Leitfaden Kinshasa : Dangers potentiels et conseils

Pour rappel, vous êtes dans un pays et une ville où la grande majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté. Il faut donc veiller à ne pas tenter le diable en affichant ostensiblement des signes extérieurs de richesse (argent, lunettes de soleil, bijoux, technologies diverses : téléphone, appareil photo...).

A Kinshasa, renseignez-vous sur place à propos des quartiers à éviter (cela peut évoluer), ce qui n'inclut pas non plus toute la Cité, comme certains expats essayeront de vous le faire croire, et pour qui, en dehors du centre des affaires, tout est suspect.

On serait même tenté de dire que c'est l'inverse : vu la concentration de nantis dans le centre-ville, c'est souvent là qu'on trouve le soir venu le plus de voleurs et autres shégués (enfants des rues) à l'affût de quelques dollars.

De manière générale, évitez de circuler la nuit. Et quand vous sortez en ville, même en journée, veillez à sortir léger : avec le minimum d'argent possible sur soi et juste une copie du passeport.

Prudence avec les taxis locaux : il vaut mieux faire appel à un chauffeur ou à une compagnie de taxis fiables.

Ne téléphonez pas, ni ne photographiez en voiture avec la fenêtre ouverte, et ne laissez pas votre sac en vue. Verrouillez les portières de l'intérieur.

En ville, ne portez pas votre sac (à main ou photo...) à l'épaule mais en bandoulière, en gardant un oeil dessus (et toutes tirettes fermées).

Ne mettez pas d'argent ou autres objets de valeur (téléphone, appareils compacts...) dans vos poches si celles-ci ne se ferment pas.

Conservez vos biens de valeur et papiers d'identité à l'hôtel dans un coffre ou dans une valise fermée à clef.

Bref, les conseils d'usage lorsqu'on voyage, où que ce soit.

Que l'on soit seul ou à plusieurs, homme ou femme, les consignes restent les mêmes. Dans certains endroits de la Cité, il vaut par contre mieux être accompagné de locaux qui vous guideront et empêcheront les tracasseries habituelles envers les "mindele" (blancs)... Se renseigner avant toute chose, et évitez de vous aventurer seul dans certains quartiers.

En tant que femme seule ici, on risque surtout de recevoir de nombreuses demandes en mariage de la part de la gent masculine locale... Plus sérieusement, les Congolais sont en général plutôt prévenants vis-à-vis d'une femme étrangère qui voyage seule et sont souvent davantage disposés à l'assister et lui venir en aide si nécessaire.

En cas de réel problème, en tant que visiteur étranger, mieux vaut s'adresser à un compatriote ou à son ambassade/consulat. La police et l'armée sont non seulement bien souvent inefficaces en cas d'intervention, et ne bougeront pas à moins de payer, mais leurs représentants font en plus bien souvent preuve d'un zèle outrancier. La consigne qui prévaut donc, c'est de les éviter autant que possible, ainsi que les tracasseries qui vont avec...

C'est particulièrement vrai pour les "roulages" (ces agents chargés de la circulation), qu'expats et locaux cherchent en général à fuir... Il arrive en effet fréquemment que le véhicule soit arrêté pour une vérification futile, dans le seul but de recevoir un matabish. Dans ce cas, inutile de s'alarmer ou de rouspéter bruyamment, ce qui ne fait en général qu'aggraver la situation. Le plus souvent, ces contrôles se passent bien, même sans payer. La bonne conduite reste la patience, l'humour et la tchatche.

Idem pour les agents de la DGM (Migration), que l'on trouve dans tous les aéroports du pays et aux postes-frontières interprovinciaux et frontaliers, et qui peuvent se montrer particulièrement zélés et de mauvaise foi. Mais en dehors de l'enregistrement réglementaire dans un registre ou d'une fouille éventuelle de bagages lors du passage d'une province à l'autre ou au départ et à l'arrivée dans un aéroport, les autres démarches sont en général purement futiles et n'ont qu'un seul but : arrondir les fins de mois. Dans tous les cas, veillez bien à avoir vos papiers sur vous (passeport, permis de conduire, carnet de vaccinations...).

Cette attitude, certes critiquable, s'explique par la situation financière très précaire des fonctionnaires, avec des salaires bas et surtout très irrégulièrement payés... quand ils le sont, même si les choses évoluent tout de même positivement (attitudes vis-à-vis des touristes ou visiteurs).