Leitfaden Moldawien : Politique et économie
Depuis la proclamation de son indépendance en 1991, la République de Moldavie est un Etat en transition, poursuivant sa voie vers une économie de marché, dont les valeurs démocratiques sont garanties par la Constitution du 5 juillet 2000. Les pouvoir législatif, exécutif et juridique sont séparés.
République parlementaire multipartite, le président est élu par le Parlement au vote secret pour une période de 4 ans (et doit réunir les 3/5 des voix soit 61 voix), il propose la candidature du Premier ministre et nomme le gouvernement après le vote du Parlement. Le président est le chef de l'Etat et le commandant suprême des forces armées et le Premier ministre est le chef du gouvernement. Le président de la République est le garant de la souveraineté et de l'indépendance nationale, de l'unité et de l'intégrite territoriale du pays.
Pouvoir législatif : Le Parlement est l'organe représentatif suprême et l'unique autorité législative de l'Etat. Il compte 101 membres élus pour quatre ans au scrutin proportionnel. Le droit à l'initiative législative appartient aux députés, au président de la République de Moldavie (à l'exception de l'initiative de modifier la Constitution) et au gouvernement.
Chişinău en tant que capitale est le centre politique et administratif du pays. Sur le boulevard Stefan cel Mare se trouvent trois bâtiments représentatifs du pouvoir, le palais du gouvernement, face à la cathédrale de Chişinău, puis le Parlement qui fait face au bâtiment de la Présidence.
Les partis et mouvements sociopolitiques qui coexistent dans le pays sont regroupés autours de trois plate-formes : centriste, de droite et de gauche. Il n'y a pas de formations politiques extrémistes.
A la suite des dernières élections législatives du 28 novembre 2010, les partis représentés au Parlement sont les suivants :
Parti libéral démocrate (PLD), 32 sièges.
Parti libéral (PL), 12 sièges.
Parti démocrate (PD), 15 sièges.
Alliance Notre Moldavie (ANM), aucun siège.
Parti des communistes de la République de Moldavie (PCRM), 42 sièges.
En 2001, le parti dominant était le Parti communiste de République de Moldavie (PCRM), représenté par le président Voronine. A l'indépendance de la Moldavie en 1991, après le retrait du régime soviétique, le parti communiste était interdit, mais il sera à nouveau toléré en 1994. Voronine accède à la présidence en 2001, il sera accusé d'avoir fait régner huit années d'un régime autocratique. Tolérant les candidatures adverses, mais irrémédiablement tourné vers les Russes (le pays est dépendant énergétiquement de la Russie), il a développé une structure d'économie mixte ultra libéraliste et un protectionnisme très peu social.
Les élections législatives d'avril 2009, frauduleusement remportées par Voronine, marquèrent un tournant décisif historique pour l'avenir du pays. Le lendemain du vote, plus de 5 000 jeunes se retrouvent sur la place centrale de Chişinău, face au bâtiment du gouvernement, et dénoncent les travers et manipulations divers des élections (le Bureau international des statistiques découvre les votes de 400 000 personnes pourtant décédées...). Le 7 avril, c'est près de 300 000 manifestants qui sont présents dans le centre-ville, c'est la première " révolution " que connaît le pays. Des émeutes éclatent, le bâtiment de la présidence est vandalisé et saccagé, des arrestations musclées ont lieu.
Le 22 avril, les résultats tombent et il manque 1 siège aux communistes pour élire le nouveau président. Des élections anticipées seront prévues au mois de juillet suivant sous l'oeil vigilant de l'OSCE. Elles marqueront définitivement la fin de l'ère Voronine. Les partis de l'opposition sont majoritaires mais n'ont tout pas assez de siège pour donner un président. Alors se succéderont trois présidents par interim (Mihai Ghimpu, Vladimir Filat et Marian Lupu) avant que le Parlement moldave via la coalition Alliance pour l'intégration européenne puisse élire Nicolae Timofti le 16 mars 2012.
En 2014, les élections législatives du 30 novembre opposent deux tendances majeures, d'un côté les partis de gauche (PS, PCRM) pro-russes, et de l'autre les partis de droite (PLDM, PL, PLRM) pro-européens.
Après une campagne peu scrupuleuse en matière de moyens pour gagner les scrutins, d'un côté comme de l'autre, la population moldave se mets à douter et, plutôt que de choisir un gouvernement pour quatre ans, c'est plus entre les bras de deux puissances, l'Union européenne ou la Russie, qu'ils vont choisir. Mais in fine, dans la continuité de 2009, la droite restera majoritaire au Parlement et Nicolae Tomofti est toujours président.
Contre toute attente, le 15 février 2015, c'est Chiril Gaburici, économiste et homme d'affaires controversé, qui est désigné comme premier ministre. Il est communiste, proche du PCRM, et forme une coalition inattendue avec les partis de droite en place. Lors de son discours d'investiture, il réaffirme la volonté de lutter contre la corruption, de poursuivre l'intégration européenne et de régler la question de la Transnistrie. Mais la situation moldave est alors complexe, car il faut jouer serré, toujours rassurer l'UE de ses bonnes intentions tout en trouvant un bon équilibre avec une Ukraine limitrophe déstabilisée. Aussi depuis la signature d'un partenariat avec l'UE en 2014, Moscou a imposé un embargo sur les produits agroalimentaires tout en entravant les transferts de fonds des travailleurs moldaves en Russie, ce qui correspond au quart du PIB.
C'est dans ces tensions qu'un scandale hors norme éclate : un milliard de dollars disparaît des banques moldaves en quelques jours, ce qui ne représente pas moins de 12,5 % du PIB. En France, à titre de comparaison, ce serait l'équivalent de 325 milliards d'euros envolés !
La Banque centrale de Moldavie (BNM) découvre l'affaire en réalisant que juste avant les élections législatives de 2014, trois établissements bancaires (Banca de Economii, Banca Socială et Unibank) avaient accordé des crédits pour un montant total de 927 millions d'euros sans identifier les bénéficiaires de ces crédits. (Établissements fermés au public en 2015.)
Une enquête est immédiatement ouverte, procureurs anticorruption et détectives financiers américains y travaillent multipliant les descentes et les perquisitions.
Lorsque le scandale éclate dans la presse, il déclenche l'ire du peuple moldave qui descend dans les rues, prenant pacifiquement d'assaut le Parlement en y installant des centaines de tentes : protestations contre la corruption du pouvoir, réclamation de la démission du président en place Nicolae Timofti. Le 30 octobre 2015, le Parlement de Moldavie destitue le gouvernement de Valeriu Strelets, Premier ministre arrivé fin juillet 2015, remplaçant Chiril Gaburici après sa démission mi-juin suite à des accusations de falsification de diplôme.
La corruption est monnaie courante en Moldavie et la justice n'y échappe pas. La lutte anticorruption est imposée par Bruxelles suite aux accords signés avec l'Union européenne pour engager des financements européens.
Déçus par l'echec des partis pro-européens à engager le pays sur des voies saines et transparentes, les Moldaves sont de plus en plus sensibles aux promesses de la gauche qui a l'appui de Moscou. Il semble qu'en 2015, la Moldavie entre dans une période incertaine et connaisse un certain recul quant à un projet économique tourné vers l'Europe.
Le 30 octobre 2015, c'est Gheorghe Brega qui est nommé Premier ministre par intérim et à l'heure où nous écrivons ce guide, une date pour de nouvelles élections anticipées se fait attendre.
Depuis l'éclatement de cette affaire, le leu moldave a perdu 42 % de sa valeur, et alors que les Moldaves doivent se contenter d'un salaire moyen de 200 euros, dans un contexte politique compliqué, le coup est rude.
Après son indépendance vis à vis de l'Union soviétique, la Moldavie a établi des relations avec d'autres pays européens. Dès 1995, le pays a été admis au Conseil de l'Europe, est Etat membre de l'Organisation des Nations unies, de l'OSCE, de l'Organisation mondiale du commerce, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. En 2005, la Moldavie et l'UE ont établi un plan d'action qui visait à améliorer la collaboration entre les deux structures voisines, cette même année l'EUBAM (Union européenne de mission d'assistance frontalière de Moldavie et d'Ukraine) a été définie à la demande conjointe des présidents moldave et ukrainien, cette mise en place aide ainsi ces deux gouvernements dans le rapprochement de leurs frontières en facilitant les procédures douanières aux normes de l'UE et en offrant un soutien dans la lutte des deux pays contre la criminalité transfrontalière.
Après la guerre de Transnistrie en 1992, la Moldavie a cherché une solution pacifique au conflit dans la région en travaillant avec la Roumanie, l'Ukraine et la Russie, appelant à une médiation internationale. Le ministre des Affaires étrangères moldave, Andrei Stratan, avait déclaré à plusieurs reprises que les troupes russes (14e armée) stationnées dans la région séparatiste étaient présentes contre la volonté du gouvernement moldave et leur avait demandé de quitter " totalement et inconditionnellement " le territoire. Mais les troupes russes sont toujours là et justifient cette présence pour " maintenir la paix "...
En septembre 2010, le Parlement européen avait débloqué une subvention de 90 millions d'euros pour la Moldavie, cette somme venait s'ajouter aux 570 millions de dollars de prêts du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et d'autres aides bilatérales. En avril 2010, la Roumanie a proposé à la Moldavie une aide au développement de 100 millions d'euros.
Malheureusement, avec la crise politique que connaît le pays en 2015, avec le scandale de la disparition du million de dollars et la corruption du pouvoir, tout est bloqué.
Ce qui semble certain, c'est que le futur gouvernement ne pourra pas agir sans ménager ses relations avec la Russie, ce qui ne sera pas sans conséquences quant aux aides européennes jusqu'ici mises en place.
Situé entre les Balkans et les plaines continentales, ce territoire est constamment convoité de part sa position, comme avant-poste russe sur le Danube tout au long du XIXe siècle. Au XXe siècle, des rivalités incessantes font balancer le territoire tour à tour vers la Roumanie, vers la Russie. Aujourd'hui, l'inclusion de la Roumanie à l'Europe s'ajoute à l'importance stratégique. La Moldavie est une porte vers l'Europe, tout autant que vers l'Est.
La Moldavie, autrefois nommée " le grenier de l'URSS ", est passée d'une région riche à la région la plus pauvre d'Europe, depuis son indépendance en 1991. Considérée comme la zone la plus prospère comparée à ses pays voisins, elle était le principal fournisseur en vins, légumes et fruits des anciennes républiques soviétiques. La perte de certains marchés traditionnels et la dépendance énergétique due à la sécession de la principale région industrielle, la Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique du PIB. Ainsi privé de son industrie lourde, le pays peine à mettre en place une économie nationale.
Cependant, malgré une croissance instable due à la situation économique mondiale, l'économie de la Moldavie s'était améliorée depuis 2009, en grande partie grâce à de nouvelles politiques fiscales et à des aides internationales. La croissance économique de la Moldavie s'est stimulée ces dernières années par la consommation, la construction immobilière et toujours les transferts de capitaux des travailleurs moldaves résidant à l'étranger.
Le secteur agricole : 11% du PIB, il emploie 32,8% de la population avec fruits, légumes, tabac et vin.
Le secteur secondaire : 14,5% du PIB, il emploie 18,7% de la population. L'industrie doit faire face à un double défi, la perte de son industrie lourde depuis l'indépendance autoproclamée de la Transnistrie (région pro-russe) et donc sa dépendance économique relevant d'une absence de ressources énergétiques sur le territoire.
Le secteur tertiaire : 74,5% du PIB, il emploie 48,4% de la population. L'économie tente de s'orienter progressivement vers les services (secteur des assurances, du conseil juridique et des télécommunications), au détriment de l'industrie lourde et de l'agriculture.
PIB : 6,32 milliards de dollars.
PIB/hab : 1 780 dollars.
Taux d'inflation : 5,5%.
Taux de croissance annuelle : 5%.
Taux de chômage : 4%.
Exportations : 1,3 milliard de dollars.
Importations : 3,2 milliards de dollars.
Principaux partenaires commerciaux : l'Ukraine, la Russie, la Roumanie, l'Allemagne, l'Italie, la Chine, la Turquie, la Biélorussie et la Pologne.
Seuil de pauvreté : 45%.
Espérance de vie : 68 ans.
La production agricole de la Moldavie fournissait de 30 à 40% du tabac, 20% du raisin et du vin, 13% des fruits et 10% des légumes à l'URSS. Ainsi dépendante, l'économie de ce pays fut considérablement diminuée subitement dès 1991, avec la fin d'un marché centralisé. En 1992, grâce à son adhésion à l'ONU, elle bénéficie de l'assistance du FMI, de la Banque mondiale, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ainsi que du soutien financier d'autres pays avec la Roumanie, les Etats-Unis, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Chine et le Japon, entre autres. Mais un contexte politique mouvementé fait tarder la mise en place d'une restructuration économique. En vue d'une stabilisation, la Moldavie instaure une monnaie nationale, le leu, le 29 novembre 1993, avec une politique monétaire stricte, contrôlant l'inflation et assurant une monnaie stable. La Moldavie abandonne le système financier mono-bancaire de la période soviétique, en faveur d'un système structuré avec une banque centrale, indépendante et des banques commerciales faisant jouer la concurrence. Avec ces améliorations et une récente stabilité, les exportations vers la Russie reprennent progressivement et même augmentent, en passant de 32% en 1992 à 60 % en 1998. La Moldavie se retrouve ainsi à nouveau tributaire du marché russe et des fluctuations capricieuses du rouble. Dans les moments difficiles, la Russie diminue, voire suspend, ses demandes, et l'économie du pays est étranglée. En 1997, suite à la crise financière de la Russie entraînant la chute du leu, le FMI et la Banque mondiale suspendent leurs aides. Toutefois les années 2000 sont suivies d'une période de forte croissance économique, mais le manque de réformes structurelles et une économie souterraine due à un contexte très difficile pour les Moldaves provoquent une inflation et un déficit commercial important. En effet, le commerce informel occupe une part considérable dans l'activité économique du pays. Ce marché parallèle est dû à des conditions de vie précaires, à la difficulté de créer des entreprises, à des taxes trop lourdes. Les Moldaves n'ont pas d'autre choix que de rechercher une augmentation de leurs revenus plutôt que de s'orienter vers un choix professionnel. Cette situation a également pour conséquence, on le comprend, le départ des adultes vers l'étranger. Les parents se divisent et quittent leurs enfants pour trouver un travail souvent illégal en Europe, mais les transferts d'argent de cette diaspora représentent un revenu considérable pour le pays (25% du PIB en 2004). Aujourd'hui, environ un tiers de la population est à l'extérieur du pays, et les chiffres ne font qu'augmenter. Avec un revenu moyen de 150 dollars par mois et un PIB par habitant n'atteignant même pas les 1 800 dollars, l'argent envoyé par les membres de la famille expatriés constitue pour un grand nombre de Moldaves leur unique moyen de subsistance.
Le pays est spécialisé en grande partie dans l'agro-alimentaire (55%), la réussite dans ce domaine est tributaire de la qualité des récoltes. Une mauvaise année peut entraîner une paralysie du secteur déjà touché par un sous-emploi. En 2002, il concerne 24% de l'emploi et 21% du PIB.
Aujourd'hui, 40% de la production moldave correspond à de l'alimentation et des boissons, dont le secteur vinicole et celui du tabac sont les plus importants.
L'industrie du vin en Moldavie est bien ancrée, avec une superficie de 147 000 ha de vignes, la plupart de la production est destinée à l'exportation, mais la viticulture, première spécialisation du pays, a subi des revers. Entre autres, elle a vu sa production baisser de 60 % en 1986, avec la campagne anti-alcoolique de Mikhaïl Gorbatchev qui s 'est poursuivie jusqu'en 1990. S'ajoutent à cela des conditions climatiques désastreuses en 1992, 1994 et 1996 qui ont réduit de 50 % la production de raisins. Pour pallier cette sous-production, les producteurs locaux se sont mis à couper leurs crus avec d'autres vins importés de Roumanie, de Bulgarie et d'Ukraine, prenant le risque de perdre leur image de marque. Malgré de gros efforts entrepris depuis 1996 pour remédier aux difficultés rencontrées (extensions des surfaces cultivables, restauration des infrastructures), ce secteur reste fragile. Principale valeur ajoutée moldave et premier produit d'exportation, il est soumis aux exigences de la Russie. Ce domaine reste un moyen de pression sur les Moldaves, car, selon le contexte, de façon plus ou moins justifiée, il arrive que les Russes baissent leurs commandes. Un arrêt des importations du vin moldave vers la Russie aurait des conséquences très graves, voire irréversibles, sur l'économie du pays.
Enfin, 5% de la production correspond aux produits laitiers et 5% au sucre. La Moldavie produit deux millions de tonnes de betteraves par an, autant de céréales et des fruits (pommes et raisins). On y cultive aussi des légumes (tomates, concombres, oignons, choux). Malheureusement, depuis la seconde moitié des années 1990, le manque d'investissements se traduit par une absence de diversification et un abandon des immenses champs cultivés sous l'Union soviétique ainsi que de nombreuses fermes d'élevage. Il en résulte des exportations peu variées et une augmentation des importations, entraînant un large déficit dans un pays extrêmement dépendant du secteur agricole.
L'industrie du vin est un secteur stratégique pour la Moldavie, il représente 3,2 % du produit intérieur brut et 7,5 % du total des exportations, employant plus de 250 000 citoyens dans les 140 fabriques. La Moldavie a la plus grande densité de vignobles au monde, représentant 3,8 % de son territoire et 7 % des terres arables. Aujourd'hui, 80 % des vins produits en Moldavie sont exportés dans plus de 50 pays.
Le nord est dominé par les grandes cultures et le secteur agro-industriel. D'immenses étendues cultivent le blé, la betterave, le maïs et le tournesol. On y trouve aussi de l'élevage bovins pour les viandes et la production laitière. A Bălţi, qui est au coeur de cette région, on construit du matériel agricole et des chariots de levage. Cette région est relativement prospère.
Le centre, polarisé par la capitale, est un centre de polyculture. A Chişinău, le secteur industriel est varié : électronique, équipements ménagers, matériaux de construction, chimie (détergents, peintures, plastiques, jouets). La capitale possède également des centres de recherche sur l'énergie solaire, les membranes, les filtres pour jus de fruits. Comme à Bălţi, on trouve une industrie agro-alimentaire, des usines de fabrication de tracteurs et de matériel d'irrigation. Enfin, c'est aux environs de Chişinău qu'on trouve les fabriques de vin les plus prestigieuses du pays, le raisin est cultivé sur place ou provient du sud.
Au sud du pays, avec un climat plus sec et un relief plus plat, les terres pastorales des Gagaouzes sont dominées par les vignes et l'élevage de moutons. La Transnistrie reste la région industrielle développée sous Staline, urbaine et productrice d'énergie. Elle est aussi le siège de l'industrie lourde moldave. Trois villes marquent l'est de la Moldavie par la présence de l'industrie. Ribniţa, siège de l'industrie sidérurgique, Tiraspol, où le régime soviétique y avait installé le monopole de la fonderie, et Tighina, le lieu de fabrication de câbles et d'appareils électriques. Non loin de là, une centrale thermique complète la production de la centrale hydroélectrique du barrage sur le Dniestr, à quelque 100 km au nord. Cependant, l'essentiel du charbon moldave n'est pas exploité, et la forte dépendance énergétique moldave envers la Russie, l'Ukraine et la Roumanie entraîne une dette conséquente et des coupures d'électricité et de gaz récurrentes (même en hiver, Chişinău se voit parfois privée d'électricité ou de gaz, sur plusieurs semaines...).
Malgré un potentiel certain, et des attraits touristiques existants, le tourisme pèse malheureusement peu dans la balance de l'économie moldave.
Aujourd'hui, la République de Moldavie est confrontée à des difficultés engendrées par les nouvelles conditions et relations économiques. Elle est toujours dépendante économiquement de la Russie, pour l'exportation de son vin (principale richesse du pays) et l'approvisionnement énergétique. Malgré tout, le gouvernement de la République de Moldavie a sensiblement avancé dans la promotion des réformes économiques ces dernières années entraînant des résultats encourageants avec le développement du secteur privé (dont la contribution au PIB représente 60%). La mise en place de structures pour le fonctionnement du marché (banques commerciales, bourses, zones franches, etc.), les investissements étrangers, la privatisation et la restructuration des principales entreprises publiques, l'élaboration d'un cadre législatif adapté aux exigences des échanges internationaux et l'ouverture vers de nouveaux débouchés sont les enjeux de la transition économique du pays. Grâce à ses efforts, la Moldavie a pu prétendre trouver des supports financiers internationaux et une nouvelle aide proposée par le FMI pour soutenir l'économie du pays.
Depuis, le PIB a augmenté de 9,4 % en 2013 grâce à une récolte record, mais en 2014 la croissance a ralenti légèrement avec une augmentation de seulement 4,7 % (janvier-septembre) à cause de la faible activité économique de ses partenaires et des restrictions commerciales de la Russie. Depuis la signature d'un partenariat avec l'Union européenne en 2014, Moscou a imposé un embargo sur les produits agroalimentaires et le vin moldave tout en entravant les transferts de fonds des travailleurs moldaves en Russie, ce qui correspond au quart du PIB.
De plus, les aides européennes sont totalemnt gelées vu le manque de transparence de la politique moldave et son manque de stabilité suite au scandale du million perdu.
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