Leitfaden Zentralafrikanische Republik : Le Centrafrique en 30 mots-clés

Barrière de pluie

Les pluies tropicales sont une vraie calamité pour les pistes en latérite − à égale nuisance avec les grumiers −, qui constituent 95 % du réseau routier au Centrafrique. Ainsi, lors d'intempéries, des barrières mobiles ou fixes sont installées pour empêcher la circulation des voitures. Une amende au kilomètre vous est facilement infligée par un responsable de barrière et représentant des forces de l'ordre qui, apparemment, a besoin de s'acheter un bon parapluie... Il est parfois nécessaire de céder pour n'avoir pas à attendre la fin du déluge !

Bokassa

Premier et dernier empereur du Centrafrique, Jean Bédel Bokassa a tellement marqué l'histoire de son pays qu'il est bien souvent le seul phénomène national connu en Occident. Souvenez-vous du scandale des diamants offerts à l'ancien président Giscard d'Estaing. Paradoxe étrange et amnésie sélective, les Centrafricains affirment regretter Bokassa, mais ils désirent surtout connaître le même essor que sous son règne. Après un long exil forcé en France puis en Côte d'Ivoire, Bokassa est décédé à Bangui en 1996, alors qu'il se prenait pour " le 13e apôtre du Christ ".

Brousse

Ce terme désigne l'espace rural, par opposition à l'urbain. Autant dire qu'en RCA la brousse constitue la majeure partie des " infrastructures ". Evitez tout de même de parler de brousse à un Centrafricain, mieux vaut remplacer ce terme par celui de " province ".

Capitaine

Le Lates niloticus, de son petit nom latin, pullule dans les eaux des nombreux fleuves et rivières du Centrafrique, en particulier dans l'Oubangui et la Lobaye. Ce poisson de grande taille est très recherché pour sa chair blanche et tendre, presque sans arête. D'une grande qualité gustative, il se cuisine de multiples manières. Mention spéciale pour le capitaine fumé au bois.

Chenilles

Autre spécialité culinaire du Centrafrique. Les petites se dégustent en sauce, à la saison des pluies. Certains locaux appellent les grosses, blanches et boudinées, le " caviar centrafricain ". Hum...

Chouia

Egalement appelé méchoui. Il s'agit d'une pièce de viande de boeuf ou de cabri, grillée et servie dans les nombreuses chouateries des rues de Bangui. Toujours installées au coeur des quartiers animés, très prisés des centrafricains, les chouateries sont les points de rencontre des sorties entre amis. En province, toutes les villes ont leur chouaterie, et elles sont souvent le seul recours du touriste affamé, dans un pays où les restaurants de qualité sont très rares...

Chutes

En veux-tu, en voilà ! Le Centrafrique, et notamment la zone sud, est sillonné par de très nombreux cours d'eau, qui se fraient leur chemin sur un sol sculpté par l'érosion. Ainsi, leur puissance rencontre parfois des caprices géologiques qui provoquent des chutes toujours spectaculaires. Les plus connues sont les chutes de Mbali à Boali, de la Kotto à Kembé, de Lancrenon à Bocaranga, de Matakil à la Koumbala, de Toutoubou à Carnot et de Mbéko à Mbaïki. N'oubliez pas vos maillots de bain !

Diamants

Mythique, le diamant centrafricain est réputé pour sa pureté exceptionnelle. Selon les légendes, le sol du pays regorgerait de la précieuse gemme, encore uniquement exploitée de façon alluvionnaire. Beaucoup de nationaux se sont reconvertis dans la recherche de ce minerai, objet de toutes les convoitises et véritable pilier de l'économie centrafricaine, même si le secteur se révèle très corrompu.

Électricité

Malgré un réseau hydrographique propice aux barrages hydroélectriques, seules deux villes centrafricaines bénéficient du courant 24h/24 : Bangui et Mobaye. La capitale est alimentée par trois turbines datant des années 1940, produisant leur énergie grâce aux chutes de Boali. Ainsi, les coupures sont très fréquentes à Bangui, et les sauts de tension permanents. Certains quartiers peuvent être privés de courant durant plusieurs jours. Mobaye doit sa lumière à l'ancien chef d'Etat congolais Mobutu : il y a en effet fait construire une usine en 1989.

Fleuve Oubangui

Les géographes s'offusqueront de cette appellation, car l'Oubangui ne se jette pas dans la mer, mais rejoint le fleuve Congo. Malgré tout, qui oserait appeler " rivière " ces eaux profondes, larges, majestueuses ? Si, en période de basses eaux, quand il serpente entre les bancs de sable, son débit diminue, en saison des pluies, il peut mesurer jusqu'à 4 km de large.

Godobé

Les enfants des rues hantent le centre-ville : les nombreux soubresauts politico-militaires, les ravages du sida et une situation économique désastreuse ont condamné à l'errance des milliers de gamins, souvent très jeunes.

Gorilles

Véritable trésor faunique du pays. Le pistage des gorilles de plaine de l'Ouest est particulièrement bien organisé : le WWF se charge de gérer la structure et la recherche scientifique, tandis que les Pygmées servent de guides. Un respect de l'animal et de son environnement qui permet aux amateurs de rencontrer les " dos argentés " de façon plus authentique. Une manière de se sensibiliser encore davantage à la préservation des espèces.

Grottes et gouffres

Ouadda dans la Haute-Kotto, dans la Lobaye, dans le Haut-Mbomou, le Maïgaro à Bouar (Nana-Mambéré)... Le Centrafrique, formé de multiples plateaux, est aussi percé d'innombrables cavités dont bon nombre sont ornées de peintures rupestres plusieurs fois millénaires. Certaines grottes peuvent contenir jusqu'à 1 000 personnes.

Humidité

Avec un taux d'humidité toujours supérieur à 70 % et la chaleur compacte qui colle à la peau, personne n'échappe à la transpiration continuelle. Ventilateurs, climatiseurs, douches froides... rien n'y fait, l'humidité épaisse et chaude dans laquelle on plonge à la descente de l'avion nous entoure toujours. Sous ce climat, les enfants attrapent souvent de petites plaques de boutons rouges appelées bourbouille. Rien de grave, un lait contre la bourbouille est préparé dans la pharmacie du centre de Bangui pour y remédier rapidement. Seule période qui fasse exception : les trois ou quatre semaines de décembre où souffle l'harmattan : on descend alors d'un seul coup au-dessous de 30 % d'humidité !

Kilomètre 5

" 5 kilos, 5 kilos ", hurlent les taximen... Impossible de manquer le plus grand marché à ciel ouvert de Bangui, véritable ville dans la ville, situé au 5e kilomètre après le rond-point de la République, appelé PK0. Dangereux le soir venu, le PK5 mérite un détour pour son brouhaha incessant, son organisation bien personnelle et son très large éventail de produits, allant de la salade verte à la boîte de cirage, en passant par le sac de ciment et l'assiette en métal.

Kotazo

Littéralement " le grand " en sängö. Ce terme désigne les personnages importants de la société banguissoise, centrafricains comme expatriés, avec lesquels chacun s'évertue à parler avec beaucoup de déférence. " Barala kotazo " équivaut à un " bonjour monsieur " prononcé très cérémonieusement.

Latérite

Nom commun pour désigner les sols ferralitiques des zones humides, caractérisés par la présence d'alumine libre et d'oxyde de fer. Sur 24 000 km de réseau routier, 458 km seulement sont bitumés. Pour le reste, il faut supporter les pistes de latérite, belles et cabossées. Pour les yeux, la couleur bien caractéristique de la latérite donne lieu à des contrastes d'une beauté rare : rouge, poudreuse, brûlante, la route saigne la forêt fraîche de ses couleurs vivantes. Parfois, la terre rouge est noircie par la cendre des brûlis, sur lesquels renaît une herbe vivace et verte, presque fluorescente. Mais pour les fesses et pour le dos, ces pistes sont une torture ! Dans les zones forestières, le passage des grumiers façonne les pistes en forme de " tôle ondulée ". La poussière laisse un souvenir de teinture subtil, qui fige les visages et qui retrace le déroulement de la journée sur les vêtements. En projet depuis le début du siècle, un chemin de fer devait pourtant prolonger la " transcamerounaise " jusqu'à Bangui... Au niveau du Congo, les locomotives se sont arrêtées à la frontière, vers Mongoumba (Lobaye). Quant au Nord, il devait bénéficier de la liaison du chemin de fer soudanais avec Birao. Des projets toujours avortés.

Mégalithes

Répartis sur 7 500 km² dans la région de Bouar, dans le nord-ouest du pays, les mégalithes prouvent que le Centrafrique a toujours été une terre de migration. Ceux de Bouar ont gardé leur authenticité, mal protégés mais toujours debout malgré l'érosion, l'action et les pillages de l'homme... Ils se distinguent par leur forme concentrique, par leur emplacement toujours à la source d'un cours d'eau, par leur orientation systématiquement vers l'est ou dans la direction du cours d'eau et par leur épaisseur presque identique. En Afrique subsaharienne, des mégalithes existent au Sénégal (sur la rive droite du fleuve Gambie), en Mauritanie, au Mali (dans la région de Niafunké, le site de Tundidaro comprend 150 pierres dressées). D'autres ensembles sont également connus au Niger, au Togo et au Tchad, représentant des tombeaux qui protègent les sépultures par des pierres dressées, comme à Bouar. En Ethiopie, on les trouve dans les massifs montagneux du Harrar et à l'est d'Addis-Abeba, où une civilisation de mégalithes gravés s'est développée.

Manga tî hôn

Littéralement " cigarette de nez ", le tabac à renifler est aussi surnommé " la prise ". Unanimement plébiscité par les Centrafricains, il soignerait les maux de tête et le nez qui coule, et serait efficace contre les envoûtements. Il n'est pas rare qu'on les voie tous, hommes ou femmes, s'échanger des petits sachets à 50 FCFA, avec l'impression fausse et très occidentale qu'ils sont en train de sniffer une drogue quelconque.

Manioc

" Il y a à manger en dessous, il y a à manger au-dessus ", se plaisent à répéter les Centrafricains. Il faut dire que leur tubercule favori constitue 90 % de leur alimentation.

Mounjou

Terme sängö désignant le " Blanc ". La langue véhiculaire étant en partie inspirée du français, les Centrafricains sont nombreux à affirmer que ce mot serait le fruit des échanges avec les anciens colons, qui disaient " Bonjour " en appuyant fortement les syllabes. D'ailleurs, pour une oreille novice, la confusion est fréquente et, souvent, l'étranger répond " Bonjour ". Il y a de fortes chances pour qu'on lui rétorque " Merci ". D'autres affirment que " mounjou " est un terme nzakara, signifiant " brillant ", qui a servi à désigner les explorateurs blancs, car le mot " blanc " n'existe pas dans cette langue.

Mporo

Entre amis, on se serre la main en terminant par un léger claquement de doigt. Ce geste est, autant que l'accolade, un signe de complicité entre jeunes comme entre adultes.

Nakos

Persiennes de bois ou de verre qui tiennent lieu de fenêtre en Centrafrique.

Nissan sunny

Les taxis jaunes qui sillonnent les rues de Bangui sont tous de marque japonaise et affublés de noms très spirituels : " Danger de mort ", " Jésus la Solution ", " Tranquilité "... On peut monter à 2 devant à côté du chauffeur, et 5 à l'arrière, sans compter les jeunes enfants. Sur les routes de province les taxis sont surmontés de lourds chargements de bagages et de denrées en tout genre : ils sont souvent plus hauts que larges. Les femmes et les enfants sont serrés à l'intérieur, tandis que les hommes, à l'extérieur, s'agrippent où ils peuvent sur les côtés.

Place mortuaire

La famille du défunt se doit de réunir tous ses membres et tous ses amis, engageant à cette occasion des dépenses pharaoniques. Sous un dais de satin aux couleurs vives, les proches reçoivent leurs invités pour les condoléances, puis on palabre, on mange et, surtout, on chante. Rythmes et mélodies traditionnelles résonnent jusqu'au lever du jour : chacun a apporté sa natte pour dormir sur place, à tour de rôle, autour des parents auxquels on enlève ainsi le chagrin. De vraies fêtes populaires pour ensorceler la mort.

Premier décembre

Jour de la fête nationale, qui célèbre la proclamation de la République centrafricaine par Barthélémy Boganda, en 1958. Fête très populaire, marquée par deux événements : le défilé sur l'avenue des Martyrs et la course de pirogue sur le fleuve.

Pygmées

Reconnus comme les premiers habitants de l'Afrique centrale, les Pygmées habitent les forêts centrafricaines, essentiellement dans la Lobaye et le bassin de la Sangha. Ils se trouvent aussi au Cameroun, au Congo et en RDC. Peuple de la forêt, ils vivent de chasse, de pêche et de cueillette. Mais les Pygmées commencent aussi à occuper des secteurs longtemps réservés aux " grands frères noirs ". Ces maîtres des chants polyphoniques connaissent parfaitement la faune et la flore de la forêt équatoriale, ainsi que la pharmacopée naturelle. Chasseurs avertis d'éléphants ou de fauves tels que la panthère, ils utilisent l'arbalète, l'arc, le filet... Quant à leur aspect physique, les Pygmées se distinguent par leur petite taille, un visage très rond et une pilosité excessive.

Sorcellerie

La pratiquer est un délit sanctionné par le Code pénal, mais ses adeptes sont souvent châtiés hors de tout cadre légal. Les villageois, notamment dans les régions reculées, font souvent justice eux-mêmes : la vox populi condamnant toute personne soupçonnée de pratiquer la sorcellerie, les personnes gênantes sont ainsi facilement mises au ban de la société et plusieurs suspects sont tués chaque année.

Tradipraticien

Il soigne à base de plantes cueillies dans la forêt, dont les Pygmées sont les meilleurs connaisseurs. A 5 kg, il est possible d'acheter toutes sortes d'écorces, de fruits séchés ou de feuilles pilées. Les tradipraticiens sont beaucoup consultés par la population locale, qui n'a malheureusement pas souvent les moyens d'aller voir un médecin.

Zaraguinas

Ce sont les coupeurs de route : des bandits de grand chemin armés et sans scrupule, qui opèrent sur toutes les routes du pays, principalement en saison sèche et à la tombée de la nuit. Toute la zone se situant au nord de la ligne qui relie horizontalement Bouar au Sud-Soudan est une zone à haut risque. Ni la gendarmerie ni l'armée n'ont les capacités de contrôler toute l'étendue du territoire. Révoltés par cette insécurité permanente qui mine leur pays, des villageois se sont regroupés en milices, armées uniquement de machettes, et protégées par des grigris qui leur donne la certitude d'être invincibles face aux balles. Les Banguissois racontent que les gendarmes envoient ces milices, les anti-baratas, en première ligne quand des coupeurs de route sont repérés. Leur protection magique est si efficace, qu'il n'y aurait presque plus de zaraguinas... ce qui prouve que les croyances traditionnelles sont toujours bien vivantes. Malheureusement, les zaraguinas courent toujours, n'en doutez pas.

L’affaire Michel Servet (1553)

Le médecin Michel Servet (1511-1553) s'était rendu haïssable de toutes les Églises en niant le dogme de la Trinité. Condamné une première fois par l'Inquisition à Vienne, il parvint à s'évader en 1533 de sa prison, puis regagna Genève. Ici, Calvin le reconnaîtra à l'un de ses sermons, avant de le dénoncer au magistrat. Peu après, le Petit Conseil de Genève condamna Michel Servet à la peine de mort. Ainsi, Michel Servet fut l'une des seules victimes des oppositions religieuses à Genève. Il fut brûlé en 1553 à Champel.

L'hymne de la République et canton de Genève : Le Cé qu'è lainô

L'hymne choisit pour Genève et son canton retrace la victoire des Genevois sur les 2 000 hommes du Duc de Savoie Charles Emmanuel ce matin du 12 décembre 1602.

Le Cé qu'è lainô en arpitan genevois ou patois savoyard, signifie " Celui vient d'en haut ". Le discours chanté est composé de 68 strophes dont une trentaine détaille l'exécution des Savoyards.

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