Leitfaden de la Côte Est Etats-Unis : Cuisine de la côte Est

Le Crab Cake est une spécialité régionale.

Brent Hofacker - Fotolia

Les produits régionaux de grande qualité ainsi que les spécialités locales tiennent une place importante dans le Nord-Est des Etats-Unis et le quotidien des Américains de cette région.

Produits du terroir dans le Vermont. Le Vermont est probablement l'état américain qui possède le plus une véritable culture du terroir. La qualité des produits locaux est excellente. En sillonnant l'état, le voyageur a de multiples occasions de s'arrêter dans des fermes pour déguster les produits et même y séjourner. Il serait dommage de ne pas goûter aux productions locales avec en vedette les fromages, la bière et bien entendu le sirop d'érable. Le Vermont Cheese Council regroupe près de 40 producteurs qui fabriquent plus d'une centaine de variétés de fromage au lait de vache, de chèvre, de brebis ou de buffle. Pâte dure ou pâte molle, frais ou affiné... Même le cheddar peut être un fromage de qualité ! Depuis ces dernières années, cette production artisanale connaît un grand succès, et la qualité et la variété des produits ne cessent de s'améliorer. Le Vermont compte également un nombre incroyable de petites brasseries artisanales, ce qui fait de cet état un des plus gros consommateurs de bière du pays. Certains bars possèdent leur propre brasserie et il n'est donc pas rare de pouvoir déguster ces bières locales directement chez le producteur. Rafraîchissant ! Quant au fameux sirop d'érable, le Vermont en est le plus gros producteur américain, avec une production de presque 5 millions de litres de sirop pour 2014 (soit presque la moitié de la production totale des Etats-Unis).

Le homard, la star du Maine. Impossible de se rendre dans le Maine sans s'adonner au rituel incontournable de la dégustation du homard sous toutes ses formes : entier à la vapeur, en sandwich ou accompagné de sauce au brandy... Le tout pour un coût dérisoire, comparé à ceux pratiqués en France. Pour l'anecdote, plus de 3 millions de ces crustacés sont pêchés en un seul été au large des côtes du Maine. Une expérience à ne manquer sous aucun prétexte.

A Boston et à Cape Cod, la spécialité est le clam chowder, une soupe crémeuse avec des palourdes, des pommes de terre et des oignons. Elle se déguste dans tous les restos, dans des cup en plastique dans les bars de plage ou dans un bol en pain au levain pour les plus gourmands. A Boston, la Boston cream est un must, en donut ou dans une tarte.

A New York. Ville d'exil par excellence, New-York réunit autant de cuisines que de communautés immigrées. De Little Italy à Chinatown, la variété est à l'honneur et la gastronomie de tous les continents est à portée de main. Les spécialités typiquement New-Yorkaises sont évidemment au rendez-vous : les New York-style pizzas avec leur grande taille et leur pâte fine que l'on plie comme une feuille de papier pour la manger comme un vrai New Yorkais ; les hot dogs de Coney Island ; les bagels ou autres sandwichs au pastrami...Vous n'avez que l'embarras du choix. L'Etat de New York est aussi le lieu de naissance de la vinaigrette Thousand Islands, qui a été créée dans la région du même nom. Elle fut popularisée par George Boldt, qui décida de la mettre au menu du Waldorf-Astoria à New York, dont il était le directeur.

Philadelphie est connu pour le cheesesteak. Plusieurs restaurants se disputent l'appellation de " meilleur cheesesteak ". Un conseil : allez en manger un à South Philly, chez Pat's ou Geno's, au coeur du marché italien. Ces deux institutions, fondées dans les années 1920, sont situées l'une en face de l'autre et attirent beaucoup de monde. Pat Olivieri, le King of Steaks, serait l'inventeur du Philly cheesesteak. Au début des années 1930, alors qu'il vend des hot-dogs et qu'il en a assez d'en manger tous les jours, il se met à émincer de la viande de boeuf dans du pain italien, avec des oignons frits. Un nouveau sandwich est né. Quelques années après, le sandwich commence à se vendre avec du fromage fondu. Au début, Olivieri le vend 10 cents. Aujourd'hui, il vaut environ 7 US$.

Le New Jersey est le lieu de naissance du salt water taffy, qui a vu le jour à Atlantic City dans les années 1880. C'est un petit bonbon mou à base de sucre, de sirop de maïs, de beurre et, comme son nom l'indique, de sel de mer. C'est également dans cet Etat qu'est né l'Applejack, boisson alcoolisée à base de pommes que l'on utilisait comme monnaie d'échange à l'époque coloniale. On peut s'en procurer à Scobeyville, chez Laird & Company, la plus ancienne distillerie du pays à produire de l'applejack, et l'une des dernières encore en opération.

Dans la région de Washington, on déguste le crab cake, de la chair de crabe tendre et savoureuse, préparée de différentes façons selon les restaurants. La baie de Chesapeake est connue pour sa grande concentration de crabes. A Baltimore, par exemple, on les sert en forme de boules, avec de la mayonnaise ou de la moutarde, des herbes et autres condiments. Le plat, servi avec des accompagnements différents selon les restaurants (frites, légumes, etc.), est savoureux.

La région Nord-Est des Etats-Unis reste, autour des nombreuses mégalopoles, majoritairement rurale et privilégiée sur le plan économique. De ce fait, les habitudes alimentaires de ses habitants sont très différentes des clichés et des préjugés que certains Européens s'en font. Les produits locaux et de grande qualité sont très présents et les farmers markets (marchés) fleurissent dès les beaux jours. Sur le bas côté des routes de Nouvelle-Angleterre, il n'est pas rare de croiser des carrioles remplies de produits frais du jardin. Vous pouvez alors vous approvisionner librement en échange de monnaie que vous laissez dans la cagnotte du propriétaire absent. Impensable en France, cette méthode est très pratiquée par les Américains des régions rurales qui sont d'un naturel très honnête.

Chaque produit de supermarché signale scrupuleusement à l'acheteur son apport calorique, protidique, glucidique, lipidique, vitaminique... Mais les aliments les plus gras, sucrés, saturés en sel et bourrés d'additifs sont les moins chers et les populations avec le moins de moyens sont souvent des victimes faciles de l'obésité galopante. On peut encore espérer bousculer cette tendance puisque depuis l'investiture de son mari, Michelle Obama a entamé une lutte sans merci contre ce fléau de l'obésité, notamment dans les écoles.

Aux Etats-Unis, il n'y a pas de petit déjeuner typique. Tout dépend du mode de vie de chacun : porridge aux fruits nappé de sirop d'érable pour les uns, breakfast sandwich à la cafétéria de l'entreprise ou encore quelques breakfast cereal pour les plus pressés. Le week-end venu, c'est une autre histoire. Les Américains sont très friands du brunch dominical. Que ce soit au restaurant, au diner ou à la maison, il y en a pour tous les goûts : pancakes, oeufs Bénédicte sous toutes leurs formes, pain perdu, gaufres, bacon, saucisses, smoothies... Le café est souvent illimité ! Aux Etats-Unis, la consommation de café diffère de la nôtre. Souvent moins fort, on sirote cette brown water toute la journée au bureau ou dans sa voiture dans des tasses gigantesques. Les célèbres chaînes de café présentes à tous les coins de rue approvisionnent les accros en noyant la boisson dans de la crème parfumée.

Le déjeuner se prend soit au bureau soit sur le pouce car les pauses de midi sont beaucoup moins longues qu'en France (entre une demi-heure et une heure).

Les familles américaines dînent assez tôt, dès le retour du travail. Les portions servies au restaurant ou au fast-food sont souvent plus généreuses qu'en France. Il n'est pas rare que les convives emportent avec eux une partie de leur repas non terminé en demandant un doggy bag.