Leitfaden Galicien : Arts et culture
Le pays est doté d'un riche patrimoine culturel, aux diverses influences étrangères bien sensibles.
La domination arabe principalement, qui a duré huit siècles, a marqué de son empreinte bon nombre de sites et monuments.
Du paléolithique jusqu'en 711, différentes civilisations ont laissé dans le nord de l'Espagne des témoignages artistiques d'une valeur exceptionnelle. Ainsi, la Cantabrie et les Asturies abondent en sites paléolithiques et en peintures rupestres. Les Romains ont donné au pays des voies de communication, des aqueducs et quelques villes. L'époque wisigothique a laissé peu de traces, car l'invasion arabe a empêché trop tôt son développement dans cette partie du pays. Cependant, les Wisigoths ont introduit les arcades en forme de fer à cheval à l'intérieur des églises. L'islam interdisant toute représentation humaine ou animale, la peinture comme la sculpture ne se sont pas distinguées durant tout le Moyen Age.
C'est après la victoire du roi Pelayo que se développe dans les Asturies une architecture spécifique : arcs en demi-pointe, fresques, plan basilical à trois nefs...
Les plus beaux spécimens de cet héritage se trouvent à Oviedo, sur le mont Naranco. Plus tardifs, les ouvrages des cisterciens sont notamment visibles en Galice. A cette époque du début de l'art roman, le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle va redessiner le paysage de la région, où de nombreux édifices religieux (églises et hôpitaux) sortent de terre.
A partir du XVIIIe siècle, le gothique pénètre en Espagne par la Navarre. L'accent est mis sur la pureté des lignes, aussi les murs sont lisses et comportent peu de sculptures. Les chemins de Saint-Jacques en offrent de nombreux témoignages.
La richesse du Nouveau Monde sera à l'origine du style plateresque (du mot platero, " orfèvre travaillant l'argent "). Ce style dérive directement de l'art gothique et du style mudéjar et se caractérise par ses décorations en or et en argent.
L'architecture du XVIIe siècle se situe dans le prolongement des tendances classique et plateresque.
On peut l'admirer à San Sebastián, dans la cathédrale Santa Maria et dans le sanctuaire de Loyola.
Ce style " typique " espagnol du XVIIIe siècle est caractérisé par une abondance, voire une surcharge du décor. José Benito Churriguera (1665-1725) en est l'instigateur. Le courant néoclassique est surtout représenté par Juan de Villanueva (1739-1811). C'est le retour du décor exubérant, avec des retables dans les églises, généralement accompagnés d'une statue de culte.
Ce brillant mouvement artistique catalan est né de la conjonction de deux phénomènes : la Renaixença, un courant culturel et politique prônant le catalanisme comme identité propre, et la révolution industrielle. Le mouvement, qui eut ses équivalents dans d'autres pays européens (Modern Style, Art nouveau, Jugendstill...), se caractérisa en Catalogne par l'utilisation de matériaux spécifiques (céramique, fer forgé, verre...), aussi bien pour la construction que pour la décoration. A Comillas, dans la principauté des Asturies, un bon exemple d'oeuvre moderniste nous est donné par El Capricho (Le Caprice), de Gaudi (1883-1885). Le modernisme ne fut pas uniquement une expression architecturale, il s'exprima également au travers d'autres arts : sculpture, orfèvrerie, mobilier et peinture.
Dans chaque village, l'artisanat local permet de faire preuve de son savoir et d'affirmer son sentiment identitaire dans une pratique transmise de génération en génération. L'argile, les métaux, les fibres végétales, la peau ou bien le bois sont les principaux éléments naturels utilisés pour la fabrication artisanale de divers objets traditionnels : tapis, paniers, céramiques, mouchoirs, meubles... L'art de la céramique tire ses origines de la céramique musulmane, dont les formes et les décorations ont été reprises par les artisans andalous, pour fabriquer cruches, plats et amphores. Allariz est réputé pour son cuir et Saint-Jacques pour ses bijoux en jais et son orfèvrerie. En Galice, Camariñas est connu pour ses dentelles. En Galice également, plus que partout ailleurs dans la Péninsule, la tradition locale du travail du bois a le mieux résisté à l'invasion des produits industriels. En témoigne le succès de la tonnellerie et des sabots de bois, qui n'ont rien perdu de leur prestige d'antan.
Depuis ses débuts jusqu'à nos jours, le cinéma espagnol a toujours été confronté à des difficultés de taille. D'abord, sur le plan historique, les deux guerres mondiales, la guerre civile (1936-1939) et la dictature de Franco ont soit anéanti la production, soit l'ont réduite à des films de propagande. Ensuite, la concurrence étrangère, et notamment celle du cinéma américain, a empêché la rencontre complète du cinéma espagnol avec son public national. Toutefois, cet art a toujours su trouver un moyen d'exister et de se faire remarquer en dehors de ses frontières. A l'époque du cinéma muet, Luis Buñuel et ses amis signent, avec des films comme Un Chien andalou (1927), tourné en collaboration avec Salvador Dalí, des chefs-d'oeuvre résolument avant-gardistes. Au cours des années 1930, le cinéma devient un outil de propagande pour le gouvernement républicain, notamment pendant la guerre civile. Parallèlement, des cinéastes comme Luis Buñuel utilisent le cinéma comme instrument de dénonciation sociale (Las Hurdes, 1932). La victoire de Franco, en 1939, entraîne le départ de nombreux artistes et institue la censure. La dictature ne saura pourtant pas étouffer totalement le cinéma espagnol, grâce à des créateurs comme Juan Antonio Bardem (Muerte de un ciclista), Carlos Saura (Los Golfos) et encore Buñuel (Viridiana), dont quelques chefs-d'oeuvre datent de cette époque (1939-1962).
A partir des années 1960, la liberté d'expression gagne du terrain et, progressivement, on voit naître le " Nouveau Cinéma espagnol ", avec l'apogée du cinéma d'auteur (Bardem, Berlanga, F. Fernán Gómez, Gutierrez Aragón, Saura) et le retour de Buñuel exilé jusqu'alors au Mexique. Après la mort de Franco, en 1975, le documentaire apparaît comme un moyen de revisiter l'histoire récente du pays. La libération sexuelle est aussi un thème pour la nouvelle production. On parle de tout ce qui était interdit avant (politique, sexe, démocratie), et avec quelle fureur ! La comédie sera le mode d'expression des réalisateurs des années 1980. Almodóvar inscrit l'Espagne comme pays de l'excès. Avec Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980), le réalisateur manchego impose son style : l'humour, l'exagération et le goût pour l'underground et le kitsch. Au cours des vingt années suivantes, Almodóvar va continuer à être l'ambassadeur du cinéma espagnol dans le monde, à côté des vieux mavericks, ou dissidents (Aragon, Saura et Bigas Luna), ou de ses contemporains (Julio Medem : Los Amantes del circulo Polar et Lucia y el sexo).
Cinéaste né avec le siècle, à Calanda, en Aragon, Buñuel, athée de son état, a révélé comme nul autre les dessous d'une Espagne catholique profonde. Il est resté, sa vie entière, fasciné par la tradition des tambours de la semaine sainte de sa terre, la tamborrada.
Cette percussion frénétique des tambours (qu'on frappe jusqu'à ce que les mains saignent) se retrouve à Hijar Alcàniz, à Samper et dans d'autres villages du Bas-Aragon.
Buñuel est mort en 1983, nous laissant une vingtaine de films géniaux.
A voir : Terre sans pain, Nazarin, Viridiana, Le Charme discret de la bourgeoisie, Un Chien andalou, Belle de jour, Tristana, Journal d'une femme de chambre, Cet obscur objet du désir, La Voie lactée.
A lire : son autobiographie, Mon dernier soupir.
Né le 24 septembre 1949 à Calzada de Calvatra, en Castille-La Manche, Pedro Almodóvar est le réalisateur espagnol le plus célèbre et le plus doué depuis Luis Buñuel. A 8 ans, il émigre avec sa famille en Extrémadure, où il poursuit ses études. A 16 ans, il s'installe seul et sans le sou à Madrid, au coeur de la dictature franquiste, avec une seule idée en tête : réaliser des films. Son projet retardé, il enchaîne les petits boulots et s'offre sa première caméra Super-8 alors qu'il travaille pour la compagnie nationale du téléphone. Cette expérience lui permet de côtoyer une partie de la classe moyenne espagnole, qui deviendra l'un des sujets favoris de ses films. Tour à tour, membre d'une troupe de théâtre indépendante (Los Goliardos), d'un groupe de rock-punk parodique (Almodóvar y Mc Namara), pigiste et conteur pour différents magazines underground, mais, toujours caméra à la main, il réalise son premier long-métrage (Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier) en 1980, au moment où la démocratie réapparaît en Espagne. Précurseur d'un nouveau style esthétique et narratif, volontiers provocateur et subversif, il crée sa société de production, avec son frère, en 1986, et, depuis, résiste toujours aux sirènes d'Hollywood.
Almodóvar a lancé au fil de ses succès plusieurs acteurs aujourd'hui célèbres, comme Antonio Banderas (Matador, Attache-moi et Femmes au bord de la crise de nerfs) ou Miguel Bosé (Talons aiguilles). Mais les femmes restent sa grande passion et il a offert des rôles sur mesure à Carmen Maura (Pepi, Luci et Bom et autres filles du quartier et Femmes au bord de la crise de nerfs), Marisa Paredes (Talons aiguilles, La Fleur de mon secret, Tout sur ma mère), Victoria Abril (Attache-moi, Talons aiguilles, Kika), ou Penelope Cruz (Etreintes brisées, Volver, Tout sur ma mère...), ses actrices fétiches. Almodóvar a réalisé à ce jour vingt longs-métrages et quinze courts-métrages. Voici une filmographie sélective.
2010 : La Piel que habito.
2009 : Les Etreintes brisées (Los Abrazos rotos).
2006 : Volver. Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes et prix d'interprétation décerné à l'ensemble des actrices du film.
2004 : La Mauvaise Education (La Mala Educación).
2002 : Parle avec elle (Hable con ella). Oscar du meilleur scénario original 2002.
1999 : Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre). Palme de la mise en scène à Cannes 1999.
1997 : En chair et en os (Carne tremula).
1995 : La Fleur de mon secret (La Flor de mi secreto).
1994 : Kika.
1992 : Talons aiguilles (Tacones lejanos). César du meilleur film étranger.
1990 : Attache-loi ! (¡ Atame !).
1989 : Femmes au bord de la crise de nerfs (Mujeres al borde de un ataque de nervios). Meilleur scénario original, Goya 1989. Meilleur film catégorie jeune réalisateur, European Film Awards.
1988 : La Loi du désir (La Ley del deseo).
1980 : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón).
Sous la domination romaine, très longtemps donc avant que le castillan ne soit devenu la langue nationale, l'Espagne avait déjà de grands écrivains, tels que Sénèque le Rhéteur et son fils Sénèque le Philosophe, tous deux natifs de Cordoue et qui ont laissé de nombreux ouvrages en latin. Le poète épique Lucain était également originaire de Cordoue. Par la suite, le Moyen Age voit l'apparition des chansons de geste et d'une poésie épique nourrie des épisodes de la Reconquête. El Cantar de Mío Cid (La Chanson du Cid), du XIIe siècle, est le texte littéraire espagnol le plus ancien. On y raconte l'avancée des chrétiens sur les Maures au temps de la Reconquête, ainsi que la vie et les batailles du Cid. Au XIIIe siècle, le roi lettré Alphonse X le Sage compose des poèmes en galicien et impose le castillan comme langue officielle de son royaume, le substituant ainsi à l'écrit au latin.
Le XVe siècle, le siècle d'or espagnol, connaît la vogue du roman picaresque.
Les héros en sont généralement des pícaros (fripons), qui subissent la société et ses misères avec beaucoup de détachement. La pièce de théâtre La Celestina, attribuée à Fernando de Rojas, jette les bases de ce courant littéraire. Un jeune homme use d'un subterfuge pour conquérir le coeur de sa bien-aimée. El Lazarillo de Tormes, relatant les mésaventures d'un jeune homme qui travaille pour différents maîtres sinistres, est un autre grand classique de ce courant. A la même époque, le cordouan Luis de Góngora y Argote devient le poète lyrique par excellence. Dans Soledades (Solitudes), il fait référence à la mythologie. Le Madrilène Lope de Vega (1562-1635), auteur dramatique qui a écrit plus de mille pièces de théâtre, donne au sens de l'honneur une valeur collective.
Mais le plus connu de tous est sans aucun doute Miguel de Cervantès. Cet auteur, né à Alcalá de Henares, est entré dans l'histoire de la littérature universelle avec son Don Quichotte de la Manche.
Il y raconte l'histoire d'un aristocrate original qui, l'esprit égaré par la littérature chevaleresque, en plaque les épisodes sur la vie réelle. Nous suivons les péripéties de cet homme, à la fois rêveur et infortuné, qui, accompagné de son fidèle valet Sancho Pança, tente de sauver le monde. L'oeuvre, comique par les situations, est également amère. Don Quichotte devient l'archétype de l'anti-héros.
De son côté, Francisco de Quevedo y Villegas (1580-1645) s'attache essentiellement à la poésie burlesque et satirique, ainsi qu'au roman picaresque. El Buscón est certainement son oeuvre majeure.
Le dramaturge Tirso de Molina impose son type de Don Juan dans des oeuvres que l'on peut considérer comme profanes ou religieuses. L'Abuseur de Séville est le premier Don Juan.
L'année 1898 est celle de la perte de Cuba et d'une profonde interrogation, parmi écrivains et poètes, sur l'avenir de l'Espagne. Dans la Génération 98, il convient de distinguer les noms d'Antonio Machado (1875-1939), de Rafael Alberti et de Federico Garcia Lorca.
La fin de la guerre civile sera marquée par l'émergence de quelques nouveaux penseurs qui placent la question sociale au coeur de leur réflexion. La littérature espagnole semble renaître de ses cendres, avec des dramaturges comme Alfonso Sastre ou des romanciers comme Camilo José Cela, Antonio Ferres, Ramón J. Sender.
Au XXe siècle, les lettres espagnoles se verront enrichies de la contribution originale et innovante des auteurs sud-américains (Garcia Marquez, Pablo Neruda, Octavio Paz...).
De nos jours, les grands de la littérature espagnole s'appellent Juan Benet, Manuel Vázquez Montallbán, Eduardo Mendoza, Lucía Etxebarría...
Représentant de la Génération 98, il est considéré par la critique comme le plus grand écrivain espagnol du XXe siècle. Né à San Sebastián, il part étudier la médecine à Madrid, ville qui le séduit au point qu'il y passera la majeure partie de sa vie. Son premier roman, Vidas sombrías, sorti en 1900, est une sorte de prélude à une trilogie qu'il consacre à la terre de ses ancêtres, Tierra vasca (Terre basque) : La Casa de Aizgorri (1900), El Mayorazgo de Labraz (1903) et Zalacaín el aventurero (1909). La trilogie est un genre littéraire qu'il affectionne, la plus célèbre de son oeuvre est indiscutablement La Lucha por la vida, une étude sur les bas-fonds de Madrid, qui regroupe La Busca (1904), La Mala Hierba (1904) et Aurora roja (1905). Cet auteur brillant n'est jamais en repos et produit constamment. Entre 1913 et 1935 sortent les 22 volumes d'une saga historique, Memorias de un hombre de acción (Mémoires d'un homme d'action), saga dans laquelle il reprend le genre picaresque. Il se consacre ensuite à ses propres mémoires, entre 1944 et 1948, qui paraissent sous le titre Desde la última vuelta del camino (Mémoires). Au total, Pío Baroja a publié plus de 100 livres. Maître du portrait réaliste, son style sobre et puissant a influencé des écrivains comme Camilo José Cela ou Ernest Hemingway.
Ecrivain né à Padron, en Galice, Prix Cervantès, Prix Principe de Asturias, Prix Nobel de littérature en 1989, membre de la Real Academia. Homme polémique aussi admiré que détesté. Son premier roman, La Famille de Pascual Duarte, une histoire violente, publiée en 1942, fit scandale. Le dernier en date, Madera de Boj (Bois de bris,1999), est une sorte de testament littéraire et stylistique.
Le castillan est attesté comme langue depuis le Xe siècle, mais la première oeuvre littéraire espagnole, El Cantar de Mío Cid, date du XIIe siècle. L'espagnol s'est très tôt fixé dans ses grandes lignes, beaucoup plus vite que le français. Des oeuvres du XIVe siècle sont facilement compréhensibles pour un public cultivé, et celles du XVIe peuvent être lues par un large public, car les structures grammaticales et syntaxiques sont très proches de celles qui sont employées en Espagne de nos jours. L'espagnol est aussi la première des langues vulgaires européennes à s'être dotée d'une grammaire, celle d'Antonio de Nebrija (1492), ce qui le plaça au même rang de dignité que le latin. En 1611, Sébastien de Covarrubias publia le Trésor de la langue castillane. En 1714, fut fondée l'Académie des langues. En 1726, l'Académie espagnole édita le Dictionnaire des Autorités.
On peut distinguer deux tendances : la nette suprématie de l'audience radio et télé sur la presse écrite, qui elle-même se divise, la presse régionale et locale ayant bien plus d'ascendant que les quotidiens nationaux. La large diffusion d'images très crues, comme la photo de morts au combat dont on voit le visage ou d'accidentés de la route que l'on diffuse à la une des journaux papier et aux informations télévisées peut choquer.
Les grands journaux de diffusion nationale sont :
El Pais : fondé en 1975, c'est un journal bien présenté et agréable à lire. Le supplément gratuit du samedi traite des événements culturels. Sa ligne éditoriale est de centre gauche. C'est le quotidien le plus vendu.
ABC : la mise en page et le contenu sont conservateurs, mais le supplément culturel du dimanche est plutôt bien conçu.
El Mundo : un journal plutôt libéral de droite.
La Vanguardia : quotidien national publié à Barcelone.
La presse régionale est très développée : dix quotidiens au Pays Basque, cinq en Cantabrie, cinq dans les Asturies et une petite vingtaine en Galice. Entre autres :
DEIA : journal bilingue en euskera et en espagnol. Propose des articles intéressants sur la culture basque. Chaque province possède son édition, le Guipúzcoa, la Biscaye et l'Alava.
El Correo Espagnol : journal de Bilbao. C'est le plus lu de tous. Très local et, il faut le dire, quelque peu superficiel.
Diario de Navarra : le journal le plus lu dans toute la communauté forale de Navarre.
El Diario montañes : journal de la Cantabrie.
La Voz de Asturias : journal des Asturies, plutôt progressiste.
La Voz de Galicia : journal le plus lu en Galice.
Dans les villes principales, vous vous procurerez facilement la presse quotidienne française, notamment Le Monde.
Il existe cinq radios nationales en Espagne : le groupe public RTVE, qui compte à lui seul cinq fréquences - généraliste (radio 1), classique, infos en continu (canal 5...) - et quatre stations privées : Onda Cero, Radio España, Cadena Ser et Cope. Chaque radio procède à des décrochages régionaux et chacune des régions possède également des stations locales, publiques ou privées.
Pour écouter des radios françaises, il faut avoir un poste équipé de la bande " grandes ondes ou GO/LW ", qui permet de capter, parfois avec difficulté, France Inter ou RMC. Radio France Internationale ne dispose plus de fréquence en Espagne. Pour la capter, vous devez vous brancher sur les fréquences de l'Afrique du Nord.
Au plan national, elle propose deux chaînes publiques, TVE1 et TVE2, et trois chaînes privées, Tele Cinco, Antena 3 TV et Canal Plus (comme en France, cette dernière est payante mais diffuse quelques programmes en clair). Selon les chaînes, les bulletins d'informations sont présentés entre 14h30 et 15h30, et le soir à partir de 20h30 ou 21h.
Il existe diverses chaînes régionales comme TPA dans les Asturies, TVG pour la Galice et EITB pour le Pays Basque.
Malgré quelques émissions créatives pertinentes, une poignée de ciné-clubs assez courageux et quelques documentaires bien sentis, la qualité des programmes est décevante et l'originalité assez rare. De nombreuses émissions sont des formules importées, depuis les sitcoms d'Amérique latine jusqu'aux valeurs sûres en terme d'audience que constituent les jeux (répliques du Maillon faible et de Qui veut gagner des millions ?). La télé-réalité fait aussi un malheur en Espagne avec notamment Gran Hermano (sorte de Big Brother), qui cartonne.
Le prime time est souvent réservé à ces innombrables émissions de variétés et de talk shows.
Les émissions sur les célébrités et la famille royale font recette, tant sur les chaînes privées que publiques. D'ailleurs, la ligne de démarcation éditoriale entre privé et public n'est pas bien définie : en zappant, on trouvera autant d'émissions de télé-réalité, jeux et talk shows sur les deux.
Dès le XIe siècle, la Reconquête favorise le développement d'une large production musicale d'inspiration essentiellement religieuse. Au XVIe siècle, la guitare à six cordes doubles devient le principal instrument d'accompagnement et remplace progressivement le luth et l'orgue. En 1648, Calderón de la Barca crée la zarzuela, un spectacle musical qui alterne ballets, chants et dialogues. Certaines de ses pièces sont encore jouées à Madrid.
Chaque région a ses particularités musicales. Dans le nord de l'Espagne, la musique traditionnelle fait loi.
Héritée des Celtes, la cornemuse, ou la gaïta, est pratiquée dans les Asturies et en Galice. La flûte basque, le txistu, peut être entendue partout.
Les manuscrits enluminés par des moines mozarabes au Xe siècle sont les premières manifestations connues de la peinture espagnole. Aux XIe et XIIe siècles, les peintures murales se répandent dans les églises : elles sont sans perspective, les attitudes des personnages sont raides, mais des détails réalistes font d'elles une création typiquement espagnole. Les XIVe et XVe siècles sont ceux de la période gothique. Les artistes travaillent sur les retables des églises et des cathédrales, en leur imprimant des influences italienne, française et flamande. Le musée de Valence expose des oeuvres remarquables de Ferrer Bassá (1285-1348). En Castille, l'influence française se propage à partir du XIVe siècle, suivie, au XVe, de l'influence italienne : étude de la perspective et glorification du corps humain. A Valence, Fernando de Llanos introduit la technique de Léonard de Vinci. Prélude à l'intensité dramatique et à la somptuosité des peintures du XVIe siècle.
Natif de l'île de Crète et formé à l'école vénitienne, Dhoménikos Theotokopoulos, dit " le Greco ", arrive en Espagne en 1570. Vers 1600, l'oeuvre du Gréco devient un sommet de l'art européen. Il n'a guère fait école, exception faite de quelques-uns de ses élèves, comme Luis Tristan (1586-1640). Le Greco, largement influencé par Titien et le Tintoret, maîtrise parfaitement l'art des formes et des couleurs, techniques grâce auxquelles il donne à ses tableaux une expressivité teintée de spiritualité.
Quatre peintres ont donné à la peinture du siècle d'or espagnol sa physionomie. Par ses portraits de saints, Francisco de Zurbarán s'est surtout distingué comme peintre de la vie monacale. Bartolomé Esteban Murillo a exprimé l'âme andalouse à travers ses compositions religieuses, Immaculées et saintes familles, ainsi que ses scènes réalistes, comme Le Jeune Mendiant, vers 1650. Fray Juan Sánchez Cotán a été le peintre des natures mortes, ou bodegones.
C'est cependant Diego de Velázquez qui incarne le mieux ce siècle d'or espagnol. Peintre officiel de la cour de Philippe IV, Velázquez fait preuve d'un génie inédit. L'un de ses tableaux les plus connus, Las Meninas (exposé au musée du Prado), est une oeuvre complexe où les éléments d'interprétation se cachent derrière l'apparence d'une scène ordinaire de la vie du palais. Velázquez a effectué deux voyages en Italie. A cette époque, les liens entre les peintres des différentes écoles européennes se resserrent et les échanges se multiplient.
Le XVIIIe siècle espagnol est peu prolifique en maîtres. Les forces créatrices semblent s'épuiser et seul un peintre domine : Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828). Il peint aussi bien des portraits officiels, comme Charles IV et sa famille, Marquesa de Alba, que des drames historiques, comme El Dos de Mayo et El Tres de Mayo (1814), devenus les symboles de la résistance des Espagnols contre les Français pendant la guerre d'Indépendance. Sa vision du monde, crue et ténébreuse, se révèle dans ses oeuvres de la maturité. A travers ses peintures, c'est les cauchemars de l'existence et la souffrance de l'homme qui s'expriment. Son génie grandiose a montré le chemin à tout l'art pictural et graphique des temps modernes.
Au début du XXe siècle, nombre d'artistes espagnols affluent à Paris, capitale réputée pour son romantisme, sa bohème et son souffle de liberté. Ces artistes, venus de Madrid, de Barcelone ou du Pays Basque, vont jouer un rôle de premier plan dans l'émergence et le développement de l'art à Paris. Leur figure de proue est Pablo Picasso, installé à Paris depuis 1904. Il bouleverse la peinture par ses incessantes remises en question et sa capacité à métamorphoser la réalité. Picasso explore de nouveaux moyens d'expression ; son oeuvre est vivante et évolutive : époques bleue et rose, cubisme, néoclassicisme, suivis d'une brève échappée surréaliste puis abstraite, jusqu'à l'expressionnisme tragique de Guernica (1937).
Parmi les grands noms espagnols de l'époque moderne, citons le peintre Juan Gris, cubiste, installé à Paris en 1907 ; Julio González, sculpteur ; ainsi que deux surréalistes très différents l'un de l'autre : Juan Miró, peintre sculpteur, créateur d'audacieuses fantaisies, et Salvador Dalí, maître de la provocation et de la mise en scène.
Les années 1950 et 1960 voient l'avènement d'une nouvelle génération d'artistes dont la vitalité et le dynamisme ne seront reconnus en Espagne qu'après la mort de Franco. Ces artistes s'expriment dans de nombreux domaines : de la critique sociale au pop art en passant par le néoréalisme.
Antoni Tàpies, utilisant des techniques de collage, grattage et assemblage, se présente, aux côtés du sculpteur Eduardo Chillida et du peintre Arroyo, comme l'une des plus fortes personnalités artistiques de sa génération. Dans les années 1950, le groupe El Paso, formé à Madrid, innove les techniques picturales. Ses représentants (Antonio Saura, Manuel Millares et Manuel Rivera, entre autres) introduisent des matériaux nouveaux, tissus, toiles métalliques, dans leurs tableaux.
Dans les années 1960, les peintres Juan Genovés ou Rafael Canogar revendiquent un langage pop. Ils s'engagent dans la critique du régime franquiste. Aujourd'hui, des artistes comme Ana Múgica utilisent les nouvelles technologies comme Internet pour créer des images abstraites sur écrans d'ordinateur. Antoní Abad est connu mondialement pour ses montages vidéo et ses installations.
Les rites de la corrida, tels qu'ils perdurent aujourd'hui, remontent au XVIIIe siècle : le torero combat à pied dans son habit de lumière. Notons au passage que, pour l'attribution du taureau au torero, la tradition veut que le tirage au sort s'effectue dans un chapeau où les noms des taureaux sont inscrits sur du papier à cigarette très fin, ne permettant ainsi aucune tricherie. Chaque corrida comporte six taureaux et trois matadors (littéralement, " tueurs ", communément appelés toreros), en plus des peones, chargés d'attirer la bête dans l'arène. La corrida obéit à une réglementation très stricte et est orchestrée par des parties musicales et des jeux de tambours, qui, outre le côté purement folklorique, servent à avertir le torero de chaque changement d'acte. Par ailleurs, le président de la corrida brandit des mouchoirs de couleur pour orienter le spectacle. Si le mouchoir est blanc, cela indique un avertissement ou une sortie de taureaux ; s'il est vert, c'est que le taureau est refusé : on procède alors à son renvoi. Un mouchoir grenat donne l'ordre de planter deux banderillas noires ; un jaune gracie le taureau et un violet exige que l'on traîne le taureau mort autour de l'arène pour lui rendre hommage.
D'abord, on accueille le taureau et on teste ses réactions au sol. Deux picadors, montés sur des chevaux protégés par d'épaisses cuirasses, entrent dans l'arène. Les chevaux portent des oeillères, afin qu'ils ne prennent pas peur. Les picadors attirent la bête vers eux et enfoncent leur lance dans le garrot de l'animal. Ensuite, on lance des banderillas (bâtons de couleur avec, à l'extrémité, un harpon) sur le dos du taureau en vue de l'exciter. Enfin, arrive le matador, qui opère la mise à mort. Il existe deux techniques : la plus utilisée est celle où le matador se dirige vers le taureau et lui enfonce son épée entre les deux omoplates. L'autre, plus difficile à réaliser, consiste à amener l'animal vers le matador. Elle démontre le parfait contrôle sur la bête. Cette dernière phase, en plus de la qualité et de la dextérité des passes, de l'agilité de l'animal et du temps passé à administrer le coup de grâce, compte beaucoup dans l'attribution ou non d'une récompense au torero (les oreilles et la queue) par le président de la corrida.
Le roi Juan Carlos Ier est un grand aficionado (passionné) des corridas. Bien qu'il ait sa tribune réservée, il préfère être assis en bas des gradins pour être plus près du spectacle.
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