Leitfaden Moldawien : Survol de la Moldavie

La Moldavie est un pays d'Europe orientale enclavé entre la Roumanie et l'Ukraine, englobant les parties des régions historiques de Bessarabie et de Podolie méridionale (dite Transnistrie). Les dimensions de son territoire sont comparables à celles de la Belgique. Sur le piémont est des Carpates, la Moldavie déploie ses collines en bandes parallèles à ses cours d'eau, du nord au sud, sur 350 km. Quelques dizaines de kilomètres de plaine côtière ukrainienne séparent la frontière sud moldave de la mer Noire. Son accès à la mer Noire se limite à 340 précieux mètres au confluent du Danube et son affluent le Prut (conséquence de la division des frontières opérées par Staline). Sur un plan phytogéographique, la Moldavie est partagée entre les provinces de l'Europe centrale, de l'Europe de l'Est et de la région circumboréale, son territoire est divisé en trois écorégions : les forêts mixtes d'Europe de l'Est, la steppe de forêt d'Europe orientale (la majorite du territoire) et la steppe Pontique (au sud et au sud-est).

La République de Moldavie est somme toute un territoire vallonné de collines aux faibles pentes avec une altitude moyenne de 150 m. Le relief culmine à 430 m avec la colline de Bălăneşti, dans le centre du pays. Le centre et le nord forment le plateau du Codru et la plaine vallonnée de Bălţi, tandis qu'au sud s'adoucit la plaine du Budjak. Les rivières ont creusé de larges vallées orientées nord-ouest et sud-est, et quelques-unes, telles celles du Răut et du Dniestr, sont encaissées dans des canyons. Les fleuves du Dniestr et Prut forment de beaux paysages rocheux avec chutes d'eau, cascades et grottes, jouxtant forêts à la végétation luxuriante, et collines. Hormis des canyons, il n'y a pas de reliefs abrupts en Moldavie, la plupart des formes sont douces. Dans son cours inférieur, le fleuve Prut a développé des marécages. Les terres arables représentent 53% de la surface, alternant des sols très riches et fertiles, une terre noire nommée tchernoziom et des sols pauvres, les podzols.

Sur l'ensemble du territoire, le réseau est assez développé avec plus de 3 000 rivières et ruisseaux. Les deux fleuves majeurs étant le Dniestr sur une longueur de 660 km à l'est du pays, divisant le territoire avec la région séparatiste de Transnistrie, et le Prut sur 711 km, qui délimite une frontière naturelle avec la Roumanie. Les rives du Dniestr forment une vallée étroite et fertile, répartissant de part et d'autre des terres agricoles et des forêts, souvent animées par de fortes pentes ou des falaises inaccessibles. Enfin, le Raut est le plus grand affluent de cette rivière et le troisième fleuve le plus long de Moldavie. A Orhei au nord, il dessine des courbes compliquées et sinueuses, qui sont à l'origine de la création du site archéologique d'Orhei Vechi.

Sur l'ensemble de ce pays, pas plus grand que la Belgique, le climat est semi-continental tempéré sur tout le territoire et subit l'influence de la mer Noire. L'hiver en Moldavie est long, froid et sec. L'été, le climat est très chaud avec des précipitations en général faibles et irrégulières (orages d'été surtout en juillet). Le mois de janvier est le plus froid de l'année (de 0 °C à -5 °C), le plus chaud étant juillet (de 16 °C à 25 °C). Cependant, il n'est pas rare de subir de très fortes canicules, surtout dans la capitale. La température moyenne de l'air du nord au sud varie entre +7,5 °C et +10 °C, avec 2 060 à 2 360 heures de soleil par an et entre 160 et 200 jours de gel. Les mois de mai et de septembre sont les plus appropriés pour profiter au mieux de la Moldavie, bien ensoleillés, les températures sont agréables, l'automne s'étire en un été indien. Les mois d'hiver sont plus déconseillés, surtout pour parcourir le pays, la pratique des routes pendant cette période est rendue encore plus compliquée.

Alors que les mouvements politiques écologistes ont progressé partout en Europe, la Moldavie lutte tant contre la pauvreté qu'elle délaisse encore les questions écologiques même si quelques associations persévèrent afin de protéger le patrimoine naturel face aux divers problèmes posés dans cette région.

Sols détériorés et eau contaminée : à cause d'une politique agricole intensive sous le régime de l'Union soviétique, les sols et eaux moldaves sont à certains endroits touchés par la pollution. Malgré leur richesse intrinsèque, les terres noires ont été cultivées de manière intensive pendant la période soviétique, entraînant une détérioration des sols. L'abus d'engrais a eu pour conséquence de développer des taux élevés de nitrates dans les eaux potables et dans le Danube. Cette pollution a des conséquences négatives sur la pêche. Plus grave, l'eau des puits est touchée, phénomène accentué par les grandes crues survenues en 2002. Des efforts sont faits pour protéger les réserves naturelles, notemment à Plaiul Fagului, dans le sud, où des associations écologiques luttent pour la conservation de la biodiversité et des écosystèmes naturels.

Tchernobyl et déchets militaires : conformément à un rapport publié par l'OSCE, la République de Moldavie et les autres pays de l'espace ex-soviétique souffrent toujours à cause des résidus radioactifs et des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, ce qui plonge ce territoire dans une situation écologique critique. De plus, la Moldavie doit effectivement résoudre le problème de l'héritage militaire qui comprend environ 20 000 tonnes d'armes et de munitions stockées à la gare de Cobasna, en Transnistrie. Une éventuelle explosion des dits dépôts, qui ne peuvent pas être transportés, pourrait provoquer un désastre écologique et humain.

La Moldavie possède un potentiel naturel indéniable, c'est même l'une des ressources touristiques les plus riches du pays. Des paysages très pittoresques côtoient d'immenses forêts à l'atmosphère mystérieuse que les légendes ont peuplées, et les étonnants paysages au nord et le long de la frontière roumaine sont tout autant intrigants. Ce contexte favorable a eu pour heureuse conséquence de développer un certain nombre de réserves naturelles sur l'ensemble du territoire, dont cinq sites majeurs. Elles sont le terrain de très belles randonnées pédestres à la découverte d'une faune et d'une flore riches et variées.

La plus grande réserve naturelle d'intérêt scientifique du pays est située sur les prairies de la rivière Prut à 185 km à l'ouest de Chişinău. Cette réserve couvre un vaste territoire de forêts peuplées d'espèces caractéristiques pour ce type d'environnement : saules, chênes, peupliers, hêtres. Des colonies de hérons ont établi curieusement leurs nids dans les arbres, et les locaux nomment ainsi cette région " la Terre des hérons ", véritable paradis pour ces oiseaux qui figurent dans le Livre rouge. Jouxtant cette grande forêt, une curiosité nommée " les 100 Collines " est constituée de monticules de terre dont les origines restent un mystère. Le territoire de la réserve englobe également le plus grand lac de Moldavie, le lac Costeşti, et une réserve de bisons.

Voici la plus ancienne réserve naturelle situé près de Lozova, à 50 km de Chişinău. Décrétée le 27 septembre 1971 réserve naturelle scientifique, les trois zones qui la constituent sont grandement protégées (zone strictement protégée, zone tampon et zone intermédiaire). Ici la nature impressionne par ses formes et la variété abondante des espèces visibles de la faune et de la flore. Près de 1 000 espèces de plantes, soit la moitié de la flore spécifique à la Moldavie, 43 espèces de mammifères, 145 espèces d'oiseaux, 7 espèces de reptiles, 10 espèces de poissons et plus de 8 000 espèces d'arbres forestiers.

Ce parc national est créé sur le lac Beleu, qui est une réserve d'eau douce sur les rives du Danube, formé dans une dépression dans la vallée de la rivière Prut. A l'ouest du village Slobozia Mare, le lac Beleu est d'un intérêt majeur en tant que monument naturel, de grande valeur scientifique, culturel et esthétique. Actuellement, le niveau d'eau du lac Beleu dépend en grande partie de celui du Danube, de la rivière Prut, qui varie selon les inondations estivales. Roseaux et prairies herbeuses caractéristiques des zones inondées forment le paysage. Cette étendue d'eau a une grande signification non seulement pour la République, mais aussi pour les pays voisins comme lieu de refuge pour de nombreux oiseaux. Il est proposé que la réserve soit incluse dans la biosphère du Delta du Danube.

Ce parc naturel se caractérise par la diversité de ses paysages. Pittoresques sommets et gorges profondes, pentes raides et eaux cristallines remplissent les affluents de la rivière Telita qui descend dans la rivière du Bîc. Dans la réserve, on compte 6 catégories d'arbres, hêtres, chênes, tilleuls, érables... Cette zone de 5 642 ha protégée par le gouvernement depuis 1975 se compose de 909 espèces de plantes, dont 270 espèces considérées comme rares sur le territoire moldave. Des cerfs nobles peuplent ces forêts.

Réserve Lagorlic

Ces 877 ha de terre et 270 ha de surface aquatique représentent les conditions de reproduction idéales pour les plantes et les animaux qui habitent cette réserve.

Avec des terres recouvertes à 9,6 % de forêts, de zones marécageuses, de plaines et de collines, la Moldavie concentre sur son territoire une flore et une faune riche en diversité. Les espèces rares de plantes et le panel des animaux sont considérés par les Moldaves comme des monuments de la nature.

Avec 68 espèces de mammifères, 270 espèces d'oiseaux et plus de 10 000 espèces d'invertébrés, la faune offre un panel d'études important dans les réserves naturelles.
Dans les forêts, on rencontre le renard, l'énorme chat sauvage, la martre, la loutre, la belette et encore l'hermine. Les gibiers et autres cervidés qui font la joie des chasseurs se déclinent avec les sangliers, les cochons sauvages, le faisan et le cerf. La catégorie des rongeurs s'expriment avec les écureuils et la chauve-souris entre autres. En outre, la Moldavie, véritable paradis pour les ornithologues, compte une variété impressionnante d'oiseaux, avec quelques prédateurs comme l'aigle épeiche et la buse, des oiseaux migrateurs et un grand nombre de hérons, de cigognes, d'aigrettes, de cormorans et parfois de goélands. Les Moldaves sont aussi de grands amateurs de pêche, ils bénéficient du sandre, de la carpe ou de la brème. Enfin, les reptiles trouvent également leur place dans cet univers aux abords des marécages, avec la tortue des marais, la vipère, le serpent noisette ou la chenille à ventre jaune.

Le climat tempéré de ce pays et les nombreuses forêts ont permis le développement d'une flore remarquable avec plus de 2 300 espèces de plantes. Les arbres en grande majorité présents sont les chênes, les hêtres, les érables, et dans les régions plus humides les saules ou les peupliers noirs. Dans les espaces boisés un certain nombre d'arbres fruitiers, avec le noyer, le noisetier, et plus rarement des poiriers sauvages. Les arbres dans les forêts primaires sont somptueux et souvent séculaires. Les plantes, présentes dans les sous-bois, les réserves, sont parfois de la catégorie des plantes endémiques rares d'une valeur scientifique. On trouve aussi des plantes médicinales toujours utilisées pour les traitements curatifs dans les sanatoriums. Quelques fleurs sont remarquables ; hormis les champs de fleurs des champs qui, au printemps, jonchent le sol des 100 Collines à l'ouest, on trouve aussi des tulipes noires vers le lac de Costeşti, ou des perce-neige.