Leitfaden Jemen : Le Yémen en 50 mots-clés
C'est la posture la plus courante des hommes et des jeunes garçons qui attendent ou qui mâchent le qat dans la rue. Cette attitude ne reflète pas la fierté naturelle du peuple yéménite, qu'il tire de ses 3 300 ans d'histoire, et d'une conception très forte de son identité particulière. Même aujourd'hui, alors que le pays doit faire face à des difficultés réelles (l'indice de développement humain du Yémen est classé 133e sur 162 pays), les femmes et les hommes du Yémen peuvent être qualifiés, ensemble, de " peuple debout ".
Parmi les différentes perles qui composent les anciens colliers yéménites, à côté des améthystes sensées protéger de l'ivresse et des mauvais sorts, les artisans plaçaient des petites agathes rondes taillées en oeil. La pupille et l'iris de ces yeux minéralogiques étaient d'une couleur parme confondue, tandis que la rétine en était d'un blanc laiteux. On trouve encore dans les souks certains bijoux en agathe, colliers ou bagues écartant le mauvais oeil.
La majorité de la population yéménite vit dans des zones rurales, et ce sont 50 % des hommes et 85 % des femmes qui travaillent à la production agricole. L'Arabie heureuse tenait son surnom de sa position de grenier de la péninsule arabique, aidé en cela par le barrage de Marib, qui céda d'abord en 120, puis en 534, provoquant la ruine du pays. Les femmes affairées aux champs des provinces de la Tihama ou de l'Hadramaout vêtent des tenues spéciales qui font le bonheur des chasseurs d'images.
Cette roche tendre et translucide était extraite dès la plus haute Antiquité des mines de la région de Marib, dans le royaume de Saba. Elle a servi aux plus grands artistes désormais anonymes pour la sculpture de têtes de femmes et d'hommes, de stèles funéraires ou commémoratives. La légende veut que la reine de Saba fit couvrir son palais de plaques d'albâtre d'une telle qualité et d'une telle finesse qu'elle pouvait surprendre le vol des oiseaux qui folâtraient par-delà ses toits.
Le seul artisanat encore pratiqué dans le pays est le travail de l'argent. Les mains habiles en font des colliers, des bracelets lourds, des étuis de Coran roulé, voire des aumônières. Cette technique a souvent été l'apanage des familles juives installées depuis la nuit des temps au Yémen et qui quittèrent massivement le pays entre 1914 et 1949 pour peupler le nouveau pays d'Israël. C'est leur savoir-faire qu'ils ont transmis avant leur départ qui transparaît de nos jours dans les pièces d'argenterie que l'on trouve dans les boutiques.
Les armes sont à l'origine le signe extérieur de virilité des tribus zaïdites du Nord du pays, reprenant en cela la valeur de bravoure que l'imam, le chef spirituel et temporel de cette branche chiite, devait posséder. Beaucoup de régions ne sont pas armées et les fusils sont concentrés dans le Nord et dans la région de Chaboua. La montée en puissance des tribus, telle qu'elle a été soutenue par le pouvoir central depuis l'arrivée de l'actuel président de la République, issu lui aussi des tribus du Nord, a beaucoup contribué à ce phénomène. Aujourd'hui, à cause de dérapages fréquents, l'Etat cherche à interdire l'usage des armes, dont le ratio national est estimé à 40 armes pour 100 personnes.
De Mokha, port yéménite ancré sur la mer Rouge, partaient les cargaisons de café que les paysans cultivaient sur les flancs de montagne aménagés en terrasses. Il fait partie de ces cafés que les botanistes ont classé sous le nom d' " arabica " (café de la péninsule arabique). La production nationale de café n'est pas le poste le plus important de l'agriculture yéménite et le pays n'en produit annuellement que 11 000 tonnes. Sa qualité inégale l'écarte des grands marchés internationaux. C'est pourtant un produit d'avenir et de développement économique, qui pourrait remplacer le grand fléau agricole du qat.
Identité nationale et civisme ne répondent pas aux mêmes besoins d'un pays. L'identité nationale, exacerbée au Yémen depuis la réunification de 1994, a donné au pays des frontières uniques et des structures politiques centralisées. L'identité nationale n'a cependant pas donné le pouvoir au peuple, qui se sent écarté de la chose publique au point de ne pas vouloir s'impliquer dans son expression quotidienne appelée civisme. Il n'est pas si absurde d'expliquer la présence d'un papier sale sur la voie publique parce celui qui l'a laissé choir ne se sent pas citoyen, et que les seuls groupes auxquels il se sent appartenir sont sa famille, sa tribu, son corps professionnel, sa religion.
L'organisation de la société répond à un système de classes extrêmement codifié. Une hiérarchie existe entre descendants du prophète (" Al Saada "), membres des tribus (" Al Qabila ") ; des rivalités existent entre villes et villages et l'on se présente en déclinant son nom et sa localité d'origine pour bien se situer dans cette hiérarchie. Des castes intouchables (" Al Mouzayenin ", ce qui signifie " ceux qui embellissent ") existent comme les coiffeurs, les bouchers, les employés des hammams. Il n'y a pas beaucoup de signes extérieurs de richesse pour les hommes, sinon la maison et la voiture ; les femmes, lors de leurs réunions entre elles, jouent des effets de leurs robes et bijoux. L'ambition sociale est très peu présente, ce qui permet à tout le monde de se côtoyer sans jalousies et sans heurts. Comme dans tous les pays en développement, le luxe est visible à côté de la pauvreté la plus extrême. La charité y est néanmoins très développée, fondée sur des principes religieux très fort, notamment au moment du Ramadan et des principales fêtes religieuses où les plus fortunés donnent de l'argent à la fois au ministère des " Waqf " (des biens religieux) et aux indigents de la main à la main.
La manière de conduire au Yémen est l'une des plus dangereuses au monde. Beaucoup d'enfants conduisent dès l'âge de 12 ans si la famille possède une voiture. Les auto-écoles n'existent que depuis peu et le permis n'est qu'une formalité administrative. Il est assez recommandé d'éviter de prendre les minibus ou les taxis collectifs connus pour leurs accidents. Autant dire que les piétons doivent toujours regarder à gauche voire à droite avant de traverser, au cas où un véhicule viendrait en contresens. Toutefois, afin de faire baisser le stress de la conduite, l'arrêt aux feux rouges aux croisements des grandes villes comme Sanaa est toujours riche en couleurs. De toutes parts sortent des vendeurs de tout, camelots du jour, qui proposent cartes du Yémen, nez de belle-mère, chiffons pour nettoyer les voitures, fraises et citrons frais : un vrai supermarché ambulant.
Comme dans beaucoup de pays de la région, les danses traditionnelles concernent les hommes au moment des mariages. A Sanaa, on danse la " djambeya " dégainée ; à Taizz, la musique est à peu près la même qu'à Sanaa, mais la danse se fait sans arme blanche. Les villages autour de Taizz ont tous développé des danses propres. A Aden ou dans la province de l'Hadramaout, l'influence musicale d'Oman est très forte, de même qu'à Socotra où l'on ressent d'ailleurs plus l'influence africaine. Ce n'est que sur cette île et aussi dans la ville d'Aden, qu'hommes et femmes se mélangent pour danser.
Les qualités nutritives des dattes ont fait de ce fruit l'ami des peuples du désert. Dans un hadith du prophète Mohammed, la rupture du jeûne se fait en buvant un peu de lait et en mangeant une datte, afin de pouvoir prier en ayant donné à son organisme un premier soutien bienvenu. Dans les maisons traditionnelles d'Hadramaout, on trouve encore au rez-de-chaussée les jarres destinées à contenir les dattes mélangées à de l'eau qui donneront une pâte appelée " al tamr ", que les ménagères confectionnent une fois l'an et dont elles gèrent le précieux stock.
Avoir du Yémen une seule image des maisons hautes et des hommes portant une " djambeya " serait extrêmement erroné. Sa position géographique à différents carrefours lui a donné des variétés de toute nature. Les horizons du pays se déclinent en montagnes escarpées, canyons, déserts, forêts et champs. Les frontières se diversifient en mers, océan, sable ou rocs. Les visages des habitants qui constituent son peuple révèlent des origines multiples : Asie dans l'Hadramaout, Oman à l'est et à Socotra, Afrique à Aden et sur les côtes méditerranéennes, Arabie au nord. Les dialectes font parler cette grande diversité qu'est le Yémen.
Une précision sémantique est nécessaire pour comprendre où l'on s'assied dans les maisons yéménites. Les pièces aménagées en longues rangées de poufs placés le long des murs sont des " diwan " (un cabinet ou un bureau à l'origine qui a donné le mot " divan ") ou des " majlis " (pièces destinées à s'asseoir). Certains de ces " diwans " sont destinés à mâcher le qat ; les bancs sont alors appelés " Rubta qat ". Dans certaines maisons, on trouve aussi le " mafraj ", la pièce haute de réception souvent percée de larges baies vitrées, dont le mot a été galvaudé par les visiteurs étrangers qui ont tendance à l'utiliser pour tous les salons de l'habitat yéménite. En revanche, on peut manger dans chacune de ces pièces.
Ce n'est qu'à une époque récente que la " djambeya ", le poignard porté par les hommes au travers du ventre, est devenu un symbole national. A l'origine, seules les hautes castes étaient autorisées à la porter : descendants du prophète, juges, chefs de tribus. Un peu plus tard, l'ensemble des membres des tribus commencèrent à la porter. La pointe était tournée à droite lorsque l'on appartenait à une tribu honorable, pour les autres, la pointe regardait la gauche. L'imam Ahmed a libéralisé le port de la " djambeya " et tout un chacun peut désormais la porter. Certaines régions du Yémen ne se reconnaissent pas dans cette symbolique, comme dans l'Hadramaout ou à Aden. C'est toutefois l'un des cadeaux fétiches que vous pourrez rapporter comme souvenir du pays.
C'est l'eau qui, tout naturellement dans un pays semi-aride comme le Yémen, a causé la ruine des civilisations antiques de la région. C'est un défi toujours actuel auquel la nation doit trouver une solution à court terme. La constatation actuelle est que les faibles ressources du pays ne sont pas consacrées à l'essentiel vital, mais à hauteur de 25 % à une production agricole parasitaire, celle du qat. La ville de Sanaa
est aujourd'hui menacée à moins de dix ans, à tel point que son extension de 600 000 à 700 000 habitants, au sud, dans le quartier de Hadda, n'est toujours pas équipée de distribution d'eau de ville. On parle même, de temps à autre, de déplacer la capitale vers des plateaux moins hauts où l'eau transportée par aqueducs à propulsion arriverait plus facilement qu'à 2 600 mètres d'altitude.
L'écriture sud-arabique est reconnaissable à ses lettres d'une grande élégance que l'on retrouve sur les bas-reliefs des temples, les plaques dédicatoires en bronze ou des bâtonnets de bois sur lesquels étaient écrits les contrats ou la correspondance. Son alphabet était constitué de vingt-neuf lettres et son mode d'écriture est appelé technique du " boustrophédon ", c'est-à-dire " tourner comme un boeuf " ; en effet, la lecture se fait par ligne, la première de droite à gauche, la deuxième de gauche à droite, et ainsi de suite comme un bovidé qui labourerait un champ.
Faut-il penser que l'encens offert à l'enfant de Bethléem venait de l'Arabie heureuse ? Libre à chacun de le penser, toujours est-il que le Yémen, dès la plus haute période de son histoire, a produit cette résine odoriférante tirée de son arbre grâce à une entaille pratiquée dans son écorce, qui s'écoule le long du tronc et qui est ensuite raclée avec une spatule de fer. L'arbre suivant les saisons, la résine récoltée en automne est de meilleure qualité que celle du printemps. On offrait alors de l'encens aux dieux mais aujourd'hui il n'a plus qu'une utilisation domestique et donne à l'habitat une atmosphère sereine.
" Arabia felix ", ou " Arabie heureuse ", pays de félicité décrit par Hérodote, désiré par Alexandre et par Auguste, le Yémen est une oasis riche de sa nature et de ses fruits, comme l'encens et la myrrhe, dont le surnom est encore dans les esprits d'aujourd'hui. C'est sans doute la raison pour laquelle ce pays fascine tant les explorateurs et les touristes. C'est aussi pourquoi les Yéménites voient dans leur pays une sorte de paradis terrestre qu'ils n'échangeraient pour rien au monde et dont ils cultivent la nostalgie si la vie les en éloigne.
La place de la femme dans la société yéménite est sans doute plus complexe que l'indice de développement des genres calculé de façon savante par l'ONU d'après l'espérance de vie des femmes, leur accès à l'éducation, leur salaire moyen, le tout ensuite comparé aux résultats pour les hommes. Le résultat parfait est égal à 1 ; l'indice du Yémen en 2005 est de 0,424 et place le pays au 148e rang mondial. C'est un sujet difficile à cerner qu'il faudrait replacer dans un contexte social de traditions très fortes qui s'applique aux hommes, aux femmes, aux enfants, que des yeux extérieurs pourraient qualifier de pesantes, mais que la société yéménite comprend comme structurante.
" Eftah ya Semsem ! " C'est Ali Baba qui l'ordonne : " Ouvre-toi, Sésame ! " L'usage de la clef n'est pas très courant dans les maisons traditionnelles ou les habitations cossues plus récentes : le heurtoir la remplace. Il y a toujours quelqu'un à la maison, les femmes qui s'affairent aux tâches domestiques, un portier en vigile qui attend le retour des maîtres. Plus à l'est, dans l'Hadramaout, de curieuses serrures remplacent ces heurtoirs. On introduit la main dans le rond pratiqué afin de tirer le lourd loquet de cèdre et libérer la porte massive de son entrave. D'autres portes sont appareillées d'un système plus perfectionné de fermeture avec des clefs en bois ressemblant à une gigantesque brosse à dents, qui une fois introduite dans la serrure agit sur le mécanisme.
Il n'y a rien de plus important que l'honneur, et la vie vient après, car une vie sans honneur, selon le code des tribus du Yémen, est vide de son sens. Il y a plusieurs manières de perdre son honneur, le plus souvent du fait de moeurs relâchées de soi ou de son entourage, de rixe qui tourne à son désavantage. Il faut parfois l'intervention d'un cheikh ou d'un qadi pour rétablir cet honneur ; ce qui ne suffit pas toujours et l'honneur perdu peut engendrer des querelles sanglantes. Le paradoxe est que le Coran, plus récent que la Torah, n'a pas fait sienne la loi du Talion, qui semble pourtant réguler l'honneur perdu des tribus locales.
C'est l'une des figures les plus racées et les plus élégantes de la statuaire sud-arabique. L'ibex est un bouquetin aux longues cornes recourbées souvent repris sur les frises des temples et déclinés dans tous les matériaux tels que l'albâtre, le calcaire, la terre cuite. Leur représentation est ancienne et des peintures rupestres en prennent les traits. Ce sont des animaux sacrés, comme l'est aussi le taureau, autre mammifère emblématique du panthéon du Yémen ancien.
Les Yéménites sont un peuple de bâtisseurs, mais à la différence d'autres pays culturellement riches de la région comme l'Egypte, ce ne sont pas leurs temples qui sont parvenus jusqu'à nous, mais les habitations humaines. Il y a au moins trois modèles majeurs de constructions. Dans la région de Sanaa, c'est la brique qui est principalement utilisée, qui a servi à consolider les immeubles hauts de cinq étages de la vieille ville. Dans la région de Zabid, la terre transformée en briques a servi à édifier des maisons moins hautes, décorées de stucs et souvent couvertes de chaux vive, matériau naturel qui protège des dégâts de la pluie. Dans l'Hadramaout, et pas seulement à Shibam, le pisé est toujours choisi pour sa qualité de résistance à la chaleur extérieure et parce qu'il demeure le moyen le moins cher d'avoir un toit.
Il n'y a pas que les flancs des montagnes, aménagés en terrasses, qui hébergent les jardins du Yémen. Les promenades dans la vieille ville de Sanaa surprennent avec les quarante-trois jardins qu'on y trouve encore aujourd'hui, au beau milieu des habitations. La présence d'un jardin était conditionnée à celle d'une mosquée adjacente pour une raison pratique doublée d'une raison religieuse. Pour prier dans une mosquée, le croyant doit se purifier spirituellement et corporellement ; il lui faut donc une source d'eau pour ses ablutions, voire un hammam. Afin de ne pas gâcher l'eau utilisée à ces fins, celle-ci était recyclée et servait à arroser les jardins construits juste à côté de la mosquée. Par ailleurs, selon le système des " Waqf ", le résultat de la vente des productions agricoles de ces jardins servait à l'entretien de la mosquée et à l'aumône pratiquée aux plus nécessiteux.
C'est 46,3 % de la population du Yémen qui est âgée de moins de 15 ans, soit 5,2 millions de jeunes filles et 5 millions de jeunes garçons. L'éducation et l'agriculture sont donc les deux enjeux du pays pour les prochaines années. Pour l'éducation, le défi est gigantesque lorsque l'on sait que le taux d'illettrisme de la population âgée de plus de 15 ans est de 50 %. Pour l'agriculture, qui pourrait fournir à la population la base de son alimentation - certaines productions déclinent - le choix économique du qat est le moins adapté aux besoins structurels du pays.
Le narghilé yéménite s'appelle " Al Madaeah ". Le pied est très haut et mesure à peu près 1 mètre, et la coupelle de terre cuite qui le coiffe a un diamètre de 20 centimètres. Le tuyau d'où l'on tire la fumée est souvent long de plusieurs mètres car il trône au milieu du " majlas " où il passe de bouche en bouche pendant que l'on mâche le qat. Le tabac qu'on y brûle n'est pas mélangé à de la mélasse comme en Egypte, mais est constitué de feuilles de tabac brun, cultivé dans la région d'Aden. Cette tradition se perd et c'est la chicha parfumée qui tendrait à remplacer l'antique " madaeah ".
" Al Moubayaeah " est une pratique peu couronnée de succès dans les boutiques yéménites. Certes, vous arriverez à faire baisser les prix annoncés de 10 %, mais rarement de plus, ce qui gâche le plaisir du marchandage tel qu'on l'imagine au Moyen-Orient. Est-ce parce que les prix d'accroche sont moins exagérés que dans les souks des pays voisins ? Est-ce parce que l'argent est une valeur à laquelle on donne beaucoup d'importance ? Est-ce parce que les touristes sont ici moins nombreux qu'ailleurs et que le jeu n'a pas encore pris ? Chacun trouvera une réponse.
Le miel a la couleur et le prix de l'or, notamment dans sa région principale de production : l'Hadramaout. Le plus cher d'entre eux est fait à partir du jujubier, et l'on reconnaît son authenticité à son parfum de caramel au lait. Le pays avait son abeille nationale, l'Apis mellifera yemenetica, qui, au long des siècles, a muté et que l'on retrouve intacte sur l'île de Socotra, que l'on reconnaît à sa robe bleue. Le miel du Yémen est réputé, mais tout le miel vendu sur le territoire n'est pas fabriqué sur place. A en croire les spécialistes, il faut en général cinquante arbres pour satisfaire l'appétit d'une ruche, alors que le ratio constaté dans les régions apicoles est de trois ruches pour un arbre.
La mer Rouge et l'océan Indien offrent au Yémen une situation privilégiée pour les échanges maritimes dont le pays tire des recettes importantes, notamment avec le port de Moukalla, le port d'Aden et le port d'Hodeïda.
Par ailleurs, les 2 250 kilomètres de côtes et les eaux territoriales du pays sont riches en poissons qui fournissent à la fois les étals locaux et les marchés internationaux approvisionnés en poissons frais (comme le thon rouge servant aux sushis européens), poissons surgelés ou calmars. Sanaa, perchée au milieu des montagnes, est quotidiennement servie de poissons et c'est un rare plaisir que de se promener dans l'un des trois souks au poisson de la ville, notamment à la saison des langoustes.
Le point culminant du pays est le mont du Nabi Al Chouyab à 3 760 mètres. Des images grandioses des montagnes yéménites illustrent ces régions géologiquement agitées, comme le rocher de Baukour qui domine la descente vers la Tihama, le rocher de Mahouit dont le village est chatouillé par les nuages qui le baignent dès l'aube, ou bien encore le vertigineux pont de pierre de Chihara qui enjambe un précipice redoutable. Dans ces montagnes vivent des hommes plus durs qu'ailleurs, habitués au roc. Les habitants de Sanaa sont parmi les plus stricts du pays, sans doute à cause de cette proximité des montagnes, alors que les peuples des bords de mer ont des moeurs plus douces, à l'image des vagues qui jouent avec le soleil de l'océan Indien.
C'est la viande la plus consommée. Il y a peu de bovidés sur les étals et la pâture assez rare du pays ne donne pas à la viande de qualité gustative particulière. Le mouton, en revanche, est décliné à toutes les modes. La base de la recette est de bouillir la viande afin de la rendre tendre et facile à défaire des os. On a la façon " Mandi " qui rend la viande rosée ; la façon " Ghanid " qui consiste à passer ensuite la viande au four, recouverte d'épices ; la façon " Madhbi " laisse le mouton dans une sauce épicée à base de curry, dont le jus sert aussi à la soupe servie en entrée.
" Are you Big Moustache ? " C'est le signe corporel de virilité mâle par excellence. Peu de Yéménites, dans les hauts plateaux, présentent un visage glabre tant ils veulent s'affirmer. Cela fait partie de la panoplie masculine, avec la voie rauque et forte, la " djambeya " sur le ventre et la grosse voiture tout-terrain conduite à tombeaux ouverts. Les habitants d'Aden, parce qu'ils n'ont pas de moustache, sont considérés comme moins masculins par ceux de Sanaa, ce qui donne lieu à des moqueries réciproques qui font partie du décor.
C'est l'aliment de base de l'ensemble de la population, non seulement parce qu'il demeure le meilleur marché, mais encore parce qu'il remplace la fourchette. On l'appelle généralement " Al Khobz " mais chaque pain du Yémen à un nom spécifique. " Al Malouj " est fabriqué à Sanaa, il est épais et sert à manger la " Saltah ", un plat en sauce, ou est mélangé avec de l'oeuf pour faire le " Souci ". " Al Llouh " est une crêpe qui sert à la " Shafout ", un plat froid en sauce. " Al Moulaouah " qui est le pain chaud à consommer immédiatement car il sèche très vite. " Al Khobz " est un pain noir de Taizz cuit le matin et accompagné de miel. " Al Koudam " est un pain noir réservé aux militaires mais qui se rapproche d'un bon pain de campagne. " Al Routi Sandouq " est un pain blanc cuit dans des plaques creusées, et son origine est indienne. " Al Aïch " est un pain d'origine égyptienne, qui veut dire " la vie ". " Al Routi Faransi " est de plus en plus populaire et ressemble à un pain français un peu mou.
Le Yémen est le 30e producteur de pétrole au monde. Il n'est pas membre de l'OPEP. En 2005, on estime sa production annuelle à 387 500 barils. C'est quasiment la seule exportation du pays. L'or noir est la première ressource du pays et son extraction est majoritairement confiée à des sociétés étrangères. Les régions d'exploitation sont parmi les plus turbulentes du pays et les sociétés doivent négocier avec les tribus locales qui cherchent à obtenir des avantages en nature de leur part, ne serait-ce que pour construire des oléoducs sur leurs terres. Il y a un peu de la conquête de l'Ouest américain avec la construction du chemin de fer, au XIXe siècle : Lucky Luke au Yémen ?
C'est le signe extérieur de richesse le plus abordable. Des trois opérateurs, l'un est moins chic que les autres et il est moqué sous le nom de " Yemen Qabili ", ou " le portable des tribus ". Parmi les possibilités qu'offrent les portables modernes, la fonction " Bluetooth " essentielle pour les jeunes usagers qui draguent dans les lieux publics en envoyant des messages comme un chalutier lance ses filets. Cela marche assez bien, semble-t-il, dans les centres commerciaux, dans les cafés, où les ondes des messages strient les espaces : " Voulez-vous toother avec moi ? "
Les vitraux des habitations de Sanaa et de ses environs, de Zabid aussi, portent le nom de " Qamareya ". " Al Qamar " signifie " la lune ". Avant que la mode mamelouke ne développe les vitraux colorés, les impostes placés au-dessus des vitres étaient obturés de fines plaques d'albâtre, dont la nervure donnait l'impression de contempler un sol lunaire, d'où leur nom. On les trouve aussi à l'intérieur des maisons, dans les parois de séparation et les modèles se commandent à la pièce, chez des artisans dont il est amusant de visiter l'atelier.
L'effet du qat, dit la tradition, fut montré aux hommes par une chèvre qui augmenta son excitation après en avoir brouté. Les Egyptiens vénéraient cette plante qu'ils réservaient aux dieux. La population yéménite en a fait son péché mignon et consacre tous ses après-midi à en mâcher les feuilles. 25 % de la consommation d'eau du pays lui est consacrée. Le Yémen ne voit aucune objection à sa consommation tandis que les autorités religieuses saoudiennes la classe au rang de la drogue, ce que l'OMS et la communauté internationale ont exprimé d'une autre manière en mettant le qat dans le tableau III des psychotropes de la convention de 1971. C'est un vrai sujet de société qui déchaîne toutes les passions et provoque tous les arguments, positifs ou négatifs.
Un accrochage de voitures, une bousculade, un rien, et le ton monte très vite au théâtre de la rue. Mots violents échangés, muscles gonflés, gestes belliqueux esquissés, attroupement des badauds, avis de chacun sur l'affaire, ton qui monte, " djambeya " dégainée, poings retenus, protagonistes éloignés par leur groupe, et puis plus rien. Ces manifestations anodines ne sont pas rares ; elles sauvent l'honneur. Beaucoup de malentendus qui ont lieu dans la population la moins favorisée sont expliqués par les linguistes : la pauvreté du vocabulaire usuel implique un manque de précision qui modifie le message, le rend grossier, et conduit à l'incompréhension. Schopenhauer écrivait qu'en matière de dialectique éristique, l'usage de la force était le dernier argument : surtout si l'on en est à court.
Le Yémen ne peut pas cultiver, avec les nombreuses reines qui gouvernèrent ses royaumes, le machisme du Moyen-Orient. La plus fameuse de ses reines, attestée par la Torah puis par le Coran, qui lui donne un nom, s'appelle " Bilqis ". Elle règne sur Saba, possède une fortune légendaire ainsi qu'une grande beauté dont elle voudra user pour séduire le roi Salomon. Au XIIe siècle de notre ère, à Jibla, va aussi gouverner la reine Aroua, de nom redoutable, qui assura à sa région une prospérité non contestée. La cinéaste Khadija Al Salami, qui a voulu raconter son histoire de femme indépendante éduquée dans une famille traditionnelle, a choisi ce titre, Pleure, ô reine de Saba !, pour revendiquer ce droit historique que les femmes ont, au Yémen, à diriger leur vie, voire leur pays.
La religion est sans soute le ciment de la société, en tant que foi partagée par l'ensemble de la population, en tant que fondement de la loi civile en ce qui concerne le statut personnel et les biens matériels, en tant que croyance de la majorité des habitants des pays de la région. Les expressions ponctuelles que le langage emploie le démontre bien : " Inchallah " ou " Si Dieu le veut ", qui est une forme de futur ; " Al Hamdoulil**lah ! " ou " Grâce à Dieu ", qui replace le cours de la vie dans le dessein du maître de la vie des hommes. Le Coran est pour la plupart le seul livre qu'ils connaissent, sans pouvoir le lire parfois, mais dont ils ont retenu les sourates par coeur, et avec conviction.
L'arbre " au sang de dragon " est l'espèce végétale qui représente l'île de Socotra. Sa sève de couleur rouge est utilisée comme teinture naturelle. Récemment, une expérience d'apiculteurs français a tenté de créer un miel butiné essentiellement sur le sandragon, dont on ne connaît pas bien les vertus médicinales. L'île de Socotra est une entité à part, tant par sa langue, sa culture, que par sa faune et sa flore, qui en font un incontournable insolite à visiter lors d'une visite au Yémen. Il n'y a qu'un seul inconvénient : un vent fort et chaud qui souffle de mai jusqu'en octobre et qui rend l'île invivable, mais la protège en même temps d'un développement touristique qui détruirait son écosystème unique.
Le Yémen est un pays où l'on se sent en sécurité dans ses rues. Se promener en ville, en pleine nuit, ne fait monter l'adrénaline de personne car aucune agression n'est à redouter. Un étranger porte sur lui la couleur de l'argent puisque les quelque 10 000 rials qu'il a sans doute, au minimum dans sa poche, représentent le tiers du salaire mensuel d'un manoeuvre payé à la journée. Pourtant, il n'a rien à craindre. Le seul avertissement à donner est de toujours suivre les recommandations officielles de ne pas s'aventurer dans des régions où il est possible de se faire enlever comme monnaie d'échange lors de tractations avec le gouvernement. Il n'y a aucun héroïsme a être enlevé par bravade alors que l'issue d'un rapt n'est jamais connue d'avance.
Les villes possèdent encore leur souk, le plus important étant celui de Sanaa, au milieu de la vieille ville, et s'étirant sur plusieurs kilomètres le long de ruelles où il est facile de s'égarer. L'organisation des souks est corporatiste, ce qui en rend sa visite plus aisée, les épiciers étant ensemble, les marchands de tissu aussi, les vendeurs de qat pas très loin, etc. Le souk de Sanaa est sous l'administration générale d'un cheikh qui possède sa milice qui fait des rondes nocturnes de surveillance, et qui arbitre les disputes avant que la police n'ait à s'en mêler. On éprouve beaucoup de plaisir à y musarder, et si les touristes ne voient que son côté exotique, le souk de Sanaa demeure pour beaucoup le seul lieu d'achat auquel ils sont habitués, depuis des générations.
" De toutes les matières, c'est le stuc que je préfère... " Cela n'est pas encore un slogan, mais il n'est pas nécessaire alors que toutes les habitations yéménites du Nord sont remplies de décorations en stuc blanc. Corniches de plafond, rosaces centrales, étagères ouvragées, structures de soutien des " qamareyas ", tout est stuc. Pour casser le blanc des murs et des appliques, certains ont coloré l'intérieur des stucs, de différentes couleurs, un peu comme les habitants de l'Hadramaout l'ont repris des Asiatiques qui ont beaucoup influencé le choix chromatique des ravalements de façades.
Les chauffeurs de taxi ne sont pas les arnaqueurs que l'on pourrait craindre. Toutes leurs voitures sont blanches bardées de jaune, à l'exception de la toute nouvelle société qui arbore des voitures neuves et de couleur jaune poussin. Les premiers n'ont pas de compteur et il n'est pas évident de pouvoir évaluer le prix de sa course ; les nouveaux taxis sont dotés de ces compteurs. Une rivalité forte existe entre les uns et les autres, d'autant que les propriétaires des anciennes voitures se voient de plus en plus snobés dans la rue par des clients qui attendent des véhicules convenables, dont on ne craint pas, à chaque bosse de la chaussée qu'elle ne provoque la rupture des soudures de l'épave dans laquelle on est monté, jonchée de branches de qat.
L'ingéniosité du peuple bâtisseur ne s'est pas limitée aux immeubles d'habitations mais a su dompter la montagne avec les terrasses aménagées sur leurs flancs. Le Nord, où on les trouve principalement, est naturellement irrigué par l'eau de pluie qui s'y déverse quelques trois mois par an, rendant cette région très verte pour le bonheur des yeux. Pourtant, les terres agraires ne représentent pas 3 % de la surface totale du pays.
L'attachement farouche aux traditions peut s'expliquer par le sentiment déjà décrit de vivre dans le paradis sur terre, sorte de terre promise qui satisfait ses enfants, et dont il n'est pas nécessaire de modifier des règles qui ont rendu de nombreuses générations très heureuses. Pourtant, le temps poursuit sa marche, inexorable, et certaines traditions comme la consommation du qat ne peuvent pas aider au développement du pays. Le pays, qui dépend beaucoup de l'aide internationale - la conférence de Londres, en novembre 2006, l'a encore illustré - a de grands défis de société à relever. Le Yémen, comme tous les pays du monde, aura des choix à faire, entre certaines traditions et son avenir, car, enfin, la dépendance que le pays continuerait de cultiver vis-à-vis de pays extérieurs rendrait plus vulnérable sa capacité à résister à des coutumes étrangères, que s'il prenait les moyens de modeler la société future qu'elle telle pourrait seoir à son peuple.
Tous les habitants du Yémen n'appartiennent pas à une tribu, et cette situation n'est pas honteuse. La prépondérance des tribus n'existe que dans certaines régions comme Saada, le Djaouf, Chaboua, et leur importance nationale ne vient que de la situation politique actuelle, le président de la République ayant déclaré que le Yémen est un groupement de tribus. Il suffit d'aller à Aden pour s'apercevoir qu'il n'y pas de tribus là-bas. Une tribu est dirigée par un chef, appelé " cheikh ", qui est choisi par ses pairs, et qui a le pouvoir d'un juge de paix, et du représentant de son clan. Durant la période de l'imam, celui-ci était au sommet de cette hiérarchie. De nos jours, la position nouvelle de " cheikh des cheikhs " a été dévolue au cheikh Al Ahmar, de la tribu des Hashed, qui est aussi celle du président.
Les nouvelles vont vite, dans un pays comme le Yémen, où les relations de tribu en tribu sont étroites, où les 22 230 000 habitants ont toujours une connaissance commune, pour aller dans le sens de la théorie des " six degrés de séparation ". Il est très étonnant, en écoutant les Yéménites parler, de voir à quelle vitesse ils sont capables de trouver ce qui les rapproche, quel élément de famille ou de connaissance cesse de faire d'eux des inconnus.
L'emploi du vouvoiement ou du tutoiement, dans une société aussi socialement hiérarchisée que le Yémen, n'est pas sans signification sur la place que vous vous attribuez et sur celle que vous reconnaissez à votre interlocuteur. Le vouvoiement est une marque de respect préalable, avant de jauger la personne à qui vous vous adressez. En langue arabe, la marque de vouvoiement pourra d'abord paraître précieuse, mais même les chauffeurs de taxi l'emploient (c'est tout dire !).
Si l'on vous y encourage, passez au tutoiement, mais attention, vous entrez alors dans le domaine de l'amitié immédiate, celle au nom de laquelle on pourra tout vous demander, parce que vous êtes devenu " un proche, un ami, un frère... ", ni d'Eve ni d'Adam ! La pudeur occidentale en matière de service demandé ne s'exprime pas de la même manière au Moyen-Orient.
De manière générale, vous serez toujours accueilli par des formules de politesse. Répondez-y avec la même simplicité. On vous demandera trois fois comment vous y allez, répondez que tout va bien, " El Hamdoulillah ", c'est-à-dire " Grâce à Dieu ", et exprimez la même inquiétude vis-à-vis de votre interlocuteur, de ses enfants, son travail, sa vie, sa femme moins souvent.
Un homme serre la main d'un homme ou lui donne une franche accolade doublée d'embrassades bruyantes.
Un homme salue une femme de loin, en s'inclinant, à la rigueur en lui serrant la main à condition qu'elle l'y invite.
Attention, lorsque vous passez devant quelqu'un qui mange, il vous invitera aussitôt à partager son repas : c'est une formule de politesse : n'enlevez pas le pain de la bouche de tous les indigents que vous croiserez !
Etre invité à déjeuner par un homme yéménite est une marque d'intérêt à laquelle il faut répondre en faisant honneur aux plats que la maîtresse de maison aura passé la journée à préparer. La condition préalable est donc d'arriver avec un estomac affamé. En tant qu'étranger, il n'est pas nécessaire d'apporter un présent. On se déchausse à la porte afin de pas salir les tapis.
Hommes et femmes étrangers partageront le déjeuner des hommes, sans que la maîtresse de maison ne paraisse. Souvent la table aura été dressée par terre, sur une nappe où tous les plats salés ou sucrés seront présentés en même temps. Les Yéménites utilisent peu les assiettes individuelles ou les couverts, mais mangent dans le plat à l'aide de morceaux de pain qu'ils utilisent pour capturer la sauce, le riz, etc. Un déjeuner ne durera pas plus que trente minutes. On vous invitera alors à passer à côté, dans un autre salon, pour y prendre le café local fait à base des cosses du grain de café. On peut remercier avec gentillesse et complimenter la maîtresse de maison en disant que " ses mains sont bénies " (" teslam idek "), ou " puisse ta maison avoir toujours à manger " (" tefra enneya ").
Le plus souvent, ce n'est pas à déjeuner que vous serez invités, mais à mâcher le qat. Vous pouvez accepter cette invitation et vous rendre dans un " majlas ", mais, en tant qu'étranger, on ne vous en voudra pas de simplement rester avec vos hôtes si le qat ne vous attire pas : prétextez des problèmes dentaires ou d'estomac. Ces rencontres autour du qat peuvent durer plusieurs heures, et vous pouvez être gênés par la fumée de cigarette ou de " madaeah " qui va vite remplir la pièce dont on n'ouvre pas les fenêtres : le qat faisant transpirer, les hommes ont peur d'attraper froid.
A moins de vous trouver sur les plages de stations balnéaires, votre tenue vestimentaire ne doit pas choquer les habitants d'un pays qui vous accueille. Il est décent pour les messieurs de porter des pantalons, et pour les dames d'éviter les jupes courtes et les épaules dénudées.
Dans les villages, le chasseur d'images sera tenté de photographier toutes les scènes typiques ou exotiques qu'il verra. Néanmoins, photographier des individus, et surtout des femmes, doit se faire avec l'autorisation des personnes.
Malheureusement pour la curiosité, l'accès aux mosquées est réservée au seuls musulmans et les visiteurs seraient rabroués et reconduits aux portes de l'édifice de prière.
Le Yémen est un pays fier de ses traditions sociales et religieuses, de son identité arabe qui constituent des piliers forts de sa société. Il serait mal venu de se lancer dans des discussions à l'emporte-pièce sur la religion (vous allez vous adresser à des croyants sincères), sur la situation économique du pays (à moins d'y apporter une solution, mieux vaut éviter de jouer à l'analyste génial), sur le gouvernement et la politique intérieure (vous êtes en vacances, ne l'oubliez pas), sur l'avancement des pays européens par rapport aux " pauvres pays en développement " (on ne comprendra pas cette agressivité). Sachez que les Yéménites, même s'ils aiment parler, détestent les discussions polémiques, les conflits verbaux qui les gênent et qu'ils ne savent pas gérer, sinon en recourant à la force.
Souvenez-vous que la terre est vaste et que si cette région du monde ne vous convient pas, les aéroports sont des sas extraordinaires pour vous ramener à des conditions de vie qui vous siéraient mieux. En attendant, comme représentant de votre pays à l'étranger, contribuez au dialogue des cultures ; gardez vos grognes pour plus tard.
Le Yémen ne pratique pas la tradition du bakchich de ses voisins du Nord, même si de jeunes villageois réclament des stylos. C'est l'aumône qui est plus développée dans les rues, et l'on voit souvent des femmes accroupies qui tendent la main. Donner les quelques pièces que vous avez dans la poche, de 100 ou de 200 rials, sera perçu comme un grand geste de charité.
Au restaurant, les pourboires ne sont pas attendus, mais vous pouvez laisser entre 5 % et 10 % de l'addition si vous considérez avoir été l'objet d'une grande attention. Personne ne s'offusquera que vous ne laissiez rien de la monnaie rendue, puisque c'est ce que les Yéménites font.
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