection d'ivoires provenant d'Arslan Tash.

LES ÉPOQUES HELLÉNISTIQUE, ROMAINE ET BIZANTINE

L'Empire séleucide s'affaiblit. La puissance grandissante de Rome oblige la Grèce à céder toutes ses conquêtes du Taurus (traité d'Apamée en 188 av. J.-C.). Pour ajouter au désordre, des dynasties rivales surgissent. Tigrane, roi d'Arménie, occupe la Syrie en 83 av. J.-C. Au sud, les Arabes nabatéens maintiennent une fière indépendance. Les Parthes contrôlent les vallées du Tigre et de l'Euphrate. En 64 apr. J.-C., le légat romain Pompée conquiert la Syrie. Antioche devient la capitale de cette nouvelle province romaine. Bénéficiant d'une grande stabilité politique, toute la région connaît un essor considérable au IIe siècle durant la Pax Romana.

Une alliance commerciale - la Décapole - unit dix cités du Proche-Orient, dont Damas, Amman et Gérasa en Jordanie. Les échanges entre Occident et Orient ne sont pas à sens unique. Juvénal s'en indignait : " Il y a beau temps que l'Oronte syrien se déverse dans le Tibre. " Si les Baal orientaux sont assimilés sans trop de peine à Zeus, Alaat à Athéna, Nebô à Apollon, dans le même temps le panthéon gréco-romain s'enrichit de nouvelles divinités : Cybèle, la déesse syrienne ou Mithra, d'origine iranienne, dont les cultes à mystères vont fleurir dans tout l'Empire. Le christianisme, éclos à Jérusalem, gagne rapidement les provinces voisines (Damas, Antioche) puis Rome, grâce aux voyages de saint Paul. De nombreux Syriens laisseront leur nom à l'histoire de l'Empire romain. Dans le domaine des arts, Apollodore de Damas est l'architecte du forum de Trajan à Rome ; Publius Syrus, ancien esclave syrien, devient un célèbre écrivain. Mais c'est au sommet de l'Empire que la réussite sera la plus éclatante. Avec l'arrivée de la dynastie des Sévères associée à quatre maîtresses femmes, les célèbres Julia syriennes, le trône impérial est temporairement occupé par des Syriens. Héliogabale, jeune et extravagant empereur de 14 ans, puis son successeur Sévère Alexandre régneront de 218 à 235. Plus tard encore viendra le règne de Philippe l'Arabe (244-249), originaire du djebel druze.

La nouvelle Rome est inaugurée par l'empereur Constantin en 330, sur l'emplacement de Byzance (aujourd'hui Istanbul.) Au VIe siècle des querelles "byzantines" portent sur la nature du Christ. Ces différends, dont l'enjeu est souvent hermétique, déclenchent dans les communautés syriaques du Levant et chez les coptes d'Egypte la volonté d'échapper à la tutelle de Constantinople.

A voir

Si le grec, plus que le latin, est la langue des élites urbaines, la population indigène continue à parler l'araméen. A Palmyre, de nombreuses inscriptions bilingues en témoignent. Alors que le plan hippodamien devient la règle dans les villes, l'art monumental se développe selon les canons hellénistiques.

Temples, théâtres, agoras, colonnades embellissent les villes. Antioche, troisième ville de l'Empire romain, comptait peut-être un million d'habitants.

Citons parmi les principales villes de Syrie : Apamée, Doura-Europos, Emèse (Homs), Damas, Palmyre, Bosra et Cyrrhus. Toutes conservent des vestiges souvent monumentaux de cette période florissante. L'art populaire (dans le domaine funéraire par exemple) porte une nette coloration orientale. La stylisation plus poussée, l'attitude frontale des personnages, les emprunts perses dans les vêtements apparaissent comme des signes d'évidente originalité. Les villas sont décorées de somptueuses mosaïques, comme celles qui sont exposées au musée de Souweida.

DES OMEYYADES AUX CROISADES

La prospérité des premiers siècles byzantins et la continuité de l'Empire permettent aux villes romaines de s'épanouir. Le cadre monumental est conservé. Les édifices chrétiens remplacent les édifices païens dans les mêmes murs - comme à Damas, le temple de Jupiter est converti en église Saint-Jean - ou sont construits pièce par pièce comme à Apamée. La prospérité de la Syrie atteint son apogée aux IVe et Ve siècles. Les riches villages à l'est d'Alep (les villes mortes) témoignent d'une intense activité économique et religieuse. Qalb Lozeh, Kirk Biza, Al-Bara et Sergilla forment de gros bourgs. Les fermes sont dotées de pressoirs pour la vigne et l'olive dont l'état de conservation aujourd'hui est tel qu'on les croirait abandonnés depuis moins d'un siècle seulement.

Les complexes religieux, églises et monastères, complètent la physionomie des villages. Le plan classique de l'église est de type basilical : une nef termine une abside surmontée d'une coupole semi-circulaire. La basilique de Saint-Siméon est le plus impressionnant des témoignages qu'aient laissés les pèlerinages suscités par l'ascétisme de certains moines. La défense des frontières contre les Perses nécessitera la fortification du Limes oriental. Qasr Ibn Wardan, Résafé et la forteresse Halabiyé en constituent les exemples les mieux préservés.

Raffermies et unifiées autour de la récente prédication de Mahomet, les tribus arabes voient très vite l'intérêt qu'elles pourraient tirer des glorieux et verts territoires du Nord. Après la défaite byzantine du Yarmouk, en 636, Damas tombe définitivement aux mains des Arabes. En 639, après la chute d'Alep, d'Antioche et de Lattaquié, toute la Syrie connaît le même sort. Lassés d'un pouvoir byzantin lointain et contraignant, les Syriens n'opposeront pas de forte résistance à leurs conquérants.

Basé dans un premier temps à Médine, en 661 le pouvoir échoit à Mouawiya, gouverneur de Damas, après un conflit de succession qui l'oppose à Ali.

Pendant cent ans, Damas va être la capitale d'un empire grandissant, qui bientôt s'étendra de l'Indus aux Pyrénées tout en englobant l'Egypte et le Maghreb. Mais les immenses territoires conquis par de faibles contingents sont, pendant les premières décennies, dans l'obligation de laisser en place les cadres dirigeants. Il n'y aura pas de conversion massive à l'islam. Chrétiens et juifs continuent d'exercer librement leurs cultes et leurs activités moyennant le versement d'un impôt. La fin du brillant califat omeyyade viendra des provinces de l'Est. En Iran, un vigoureux sentiment national a les faveurs des partisans d'Ali, qui a trouvé refuge dans ce pays après son éviction de la succession : le chiisme est né.

A voir

Le califat omeyyade est particulièrement important puisqu'il porte en lui la naissance de l'art islamique. Coeur de l'empire arabo-musulman, la Syrie offre encore quelques témoignages du passé.

La mosquée des Omeyyades, à Damas, à peine transformée au cours des siècles, est un témoignage vivant des premières grandes mosquées congrégationnelles de l'islam. Qasr Al-Hayr al-Gharbi et Al-Sharqi sont deux exemples des résidences que les princes omeyyades aimaient à se faire construire.

Les bâtiments au plan dérivé des castrums romains présentent une décoration abondante, témoignage du mélange des styles opéré par les artistes omeyyades. Le plus bel exemple de ces ornements a été remonté sur la façade du Musée national de Damas, où l'on peut voir également les premiers dinars d'or musulmans.

A Raqqa, où subsistent les vestiges de la ville abbasside d'Ar-Rafiqa, la fonction décorative de la brique révèle l'empreinte de la Perse (iwan). De la période troublée qui suit la chute de la dynastie abbasside, on retiendra le minaret de la mosquée d'Alep et les premières madrasa, écoles dont l'enseignement tentait de contrer l'influence du chiisme des Fatimides.

LES CROISADES

La puissance seldjoukide et sa victoire sur l'Empire byzantin donnent le signal de départ des croisades. Prêché par le pape français Urbain II en 1095, le pèlerinage pour libérer la Terre sainte s'organise autour du prédicateur Pierre l'Ermite et réunit pèlerins et troupes armées, les nobles en tête. Rassemblés à Constantinople en 1097, ils atteignent Jérusalem au terme de terribles souffrances et prennent la ville d'assaut en juillet 1099. Cette première croisade a enlevé au passage Antioche, Maarat en-Noman, mais il faudra 25 ans pour que tombent les principales places fortes du littoral (dont Tripoli et Tartous).

Les terres conquises sont organisées en royaumes féodaux : un royaume avec Jérusalem pour capitale, les principautés d'Antioche et de Tripoli et le comté d'Edesse. Les " Franj " (comme les nomment les chroniqueurs arabes) s'installent pendant 200 ans sur cette étroite bande de terre. Ils administrent une population composée de musulmans et de chrétiens orientaux. Sans cesse menacés, ils réclament des renforts à l'Occident, lesquels leur parviennent sous forme de croisades. Si l'histoire en retient huit, les départs furent bien plus nombreux. Des ordres de moines-soldats font leur apparition. L'ordre de Saint-Jean de l'Hôpital (les Hospitaliers) et l'ordre des chevaliers du Temple (les Templiers) assureront la défense des Etats en contrôlant toutes les places fortes croisées.

Les croisés s'aventurent rarement à l'intérieur des terres. Passé le choc de la conquête, les puissances musulmanes mettront longtemps à réagir tant leurs divisions sont fortes. Au XIIe siècle, Nour ed-Din tente une première unification de la Syrie. L'un de ses généraux, le célèbre Saladin, fonde au Caire la dynastie des Ayyoubides. En 1173, il s'empare de Damas et, fort de cette unification de l'Egypte et de la Syrie, menace sérieusement les Francs. A la bataille de Hattin, en 1187, il emporte Jérusalem. Après les sévères coups portés aux croisés par Saladin, mais dont les successeurs immédiats ne sauront pas tirer avantage, les sultans Baïbars puis Qalaoun chasseront définitivement les croisés des côtes syriennes. Dernier refuge, l'île d'Arwad tombe en 1303. Bilan des croisades ? Si l'échec militaire est complet, les croisés rapportent dans leurs bagages de nouvelles techniques (boussole, numération), de nouvelles cultures (coton, riz, fruits exotiques) et un mode de vie moins austère. L'Empire byzantin paye très cher le secours latin. La IVe croisade, détournée de son but, aboutit au pillage de Constantinople, ce qui prépare la chute de l'Empire. Venise et les autres républiques maritimes d'Italie profitent des croisades pour étendre leur prépondérance sur la Méditerranée.

A voir

Les fantastiques châteaux forts du Krak des Chevaliers, Marqab et Saône sont les exemples les plus représentatifs de l'art militaire croisé. L'art religieux n'est pas exclu : la cathédrale de Tartous comme les chapelles des châteaux sont de splendides spécimens d'art roman, voire gothique.

L'architecture militaire arabe signe avec la citadelle d'Alep et celle de Bosra deux de ses plus belles réalisations. Les châteaux de Qalaat Jabar et Najim, sur l'Euphrate, méritent d'être cités.

LES MAMELOUKS

Les Ayyoubides vont introduire des formes architecturales et ornementales nouvelles en Syrie : le mouqarnas et le bimaristan (An-Nouri à Damas). Alors que les croisés sont toujours installés sur les côtes syriennes, une dynastie étrangère d'esclaves turcs s'installe au Caire en tirant parti d'une révolte.

A partir de 1260, les Mamelouks (d'un mot arabe qui signifie " esclave ") vont régner sur l'Egypte et sur la Syrie pendant plus de 200 ans. Curieux régime que celui des Mamelouks qui ignore le principe héréditaire de gouvernement et se renouvelle par l'apport de nouveaux esclaves pris aux steppes de Qiptchaq, puis en Circassie. Le sultan est désigné par les émirs dès la disparition de son prédécesseur. Anciens esclaves formés à la discipline militaire, les émirs accèdent à leur rang par valeur ou ambition personnelle. Un tel système favorise les coups d'Etat.

Les périodes de stabilité sont associées aux sultans qui ont su se maintenir longtemps au pouvoir : Baïbars et Qalaoun mettront un terme à la présence croisée en Syrie et délogeront les Ismaéliens de leurs places fortes. Damas, capitale des Mamelouks après Le Caire, est administrée par des gouverneurs dont le plus célèbre sera Tengiz (1312-1339). En 1375, la ruine de la Cilicie arménienne relance le commerce d'Alep. L'invasion mongole de 1400 est une catastrophe. Tamerlan ravage Damas, la ville est incendiée, les habitants massacrés. Les artisans qui avaient fait sa réputation sont déportés vers Samarcande.

Le règne du sultan Qayt Bey ramènera un peu de stabilité dans le pays.

LES OTTOMANS

En 1453, la chute de Constantinople consacre la puissance des Ottomans face aux Byzantins. Dès sa fondation par Othman (un Turc islamisé), le sultanat ottoman se rend maître progressivement de toute l'Asie Mineure. Selim Ier conquiert la Syrie et l'Egypte (1516) et soumet le chérif de La Mecque. Sous Soliman le Magnifique, l'Empire ottoman connaît son apogée territorial et s'organise : l'Empire ottoman s'étend alors de la Mésopotamie à l'Algérie et à la Yougoslavie.

En Syrie, les Ottomans ne représentent qu'une nouvelle domination turque pour la majorité arabe du pays. Des pachas administrent les régions et lèvent les impôts, sans intervenir dans l'organisation des communautés qui, selon le régime du " millet ", sont régies par les chefs religieux.

Damas devient rapidement le centre de regroupement des pèlerins pour La Mecque. Bénéficiant enfin d'une réelle stabilité des frontières, Alep constitue un noeud d'échanges du commerce caravanier. Après la signature des traités des Capitulations entre l'Empire ottoman, la France et l'Angleterre, des consuls s'installent à Alep pour défendre les intérêts des ressortissants européens.

Au XIXe siècle, alors que le retard économique et culturel de l'Empire ottoman s'accuse face à l'Europe, et que la France et l'Angleterre contrôlent le sud de ses territoires (de l'Algérie à l'Egypte), des troubles éclatent. D'abord Ibrahim Pacha occupe la Syrie pendant huit ans. En 1860, à la suite des massacres perpétrés au Liban entre druzes et maronites (les troubles gagneront Damas où 5 000 chrétiens seront exécutés), la France intervient et favorise l'autonomie administrative du Liban. Le poids de l'Europe se fait de plus en plus présent dans la région, tant sur le plan économique (voies ferrées, banques) que culturel et religieux (écoles, missions). Les sentiments nationalistes des populations arabes sont exacerbés par les contacts avec l'Occident et par le nationalisme turc (mouvement dit des Jeunes-Turcs).

LE MANDAT FRANÇAIS

En se rangeant au côté des Allemands lors de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman signe son arrêt de mort. Les Alliés britanniques et français s'appuieront sur les armées de l'émir Fayçal - conseillé par le colonel T. E. Lawrence, le célèbre Lawrence d'Arabie, auteur des Sept Piliers de la sagesse - pour chasser les Turcs des territoires hors d'Asie Mineure. Les promesses faites aux Arabes par les Alliés d'un vaste Etat arabe sur les ruines de l'Empire ottoman étaient destinées à attiser le soulèvement ; elles seront bien vite oubliées. Le royaume arabe fondé par Fayçal à Damas ne résiste pas au régime des mandats imposés par la Société des Nations lors du congrès de San Remo. Malgré la résistance arabe, la bataille de Mayssaloun instaure en Syrie et au Liban le mandat français. L'Angleterre de son côté établit son mandat sur la Palestine, l'Irak et la Transjordanie.

Cette répartition, effectuée au mépris des peuples et prévue, dès les accords secrets de Sykes-Picot en 1916 par les Alliés, est à l'origine des frontières (et des nombreux problèmes) des Etats modernes du Moyen-Orient. Après avoir détaché très rapidement le Grand Liban, la France va devoir organiser un pays neuf en Syrie et s'essayer à plusieurs découpages administratifs. S'appuyant sur les nombreuses minorités du pays, elle constitue plusieurs territoires " autonomes " dont l'intitulé et la durée de vie seront variables (Alaouites, djebel Druze, Alexandrette, Deir ez-Zor, Damas, Alep). Jusqu'en 1926, la France doit affronter plusieurs révoltes. La plus sérieuse, livrée par les Druzes, s'étend jusqu'à Damas que l'aviation française bombarde en 1925. Sur le terrain politique, le but officiel du mandat français n'est pas la colonisation du territoire mais bien sa préparation à l'indépendance. L'Assemblée constituante mise en place par les autorités mandataires en 1928 indique clairement les aspirations nationalistes des notables syriens qui la composent. Réclamée avec insistance, l'indépendance est jugée inacceptable par la France et aboutit à la suspension de la Chambre en 1934. L'idée est réexaminée en 1936 par le Front populaire, mais le traité franco-syrien prévoyant l'indépendance ne sera jamais ratifié.

En juin 1939, la France cède à la Turquie la région d'Alexandrette, privant la Syrie à la fois d'un débouché maritime et de la ville d'Antioche pourtant historiquement tournée vers la Syrie. Cette cession, qui fait passer la frontière syrienne au nord d'Iskenderoun, n'est toujours pas reconnue par la Syrie. Un simple examen des cartes officielles en apporte la preuve. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Syrie passe aux mains du gouvernement de Vichy. Il faut attendre juin 1941 pour que, à l'issue de combats fratricides, les forces britanniques et les Forces françaises libres prennent le contrôle du Levant. Des rivalités franco-britanniques nécessiteront la visite du général de Gaulle en été 1941. La France, qui souhaite obtenir un traité franco-syrien lui réservant certains privilèges économiques avec la Syrie, tarde à concrétiser l'indépendance pourtant proclamée le 27 septembre 1941. Des révoltes secouent encore Damas. Il faudra l'intervention des Britanniques pour que les Français quittent le territoire : le 17 avril 1946, le dernier soldat étranger quitte la Syrie. Cette date est retenue comme fête nationale.

A voir

Patrimoine mamelouk

Alep, Damas et Le Caire portent l'empreinte de la civilisation des Mamelouks. Rompant avec le style plus austère des Ayyoubides, des monuments assez lourds au luxe souvent ostentatoire reflètent le besoin des Mamelouks de marquer leur règne par des réalisations voyantes.

L'emploi d'assises de pierre aux couleurs alternées pour la façade et le développement des mausolées (le long de la rue Midan à Damas) offrent de bons exemples de cette floraison d'un art nouveau aux frontières du maniérisme.

Les objets de luxe sont fabriqués en grand nombre pour la cour des Mamelouks. Les lampes de mosquées, en verre soufflé au décor émaillé et doré, portent le nom et les armes de leur commanditaire. Le damasquinage continue d'orner bassins, plateaux, aiguières, chandeliers. Leur décor comprend textes, armoiries et personnages dans un entrelacs floral.

Patrimoine ottoman

Les monuments syriens reflètent l'art ottoman, mais à une échelle plus petite.

Sinan, l'architecte de la Mosquée bleue d'Istanbul, dote le pays d'édifices tels que la Tekkiyé Soulaymaniya à Damas.

La mosquée d'Ibn Arabi est également une bonne illustration des débuts de l'architecture ottomane. Les minarets s'affinent et s'élancent vers le ciel.

Les khans (ou caravansérails) jalonnent les routes des caravanes commerciales et des pèlerins. En ville, ils offrent hébergement et entrepôts à l'intérieur même des souks. Ils se couvrent alors de dômes.

Le plus représentatif des khans tardifs est celui d'Asad Pacha à Damas. De nombreux quartiers aux riches demeures sont construits, principalement à Alep (quartier Jdeidé) et Damas (vieille ville).

Calqués sur les vastes palais des pachas (ceux de la dynastie des Azem se visitent à Damas et Hama), ils offrent, autour d'une cour intérieure, de nombreuses pièces d'habitation, avec une partie réservée à la vie privée (le haremlik), une autre réservée à la réception (le salemlik).

Patrimoine français

Les administrateurs français laissent leur empreinte sur ce jeune pays en construction. Base de l'administration, réseau de transports (dont le pont suspendu de Deir ez-Zor), hôpitaux, écoles, université, journaux, cadastre sont créés ou étendus durant cette période.

Mais les plus prestigieuses réalisations concernent sans doute l'héritage syrien : fouilles de sites (Mari, Ougarit), création du Musée national et de l'Institut français à Damas, restauration de monuments...

La présence militaire mandataire, appuyée par un recrutement indigène (comme les méharistes à Palmyre), a donné l'occasion à de nombreuses jeunes recrues françaises de découvrir et d'aimer ce pays.

L'INDÉPENDANCE

Mal préparée à l'indépendance, aux prises avec un environnement international difficile, la Syrie va vivre des heures troublées. Le premier soulèvement, conduit par le général Zaïm, fait suite à la première guerre israélo-arabe, qui voit la création de l'Etat d'Israël en 1948. Le gouvernement Zaïm est renversé dans le sang par Sami Hinnawi, lui-même rapidement déposé par Adib Chichakli. La réaction de la Chambre face à l'orientation militaire du régime conduit, en 1952, à l'interdiction momentanée des partis politiques. L'opposition finit par contraindre Chichakli à l'exil en 1954. Le Pacte de coopération mutuelle turco-irakien, qui isole la Syrie face à Israël en 1955, précipite le rapprochement avec l'Egypte et l'Union soviétique. Après la crise de Suez, et pour sortir de cet isolement, l'union est proclamée en 1958 entre l'Egypte et la Syrie. Nasser, l'illustre président égyptien, devient le président de la République arabe unie. L'Assemblée de la province du Nord (la Syrie) est transférée au Caire. Un coup d'Etat en Syrie met un terme à cette union et voit la renaissance d'une Syrie indépendante sous le nom de République arabe syrienne. Les gouvernements vont se succéder jusqu'en 1963, date à laquelle le Baas est porté au pouvoir par l'armée.

Une épuration sévère frappe l'armée et l'administration. Les tendances socialistes du Baas sont appliquées et, entre 1964 et 1965, plusieurs secteurs se voient nationalisés : le textile, le pétrole, la pharmacie, l'alimentaire. Tandis qu'une partie de la bourgeoisie quitte le pays, l'URSS apporte une aide massive au nouveau régime frère. La tendance la plus radicale du Baas met au pouvoir Nour ed-Din el-Atassi après que le Golan a été perdu lors de la guerre des Six-Jours. En 1968, le général Hafez al-Asad, alors ministre de la Défense, se fait le partisan d'une tendance moins idéologique du Baas. Les militants communistes sont arrêtés. En 1970, le général Asad prend le pouvoir avec le concours de l'armée. La branche dure du parti est neutralisée.

L’ÈRE HAFIZ AL-ASAD

Ces premières années de l'indépendance ont vu la formation de la société syrienne, cependant l'instabilité chronique n'a pas permis d'effectuer les réalisations qu'aurait nécessitées le pays. La coopération militaire avec l'Union soviétique fera bénéficier la Syrie de nombreux conseillers employés dans le domaine militaire mais aussi dans la construction d'ouvrages d'art. La création du barrage sur l'Euphrate est décidée en 1966. En 1963, un plan directeur est établi pour l'urbanisme de Damas, avec la participation du Français Michel Ecochard. Ce plan a permis en grande partie de protéger la vieille ville des ambitions des promoteurs.

A partir de 1970, le pays va connaître une période de stabilité particulièrement bienvenue après 25 ans d'agitation et de coups d'Etat. La personnalité du président de la République Hafez al-Asad est pour beaucoup dans cette évolution. Impossible d'ignorer son image, omniprésente dans la rue, dans les journaux, dans les boutiques ; même les timbres usuels portent son effigie. Hafez al-Asad est bien le personnage clef de la Syrie. Sa réélection pour un troisième septennat fut obtenue avec 99 % des voix.

Interlocuteur incontournable pour toutes les questions touchant au Moyen-Orient, le personnage a séduit les puissants qui l'ont approché. Réalisme, cynisme, intelligence, puissance de travail, habileté à la négociation sont les termes qui reviennent le plus souvent pour le qualifier. Issu d'une modeste famille, il poursuit ses études au lycée de Lattaquié, alors sous mandat français, puis passe son baccalauréat à Baniyas. Il embrasse la carrière militaire à Homs, où il gravit tous les échelons en continuant à militer au Baas.

C'est à partir de 1963 qu'il se lance à la conquête du pouvoir qui le conduit, en 1970, à la charge suprême. Après la mort de Bassel en 1994, il ne reste qu'un seul Asad éligible au rang de président de la République arabe syrienne : Bachar. Le destin de ce jeune homme - il a 34 ans quand il accède au pouvoir - ne semblait pas devoir le porter un jour sur les traces de son père. La mort de son frère précipite son avenir et, dès 1994, les proches de Hafez confirment le " destin national " de Bachar.

L’ÈRE BACHAR AL-ASAD

Bachar est rapatrié de Londres où il poursuit sa spécialisation en ophtalmologie. En quelques années, selon un scénario élaboré par son père, il va se faire une place au sein de l'appareil. Il lui faut, dans un premier temps, gravir les échelons de la hiérarchie militaire. Il accède au statut de colonel après une formation suivie à l'Ecole d'état-major. Son évolution au sein de l'armée s'accélérera à la mort de son père. En 1996, l'attentat de Damas rend Bachar suspicieux. Il décide de prendre en main les services " rebelles " de l'administration. Les Renseignements militaires sont accusés d'avoir fomenté l'attentat, en signe d'opposition à son pouvoir. Le général Ali Douba, chef des Renseignements militaires, est évincé. De la même façon, Bachar se débarrasse des héritiers du clan Rifaat, oncle de Bachar et frère de Hafiz. Mais la " vieille garde ", composée des personnages fidèles à son père, ne veut pas céder sa place et reste très influente. Ces quelques années de préparation au pouvoir se concluent par une élection sans surprise à la présidence.

Dès le 10 juin 2000 (date de la mort de Hafiz), le premier vice-président, Abdel Halim Khaddam, procède aux modifications constitutionnelles nécessaires. Ainsi l'âge minimum d'accession à la présidence est abaissé à 34 ans, l'âge de Bachar. De colonel, le nouvel homme fort passe général, puis commandant en chef des forces armées. Au congrès exceptionnel du Baas, où les militaires comptent pour un tiers des représentants, il est élu secrétaire général. Il s'agit de prendre de l'ampleur également sur la scène internationale. Depuis un an déjà il y soigne son image. En 1999, il choisit la Jordanie comme destination pour sa première visite officielle et foule le sol français, à l'invitation de Jacques Chirac, en novembre de la même année. Bachar al-Asad cultive, à l'intérieur comme à l'extérieur, une image de jeune héritier malgré lui. Sa femme, une informaticienne renommée, y contribue largement. L'espoir domine dans la population syrienne de voir ses conditions de vie améliorées. Et puis, on est sûr que le fils de celui qui restaura la fierté syrienne ne la bradera pas. Les premiers discours du président rappellent d'ailleurs que, sur le terrain régional notamment, la ligne directrice du régime reste intangible. Israël sait à quoi s'en tenir : Bachar annonce que le retour aux frontières de 1967 reste un préalable indiscutable dans les négociations éventuelles entre les deux pays. Sur la scène intérieure, l'espoir suscité par la mort de Hafiz et la mise à l'écart - mesurée - de la vieille garde font souffler une vague de liberté sur la Syrie. Le jeune président au pouvoir, le peuple syrien se met à rêver à plus de libertés et de réformes. C'est le " printemps de Damas " où le peuple demande la levée de l'état d'urgence et le rétablissement des libertés publiques. Intellectuels et universitaires se mettent à espérer et organisent des ijtimaa'aam, sortes de forums où sont évoqués les changements souhaitables pour le pays. Pourtant rapidement le gouvernement met son holà. Les ijtimaa'aam doivent être officiellement autorisées et une répression contre les opposants est mise en place. Ainsi à l'été 2001, deux députés indépendants, Maamoun al-Homsi et Riad Seif, sont arrêtés.

Isolement de la Syrie

Le 11 septembre 2001 représente un premier coup dur pour la Syrie mise sur le banc des pays " à surveiller " tout comme l'ensemble des pays de la zone Moyen-Orient. Deux ans plus tard, l'éclatement de la guerre en Irak accentue d'avantage son isolement sur la scène internationale. Les Etats-Unis accuse le pays de soutenir des groupes terroristes, notamment en Irak et de chercher à se doter d'armes prohibées par le droit international. En novembre 2003, le Congrès adopte une série de sanctions économiques contre la Syrie très pénalisantes pour le secteur du transport aérien qui ne parvient pas à importer la moindre pièce de rechange pour les avions. Renouvelées en 2005, elles étaient toujours en place en 2010.

Février 2005, assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Damas est immédiatement pointée du doigt. Le 20 octobre, un rapport d'enquête des Nations unies met explicitement en cause le pays dans le meurtre de l'homme politique, le plaçant de facto au banc de la communauté internationale.

Dans ce contexte, les troupes syriennes sont également sommées de quitter le Liban, un retrait qui aurait dû avoir lieu dès 2004 suite à l'adoption par l'ONU de la résolution 1559, à l'initiative des Etats-Unis et de la France.

Retour sur la scène internationale

C'est pourtant grâce à Paris que la Syrie va regagner du crédit aux yeux de la communauté internationale.

Le 13 juillet 2008, Bachar al-Asad participe au sommet de l'Union pour la Méditerranée qui se tient à Paris. Invité par le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, il assistera même au défilement du 14 Juillet le lendemain sur les Champs-Elysées. S'en suivent, en août, le déplacement de Bernard Kouchner à Damas et, en septembre, celui de Sarkozy, la première d'un président français depuis 2002. Et le bal des visites a continué : Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner de nouveau, respectivement en janvier et juillet 2009, puis mai 2010. Le Premier ministre français s'est lui aussi rendu à Damas en février 2010. De même, le ministre des Affaires étrangères syriens M. Walid al-Mouallem ainsi que le chef d'Etat Bachar al-Asad sont venus à Paris courant 2009-2010.

A chaque fois, ces déplacements comprennent d'importantes délégations d'hommes d'affaires, ce qui a permis de sceller de nombreux contrats entre les deux pays. Coopération économique, universitaire, scientifique mais aussi culturelle (voir paragraphe sur La France en Syrie au chapitre "Politique-Politique extérieure"). Ce réchauffement des relations franco-syriennes ne s'est pas fait par hasard. Courant 2008, le pays avait montré une volonté de dialogue contribuant au retour au calme au Liban. Lors de la conférence de Doha au Qatar, Damas a facilité l'élection du président Sleiman, après six mois de vacance à ce poste. Dans un rapport de l'Assemblée nationale intitulé "La Syrie dans le contexte international" publié à l'été 2010, Jean-Claude Cousseran secrétaire général de l'Académie diplomatique internationale au moment de l'interview explique : " Si la Syrie a pu être dans le passé un acteur de la décomposition régionale, il faut peut-être la voir aujourd'hui comme un possible acteur d'un début de recomposition. Elle peut aider à une meilleure appréhension du difficile problème irakien, elle peut contribuer à une stabilisation au Liban. "

La main tendue vers la Syrie ne s'est pas faite sans condition. Elle a été accompagnée d'une feuille de route insistant notamment sur l'établissement de relations diplomatiques syro-libanaises ou l'amélioration du contrôle de la frontière syro-irakienne.

Dans le futur

Deux événements symboliques laissent entendre que son rôle au niveau régional n'est pas à négliger. Les Etats-Unis ont accepté de poser les bases d'un nouveau dialogue lors d'une rencontre entre le sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques William Burns et le président Al-Asad. Celui-ci repose sur plusieurs points parmi lesquels la nomination de Robert Ford comme ambassadeur américain à Damas ou la levée des sanctions commerciales américaines.

Après des années de vide de relations diplomatiques, la Syrie et le Liban ont échangé des ambassadeurs, en poste depuis 2010. Sur le plan régional, le pays a signé un accord de libre-échange avec la Turquie et la Jordanie, permettant aux citoyens de ces pays de se déplacer sans contraintes de visa.

Si la Syrie semble gagner petit à petit une légitimité sur la scène internationale, certains dossiers sensibles allègent son poids dans la communauté internationale. La question des droits de l'homme sur son territoire, la proximité iranienne, son soutien au Hamas et au Hezbollah et les discussions avec Israël sur le Golan font notamment partie des questions à régler. En 2010, la Syrie est le seul pays en bordure de la mer Méditerranée à ne pas avoir d'accord d'associations avec l'Union européenne.

Les grandes dates de l'ère Bachar

Les premières années

Juillet 2000 - Bachar al-Asad, élu président avec 97,2 % des voix.

Septembre 2000-février 2001 - " Printemps de Damas ", autorisation de médias privés, le journal officiel ouvre une tribune pour les intellectuels critiques, des manifestes sont publiés dans la presse libanaise pour la suppression de l'état d'urgence. Sur le plan économique, deux monopoles d'Etat sont supprimés.

2001 - L'espoir de démocratisation retombe rapidement. Malgré le retrait des troupes israéliennes du territoire libanais en mai 2000, la Syrie maintient sa tutelle politique et militaire sur le Liban.

2002 - Bien que toujours placée par Washington sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, la Syrie est en même temps courtisée par les Etats-Unis.

2003 - Début de la guerre en Irak. Les Etats-Unis accusent la Syrie de soutenir des groupes terroristes, notamment en Irak et de chercher à se doter d'armes prohibées par le droit international.

En novembre, le Département d'Etat américain vote des sanctions économiques contre la Syrie, renouvelées tous les ans jusqu'en 2010.

Septembre 2004 - Vote par les Nations unies de la résolution 1559 qui appelle au retrait de toutes les troupes étrangères du Liban, la Syrie est particulièrement visée.

Octobre 2004 - L'accord entre l'Union européenne et la Syrie est paraphé mais suspendu à cause de l'hostilité de certains pays européens. En 2010, la Syrie était le dernier pays du pourtour méditerranéen à ne pas être associé à l'UE.

Janvier 2005 - La Syrie devient membre du Gafta, le grand marché de libre-échange arabe.

14 février 2005 - Rafic Hariri ancien Premier ministre libanais est victime d'un attentat à Beyrouth. La Syrie est mise en cause, elle dément. Face à la pression internationale, elle retire ses troupes du Liban sur application de la résolution 1559.

2006 - Israël lance une vaste offensive contre le Liban en réponse à la capture de soldats israéliens par le Hezbollah. Aux Etats-Unis, le rapport Baker Hamilton préconise la reprise du dialogue avec la Syrie.

2007 - La résolution 1757 du Conseil de sécurité des Nations unies prévoit la mise en place d'un tribunal spécial pour le Liban chargé de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri. Il entrera en activité en 2009 et sera aussi chargé de faire la lumière sur la série d'attentats contre des personnalités libanaises anti-syriennes pour laquelle la Syrie avait également été montrée du doigt.

Israël bombarde un site syrien affirmant qu'il abrite des installations nucléaires. La Syrie dément.
Bachar al-Asad est réélu à la présidence de la République avec 97,62% des suffrages exprimés.

Retour sur la scène internationale

Juillet 2008 - Le Président Bachar al-Asad se rend en visite en France à l'occasion du sommet de l'Union pour la Méditerranée et participe au défilé du 14 Juillet, fin d'une période d'isolement diplomatique de la Syrie.

Septembre 2008 - Nicolas Sarkozy se rend à Damas, première visite d'un chef de l'Etat français depuis 2002.

Janvier 2009 - Deuxième visite de Sarkozy en Syrie.

Février 2009 - Ouverture de la bourse de Damas après 40 ans de fermeture.

Printemps 2009 - Elections législatives au Liban, victoire d'un parti anti-syrien. Le déroulement sans heurts et la non-ingérence de la Syrie sont salués par la communauté internationale.

Automne 2009 - Ouverture d'un bureau de l'Agence française de développement à Damas.

14 octobre 2009 - M. Haitham al-Maleh, avocat et célèbre défenseur des droits de l'homme bien

connu des ambassades occidentales, a été arrêté pour des charges liées à la sécurité

nationale.

Novembre 2009 - Interception d'un navire chypriote qui faisait route vers Lattaquié. Dans ses soutes, un grand nombre de roquettes de différents modèles comparables à celles utilisées par le Hezbollah contre Israël en 2006.

10 ans de présidence

Début 2010 - Echange d'ambassadeur entre la Syrie et le Liban.

Janvier 2010 - Discours de la première dame Asma al-Asad, qui annonce la préparation d'une loi cadre sur les organisations non-gouvernementales (ONG).

Février 2010 - Reprise du dialogue avec les Etats-Unis, établissement d'une feuille de route comprenant, entre autres, le projet de nomination d'un ambassadeur américain à Damas ou encore la levée des sanctions commerciales envers la Syrie. Quelques jours plus tard, dîner remarqué de Bachar al-Asad avec Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah et Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien.

Avril 2010 - Le Département d'Etat américain soupçonne la Syrie de livrer des missiles Scud au Hezbollah.

Mai 2010 - Libération de Clotilde Reiss, otage française assignée à résidence en Iran, accusée d'espionnage et d'atteinte à la sureté de l'Etat. La Syrie est saluée pour son rôle de médiateur dans le dossier et renforce son poids sur la scène internationale.

Juin 2010 - La Syrie renforce son poids régional en signant un accord prévoyant la création d'une zone de libre-échange avec la Jordanie et la Turquie.

juillet 2010 - Bachar al-Asad est à la tête de la Syrie depuis dix ans, les prochaines élections sont prévues pour 2014.

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