Leitfaden Setouchi : Survol de Setouchi

La région de Setouchi entoure la mer intérieure de Seto. Cette étendue d'eau, dans la partie sud du Japon, sépare les îles d'Honshū, Shikoku et Kyūshū, et couvre une surface large de 23 000 km². A l'intérieur de la mer de Seto, dans le Parc national de Setonaikai, près de 1 000 îles, la plus grande étant l'île d'Awaj, et îlots se partagent l'espace. Le littoral de Setouchi avec des côtes découpées s'étire sur 7 000 kilomètres, reliant dix préfectures.

La région est aussi surnommée le pays du beau temps. Le climat est relativement doux comparé aux autres régions du Japon, on dit de lui qu'il ressemble au climat méditerranéen. Tout au long de l'année, la variation des températures et des précipitations est faible.

Durant plusieurs décennies après la Seconde Guerre mondiale, plusieurs îles de la Mer de Seto servirent de dépotoir industriel géant, ce fut particulièrement le cas pour Awaji, Inujima, ou Teoshima, et même de mouroir pour lépreux à Oshima. Mais cette époque est révolue. Le Japon fut le premier pays d'Asie à s'être industrialisé et aussi celui où la conscience écologique est aujourd'hui la plus affirmée, les générations nées après " Hiroshima et Nagasaki " sont particulièrement concernées et impliquées par l'écologie. La reconquête de ces îles s'est faite en plusieurs étapes. La décontamination dans un premier temps et l'installation de galeries et de musées de tout premier ordre comme le Benesse House Museum, imaginé par le célèbre architecte Tadao Ando, qui regroupe une quarantaine d'oeuvres (Niki de Saint Phalle, Kan Yasuda, Pollock) sur l'île de Naoshima.

La mer intérieure de Seto est un parc national. Setonaikai fut créé en 1934. Sa superficie est de 669 km². Contrairement à la mer méditerranée, elle n'est pas vraiment une mer intérieure au sens stricte du terme, puisqu'elle comporte plusieurs entrées. Son eau se renouvelle totalement en 18 mois là où il faut plus de cinquante ans pour la mer Méditerranée. L'autre grande caractéristique est le phénomène de marée rouge qui se manifeste de temps en temps en raison d'une prolifération de phytoplancton.

Pingouins de l'aquarium de Shimonoseki.

Maxime Dray

Les lapins d'Okunoshina. On ne connaît pas exactement le nombre de lapins qui vivent sur cette petite île, autrefois terre d'expérimentation de gaz toxiques, située dans la mer de Seto, préfecture d'Hiroshima. D'ailleurs comment le pourrait-on sachant qu'un couple de lapin peut donner 4 portées par an. Ce que l'on sait en revanche, c'est qu'ils n'étaient que 5 en 1967 et qu'aujourd'hui ils sont des milliers.

Les daims de Miyajima. Tous comme à Nara, les daims de l'île de Miyajima, préfecture d'Hiroshima, sont célèbres. Considérés comme messagers des dieux dans la religion Shinto, les biches et les daims circulent librement et sont protégés. Si ces cervidés sont relativement apprivoisés aux abords du sanctuaire, ils sont en revanche beaucoup plus sauvages sur la montagne. La population des daims est estimée à 500 individus, attention tout de même aux chapardeurs qui n'hésiteront pas à vous arracher un sac des mains.

Le fugu de Shimonoseki. Le fugu est un poisson globe. Le terme est d'ailleurs un terme générique donné par les Japonais à plus d'une centaine d'espèces appartenant à plusieurs genres. Diodons, Sphéroïdes, Lagocéphales Takifugu. Dans la ville de Shimonoseki, le fugu est la star incontestée. Il se rencontre partout et se décline sous toutes les formes. Mortel s'il est mal préparé, rappelons tout de même que des millions de fugu sont consommés chaque année et que les accidents mortels sont extrêmement rares. Aujourd'hui, tout le monde a le droit d'en consommer au Japon, sauf une personne, l'Empereur. Si vous vous rendez au Shimonoseki Marine Science Museum " Kaikyokan ", vous verrez une collection d'une centaine de spécimens.

Les chevaux des îles Oki. Les îles d'Oki, préfecture de Matsue, abritent de nombreuses merveilles naturelles, dont des cascades, des cèdres géants aux multiples troncs et des formations rocheuses inédites. Mais ce sont bien les chevaux sauvages de l'île de Nishinoshima qui attirent les touristes en grand nombre. Près de Matengai, la plus haute falaise du Japon, les petits chevaux bruns paissent ou galopent à l'air libre, stoppés uniquement par les parois abruptes des montagnes évoluant dans des aquariums.

Les cigognes de Toyooka. Le parc de cigognes à Toyooka dans la préfecture de Hyōgo, est un sanctuaire depuis 2005 pour ces oiseaux originaires de Sibérie. Le programme de réintroduction et de reproduction en captivité initié en 1965 porte aujourd'hui ses fruits puisque l'on dénombre près d'une centaine de cigognes blanches orientales dans le parc. Symbole du département de Hyōgo, elles sont classées comme patrimoine naturel national.

La flore japonaise est riche et cela s'explique par diverses raisons. Climatiques, le Japon n'a pas connu d'ère glaciaire semblable au reste du globe, géographique, la zone tiède à tempérée des forêts d'arbres à large feuillage persistant couvre la majeure partie de Setouchi. Le yabutsubaki (Camellia japonica), le shiinoki (Castanopsis sieboldii) et le kusu (Cinnamomum camphora) font partie de ses plantes caractéristiques et géologique. Il existe d'autres raisons, d'ordres culturels propres au pays, comme l'animisme et le civisme. Mais dans la région de la mer intérieure de Seto, Shikoku mis à part, en raison de la " bétonisation " des côtes et de l'agriculture du riz qui représentent à eux deux près de 70 % du territoire, la variété florale est moindre que dans le reste de l'archipel.