Leitfaden Paraguay : Comment partir ?

Dans les catégories confort ou charme et luxe, les meilleurs hôtels sont souvent tenus par des Paraguayens d'origine allemande (Hotel Alemán), avec des établissements soignés et des considérations environnementales. Ne pas se fier aux étoiles que s'auto-attribuent parfois les hôteliers, elles ne veulent pas dire grand-chose. On trouve dans presque tous les hôtels des chambres pour 1, 2, 3, 4 et parfois 5 personnes, bien pratiques pour les groupes. La chambre double (habitación doble) compte deux lits (parfois deux grands lits), la chambre matrimonial dispose d'un grand lit et souvent un lit simple en plus. Dans les catégories confort et luxe, la salle de bains est dans la chambre (baño privado), dans les catégories plus économiques, les hôtes peuvent être amenés à partager la salle de bains (baño compartido).

La climatisation est présente quasiment partout et le prix varie sensiblement si vous prenez une chambre avec ou sans air conditionné. Les ventilateurs de plafond sont parfois plus agréables et moins bruyants. La télévision est très présente, les Paraguayens ne peuvent s'en passer même quand ils partent se mettre au vert. En ville, le wi-fi est de rigueur mais ne fonctionne pas toujours et le débit est souvent faible, même dans les grands hôtels. Quant au petit déjeuner, il est souvent inclus dans le prix de la nuitée. Dans la catégorie la moins chère, vous aurez droit au desayuno continental qui se limite à un cocido ou un café au lait, des petits pains et de la confiture à la guayaba. Dans la catégorie confort ou charme et luxe, ce sera plus souvent un desayuno americano, sous forme de buffet, avec café, céréales, yogourt, jus de fruits naturels, jambon, fromage, pâtisseries...

Les établissements dénommés pensión, residencial ou hospedaje sont souvent les plus économiques mais aussi les plus bas de gamme. Le confort tout comme la tranquillité et le service sont très variables et certains peuvent servir d'hôtel de passe. Attention, les motels au Paraguay, comme dans toute l'Amérique latine, ne sont pas des hôtels de bord de route, comme on l'entend aux Etats-Unis, mais des lieux pour passer du bon temps avec son ou sa partenaire (voir Motel dans Le Paraguay en 25 mots-clés). Enfin, depuis quelques années, des auberges de jeunesse se sont montées. Ces hostels sont encore un mystère pour beaucoup de Paraguayens, qui n'envisagent pas de partager une chambre ou une salle de bains, mais vous y croiserez beaucoup de jeunes Argentins et Brésiliens, en plus des Européens, Japonais ou Nord-Américains, déjà plus habitués à voyager en mode backpacker.

Paiement et réservation. La carte de crédit est rarement acceptée dans les établissements de catégorie Bien et pas cher. En dehors des hôtels de luxe, il est préférable de réserver sa chambre par téléphone ou par Facebook, plutôt que par courrier électronique.

Depuis 2010, la Senatur, appuyée par la coopération de l'Etat colombien, a mis en place un réseau de chambres chez l'habitant : les Posadas Turísticas de Paraguay. On en comptait une quarantaine fin 2015, dans la région orientale : San Cosme y Damián (où commença le projet pilote), Jesús de Tavarangüe, Trinidad del Paraná, Carmen del Paraná, Sapucái, Ype Jhú, Villa Ygatimí, Humaitá, Paso de Patria, Villa Oliva, Cerrito, Colonia Independencia et Areguá. Pour être homologués, les hébergements doivent répondre à une série de critères de confort, de propreté, et d'hygiène dans l'alimentation. Informations sur www.paraguay.travel/ et sur Facebook " Posadas Turísticas de Paraguay ".

Connus plus souvent sous le terme d'hostels, ce sont des établissements où les backpackers ou mochileros (en gros les voyageurs à sac à dos) de toutes nationalités se retrouvent. Le concept est d'offrir un lit en dortoir et des facilités (cuisine, Internet, infos pratiques, laverie, location de vélo...) pour un tarif très économique. On dort en dortoir de 4, 6, 8 (ou plus), dans des lits superposés, mais il y a en général aussi des chambres privées (le plus souvent avec salle de bains partagée mais parfois aussi privée). La clientèle est plutôt jeune et adepte de voyages au long cours. C'est l'idéal pour rencontrer des compagnons de route mais il faut aimer la vie en communauté, et accepter de parler anglais ! Les hostels sont nombreux dans tous les pays latino-américains mais il s'agit encore d'une nouveauté au Paraguay. Le premier établissement de ce type n'a ouvert qu'en septembre 2009 à Asunción. Depuis 2012, c'est la grande mode, il s'en est créé une bonne trentaine dans la capitale mais aussi à Encarnación et à Ciudad del Este.

C'est le meilleur moyen d'être en contact avec la nature sans débourser des mille et des cents. Le camping est peu développé au Paraguay. Les terrains aménagés sont rares mais en général agréables, avec une parrilla et un point d'eau. Il est souvent possible de planter sa tente dans un champ en demandant l'autorisation du propriétaire, mais celui-ci vous invitera probablement à ne pas rester dehors. Egalement très pratique, le hamac, que vous pourrez accrocher entre deux arbres ou sous un quincho. Mais pensez à la moustiquaire !

Le bateau est utilisé pour le transport de marchandises. L'Aquidaban, un bateau-épicerie qui circule sur le Río Paraguay, prend des passagers à Concepción pour rejoindre les ports des villages isolés du Pantanal, comme Bahia Negra, mais ce n'est pas sa fonction principale. Au sud de la capitale, des balsas (ferrys) et lanchas (petits bateaux à moteur) assurent la traversée du Río Paraguay entre le Paraguay et l'Argentine. A l'est du pays, on peut rejoindre Puerto Iguazú depuis Presidente Franco à 10 km de Ciudad del Este.

Le moyen le moins cher et l'un des plus pittoresques pour voyager. Le réseau de bus est bien développé mais les compagnies ont un niveau de confort très variable. Les départs se font de jour comme de nuit et l'on peut se rendre à peu près partout, à condition d'avoir de la patience et une bonne condition physique si l'on se retrouve debout durant un long trajet ! Certaines routes de terre ne sont pas praticables pendant une bonne partie de l'année à cause des pluies, en particulier dans le nord et l'ouest du pays.

Le ticket s'achète au guichet des agences au terminal d'Asunción mais le plus souvent directement dans le bus. Vous montez et payerez au cours du trajet. C'est l'occasion de préciser au chauffeur où vous voulez que le bus vous dépose si vous n'allez pas jusqu'au terminus. La compagnie de bus Nuestra Señora de la Asunción (NSA) est la plus confortable et la plus prestigieuse du pays, elle relie les grandes villes nationales mais aussi celles du Mercosur. Pas de problème de sécurité majeur sur les routes paraguayennes, mais sachez que certaines compagnies internationales ont fait l'objet d'attaques de pirates de la route ces dernières années, au Brésil sur le trajet de nuit Asunción-Sao Paolo (BR-369), pour détrousser les passagers.

Le Paraguay est l'un des premiers pays au monde à s'être doté d'une voie ferrée mais le transport de passagers a été complètement abandonné au cours du XX^e siècle. Le vieux train à vapeur, à vocation touristique, qui reliait Asunción et Aregua le dimanche, ne fonctionne plus jusqu'à nouvel ordre. Par contre, depuis fin 2014, un train international moderne d'une capacité de 250 personnes relie toutes les 30 minutes Posadas (en Argentine) et Encarnación. Ce ne sont que 8 kilomètres et 10 minutes de trajet mais c'est déjà un bel exemple pour le reste du pays...

Circuler en voiture est très agréable dans la campagne paraguayenne où le trafic est peu important, même sur les grands axes. Mais l'excursion peut vite se transformer en calvaire en cas de panne dans une zone isolée. Il est d'ailleurs déconseillé de s'aventurer dans le Chaco sans être accompagné d'un local et d'une bonne carte (et boussole ou GPS). Les panneaux indicateurs sont rares et si vous sortez des axes principaux, vous risquez fort de vous égarer. Il est alors important de disposer de réserves de carburant et d'eau. Il est également préférable de ne pas circuler la nuit, les routes ne sont pas éclairées et les animaux traversent sans prévenir.

En ville, la circulation est dense et chaotique. Les Paraguayens respectent peu le code de la route (un permis de conduire coûte moins de 10 euros) et c'est la règle du plus gros qui s'impose : d'abord le bus, puis la camioneta (4x4) et ensuite les autres. Le piéton n'est jamais une priorité, sauf chez les mennonites !

Sécurité. La vitesse est théoriquement de 40 km/h en ville (50 ou 60 km sur les grandes voies), et de 80 à 110 km/h hors agglomération. Les feux doivent être allumés de jour hors agglomération. Enfin, la ceinture est obligatoire et vivement recommandée, même si personne ne la met ! Les accidents sont fréquents et de nombreux conducteurs roulent sans assurance. Le Paraguay aurait les pires infrastructures routières d'Amérique du Sud selon plusieurs rapports, mais la situation s'est fortement améliorée ces dernières années, et de plus en plus de routes sont désormais asphaltées dans la région orientale.

Carburant. Il y a des stations-service un peu partout (encore un bon moyen de blanchir de l'argent) mais attention dans le Chaco, elles sont beaucoup plus distantes. Pour prendre du carburant, vous n'aurez pas à descendre de la voiture, un pompiste se charge de vous servir. Les prix de l'essence et du gasoil ne sont pas très bon marché mais moins chers qu'en France.

Réseau routier. Les grands axes et quelques routes secondaires sont goudronnés mais la plupart des autres voies sont de simples pistes qui deviennent de vraies savonnettes dès qu'il pleut, surtout dans le Chaco. Un 4x4 est souvent nécessaire.

Location de voitures. Les principales agences de location sont présentes à Asunción, regroupées à l'aéroport. En dehors de la capitale, il y a quelques loueurs à Ciudad del Este et Encarnación. L'âge minimum pour louer un véhicule est 21 ans. Le permis de conduire international est valable pour un séjour inférieur à 3 mois. Les tarifs de location sont plus élevés qu'en France (gare aux limites de kilomètrage inscrites sur le contrat de location !).

Les taxis se trouvent facilement autour des places principales des villes. Chaque station de taxi (parada de taxi) dispose d'un ou plusieurs numéros de téléphone. Les tarifs sont accessibles mais pas donnés pour le Paraguayen moyen. A Asunción, les taxis disposent normalement de taximètres, ce qui n'est pas le cas dans les villes de province. Mieux vaut se mettre d'accord avec le chauffeur en montant sur le tarif de la course, pour éviter les mauvaises surprises.

Il y a peu de dénivelés au Paraguay, un avantage pour faire du vélo (quand le soleil ne cogne pas trop) mais les loueurs sont rares. Pour les longues distances, il est assez facile de camper (ou de poser un hamac) en bord de route quand la végétation n'est pas trop dense. Vous vous ferez inviter par les locaux facilement, et vous aurez la confirmation que l'hospitalité n'est pas qu'une légende au Paraguay !

Quant à la moto, elle a remplacé en quelques années le vélo dans tout le pays. Pour le voyageur un peu aventurier, c'est parfois l'unique moyen de rejoindre un site. Essayez d'obtenir un casque, même si peu de gens en portent... On peut aussi faire de sacrés raids dans le Chaco et passer les frontières, de belles aventures qui demandent une bonne préparation.

L'auto-stop (a dedo) se pratique un peu à la campagne, dans les endroits où les bus sont rares. Pas de risque particulier a priori mais il est conseillé de se renseigner auprès des locaux sur la fréquentation des routes que l'on désire emprunter.