Leitfaden du Sahara : Le Sahara en 30 mots-clés
L'addax est une antilope remarquable, capable de survivre dans le désert, souvent sans même boire plusieurs années de suite. Ses sabots très larges font de l'addax la seule antilope capable de courir sur le sable. De superbes cornes, pouvant atteindre 90 centimètres de longueur, ornent une tête rehaussée par une tache brune sur le front. Son pelage entièrement jaune sable, à l'exception d'une crinière foncée, lui assure un camouflage parfait dans cet environnement ocre. Elle puise l'eau nécessaire à sa survie en mangeant des feuilles et tout végétal contenant un peu d'eau. Malheureusement, les sécheresses répétées et surtout la chasse, pratiquée de nos jours avec des armes et des moyens de locomotion modernes, ont presque exterminé ce mammifère. On estime qu'il ne reste que 200 à 300 antilopes dans le sud-ouest du Sahara, entre le Tchad et le Niger. Des addax ont été réintroduits récemment dans le Parc National de Bou Hedma en Tunisie.
Le chèche est une sorte de turban d'environ 4 à 8 mètres de long, porté par tous les nomades du Sahara qui l'enroulent sur la tête pour se protéger du soleil, du vent, de la pluie, du sable, du froid, etc. Indispensable, car il est utile en toutes circonstances, il est aussi un ouvrage d'apparat. Chez les Touaregs, le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe (plusieurs bandes de tissus assemblées entre elles). Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton). Sa teinture souvent à base d'indigo tend à déteindre sur la peau, donnant au Targui le surnom d'homme bleu. En langue tamasheq, selon les tribus, il prend aussi parfois le nom de taguelmoust ou de litham (lorsque sa couleur est bleu indigo). Chez les femmes, le vêtement ample et indigo qu'elles portent s'appelle aleshou. Il fut également adopté par certaines unités de l'armée française en poste au Sahara ou dans d'autres zones désertiques.
Le commerce transsaharien est celui des échanges de marchandises entre les régions et les pays africains situés de part et d'autre du Sahara. Au fur et à mesure des siècles, la création d'étapes autour des oasis et l'introduction du dromadaire, très bien adapté au climat difficile, ont rendu les traversées moins périlleuses. L'origine du commerce transsaharien remonte, si l'on se fie aux nombreuses peintures ornant les grottes du désert, au Néolithique, soit environ 5000 ans av. J.C. De cette époque à l'ère chrétienne, les charrettes et les chars qui transportent sel, pierres taillées, perles puis cuivre, sont tirés par les boeufs et les chevaux. Au début de notre ère, ce sont les Romains, en introduisant le dromadaire, qui vont créer un nouvel élan dans les échanges Nord-Sud. Le commerce porte alors sur les peaux d'animaux, l'ivoire, les oeufs d'autruche et bientôt les esclaves. La montée en puissance du commerce transsaharien s'effectue à partir du VIIIe siècle, principalement entre le Maroc et l'empire du Ghana, en passant par Aoudaghost, dans le Sud de la Mauritanie, étape crucial sur la route des caravanes. L'or extrait des gisements situés aux sources des fleuves Sénégal et Niger constitue une monnaie d'échange très prisée des commerçants musulmans du Nord. Durant plusieurs siècles, les produits manufacturés du Nord et quelques céréales sont échangés contre des produits précieux du Sud et des esclaves. Le sel et le mil font également partie des marchandises convoitées. Les importantes caravanes peuvent compter jusqu'à mille dromadaires et mettent environ deux mois à traverser le désert. Le commerce transsaharien est alors à son apogée. L'arrivée des Européens au XVe siècle, puis l'amélioration du commerce maritime, amorcent le déclin de ce type d'échanges. La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, correspond à une forte diminution de ce genre de pratiques, au profit de nouveaux axes transsahariens et de nouveaux moyens de transport. Pourtant aujourd'hui, le commerce transsaharien perdure : il porte essentiellement sur le transport du sel extrait de mines situées au centre du Sahara, notamment à Taoudenni, au nord du Mali, à destination des éleveurs du Sahel ou encore du entre les salines de Bilma et Agadez au Niger.
Les peuples du Sahara ont une poésie, des maximes et des contes spécifiques du grand désert. Les soirées autour du feu sont propices pour écouter ses histoires pleines de poésies, de mystères, de légendes anciennes qui font la richesse de la culture nomade. C'est une culture empreinte aussi de superstitions, de rituels parfois magiques. Les contes se transmettent oralement depuis des générations.
Même si tout le monde l'appelle " chameau ", le mammifère ruminant présent dans le Sud marocain est bel et bien un dromadaire, car le territoire du chameau se limite à l'Asie centrale. Le dromadaire, quant à lui, vit en Afrique et dans la péninsule arabique. Ce représentant de la famille des camélidés, tout comme le lama, originaire lui de la cordillère des Andes, a longtemps été utilisé comme bête de somme. Particulièrement bien adapté aux difficiles conditions de vie inhérentes au désert, cet animal très résistant a été introduit au Sahara au début de notre ère. Il remplaçait alors le cheval qui n'était plus adapté à l'aridité croissante, régnant dans la région. Plusieurs particularités permettent au dromadaire de s'adapter au désert. Sa bosse est une réserve de graisse : en oxydant 1 kg de cette graisse, son métabolisme lui fournit un litre d'eau. Ses longs cils protègent ses yeux, et ses narines pouvant se fermer le préservent contre le sable soulevé lors de tempêtes. Les épines des résineux, dont il raffole, ne le rebutent pas. Ses articulations renforcées, particulièrement les genoux sur lesquels il repose pour baraquer et ses sabots ne craignent pas le sable brûlant. Il peut parcourir plus de 150 km en une journée. Des tentatives pour introduire le dromadaire en Espagne et dans le désert américain sont restées vaines. De nos jours, il est toujours l'allié indispensable des nomades qui sillonnent le Sahara, même si les caravanes sont de moins en moins nombreuses. Ce " vaisseau du désert ", en plus de transporter les marchandises et les effets de son propriétaire, lui assure une monte confortable quoique déroutante pour un novice. Le lait de dromadaire et sa viande sont aussi nécessaires qu'appréciés par les populations sahariennes.
Un Erg désigne une région de dunes dont seul le sable superficiel est remodelé sans cesse par le vent. Ces régions peuvent occuper de très vastes territoires (par exemple 80 000 km² pour le Grand Erg Occidental). Les paysages associés à ces grandes dunes de sable sont absolument magnifiques. Si le mot erg a été adopté dans le langage géographique international, d'autres termes sont aussi utilisés : dans le Sahara, les Touaregs emploient le mot edeyen, les Libyens parlent de ramla.
Les ergs occupent environ 20 % de la surface du Sahara. Certains ont commencé à se former au cours du Quaternaire. La plupart se forment dans des cuvettes par accumulation des débris transportés par les oueds. En cas de pluie, ils peuvent accumuler des réserves d'eau et former des zones de pâturages. On peut citer le Grand Erg Occidental qui bénéficie dans son sous-sol d'une nappe phréatique, le Grand Erg Oriental, l'Erg Iguidi ou l'Erg Chech, ce dernier est extrêmement aride et possède des sols salés défavorables aux végétaux, l'Erg du Ténéré et le Grand Erg de Bilma au Niger, l'Erg Oubari et l'Erg Mourzouq en Libye, la Grande mer de sable en Egypte, l'Erg Ouarane en Mauritanie, l'erg du Djourab au Tchad.
Terme arabe tchadien désignant les campements de nomades : les tentes des ferriks des éleveurs chameliers sont en général très dispersées, tandis que celles des éleveurs bouviers sont serrées les unes aux autres. Dans les tribus arabes, les familles nomades nomment leurs propres chefs dans le ferrik, c'est le cheikh al ferrik ou cheikh daiiné. Parfois, un éleveur du ferrik peut jouer un rôle particulier dans l'accueil des étrangers en raison de son rang ou de sa richesse, c'est le Kebir al Ferrik.
La Grande Rivière artificielle en Libye est à la fois l'un des plus grands chantiers du monde et un projet politique dans ce pays sans rivière. Cette colossale entreprise de génie civil consiste à acheminer, par de larges canalisations souterraines, l'eau des nappes fossiles du sud du pays vers les zones côtières habitées et fertiles. Effectivement, la Grande Rivière artificielle fonctionne. Au total, plus de 480 puits alimentent la Tripolitaine depuis deux conduits reliés maintenant à la Cyrénaïque. Mais la maintenance de la Grande Rivière est très importante et le coût du projet pharaonique. On sait aussi que la durée de vie de ce " grand fleuve " arrivera à terme d'ici un demi-siècle à un siècle. D'autre part, la Libye puise dans des nappes souterraines fossiles situées à certaines de ses frontières, puisant ainsi dans les réserves aquifères des pays voisins. Il est possible aussi que cette eau soit en cours de salinisation. Aujourd'hui cependant, ce sont les habitants des grandes villes du nord de la Libye qui sont approvisionnés en eau dans un pays très aride.
Les gueltas sont des mares ou des citernes naturelles dans la roche. On les rencontre dans les massifs protégés d'une trop grande exposition au soleil et dans les massifs montagneux. Certaines gueltas sont célèbres : la guelta d'Essendilène (en raison du roman de Frison-Roche Les rendez-vous d'Essendilène) ou la guelta de Matmata en Mauritanie (en raison des crocodiles qu'elle abrite), la guelta d'Archei au Tchad au pied d'une haute falaise. Ces petites piscines naturelles, généralement bien cachées, sont un havre de vie pour les hommes et les animaux.
Terme arabe qui désigne les outres en peaux de boucs dont se servent les nomades pour le transport de l'eau. Elle garde à l'eau sa fraîcheur grâce à sa composition intérieure. L'eau a d'ailleurs un goût particulier. On travaille la peau de l'intérieur avec une composition spéciale à base d'écorce de chêne que l'on réduit en poudre. On laisse quelques jours la peau dans la poudre de l'écorce pour que le cuir ne se putréfie pas. Une fois que la peau est tannée, on la coud en forme de sac pour contenir de l'eau. On attache les deux pieds par un cordon avec lequel on suspend l'outre.
La Hamada est un vaste plateau rocheux avec très peu de sable dont la surface est formée de dalles rocheuses, de croûtes, d'éclats de roche anguleux. Elle se distingue du reg par l'apparition de ravins qui montrent qu'on se trouve sur une gigantesque table our un plateau. Les falaises des hamadas disparaissent presque totalement en ne laissant que des buttes témoins.
" Ô, toi qui passes le seuil de ma porte, tu es le seul maître et je deviens ton serviteur... " dit un vieux dicton mauritanien. Sans bornes et désintéressée, l'hospitalité dans le Sahara est très importante. Elle se manifeste d'abord par l'invitation à boire un thé, un rituel qui permet de faire connaissance et de prendre des nouvelles, et à manger aussi, des dattes. Il faut se montrer digne de cette hospitalité en étant le plus agréable possible en retour.
Le nom " berbère " a d'abord été donné par les Romains puis par les Européens aux habitants de la côte de la Barbarie et le nom il désigne aujourd'hui les peuples du Maghreb présents à l'arrivée des Phéniciens.
Les Berbères se nomment eux-mêmes les Imazighen. Ce mot mystérieux a longtemps été interprété comme signifiant " les hommes libres ", mais aujourd'hui, les chercheurs travaillent encore sur son sens et explorent de nouvelles pistes. L'importance de ces études paraît de plus en plus évidente. Car l'origine de ces peuples commence à être mieux connue : ce sont des peuples très anciens et africains, qui ne seraient pas venus du Moyen-Orient mais seraient bel et bien des peuples autochtones, ceci faisant du Sahara le deuxième pôle de civilisation après le Croissant fertile.
Aujourd'hui, les Berbères de tous les pays d'Afrique du Nord, qui revendiquent leur langue et leur culture propres qu'ils ont toujours défendues âprement depuis leurs montagnes ou plaines sahariennes, préfèrent le terme imazighen (amazigh) au terme " berbère ".
Le ksar (pluriel : ksour) est un village fortifié construit généralement en pisé, consolidé par des poutres en troncs de palmiers, et dont les murs nus forment un rempart contre les agressions climatiques et physiques. Chaque ksar possède des tours fortifiées, édifiées de chaque côté de terrasses à ciel ouvert sur lesquelles se déroule une bonne partie de la vie sociale paysanne et où on entrepose les grains afin qu'ils sèchent au soleil. Les murs du ksar sont percés de minuscules fenêtres et l'entrée se fait par la façade, défendue par une barbacane. Erigés sur des collines souvent dépourvues de sources, ils sont presque tous désertés par des habitants qui lui préfèrent la modernité des maisons plus récentes. Les plus beaux ksours se trouvent dans le Gourara, dans la région de Timimoun et sont restaurés petit à petit, notamment grâce au soutien d'associations européennes et du Pnud, le Programme des Nations unies pour le développement.
En Mauritanie, les femmes portent des voiles colorés magnifiques, appelés malhafa. Le voile typique est le malhafa en tulle avec motifs. Le tissu vient d'Orient, mais les motifs sont faits à Nouakchott. Les petites commerçantes vous montreront comment les porter, en les enroulant en une seule fois autour de la tête et du corps. On garde longtemps en mémoire le passage de ces silhouettes élégantes, légères et colorées marchant sur le sable de l'Adrar. Le voile traditionnel était de couleur indigo (venant de la plante Gara), comme les robes traditionnelles sahariennes. Dans la société mauritanienne, les différents voiles montrent la richesse et le statut des femmes dans la société. C'est 2 pièces de tissus assemblés et qui font 4 mètres de long en cotonnade, souvent décorés. Il faut le plier en deux sur un bord haut pour faire 2 petits noeuds.
A Chinguetti, Oualâta, Ouadâne et Tichit, sont conservés des manuscrits dans des bibliothèques privées de familles qui en prennent soin et les étudient depuis des générations. Ces manuscrits sont consultés par les scientifiques du monde entier. L'érudition est une tradition en Mauritanie. Il n'y a que la barrière de la langue qui nous empêche d'accéder et de comprendre ce mode de vie à la fois traditionnel et érudit. La conservation de ces documents est favorisée par un climat chaud et sec. Cependant, il faudrait un archivage moderne à ses trésors pour qu'ils ne se détériorent pas. Vous trouverez aussi des manuscrits de ce type dans la petite bibliothèque de Zagora au Maroc.
Le Sahara est composé de 20 % de massifs de dune. Ces grandes mers de sable sont assez extraordinaires et hostiles pour que les nomades n'aient aucune raison de s'y aventurer car leurs chameaux s'y casseraient les pattes. Ces grands régions sont appelées Erg en arabe. On peut citer le Grand Erg Oriental et surtout le Grand Erg Occidental en Algérie, le redoutable Erg Chech, l'erg Mourzouk en Libye, traversé par un montagnard et saharien français Jean-Louis Bernezat, ou encore l'erg Oubari qui abrite des lacs salés, la Grande Mer de sable en Egypte, traversée par Sylvain Philip, autre saharien français, sur les traces de l'armée de Cambize qui y a disparu entièrement.
Celui qui n'a pas eu la chance d'être confronté personnellement à un mirage en a certainement entendu parler, sans aller jusqu'à certaines représentations caricaturales de ce phénomène, vues dans des films, pas toujours conformes à la réalité.
Contrairement à une idée reçue, les mirages ne sont pas une exclusivité des déserts, ils peuvent également se produire sur la banquise.
La cause en est la superposition de couches d'air de températures différentes. L'illusion d'optique est entretenue par une densité inégale à l'intérieur de ces couches d'air et par une réflexion intégrale des rayons lumineux. On voit généralement ces lacs ou des cités sahariennes imaginaires.
Les musulmans du Sahara vont inventer une nouvelle architecture, dessinée sur le sol avec des pierres comme autrefois les " cercles rituels ", il s'agit de la tamesguida ou mossala, " la mosquée du désert ". Ce sont des lieux de prière d'une très grande simplicité, avec une ouverture à l'ouest et un décrochement à l'est qui symbolise le Mihrab tourné vers La Mecque. Cet assemblage de pierre posées à même le sol n'est pas très grand, parfois difficile à repérer mais très émouvant dans cet univers mystique.
Les oasis sont un miracle de vie dans un univers hostile. L'oasis est souvent en relation étroite avec l'élevage transhumant des nomades. Répondant à des contraintes environnementales, c'est une agriculture où intervient toujours la main de l'homme. Pour l'irrigation, l'eau doit souvent être remontée des nappes phréatiques, au moyen de puits.
Les oasis ont joué un rôle primordial dans le commerce transsaharien. Etapes dans les routes commerciales des caravanes, elles ont souvent connu un passé glorieux, comme les très anciennes cités d'Aoudaghost en Mauritanie et de Sidjilmassa au Maroc.
Les Touaregs observent Orion dans le ciel qui montre la direction est-ouest et qui permet de repérer l'étoile polaire. Ils l'ont donc nommé Amanar, le " guide ". C'est cette étoile qui guide les caravanes dans le désert.
Un oued, mot qui signifie " rivière " en arabe, désigne un cours d'eau du Sahara. Il s'agit de cours d'eau temporaires à régime hydrologique très irrégulier. Surtout présent dans les régions endoréiques, il tire sa source des rares et fortes précipitations. Les oueds sont le plus souvent à sec, mais peuvent connaître des crues spectaculaires (avec d'énormes quantités de boue), qui provoquent parfois des changements de lit. On dit aussi le wadi en arabe.
Cet arbre, cultivé en Mésopotamie dès l'Antiquité, a été introduit en Afrique du Nord et planter en plein désert là où il y avait des sources : l'oasis venait d'être inventée. Au frais sous son feuillage, on y cultive des fruits et des légumes. Le palmier dattier n'est pas trop exigeant sur la quantité d'eau qui lui est nécessaire, ses racines pouvant puiser jusqu'à dix mètres sous la surface du sol. Les nappes d'eau souterraines trop profondes et les sécheresses répétées nécessitent néanmoins que l'homme intervienne en lui apportant l'eau indispensable à l'aide de puits. Le palmier dattier accepte une eau faiblement salée sinon, en cas de salinité trop forte, l'arbre meurt. Entre février et mars, les oasiens fécondent artificiellement les pieds femelles avec une poudreuse remplie de pollen prélevé sur les pieds mâles. A l'automne, au moment de la récolte, c'est la fête des dattiers, appelée Guetna en Mauritanie. Nombreux sont les citadins qui se rendent alors dans les oasis pour y célébrer le fruit providentiel, toutes les classes sociales se mélangent alors pour faire la fête.
Au Soudan, la Nubie rassemble un grand nombre de sites exceptionnels vivant injustement dans l'ombre de l'antiquité égyptienne. Les pyramides de Méroé, de Nuri, les deffufas de Kerma ou les temples de Soleib et du Djebel Barkal... tous ont peu à envier aux classiques touristiques de l'Egypte. Et au Soudan, peu, voire pas de touristes ni de " marchands du temple " envahissent les sites historiques.
C'est principalement par ce biais qu'arrivent les touristes sahariens. Pour les populations locales, le trekking est devenu une manière de sauvegarder une forme de nomadisme. Il s'agit plus précisément de randonnées chamelières (les bagages sont portés par les chameaux) ou de méharée (à dos de chameaux). C'est la manière la plus agréable, la plus écologique de découvrir le désert et sans doute la plus responsable puisqu'elle permet de conserver les troupeaux de chameaux. Marcher est très enrichissant à condition d'être conscient de ses possibilités et de ses limites. Les randonnées de 4 à 5h par jour, répartis entre le matin et l'après-midi, sont accessibles à tous, même aux enfants à partir de 8 ans. Les habitants du désert ont parfois du mal à comprendre pourquoi des touristes payent si cher pour venir marcher dans leur pays, eux qui marchent beaucoup mais uniquement par nécessité. Alors, ils ont trouvé la réponse. Ils se disent qu'en Europe, il y a tellement de goudron pour accueillir toutes ces automobiles que marcher est devenu impossible. Voilà pourquoi les Blancs viennent en Mauritanie pour marcher, le goudron et les voitures étant peu nombreuses. Et très franchement, voyez-vous une autre explication à ce phénomène ?
Un reg est un désert de pierres, une surface caillouteuse qui a été débarrassée des éléments fins par le vent. Il correspond à la roche en place ou à d'anciennes nappes de cailloux.
Pendant la journée, les roches soumises aux fortes températures se dilatent et, au cours du refroidissement nocturne, elles se contractent. Dans les roches constituées de minéraux différents, ceux-ci se dilatent et se rétractent inégalement, et elles s'émiettent. Dans les déserts, l'absence de végétation permet le déplacement de ces débris de roches fines par le vent qui les entraîne, achevant ainsi ce long travail d'érosion. La vie est absente de ce paysage monotone et sans repère et cela peut être très sinistre, comme dans le fameux Tanezrouft (un reg immense et dangereux).
Salutation arabe indispensable qui signifie " Que la paix soit avec toi ! " et à laquelle on répond par Aleikoum Salam ! Vient ensuite la formule Labès ? (Ça va ?), et enfin les questions sur la santé, la famille, les affaires. Pour se saluer, on se serre la main avant de porter la main au coeur ; on se donne l'accolade ou on s'étreint chaleureusement entre personnes du même sexe. Les salutations peuvent durer et il n'est pas question d'aller directement au but de la discussion. Il est d'usage de saluer les plus âgés en premier. les autres formules les plus fréquentes sont bakheir, saha ou azul ou azu amiss tmuzrha en tamazight.
La sebkha et le chott sont des zones inondables d'oueds sans débouché. Ces sols salés prédominent à certains endroits du Sahara (Sud tunisien et au sud de Reggane, la dépression de Taoudenni). Les sebkhas sont aveuglantes et miroitent au soleil. Du degré de salinité dépendra la présence de végétaux. Le sel présent dans les sebkhas ou dans les chotts s'y est accumulé pendant des milliers d'années.
Tassili est un mot berbère qui désigne les plateaux gréseux du Sahara. Les tassilis font partie des plus beaux paysages sahariens car la roche tendre émiettée par la chaleur et le vent, crée des formes fantomatiques envahies par les sables, ou des labyrinthes, des grottes... Dans ces grottes furent découverts d'extraordinaires témoignages de la préhistoire avec des peintures et des gravures rupestres en nombre et en qualité incroyable. Ce qui fait dire aujourd'hui aux préhistoriens que le Sahara fut un pôle de développement au moins aussi important que le Croissant Fertile en Mésopotamie.
La zaouïa est un bâtiment qui abrite le tombeau d'un marabout. Plus grande qu'une simple koubba, la zaouïa, généralement surmontée d'un toit pyramidal de tuiles vertes, est située à proximité d'une mosquée ou d'une medersa. Ses environs représentent un territoire sacré, le horm, qui permet à ceux qui s'y rendent pour prier et méditer, de bénéficier de la baraka du regretté saint homme. A partir du XVIIIe siècle, les zaouïas donnent naissance à un véritable culte, mystique et occulte, des marabouts, au point que le terme " zaouïa " a fini par désigner également les confréries religieuses adeptes de ce culte. Les zaouïas ont représenté aussi une autorité politique. En Algérie par exemple, avant 1830, à Ouagla, les habitants étaient gouvernés par l'autorité des zaouïas. Les mouvements des marabouts étaient en effet très implantés dans toutes les régions du Sud.
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