Leitfaden Zentralafrikanische Republik : Politique et économie
Après avoir accédé au pouvoir grâce au coup de force du 15 mars 2003, le général Bozizé a mené à bien une transition politique difficile et incertaine, qui s'est conclue par des élections présidentielles et législatives les 13 mars et 8 mai 2005. Il a été réélu à la présidence en 2011 dans des conditions dont la transparence a satisfait la communauté internationale, avec 66 % des voix, face à Patassé et Martin Ziguélé, candidat du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC). Majoritaire à l'Assemblée nationale, Kwa na Kwa (en sängö, " le travail, rien que le travail "), le parti du président Bozizé, résulte de la coalition entre plusieurs partis. Outre ses fonctions de chef de l'Etat, le président est également ministre de la Défense. Le gouvernement actuel est dirigé par Faustin Archange Touadéra, ancien recteur de l'université de Bangui, dont l'esprit de diplomatie et l'ardeur au travail sont reconnus par la majorité.
L'insécurité ne cesse pour autant de croître, notamment dans la partie nord du pays, où des troupes rebelles et des coupeurs de route s'en prennent non seulement aux voyageurs et aux commerçants, mais aussi aux casernes de gendarmerie. Le HCR estime à 45 000 le nombre de Centrafricains réfugiés au Tchad depuis 2003. La FOMUC, Force multinationale de la CEMAC dont le financement est pris en charge par l'Union européenne, ainsi que le détachement français appelé " Boali ", soit quelque 600 soldats, ont pour mission principale de sécuriser les zones à risque. Face à la crise du Darfour, l'Union européenne a décidé, à l'automne 2007, de déployer plus de 3 000 soldats dans la région, dont environ une moitié des militaires français au Tchad et au Centrafrique. Cette opération, baptisée EUFOR, a néanmoins été relayée, en 2009, par un déploiement des Nations unies, la MINURCAT (Mission des Nations unies au Tchad et en Centrafrique), à travers lequel notamment 300 soldats et un personnel de soutien nombreux, dont la base se trouve à Birao, se chargent de préserver la paix et de protéger les droits de l'homme.
Adoptée par référendum le 5 décembre 2004, avec plus de 80 % de votes positifs, la nouvelle Constitution de la République centrafricaine a été élaborée sur la base de celle de 1995. Elle instaure un régime semi-présidentiel : le chef de l'Etat est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois. Le président fixe les grandes orientations de la nation, tandis que le Premier ministre, issu de la majorité parlementaire, définit et conduit la politique du pays sous le contrôle du Parlement, en charge de légiférer. Ainsi, le Premier ministre et l'Assemblée nationale disposent d'un réel pouvoir face au président de la République.
Le Parlement est composé d'une chambre unique, l'Assemblée nationale. Elle a l'initiative des lois, lève l'impôt et contrôle l'action du gouvernement. Elle est composée de 107 députés (85 avant les législatives de décembre 1998) élus au suffrage universel pour 5 ans. Comme le Premier ministre, elle est perdante dans l'organisation des pouvoirs. Elle peut renverser le gouvernement, mais n'en a pas le monopole puisque cette prérogative appartient aussi au président de la République.
Une Cour constitutionnelle a été mise en place. Elle est composée de 9 membres (3 nommés par le président de la République, 3 par le président de l'Assemblée nationale et 3 magistrats élus par leurs pairs) dont la durée du mandat, non renouvelable, est de 9 ans. Elle juge la constitutionnalité des lois promulguées ou en instance de promulgation, veille à la régularité de toute opération électorale et en proclame les résultats, tranche tout contentieux électoral et les conflits de compétence entre le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et les collectivités territoriales. Ses décisions ne sont pas susceptibles de recours. Un conseil économique et social donne son avis sur toutes les propositions ou projets de loi à caractère économique, social et culturel, et peut être chargé de toutes les études dans ces trois domaines.
Organisation administrative. Le Centrafrique comprend 16 préfectures (subdivisées en 66 sous-préfectures) auxquelles s'ajoute une commune à part : la ville de Bangui. Les circonscriptions englobent 172 communes, mais rares sont celles de plus de 40 000 habitants (7). Sinon, la population se répartit entre 8 000 villages environ.
L'Eglise catholique-chrétienne est également appelée Eglise vieille-catholique, dite aussi Union d'Utrecht. Elle regroupe, depuis 1870, des catholiques qui refusent le dogme de l'infaillibilité pontificale, mais surtout celui de la juridiction universelle de l'évêque de Rome. Ces Eglises catholiques autocéphales se sont rassemblées à partir de 1889 et forment une unité autour de la Conférence internationale des évêques vieux-catholiques, sur la base de la Déclaration d'Utrecht. L'Eglise vieille-catholique reste ancrée dans la tradition catholique et connaît les mêmes sacrements que l'Eglise catholique-romaine. Ses pratiques se sont cependant éloignées de celles de l'Eglise romaine sur plusieurs plans et cela à différents degrés selon les pays. Ainsi, en Suisse, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique et en Allemagne, elle admet les prêtres mariés, l'ordination des femmes, les remariages après divorce, la contraception artificielle et parfois même les bénédictions de couples homosexuels.
Kwa na Kwa (CN-KNK), du président de la République François Bozizé.
Mouvement de la libération du peuple centrafricain (MLPC), de l'ancien président déchu Ange-Félix Patassé. En crise depuis le coup d'Etat du 15 mars 2003 de l'actuel président François Bozizé, le MLPC a siégé au Conseil national de transition et conservait quelques ministères. L'entente Patassé-Ziguélé n'était plus qu'un lointain souvenir en 2011 lors des présidentielles. Martin Ziguélé ayant rejeté Patassé du parti, ce dernier en revendiquant toujours la paternité. Patassé présenta par la suite sa propre candidature avant son décès en avril 2011. Ziguélé, régulièrement de passage en France où il cherche des soutiens et des financements, est depuis le leader incontestable du parti.
Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), parti de l'ancien président André Kolingba.
Front patriotique pour le progrès (FPP), qui était dirigé par Abel Goumba, médecin et compagnon de lutte de Barthélemy Boganda. Militant et politicien engagé dès les prémices des indépendances, Abel Goumba avait occupé, pour peu de temps, le poste de Premier ministre, à la suite du coup d'Etat du 15 mars 2003. Il était perçu par la communauté internationale comme l'un des seuls politiciens centrafricains fiables, qui ne s'était jamais vraiment compromis sous aucun régime. Il est décédé en mai 2009. Le FPP a été repris par le fils d'Abel, Alexandre Goumba.
Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD), fondé par l'ancien président David Dacko.
Parti pour l'unité nationale (PUN), de Jean-Paul Ngoupandé, ancien Premier ministre de Patassé, qui a été conseiller spécial du chef de l'Etat.
Sur la scène régionale, le Centrafrique aimerait jouer un rôle plus actif, malgré des avancées encore timorées. Certes, la prise de pouvoir par les armes et le renversement d'un président démocratiquement élu sont toujours condamnés par la communauté internationale. Mais à force de signaux positifs, la situation est en voie d'amélioration, en tout cas de stabilisation. Pour preuve, la réintégration du pays au sein de l'Union africaine en 2005, et l'accueil à Bangui de la Conférence ministérielle sur les Grands Lacs, en 2006. Par ailleurs, le président Bozizé a officié comme intermédiaire et médiateur entre le Soudan et le Tchad dans l'épineuse question du Darfour, dont les pourparlers étaient placés sous l'égide de la Libye. La fin de la période transition a également marqué la reprise des activités dans le pays du PNUD, avec le Programme de réinsertion des anciens combattants (PRAC) et de l'Union européenne. Cette dernière est d'ailleurs devenue le principal bailleur de fonds du Centrafrique.
Si les bonnes relations politiques avec la France restent primordiales, la République centrafricaine cherche, avec raison et lucidité, à diversifier ses partenaires politiques et économiques, une volonté d'ouverture confirmée par de nombreuses visites bilatérales (pays du Golfe persique, Libye, Chine, Afrique du Sud, Ukraine et Cuba). Sous la pression des organismes internationaux, Bozizé a du convoquer, fin 2008-début 2009, un Dialogue politique inclusif réunissant les principaux chefs rebelles afin de trouver une entente. Sous la houlette d'Omar Bongo, venu parrainer cette initiative, les discussions ont abouti à un certain nombre de résolutions destinées à éteindre les rébellions : on y a notamment décidé le désarmement des rebelles en échange d'une intégration dans l'armée nationale.
Bois. Principales ressources du pays avec le diamant brut, les forêts couvrent 5 millions d'hectares, soit 8 % du territoire national : 1,2 million d'hectares dans le Sud-Est (Basse-Kotto), et 3,8 millions d'hectares de forêt dense humide dans le Sud-Ouest (Ombella-Mpoko, Lobaye, Sangha, Mambéré-Kadéï), dont 3,2 millions d'hectares sont déjà exploités. La forêt centrafricaine est l'une des plus riches d'Afrique, avec plus de 200 essences dont le sapelli, l'ayous, l'iroko, le sipo, l'anigré, le mukulungu, le tiama, le tifou, le doussié, qui comptent parmi les plus exploitées. Trois sociétés (SCAD, IFB, SEFCA) dominent ce secteur, certes prolifique et à fort potentiel, mais qui souffre aussi de l'enclavement des lieux de production, des difficultés d'accès qui retardent l'acheminement des produits notamment vers le port de Douala (Cameroun), rendant difficile l'exploitation efficace des permis obtenus. La production sylvicole a connu une augmentation de 11,5 % en 2004, soit 584,9 milliers de m3 produits, l'année 2003 ayant été marquée par un coup d'État qui a fait chuter la production de 737,5 milliers de m3 répertoriés en 2002. Le bois est essentiellement exporté sous forme de grume ou scié, la seule usine de transformation locale étant la SCAD (Lobaye), qui produit aussi du contreplaqué. Aujourd'hui, le secteur du bois représente 40 % des recettes d'exportation.
La filière sylvicole demeure le seul secteur qui fonctionne encore correctement, source de rentes financières conséquentes, au niveau des taxes perçues et des emplois créés en province, engendrant donc du pouvoir d'achat dans des régions reculées. Les dirigeants des sociétés forestières ont entrepris des actions sociales, dont notamment la création de dispensaires et d'écoles, et entretiennent aussi les pistes pour leurs grumiers. Un programme de gestion du patrimoine forestier a été mis en place, avec de nombreuses difficultés, mais chaque opérateur économique tente de l'appliquer.
Diamant. Probablement l'un des secteurs les plus corrompus de l'économie centrafricaine, le diamant constitue l'une des premières sources de revenu du pays avec le bois, procurant à lui seul près de 90 % des ressources minières d'exportation, et 50 % des recettes totales d'exportation. Principalement destinée à la joaillerie, plus de la moitié de la production est extraite et exportée illégalement. Si la production se " limite " à l'alluvionnaire, la prospection menée par la firme sud-africaine De Beers dans le Sud-Est, en quête de diamant kimberlitique, laisse présager une amélioration du versement des recettes et un assainissement du secteur. Mais seulement 400 milliers de carats ont été déclarés à l'exportation en 2006 (contre 449,3 milliers de carats en 2001), alors que la production réelle et annuelle avoisinerait plutôt 900 milliers de carats. Pour de nombreux observateurs, ce serait près de 70 % de la production diamantifère qui serait exportée illégalement, sans reversement de taxes ni aucun contrôle. Réputé pour sa grande pureté, le carat alluvionnaire centrafricain se négocie autour de 150 € à Anvers (Belgique). L'ouverture de plusieurs sociétés minières vient de redynamiser la production et le nouveau Code minier permet de mieux contrôler le secteur. Le Centrafrique fait partie du processus de Kimberley, qui garantit que le produit de la vente de diamants ne finance pas des achats d'armes. Si le diamant et l'or sont les seules ressources minières exploitées aujourd'hui, l'uranium, le fer, le calcaire ou le cuivre présents dans le sous-sol du pays représentent un fort potentiel.
Coton. Grande culture d'exportation avec le café, le coton, qui a connu une forte chute en 2002, a vu sa production croître de 39 % et 50 % en 2009 et 2010, avec 11,5 milliers de tonnes.
Café. La filière est train de se redresser grâce à une production estimée à 5,7 milliers de tonnes en 2010, contre 3,9 en 2009. Mais, pour sensiblement les mêmes raisons que le coton, avec lequel le café formait autrefois les cultures phares de l'exportation, les perspectives de négoce avec le Soudan, qui achète normalement les trois quarts du café centrafricain, sont devenues difficiles en raison de la crise au Darfour.
Élevage. Avec un cheptel estimé à 15 millions de têtes en 2009, l'élevage a contribué à la croissance. Secteur important de l'économie, l'activité pastorale porte essentiellement sur l'élevage des bovins (Peuhl-Mbororo), des ovins, des caprins, des volailles... L'élevage constituait une ressource importante jusqu'aux années 1980, mais le marché s'est peu à peu fermé en raison des voies de communication difficilement praticables et de l'insécurité (les Peuhl, principaux éleveurs, rackettés, enlevés et victimes de chantage, ont tendance à fuir vers le Cameroun). À cela s'ajoute évidemment un pouvoir d'achat affaibli en raison d'une situation économique dégradée, qui n'encourage pas la consommation.
Chasse. Avec une consommation annuelle de 48 000 tonnes, la chasse représente 2,5 % du PIB. La chasse traditionnelle, au moyen d'un filet, d'une arbalète, d'une sagaie ou du feu de brousse est pratiquée pour l'autoconsommation. La chasse commerciale, au fusil, la plupart du temps sans aucun permis, alimente un réseau de femmes commerçantes servant d'intermédiaires entre les zones de chasse et les zones urbaines.
Cultures vivrières. Plus de 70 % des Centrafricains vivent de l'agriculture ou continuent de cultiver leur champ pour assurer un revenu supplémentaire et maintenir leur niveau de vie. Aujourd'hui, le manioc reste la principale culture, avec un volume qui varie peu, estimé à 632,9 milliers de tonnes en 2010. Une stabilité qui s'explique par la forte demande intérieure, le manioc constituant la base alimentaire de 90 % des Centrafricains. Si la production vivrière se révèle stable dans son ensemble, les cultures de maïs et d'arachides progressent régulièrement. À noter que la bonne tenue des activités agricoles a permis de maintenir l'offre en produits vivriers, notamment lors du coup d'État de 2003, et de limiter l'inflation.
Comme beaucoup de villes culturelles, Genève est prospère et riche en oeuvres diverses exposées dans ses multiples musées et bibliothèques. La ville nous montre son attachement important pour tous ces témoignages du passé et surtout combien elle est prévenante si par malheur un incendie, ou tout autre dégât devait avoir lieu ! Un container - une berce - de 40 m3 a été installée en 2015 à l'extérieur du musée d'Ethnographie pour servir à la fois de QG et de véritable " boîte à outils " de sauvetage pour les oeuvres d'arts. C'est une première en Europe et plutôt insolite et novateur comme procédé ! Dans ce bureau de sauvegarde, on trouvera rapidement de quoi être opérationnel pour la protection des biens culturels lors de l'évacutation : la tenue complète de protection pour manier avec précaution les oeuvres : lunettes, gants, bottes, des éponges, des bâches, tout le nécessaire pour déshumidifier, nettoyer, emballer, et même congeler. Pour le côté opérationnel, un petit bureau est aussi fonctionnel.
Un container mobile " made in Switzerland " qui devrait se propager très vite et dans la ville et partout ailleurs !
Malgré un potentiel énorme et idéal, notamment pour le tourisme solidaire et l'écotourisme, le secteur reste largement sous-développé au Centrafrique : pénurie de structures d'accueil et mauvais état des voies de communication, difficultés d'accès et problème d'entretien des sites, absence de structures d'information, insécurité persistante dans les zones d'attrait touristique, absence de formation de professionnels et de sensibilisation des populations, et image déplorable du pays à l'extérieur de ses frontières...
Avec une poignée de vols internationaux par semaine, l'affluence éventuelle connaît déjà ses limites. S'il y a une vingtaine d'années, les touristes venaient en nombre au Centrafrique et engendraient un apport de devises étrangères équivalent à 6 millions de dollars annuels, le secteur est aujourd'hui à l'abandon, ses potentialités complètement minimisées. Seules quelques milliers de touristes se hasardent chaque année dans le pays. Mais, en grande majorité, il s'agit de riches étrangers pratiquant le tourisme cynégétique (la chasse), seule branche développée du secteur. Le Centrafrique est réputé pour la diversité et l'abondance de sa faune de grande taille. Ces touristes de luxe, souvent prêts à dépenser quelque 10 000 € par semaine, sont emmenés directement vers les camps de chasse du nord, dès leur descente d'avion. Pour la communauté des chasseurs, nul besoin de vanter les mérites du pays : ce public a su trouver en Centrafrique un produit suffisamment original, avec des prestations haut de gamme qui ont permis non seulement de le fidéliser, mais de favoriser un bouche-à-oreille productif. Si les retombées pour les populations locales peuvent apparaître limitées, il est certain que la présence de ce type de tourisme encourage l'entretien des parcs et des initiatives privées de lutte contre le braconnage. Sans oublier les taxes d'abattage reversées aux locaux. Et, pourtant, une diversification du secteur est plus qu'envisageable : il apparaît évident que le tourisme de vision pourrait générer des revenus substantiels et participer au développement des zones les plus reculées. Mais l'écotourisme souffre d'un manque absolu de mise en valeur. Car des potentialités écotouristiques existent. C'est le cas notamment du pistage des gorilles, de l'observation des éléphants dans des salines naturelles ou encore des fortes concentrations d'hippopotames, au sein d'un milieu naturel très généreux et quasiment intact. La plupart des projets écotouristiques s'opèrent via des entrepreneurs privés. Ainsi, deux grands sites, appartenant ou gérés par des investisseurs étrangers, autorisent le tourisme de vision : Bayanga et Ngotto.
L'économie centrafricaine repose sur un potentiel naturel énorme : des forêts denses et riches en essences, une agriculture qui souffre, mais dont la production vivrière couvre les besoins de la population, ainsi qu'un sous-sol riche en minerais comme le diamant, l'or, l'uranium (les trois seuls exploités), le fer, le zinc, le lignite, le calcaire et le cuivre. Mais le pays souffre d'un enclavement territorial handicapant, aggravé par l'impraticabilité de la voie fluviale Oubangui-Congo, trop ensablée en saison sèche, tout comme par l'insécurité endémique des voies terrestres de communication, le mauvais état et la longueur des routes commerciales vers le Tchad et le Cameroun, constituées essentiellement de pistes en latérite.
Principalement en raison de ces facteurs, l'économie peine à se reconstruire, malgré une croissance de plus de 3 % ces dernières années et des aides financières extérieures, tels les fonds injectés par les bailleurs multilatéraux dont l'Union européenne et notamment la France. Le relatif apaisement des tensions politico-militaires, la reprise des activités minières, industrielles et commerciales, ajoutés à la volonté de normalisation avec les institutions financières internationales, devraient pourtant sortir le pays de son marasme économique.
Certes, la République centrafricaine est pour le moment un Etat ruiné. Difficile de faire entrer de l'argent dans les caisses quand une dizaine d'entreprises seulement, les plus importantes du pays, paient leurs impôts régulièrement, et que la corruption est endémique à tous les niveaux de la hiérarchie sociale. La pénurie de moyens est criante, notamment pour alimenter le fonctionnement étatique : les salaires des fonctionnaires accusent souvent plusieurs mois d'impayés, les structures sanitaires et d'éducation fonctionnent difficilement, les services postaux sont inexistants... Mais les efforts pour garder le cap des réformes, notamment douanières - difficiles à mettre en place durablement compte tenu de l'instabilité politique et de la corruption -, et la volonté des dignitaires du régime d'afficher des preuves de bonne gouvernance, doivent permettre aux administrations publiques la mise en oeuvre de réformes déterminantes pour l'avenir du pays. Dès aujourd'hui, une bonne gestion des ressources naturelles s'impose, ainsi que l'assainissement des finances publiques, l'intensification de la lutte contre la fraude et la corruption.
Le pays a été admis à l'initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en juillet 2009. Au titre de ce dispositif, la RCA a bénéficié de l'annulation d'une bonne partie de sa dette par le Club de Paris, groupe informel de créanciers publics qui regroupe 19 des principaux pays industrialisés.
La République centrafricaine est membre de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). Ses principaux partenaires économiques sont la Belgique, la Chine, le Maroc, la France, la Grande-Bretagne, la Suisse, l'Allemagne. Il faut également signaler le dynamisme du marché CEMAC et l'intensité des échanges commerciaux internes, en particulier avec le Cameroun et le Tchad.
Enfin, comme le reste du continent, le Centrafrique a été touché de plein fouet par la crise économique mondiale : le coton, les grumes et le diamant sont parmi les secteurs qui ont le plus souffert depuis le début de la crise en 2008.
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