Leitfaden Venezuela : Histoire
Jusqu'à l'arrivée des Européens, le Venezuela était peuplé, depuis 17 000 ans, d'Amérindiens qui vivaient de pêche, de chasse et de cueillette. Ils étaient répartis en trois grandes familles et diverses tribus (une tribu : un dialecte, un territoire sous la direction d'un cacique élu), dont les noms ont traversé les siècles et désignent parfois des villes, régions ou lieux-dits. Les Arawaks, au nord-ouest, étaient représentés par les tribus de Guajiros, Caquetíos, Achaguas et Piapocos, ainsi que, dans le sud du pays, les Banibas, Guaipunabis et autres Caberres. Les Caraïbes qui, loin d'être aussi paisibles et accueillants que la mer qui prit leur nom, étaient les derniers arrivants sur le territoire avant la conquête espagnole. Venus du sud-est, ils chassèrent les Arawaks et occupèrent la région montagneuse de la cordillère de la Costa, l'ouest et le sud du lac de Maracaibo et une partie de la Guyane. Les Caraïbes étaient connus comme étant des cannibales. Enfin, les Timoto-Cuicas, qui peuplaient les Andes, dans l'ouest du pays, avec les tribus des Timotos, Mucuchíes, Cuicas, Migures et Mucuñuques, étaient les plus avancés en matière agricole. Ils domestiquaient certains gallinacés et conservaient leur nourriture dans des silos souterrains. Ils enterraient leurs morts et ne répugnaient pas au sacrifice humain.
- 17 000 av. J.-C. > Avec les migrations des peuplades de l'Amazonie, des Andes et du Nord sur la côte caraïbes, apparition de l'homme au Venezuela. Période relativement floue.
1492 > Christophe Colomb découvre l'Amérique.
1er août 1498 > Le Venezuela découvre Christophe Colomb lors de son troisième voyage. Commence alors une série d'explorations.
1501 > Apparition du nom de Venezuela (" la petite Venise ") sur les cartes du Nouveau Monde.
1527 > Fondation de Coro, première capitale du pays.
1577 > Mauvaise année pour les Indiens, dont les chefs Guaicaipuro, Paramaconi et Terepaima sont assassinés. La conquête des plaines s'intensifie. Caracas détrône Coro et devient capitale.
XVIe-XVIIIe siècles > Importation d'esclaves africains pour relayer les indigènes.
1681 > Selon l'ordonnance de Philippe II, le conseil des Indes révise les lois existantes pour édicter les lois des Indes qui régiront les colonies jusqu'à l'indépendance.
1776 > L'indépendance des Etats-Unis soulève l'espoir des Créoles sud-américains.
1778 > L'Espagne autorise le commerce libre avec le Nouveau Monde.
24 juillet 1783 > Naissance à Caracas de Simón Bolívar.
1795-1799 > Plusieurs tentatives de rébellion sur le chemin de l'indépendance.
1805 > L'Espagne est coupée de ses colonies.
1806 > Francisco de Miranda, fidèle général de Napoléon (son nom illustre est gravé sur l'Arc de triomphe) et artisan de l'indépendance américaine, organise la première expédition contre les Espagnols.
19 avril 1810 > Le Venezuela se déclare indépendant.
5 juillet 1811 > Signature de l'acte d'indépendance et création de la Ire République.
26 mars 1812 > Tremblement de terre à Caracas.
23 mai 1813 > A Mérida, Simón Bolívar est acclamé comme " El Libertador ".
6 septembre 1815 > Bolívar rend enfin publique sa fameuse Lettre de Jamaïque, qui condamne les régimes coloniaux et prône l'indépendance des nations voisines.
2 juin 1816 > A Carúpano, Bolívar décrète l'abolition de l'esclavage.
1819 > Bolivar élimine un complot et prêche au Congrès la formation d'une Grande Colombie. La décision est approuvée le 17 décembre, elle est divisée en trois départements : Venezuela, Cundinamarca et Quito. Il est élu président de la République par le Congrès.
18 janvier 1824 > Dans une très belle lettre à son maître Simón Rodríguez, Bolívar écrit : " Vous avez formé mon coeur à la liberté, à la justice, à la grandeur, à la beauté. "
1830 > Le Venezuela se sépare de la Gran Colombia.
20 janvier 1830 > Bolívar présente sa démission de la présidence de la République.
17 décembre 1830 > Simón Bolívar meurt à San Pedro Alejandrino entouré de très peu d'amis.
1854 > Monagas abolit définitivement l'esclavage.
1870 > Antonio Guzman Blanco rend l'école obligatoire et laïque. Il instaure les registres civils des naissances, mariages et crée une monnaie unique.
1908-1935 > Dictature sanguinaire de Gómez.
1922 > Découverte et exploitation du pétrole.
1941-1945 > Présidence du général Isaías Medina Angarita.
1945-1948 > Un putsch remplace Angarita et Rómulo Bétancourt assume la présidence du Conseil de gouvernement.
1952-1958 > Prise du pouvoir par le dictateur mégalomane Pérez Jiménez, qui réalisera des travaux pharaoniques (téléphériques, hôtel Humboldt perché au sommet de l'Avila, autoroutes...) grâce au développement du secteur pétrolier.
1958-1964 > Retour de Betancourt au pouvoir.
1979 > Le président civil social-démocrate Carlos Andrés Pérez fait tirer sur la foule affamée, ce qui provoque des milliers de victimes. Ce bain de sang amorce la rébellion d'une poignée de militaires nationalistes et progressistes, dont Chávez.
1983 > Le lieutenant-colonel Hugo Chávez fonde le Mouvement révolutionnaire bolivarien 200 (MBR-200).
4 février 1992 > Tentative de putsch par l'officier parachutiste Hugo Chávez contre le gouvernement de Carlos Andrés Pérez Rodríguez. Il est envoyé en prison pendant deux ans.
1994 > Hugo Chávez fonde le Mouvement Ve République.
6 décembre 1998 > Hugo Chávez gagne les élections avec 56 % des voix, score inédit dans l'histoire du pays.
Décembre 1999 > Une nouvelle constitution est approuvée par le peuple.
30 juillet 2000 > Hugo Chávez est réélu avec 59 % des voix pour un second mandat de six ans, avec des pouvoirs renforcés.
11 avril 2002 > Tentative de coup d'Etat avortée, mené par l'armée sur fond d'agitation sociale.
12 avril 2002 > Arrestation de Chávez et nomination comme président provisoire de Pedro Carmona, le patron de la Chambre de commerce.
14 avril 2002 > Hugo Chávez est ramené dans l'enceinte du palais présidentiel, sous les vivat ! de la foule. Il lance un " appel à l'unité " de tous les Vénézuéliens et à l'ouverture d'un " dialogue national ".
Décembre-janvier 2003 > Manifestation de l'opposition qui paralyse le pays.
2 février 2003 > Fin de la grève générale contre le régime qui paralyse l'industrie pétrolière pendant 63 jours.
15 août 2004 > 58 % des électeurs vénézuéliens disent " non " à la révocation du mandat du président Chávez.
31 octobre 2004 > Les partisans du parti au pouvoir confortent leur position en remportant 20 des 23 postes de gouverneur alors que l'opposition n'en obtient que deux lors d'élections régionales.
Janvier 2005 > Crise des relations commerciales avec la Colombie, à la suite de l'arrestation d'un dirigeant des FARC par Bogotá en territoire vénézuélien.
20 février 2005 > Hugo Chávez accuse George W. Bush de préparer un attentat contre lui, menaçant les Etats-Unis de suspendre les exportations de pétrole s'il était assassiné.
24 avril 2005 > Rupture d'un accord militaire avec les Etats-Unis.
Mai 2005 > Près de 2 milliards de dollars d'impôts sont réclamés aux sociétés pétrolières étrangères présentes au Venezuela sur des contrats signés dans les années 1990.
24 juillet 2005 > Lancement de la chaîne de télévision latino-américaine Telesur, mise en service pour contrer les grandes chaînes américaines.
19 avril 2006 > Retrait de la Communauté des Nations andines (CAN) qui réunit la Bolivie, la Colombie, l'Equateur et le Pérou.
29 avril 2006 > Réunion au sommet avec Cuba et la Bolivie. Les trois présidents signent le Traité commercial des peuples (TCP).
4 juillet 2006 > Adhésion au marché commun de l'Amérique du Sud, le Mercosur, qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.
Eté 2006 > Lors d'un voyage, Hugo Chávez signe un contrat d'achat d'armes de plus de 3 milliards de dollars avec les Russes.
20 septembre 2006 > Chávez traite le président américain George W. Bush de " diable " et de " tyran " lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Novembre 2006 > Echec de la candidature pour représenter l'Amérique latine au siège du Conseil de sécurité de l'ONU, au profit de Panamá.
3 décembre 2006 > Hugo Chávez est réélu à la présidence de la république avec 61,3% des voix, contre 38,4% au social-démocrate Manuel Rosales.
8 janvier 2007 > Hugo Chávez annonce la nationalisation des principales entreprises du secteur électrique, des télécommunications et de la production pétrolière.
30 avril 2007 > Le président vénézuélien annonce le retrait de son pays du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
3 mai 2007 > Projet d'accord initié par le Venezuela avec l'Argentine, le Brésil, la Bolivie, l'Equateur et le Paraguay, pour la création d'une Banque du Sud.
27 mai 2007 > Fermeture de la chaîne de télévision vénézuélienne RCTV. Remplacée par une nouvelle chaîne de télévision financée par l'Etat.
Juin 2007 > Visites du président en Russie, en Biélorussie et en Iran. Achat de cinq sous-marins russes et équipements pour les armées de terre et de l'air vénézuéliennes.
Juillet 2007 > Visite à Téhéran (Iran) de Hugo Chávez pour un projet de construction d'une usine de méthanol et d'une autre identique au Venezuela.
31 août 2007 > Hugo Chávez est nommé médiateur officiel par le gouvernement colombien en vue d'un échange de 500 guérilleros des FARC contre 45 otages, dont trois Américains et Ingrid Betancourt.
2 décembre 2007 > Les Vénézuéliens refusent, par référendum, la réforme constitutionnelle qui supprime la limitation du nombre de mandats présidentiels et permet la censure de la presse en cas de crise.
9 décembre 2007 > Création de la Banque du Sud à l'instigation du Venezuela et de l'Argentine avec la Bolivie, le Brésil, l'Equateur, le Paraguay et l'Uruguay.
Mars 2008 > Crise diplomatique avec le voisin colombien, suite à l'attaque menée par l'armée colombienne contre un camp des FARC en Equateur. Le Venezuela ferme son ambassade à Bogotá et fait expulser l'ambassadeur de Colombie à Caracas.
12 septembre 2008 > Hugo Chávez annonce l'expulsion de l'ambassadeur des Etats-Unis, par solidarité avec son allié bolivien Evo Morales Ayma, qui en a fait de même, accusant Washington d'alimenter la crise politique en Bolivie.
19 septembre 2008 > Expulsion de deux membres d'une délégation de l'ONG Human Rights Watch (HRW), après un rapport critique.
25 septembre 2008 > Signature d'accords militaire et économique lors d'un voyage officiel en Russie.
23 novembre 2008 > Elections : les candidats du parti présidentiel remportent 17 des 22 postes de gouverneurs et remportent majoritairement les élections municipales, mais les deux plus grandes villes, Caracas et Maracaïbo, restent dans le giron de l'opposition.
15 février 2009 > Les électeurs autorisent par référendum (54 % de " oui ") l'éligibilité à vie du chef de l'Etat.
13 juin 2009 > Hugo Chávez téléphone à Ahmadinejad pour le féliciter de sa réélection comme président de la République islamique d'Iran.
Juillet 2009 > Annonce du président colombien que sept bases militaires seraient mises à la disposition de l'armée américaine sur son territoire.
21 novembre 2009 > Lors d'un congrès international de gauche, le président Hugo Chávez qualifie Carlos de " héros révolutionnaire ".
10 janvier 2010 > Dévaluation du bolivar et instauration d'un double taux de change à cause de l'inflation.
26 janvier 2010 > Les présidents Lula, Kirchner et Chávez décident de construire un gazoduc reliant le Venezuela à l'Argentine.
22 juillet 2010 > Rupture des relations diplomatiques avec la Colombie alors que Bogotá accuse Caracas de recevoir sur son sol 1 500 guérilleros et des campements rebelles colombiens.
10 août 2010 > Rétablissement des relations diplomatiques entre Hugo Chávez et le nouveau président colombien Juan Manuel Santos. Un compromis est trouvé au sujet des FARC.
26 septembre 2010 > Aux élections législatives, le parti au pouvoir conserve sa majorité absolue au parlement mais l'opposition réalise une percée significative. Une trentaine d'alliances entre organisations politiques nationales et formations régionales, droite et gauche confondues, se sont réunies au sein d'une même coalition d'opposition.
Décembre 2010 > De violentes inondations frappent le pays, le spectre de Vargas refait surface.
22 mars 2011 > Le gouvernement renforce le rôle de la " milice civile " aux dépens de l'armée.
30 juin 2011 > Hugo Chávez annonce sa tumeur cancéreuse ; il est soigné à Cuba.
Août 2011 > L'Organisation mondiale du pétrole (Opep) rapporte que le Venezuela est plus riche en pétrole que l'Arabie saoudite, mais reste derrière en matière de production.
Août 2011 > Le président Hugo Chavez annonce l'instauration sur la carte du pays du nouveau territoire insulaire de Miranda, constitué d'îles de la mer des Caraïbes. Il regroupe les îles vénézuéliennes de Los Roques, Las Aves et La Orchila.
2 décembre 2011 > Inauguration de la Communauté des Etats latino-américains et caribéens à Caracas.
12 décembre 2011 > Le président vénézuélien inaugure un nouveau programme d'allocations familiales visant à verser l'équivalent de 100 dollars par mois et par enfant aux familles démunies.
31 décembre 2011 > Après l'annonce du cancer de la présidente de l'Argentine, Hugo Chávez annonce publiquement que les Etats-Unis pourraient inoculer ce dernier grâce à leur technologie. Le président vénézuélien estime que trop de leaders sud-américains souffrent de cancers pour que ce soit une simple coïncidence.
1er janvier 2012 > Le président vénézuélien annonce que le pays va augmenter de 500 000 barils par jour sa production de pétrole en 2012. L'essentiel de cette production supplémentaire proviendrait de la ceinture pétrolifère de l'Orénoque (Nord-Est).
Le 1er août 1498, lors de son troisième voyage, alors qu'il continuait à croire qu'il naviguait en mer de Chine, Christophe Colomb finit par toucher les rivages du Venezuela. Parti de Séville le 30 mai, le Gran Almirante pénètre dans la péninsule de Paria, au large du delta de l'Orénoque, et découvre Margarita et Cubagua. C'est en goûtant l'eau étrangement douce, à proximité du delta de l'Orénoque, qu'il aura la certitude de pouvoir bientôt toucher la terre ferme. Dans ses cahiers, il consignera son admiration pour cette " terre de grâce " qu'il compare, on le comprend, à l'Eden. D'ailleurs, l'avocat Antonio de Léon Pinelo consacrera deux volumes à démontrer que l'Eden était situé en Amérique. Dans El Paraíso en el Nuevo Mundo (Le Paradis du Nouveau Monde, 1656, Madrid), il reproduira une carte de l'Amérique du Sud, au centre de laquelle on peut voir le jardin d'Eden, arrosé par l'Amazone, le río de la Plata, l'Orénoque et le Magdalena. Le fruit défendu était la banane. La carte indiquait l'endroit exact d'où était partie l'arche de Noé au moment du déluge universel.
A Macuro, Colomb a un premier contact avec les Indiens qu'il décrira comme des " personnes de fort belle allure, [... ] qui portaient pièces d'or et perles en guise d'ornements sur le cou et les bras... ". Le navigateur ne manquera pas de s'enquérir de la provenance des perles et de l'or... Dans son sillage, en 1499, Alonso de Ojeda, Juan de la Cosa et Amerigo Vespucci longent pour la première fois la côte de ce que l'on appelait encore les Indes, d'est en ouest, du delta de l'Orénoque à la péninsule de Guajira. C'est là, non loin du lac de Maracaibo, qu'ils donnent au golfe le nom un peu péjoratif de Venezuela (Petite Venise), en apercevant les maisons indiennes sur pilotis.
Leurs successeurs chercheront des perles, et les trouveront à Cubagua, dont l'exploitation perlière fut le premier motif d'établissement espagnol au Venezuela en 1500. Tandis que d'autres conquistadores, plus courageux, explorent l'Orénoque infesté de crocodiles, à la recherche de l'Eldorado... Dès 1501, Rodrigo de Bastidos dirige une expédition scientifique sur les côtes du pays et porte, pour la première fois, le nom du Venezuela sur une carte.
Elle devient, sur la côte, une véritable opération militaire, où les Espagnols dominent, grâce à leurs armes, leur stratégie, leurs chevaux et leurs armures. Leur but ? S'approprier l'or, les perles, les terres et faire des esclaves. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les conquistadores étaient indépendants, et non des soldats du roi. Ils n'étaient liés à la Couronne espagnole que par un contrat (capitulación). En effet, après avoir reçu l'autorisation de participer à la conquête, ils finançaient leur voyage et devaient reverser une partie des bénéfices de la conquête au roi. En échange de quoi, ce dernier leur octroyait titres et fonctions en Amérique. La première capitulación attribuée à Christophe Colomb le 17 avril 1492 lui conférait le titre de vice-roi et gouverneur de toutes les terres qu'il trouverait...
La fondation de Nueva Cadiz, à Cubagua, sera suivie de plusieurs autres, comme celle d'Asunción, à Margarita. En 1520, la Couronne espagnole octroie au frère Bartolomé de Las Casas tout le nord du Venezuela, afin de créer une zone d'artisanat et d'agriculture coloniale à côté de Cumaná. Las Casas projette de séparer les colons des indigènes, afin d'apprendre à ces derniers les méthodes agricoles européennes. En vain.
De l'île de Saint-Domingue, Juan de Amphis fonde Coro qui sera, dès 1527, la première capitale du Venezuela et le demeurera jusqu'en 1577. En 1528, grâce au contrat de conquête de Carlos V, les banquiers allemands Welser arment quatre navires à leurs frais et envoient 200 soldats prêter main-forte au gouverneur de Santa Marta. Ils sont chargés de fonder deux villages de 300 habitants chacun, de bâtir trois forteresses et d'enrôler 50 mineurs pour l'exploitation de l'or et de l'argent. Profitant de leur contrat, les banquiers allemands chassèrent l'esclave et l'or, sans fonder ni villages ni mines, et en vendant à prix d'or les importations d'Espagne sous leur contrôle. Ils seront les premiers Européens à se risquer dans les terres inconnues, et notamment dans les Andes, jusqu'à Bogotá.
A l'est du pays, on lutte contre une nature et des Indiens plutôt hostiles. Diego de Ordaz, remonté jusqu'aux rapides d'Atures, meurt empoisonné au retour de son expédition sur l'Orénoque en 1531. Diego de Losada fonde Santiago de León de Caracas en 1567. Attaqué par les terribles Indiens Caracas, Losada s'en remet à la protection du patron de l'Espagne, Santiago de León, à qui il confie la ville. A partir de cette époque (et jusqu'au miracle pétrolier), le Venezuela vit de l'élevage et de la culture tropicale (café, coton, etc.), dans une économie dominée par de grandes familles.
En 1591, Philippe II, roi d'Espagne, abroge les capitulaciones. Ces lois sont à l'origine d'immenses propriétés que l'on retrouve de nos jours encore entre les mains des descendants des conquistadores. En 1718, Philippe V abroge le système d'encomiendas. Cette institution espagnole, inventée pour récompenser les conquistadores, consistait à diviser les Indiens en plusieurs groupes, qui étaient mis au service d'un encomendero. Comble de l'ironie, les Indiens devaient même payer un impôt en travaillant pour l'encomendero qui était chargé de les protéger et de les évangéliser... Ce système, créé par la reine Isabelle en 1493 (modifié en 1512 dans les lois de Burgos), veillait à contrôler l'exploitation souvent excessive des Indiens non cannibales. Il interdisait ainsi leur emploi dans les mines, leur vente, et obligeait les encomenderos à laisser les Indiens libres deux mois sur trois, afin que ceux-ci puissent travailler pour leur propre compte. Cependant, les abus se sont multipliés... Après l'épuisement des Indiens, les exploitants importèrent des Noirs d'Espagne et du Portugal d'abord, puis dès le XVIe siècle, d'Afrique, pour travailler à Cubagua. Les Africains furent ensuite envoyés dans les mines et dans les champs. Sur les 120 000 esclaves arrivés au Venezuela, on n'en dénombrera plus que 80 000 en 1810. Pour la première fois, en 1739, Philippe V réunit politiquement et militairement, sous le nom de vice-royaume de Nouvelle-Grenade, un territoire constitué en presque totalité par le Venezuela, la Colombie et l'Equateur d'aujourd'hui.
Entre le 8 septembre 1777 et le 6 juillet 1786, Carlos III, pour des raisons pratiques (centralisation fiscale et juridique à Caracas, inconvénient des retards dus aux distances), décrète que les six provinces - Margarita, Caracas, Cumaná, Maracaibo, Guyane et Trinidad - seront réunies dans la capitainerie générale du Venezuela.
La volonté d'indépendance, née de la maturité des colonies capables de se gouverner elles-mêmes, s'est trouvée confortée par le courant de pensée républicain et ses conséquences : indépendance des Etats-Unis et Révolution française. Et Napoléon, fils de 1789, met en déroute la monarchie espagnole en 1808 : l'occasion est trop belle... Les élites créoles veulent mettre fin à la dépendance politique (les postes clés sont réservés aux Espagnols) et surtout économique du Venezuela vis-à-vis de la métropole (l'Espagne oblige les colonies à ne commercer qu'avec elle, sous peine de mort). La métropole fixe aussi les productions, afin d'éviter la concurrence avec ses propres produits, comme l'olive ou le raisin.
Simón Bolívar (1783-1830)
Le grand homme politique et visionnaire. 5 000 000 km2 des actuels Venezuela, Colombie, Equateur, Pérou et Bolivie (dont le nom est d'ailleurs un hommage au Libertador) furent administrés par lui. Il ne réussit pas à réaliser le rêve de sa vie, la Grande-Colombie. Depuis le commencement des guerres d'indépendance, il aurait chevauché dix-huit mille lieues, soit deux fois le tour de la planète, ce qui lui valut le surnom de Cul-de-Fer, et personne ne contredit la légende voulant qu'il eût dormi à cheval.
Francisco de Miranda (1750-1816)
Il est certes moins célèbre que Bolívar, mais c'est pourtant lui qui a lancé les premières banderilles de l'indépendance vénézuélienne en défiant, parfois avec succès, les Espagnols. Ce fut pourtant finalement un échec et, emprisonné en 1812, il mourut à Paris. Il servit auparavant la Révolution française, ce qui lui vaudra d'avoir son nom gravé sur l'Arc de triomphe.
Général José Antonio Páez (1790-1873)
Bras droit de Bolívar, il donna au pays son indépendance effective en 1830 mais, contrairement au Libertador, il accepta trois fois la présidence du pays, puis s'exila à New York.
Antonio José de Sucre (1795-1830)
Cadet des soldats de Fernand VII à 10 ans, il est intégré dans l'unité commandée par son père au fort de San Antonio. Officier au service de la Couronne espagnole, comme son père et son grand-père, sa vie sera bouleversée par Napoléon (qui écarte Fernando VII du trône pour nommer son frère) et les idées de Rousseau (distillées par son oncle). Ce héros, mort à 35 ans, verra son destin marqué par la précocité. A 15 ans, acquis à la cause républicaine, il se met sous les ordres de Miranda, qu'il suit en exil après l'échec de la Ire République. En 1813, il contre-attaque pour libérer Cumaná, puis s'enfuit aux Antilles. Il revient enfin en 1815, par Cartagena, sous le commandement de Bolívar. Et là, rien ne résiste plus à ce stratège hors pair : après l'Equateur, il libère le Pérou lors de la bataille d'Ayacucho, le 9 février 1824, alors que son chef est déjà revenu au Venezuela. Cette victoire lui vaut le sacre : il devient le grand maréchal d'Ayacucho. Dans la foulée, il libère ce qui deviendra la Bolivie. A l'âge de 30 ans, il devient président du nouveau pays. La success story s'arrête là. Sucre meurt assassiné dans une embuscade, cinq ans plus tard.
La vraie révolution commence avec la destitution de Carlos V, en 1808, et l'invasion napoléonienne du 19 avril 1810, en métropole. L'Assemblée de Caracas rejette l'autorité du capitaine général Emparán, pour fonder une junte suprême, fidèle au régent Fernando VII. La majorité des autres provinces s'unissent à ce mouvement. La junte convoque le premier Congrès le 11 juin. Le 2 mars 1811, le fameux Congrès des provinces vénézuéliennes se réunit et élit un triumvirat pour gouverner. Des commissions sont aussi désignées pour rédiger une Constitution fédérale (dont certains passages sont la traduction de la Constitution américaine ou de la Déclaration des droits de l'homme), un code civil et un code pénal. Toutes les provinces acceptent la junte de Caracas, sauf Coro et Maracaibo, fidèles à la régence. Pendant la Ire République, le Venezuela est la première colonie à déclarer son indépendance à l'Espagne, le 5 juillet 1811. Le nouvel Etat, appelé la Confédération américaine du Venezuela, est constitué des provinces unies de Caracas, Cumaná, Barinas, Margarita, Barcelona, Mérida et Trujillo. Le drapeau dessiné par Miranda est adopté comme pavillon national.
Tout n'est pas fini puisque Simón Bolívar, qui entre en scène, ne tenait qu'un rôle de second plan dans la Ire République. C'est grâce à la publication, le 15 décembre 1812, du manifeste de Cartagena, que le futur Libertador prend en main la restauration de la République. Dans le célèbre manifeste, il analyse les raisons de l'échec de la Ire République et appelle la Nouvelle-Grenade (Colombie) à faire cause commune avec le Venezuela. De son côté, Bolívar, secondé par José Félix Ribas, Rafael Urdaneta et Atanasio Girardot, part de la Colombie pour envahir le Venezuela. Il lève une armée de volontaires, le 1er mars 1813, et commence par reprendre Mérida. C'est le début de la " Campagne admirable ".
Le 15 juin 1813, Bolívar, sur sa lancée, promulgue à Trujillo son célèbre décret de " guerre à mort ". Avec ce mot d'ordre, Bolívar coupe le pays en deux camps. Il assure les Américains de sa protection ainsi que celle de leurs biens, et menace les Espagnols et les traîtres de la peine de mort. Le 7 août 1813, Bolívar entre triomphalement à Caracas, où est proclamée la IIe République. Coro, Maracaibo, Puerto Cabello et la Guyane restent pourtant sous contrôle des royalistes. La situation est donc la même qu'en 1811... La force expéditionnaire espagnole, commandée par Monteverde, est battue le 30 septembre 1813 à la bataille de Bárbula, et retourne à Puerto Cabello, qui restera un bastion royaliste jusqu'en 1823. Le 14 octobre 1813, Bolívar, proclamé Libertador, est nommé commandant en chef des forces révolutionnaires et reçoit les pouvoirs dictatoriaux.
Les royalistes, postés à Puerto Cabello et dirigés par Monteverde, reçoivent des renforts d'Europe. Au même moment, en 1814, le général royaliste et sanguinaire José Tomás Boves, à la tête d'une autre horde venue des Llanos, prend Victoria et s'arrête à San Mateo, l'endroit même où Bolívar tient son quartier général. Boves, blessé dans la bataille, se retire dans les Llanos. Pour freiner l'avancée des Espagnols, un officier républicain, Ricaurte, s'introduit dans leur réserve de munitions qu'il fait exploser en y laissant la vie. Bolívar battra Cajigal lors de la première bataille de Carabobo, le 28 mars 1814. Le 15 juin 1814, la seconde bataille de La Puerta est perdue par les indépendantistes, ce qui achève la IIe République. L'armée, dirigée par Bolívar et Mariño, est exsangue alors que Victoria, et plus tard Valencia, retombent dans les griffes de Boves.
Le 6 juillet 1814, Bolívar, qui désire se retrancher à l'est du pays pour préparer une contre-offensive, dirige l'émigration de 20 000 personnes qui fuient la ville de Caracas, investie le 16 juillet par Boves, El carnicero (" le boucher "). Peu d'émigrants survivront à cet exode, et les survivants mourront à Cumaná, quand Boves prendra la ville. Le Venezuela redevient alors royaliste. Quand Bolívar se réfugie en Guyane, il est éconduit par Ribas et Piar qui ne reconnaissent plus son autorité et l'expulsent. En août 1814, Bolívar et Mariño quittent Carúpano pour les Antilles. Le 5 décembre, la bataille d'Urica, où Boves meurt, sonne définitivement le glas de la IIe République. Le général José Félix Ribas est capturé, puis exécuté, comme beaucoup, après la prise de Maturín. Les forces survivantes se regroupent à Trinidad. Le capitaine général espagnol Morillo arrive à Margarita le 7 avril 1815, à la tête d'une force expéditionnaire de 15 000 hommes envoyés pour " pacifier " les colons rebelles. L'économie de la capitainerie générale est en ruine et un tiers de la population succombera.
Le 6 septembre 1815, Bolívar rend enfin publique sa fameuse Lettre de Jamaïque. Cette lettre prophétique, qui annonce avec clairvoyance l'avenir économique et politique des colonies, plaide la cause indépendantiste et dresse un sévère réquisitoire contre l'Espagne. Au début de l'année 1816, Bolívar retrouve nombre d'indépendantistes exilés à Haïti. Là, avec l'approbation du président haïtien Petión, il prépare un débarquement avec ses officiers à Los Cayos, sur l'île Margarita. Pendant ce temps, José Antonio Páez, une figure militaire indépendantiste des Llanos, se fait remarquer par ses exploits. Il est nommé commandant en chef des forces révolutionnaires. Bolívar et ses 250 hommes débarquent le 3 mai, à Margarita, où le Libertador proclame la IIIe République, à Santa Ana, quatre jours plus tard. Il devient, du même coup, commandant en chef de l'armée libératrice.
Le Libertador gagne Carúpano d'où il propose la liberté aux esclaves qui s'engageraient à combattre à ses côtés. Fort de ce décret, il s'embarque pour Ocumare de la Costa où il est... renvoyé à la mer. Il s'exile à Bonaire ; de retour vers le continent, il est lâché par Mariño. Il faudra attendre encore un an pour que le Libertador débarque à nouveau à Los Cayos, à Margarita, de là il atteint Barcelona en janvier 1817, son objectif est de libérer la Guyane pour en faire la base de offensives. Entre temps, les troupes laissées à Ocumare ont réussi à rejoindre les forces de Zaeaza et Monagas. Tous les républicains se retrouvent en Guyane, sous le commandement du général Piar. Fort de cet appui en Guyane, Bolívar essaye d'envahir la province de Caracas le 9 janvier 1817. Il essuie encore une défaite et se retire à Barcelona. Le 8 mai 1817, le Congrès des Etats-Unis du Venezuela se réunit à Cariaco, sous l'égide de Mariño et de Piar. Sous le fallacieux prétexte de répondre à l'appel de Bolívar, ceux-ci rétablissent la République fédérale et un triumvirat, comme sous la Ire République. Evidemment, Bolívar condamne ce Congrès qui remet en cause son pouvoir. A son arrivée en Guyane, Piar entre dans la clandestinité. Pas pour longtemps : le 16 octobre 1817, il est passé par les armes pour insubordination à l'autorité suprême.
Au début de 1818, Bolívar prépare une offensive de grande envergure - la Campagne du Centre - pour reconquérir Caracas. Malgré l'aide des troupes des Llanos commandées par Páez, les pertes sont lourdes et Bolívar doit se retirer à Angostura, en Guyane. C'est là que, le 15 février 1819, le Congrès du même nom élit Bolívar président de la République. Il commence à rédiger la Constitution. On se souviendra du discours d'Angostura dans lequel le Libertador renonce à son mandat de " Dictateur chef suprême de la République " qu'il avait reçu en 1813. Il critique, néanmoins, la Constitution de 1811 (le fédéralisme et l'impuissance du triumvirat notamment) et jette les bases d'une nouvelle constitution reposant non plus sur la liberté mais sur l'égalité, afin de rallier à sa cause les esclaves affranchis. La constitution d'Angostura prônera donc un pouvoir centralisateur et présidentiel sans pour autant abolir totalement l'esclavage. Peu après, Bolívar se met en tête d'investir la Nouvelle-Grenade (Colombie) par surprise, afin d'attaquer les royalistes sur leur arrière-garde et de disposer, ensuite, des hommes et des ressources indispensables à la guerre d'indépendance. C'est un succès : le 1er avril 1819, Paéz bat Morillo aux Quesaras. Santander aussi occupe les Llanos de Casanare. Tandis que Bolívar traverse les sommets enneigés des Andes avec les troupes vénézuéliennes, il prend les Espagnols par surprise, initiant ainsi la libération des autres colonies.
Le 7 août 1819, les troupes espagnoles sont boutées hors de la moitié sud de la Nouvelle-Grenade, lors de la bataille décisive de Boyacá. Cette victoire assied l'autorité de Bolívar qui, le 11 décembre 1819, de retour à Angostura, élimine un complot et prêche au Congrès la formation d'une Grande-Colombie, comprenant le vice-royaume de Nouvelle-Grenade et la capitainerie du Venezuela. La décision, approuvée le 17 décembre, motive deux autres campagnes en 1821 et 1822, pour chasser les royalistes du sud de la Nouvelle-Grenade. Les 26 et 27 novembre 1820, un armistice de 6 mois est signé à Trujillo, par lequel les révolutionnaires renoncent à la " guerre à mort ". Bolívar et Morillo, son alter ego royaliste, se retrouvent à Santa Ana. Sur ce, Morillo retourne en Espagne convaincu que les indépendantistes ne renonceront jamais. Mais l'armistice est rompu. Maracaibo, jusque-là royaliste, se déclare République démocratique unie à la Colombie. Simón Bolívar retourne se battre jusqu'à la bataille de Carabobo.
Entre-temps, le 6 mai 1821, la République de Colombie est véritablement fondée. Elle est présidée par Bolívar, secondé par Santander. Les représentants des deux anciennes provinces se réunissent pour fonder une nouvelle constitution à Cúcuta. Le 24 juin 1821, la seconde bataille de Carabobo conclut la guerre d'indépendance. Bolívar, secondé par son chef d'état-major Mariño et les généraux Páez, Cedeño et Plaza, se place à la tête de 6 500 hommes et bat les troupes espagnoles du général de La Torre. Les Espagnols sont définitivement chassés du Venezuela. Le 30 août suivant, la Constitution de la Grande-Colombie est instituée à Cúcuta.
Le Libertador entreprend ensuite de libérer Guayaquil, en partant de Popayán, au sud de l'actuelle Colombie. Le 24 mai 1822, José Antonio de Sucre écrase les Espagnols à Pichincha, au nord de Quito, et libère l'Equateur qui, reconnaissant, accepte d'intégrer la République de Colombie le 2 juin. De là, Bolívar entre à Guayaquil et y instaure la République. La Grande-Colombie n'est alors plus occupée.
Le 7 novembre 1827, le mouvement de sécession d'avec la Grande-Colombie est lancé au Venezuela. L'union, née de la nécessité des guerres d'indépendance, éclate en temps de paix. Dès 1826, le mouvement séparatiste Casiota fait des adeptes. En 1828, le Libertador s'accorde les pleins pouvoirs afin de rétablir la République de Colombie, mais en vain. Il se retire alors à Santa Marta. Le 6 mai 1830, réuni à Valence, le Congrès national ratifie la séparation du Venezuela de la Grande-Colombie. José Antonio Páez est nommé premier président du Venezuela. Le 4 juin 1830, le maréchal Sucre est assassiné à Berruecos. Le 17 décembre 1830, Simón Bolívar s'éteint à Santa Marta, à l'âge de 47 ans. Désespéré de voir la Grande-Colombie se désagréger malgré ses efforts, il déclara : " J'ai labouré la mer. "
De 1831 à 1835, José Antonio Páez, malgré son analphabétisme notoire, préside à Caracas devenue capitale. En 1839, il est réélu président jusqu'en 1846. Mais trois ans plus tard, il est carrément expulsé du pays pour avoir " conspiré " contre Monagas, qui décrète en 1854 l'abolition de l'esclavage. En 1861, Páez revient de son exil aux Etats-Unis pour tenter d'éteindre la guerre civile. Pour cela, il n'hésite pas à s'octroyer des pouvoirs dictatoriaux. La guerre fédérale se termine en 1863, mais c'est Falcón qui devient président ; Páez repart en exil. En 1864, la nouvelle constitution démocratique marque le triomphe des fédéralistes. En 1870, Antonio Guzmán Blanco prend le pouvoir pour 20 ans, durant lesquels il instaure l'école obligatoire et laïque en 1870, le registre civil des naissances et des mariages en 1872, et une monnaie unique. En 1874, il ferme les couvents et les séminaires, et inaugure l'année suivante la loge maçonnique de Caracas. En 1899, le général Cipriano Castro, accompagné de 60 compatriotes du Táchira, déclare la guerre au gouvernement à Capacho, le 24 mai. Il entre dans Caracas le 22 octobre et prend le pouvoir le lendemain jusqu'en 1908. Gómez, le bras droit du dictateur, emploiera ces 9 années à construire les bases de son futur pouvoir...
En 1908, Cipriano Castro, sur les conseils de son entourage, part en Allemagne pour se faire opérer. Pendant ce temps, son vice-président, le général Juan Vicente Gómez prend sa place, en l'accusant de crimes en tout genre. Les tribunaux déclarent Castro inéligible ; il est suspendu de son poste et menacé d'arrestation s'il revient. Gómez assume donc le pouvoir dès le 24 novembre 1908 pour une dictature mémorable qui ne s'achèvera qu'à sa mort en 1935. En quatre ans, le budget de l'armée croît de 180 %. Son régime est une vraie tyrannie qui chasse sans relâche tous les autres partis politiques quels qu'ils soient. Même le Rotary Club sera obligé de se dissoudre pour éviter les foudres de Gómez ! Prison, torture et délation ne touchent pas seulement les dangereux terroristes mais aussi les étudiants contestataires enlevés sous prétexte d'être enrôlés dans l'armée et qui finissent au bagne, sans jugement ni procès. D'ailleurs, la route sinueuse qui traverse le parc Henri Pittier jusqu'à Choroní ou l'autoroute La Guaira-Caracas sont le fruit de ces travaux réservés aux " criminels "...
Le dictateur de Maracay, sous les airs bonhommes du Pepone de Don Camillo, n'hésite pas à s'enrichir personnellement, en instituant une hiérarchie corrompue à tous les niveaux. De la même manière qu'il administrait ses terres dans les Andes, Gómez confie à des parents le quasi-monopole de la viande et du poisson à Caracas, à d'autres proches l'exploitation exclusive des maisons de jeux et de la loterie nationale... On dit, à la fin du règne de Gómez en 1935, que chaque Vénézuélien avait un membre de sa famille en prison, en exil ou émigré aux Etats-Unis.
De 1935 à 1941, le général Eleazar López Contreras, ex-ministre de la Guerre de Gómez, devient président. Il met en application l'expression " semer le pétrole ", c'est-à-dire qu'au lieu de remplir les caisses des compagnies privées, les recettes pétrolières sont réinvesties dans d'autres secteurs afin d'anticiper sur l'épuisement des réserves. Lui succède jusqu'en 1945 le général Isaías Medina Angarita, ministre de la Guerre du gouvernement Contreras. Medina construit le complexe urbain El Silencio pour éviter la marginalité des pauvres ; il légalise le parti communiste, décrète le 1er mai jour férié et la journée de travail à 8 heures, puis met en place une loi pour les paysans " reforma agraria ". Sous sa présidence, aucun prisonnier politique ni exilé n'est déploré ; c'est la première fois que l'on parle d'un impôt sur les hydrocarbures aux gringos. Il dérange...
Le 18 octobre 1945 éclate un coup d'Etat fomenté par un groupe de jeunes officiers qui prend d'assaut les installations militaires de Maracay et de Caracas ainsi que le palais présidentiel de Miraflores et les centres de communication de la capitale. Le président Medina se rend à un jeune officier, Marcos Pérez Jiménez, et s'exile avec Lopez Contreras. Rómulo Betancourt préside le Conseil de gouvernement mis en place, jusqu'en février 1948, date à laquelle le célèbre romancier Rómulo Gallegos, président de l'Action démocratique (AD, social-démocrate), est élu démocratiquement président de la République. Pour la première fois, le pouvoir a le soutien de la majorité de la population. Gallegos décide du partage des ressources pétrolières entre l'Etat et les compagnies privées, et d'autres réformes agricoles, industrielles, dans le domaine de la santé et de l'éducation. Cette politique amène le coup d'Etat du 24 novembre 1948, mené par les Forces armées nationales. En 1 heure, l'armée prend le contrôle du gouvernement et place sa junte. Dans le triumvirat au pouvoir, on remarque le colonel Marcos Pérez Jiménez. Carlos Delgado Chalbaud préside le nouveau Conseil de gouvernement et sera kidnappé et assassiné trois ans plus tard. La prise de pouvoir de Jiménez en 1952 est contestée. Grâce au boum pétrolier, il réalise ses plus grands desseins mégalomanes, tout en conservant une large popularité pendant son mandat. Outre un totalitarisme qui condamne l'opposition à l'exil ou à la torture, on lui doit le plus grand et le plus haut téléphérique du monde et d'autres projets pharaoniques, dont les chantiers étaient attribués contre des pots-de-vin proportionnels ! Malgré la dictature (l'Université centrale est fermée pour cause de gauchisme en 1956 et les syndicats sont noyautés par la police), le Venezuela, pendant cette décennie, prend des allures d'Eldorado et accueille 800 000 immigrants, principalement espagnols, italiens et portugais, dont 50 000 employés de compagnies pétrolières.
Le 23 janvier 1958, une révolution (sans morts) destitue Pérez Jiménez et l'oblige à l'exil. Le colonel, interrogé à son arrivée à Miami, rassure les journalistes quant à son quotidien : " Ne vous en faites pas pour moi, j'ai 200 millions de dollars d'économie. " En attendant les élections et le retour d'exil des leaders de l'opposition, l'intérim est assuré par une junte composée de civils et de militaires. Etrangement, la " révolution de Janvier " marque la fin d'une époque et la fuite des capitaux s'intensifie. En 1958 encore, le solde de la balance des paiements courants est largement en faveur du Venezuela, grâce aux revenus pétroliers bien sûr.
De 1959 à 1964, Rómulo Betancourt (Action démocratique - AD) devient le premier président élu démocratiquement ayant pu mener son mandat à terme. Mais l'économie ne se redresse pas. La politique de gauche de l'écrivain-président qui cherche à favoriser la relance de l'économie (l'Etat s'endette et les salaires sont augmentés de 30 % en moyenne) est accueillie avec beaucoup de froideur par les investisseurs étrangers. Il est vrai qu'en matière de stabilité politique le Venezuela a rompu avec son passé en 1958. Pendant les 150 années antérieures, le pays a connu pas moins de 100 changements de gouvernement et 23 constitutions. Mais la période 1958-1998 n'a pas été vraiment paisible. Sous le premier mandat de Rómulo Betancourt (1959-1964), il y a eu six rébellions militaires, des attentats terroristes constants, une activité intense de guérilla, une tentative manquée de peu d'assassinat du président (perpétrée par un gouvernement étranger) et 916 prisonniers politiques. En 1967, neuf ans après l'arrivée au pouvoir de Betancourt, Caracas est considéré comme la ville la plus chère au monde. Les riches envoient les liquidités qu'ils pillent sur des comptes à l'étranger, alors que les pauvres souffrent et survivent. Le taux de mortalité infantile est de 56 % et l'espérance de vie de 65 ans. Alors que, pendant cette période, Cuba et le Brésil ont augmenté leurs budgets à l'éducation de plus de 60 %, le Venezuela n'augmente le sien que de 7,2 %. Le Venezuela a alors le taux de croissance démographique le plus élevé de la planète ; et pourtant, le taux d'augmentation du nombre d'enfants à l'école primaire est dix fois plus élevé à Cuba et au Brésil ! La même année, 1,7 % de la population accapare 74 % des terres cultivables. Un quart des Caraqueños peuvent s'offrir une belle voiture, alors qu'un tiers de tous les habitants de la capitale vivent dans des ranchos (bidonvilles). Pire encore : 40 % de ces ranchos n'ont aucun accès direct à l'eau, encore moins aux autres services sanitaires. Finalement on peut appeler cela une timide démocratie.
De 1969 à 1974, le président est Rafael Caldera (Copei, démocrate-chrétien). C'est la première fois qu'une alternance politique a lieu au Venezuela sans effusion de sang. Avocat, professeur et écrivain, le leader du Copei, né en 1916, gagne les élections avec un tiers des voix. Pendant le boom pétrolier de 1970 à 1978, la part des revenus pétroliers versés au gouvernement passant à 70 % et grâce à la nationalisation d'autres ressources naturelles, le gouvernement se retrouva avec une quantité sans précédent de revenus. Les salaires augmentèrent, des contrôles de prix furent instaurés, les importations furent subventionnées et des titres de propriété de la terre furent distribués (quoique de manière catastrophique). Et que firent le gouvernement et la classe privilégiée avec cette manne subite pour préparer l'avenir ? Rien du tout. Mais dès le début des années 1980, la corruption et la mauvaise gestion avaient creusé un énorme déficit et le PIB du pays s'effondra.
De 1974 à 1979, a lieu une nouvelle alternance avec la présidence de Carlos Andrés Pérez, AD. Le 7 décembre 1974, l'Etat nationalise l'industrie métallurgique, jusqu'alors sous contrôle nord-américain. Le 1er janvier 1976, le secteur pétrolier est à son tour nationalisé. Pendant les mandats de Luis Herrera Campins, du Copei (1979-84) et de Jaime Lusinchi, AD (1984-88), l'effort est mis en vain sur la relance. L'ancien président Carlos Andrés Pérez, réélu président le 4 décembre 1988, prônera, à l'inverse, une politique de rigueur. Cependant, sous un programme de privatisation (Can TV pour le téléphone, Viasa rachetée par Iberia, etc.), l'inflation s'installe et l'aide aux plus démunis est allégée. L'impopularité de Pérez s'accroît. Au début de février 1992, 81 % des Vénézuéliens déclarent n'avoir aucune confiance en leur président. Tant et si bien que, dans la nuit du 3 au 4 février 1992, douze bataillons de Maracay et Maracaibo se soulèvent. Le putsch (qui fait 20 morts), mené par le lieutenant-colonel Hugo Chávez (du Movimiento Bolivariano Revolucionario, un nationalisme anti américain de gauche) et Arias Cárdenas, avorte, mais le mécontentement subsiste. C'est ce qui s'appellera le " Mouvement du 4-F ". Lors du deuxième coup d'Etat, le 27 novembre 1992, un groupe de jeunes officiers d'aviation va jusqu'à bombarder le palais présidentiel de Miraflores, faisant 100 morts. Mais l'armée restera loyale au président.
En mai 1993, Carlos Andrés Pérez est mis en cause par le Sénat pour une sombre affaire de finances occultes. Pérez aurait pris 250 millions de bolivars dans des fonds secrets et les aurait changés au cours alors en vigueur pour en tirer 11 millions de dollars de bénéfice. Il est écarté du pouvoir en 1993, mais il sera toutefois blanchi fin 1996. En décembre 1993, Rafael Caldera est réélu président à l'âge de 77 ans avec 28 % des voix, grâce aux élections présidentielles à un tour. Le créateur du Copei a, cette fois-ci, fait campagne avec un groupe de petits partis, Convergencia. Il doit son succès à son image d'homme intègre et au rejet des réformes trop libérales de son prédécesseur. Il est élu pour stabiliser l'économie sans imposer pour autant des mesures d'austérité trop fortes. Malheureusement pour lui, dès la première année, sa politique se heurte à l'ébranlement du système bancaire vénézuélien. Certaines banques déposent le bilan, alors que leurs responsables s'exilent à Miami, avec la caisse bien sûr.
En juin 1994, la deuxième banque du pays, Banco Latino, ne doit sa survie qu'à une aide financière du gouvernement. Une multitude de banques la suivent. Les déposants s'inquiètent, l'inflation s'accélère. Pour calmer le jeu, le président Caldera instaure le contrôle gouvernemental de l'économie nationale : pendant deux ans le bolivar sera rigidement indexé au dollar (1 US$ pour 170 bolivars). D'autre part, pour réconcilier son peuple, il amnistie en mars 1994 Hugo Chávez et d'autres leaders du putsch de février 1992. Suivront trois ans de crise, avec déficit fiscal, inflation galopante et croissance zéro. En avril 1996, Rafael Caldera, sous les " conseils pressants " du FMI, conduit un plan d'ajustement pour réduire l'inflation. Fini donc le contrôle des changes. La veille de cette décision, le dollar s'échangeait pour 500 bolivars au marché noir. Après la suppression du contrôle des changes, l'inflation apparaît en pleine lumière : elle est de 103 %, soit le record de l'Amérique du Sud. Entraînée dans une inflation galopante, la politique du président Caldera tarde à porter ses fruits. Dans le domaine de l'éducation, entre autres, les traitements de certains professeurs ne tiennent pas compte de l'inflation et ont parfois des années de retard. Les universités font grève. Les étudiants manifestent, violemment parfois. Les cours sont retardés, et les mouvements se soldent par quelques morts tous les ans.
Les Vénézuéliens sont alors prêts pour un grand changement. En fait, on se dirigeait vers une présidence féminine, celle d'Irene Sáez, miss Univers en ses vertes années. Longtemps très bien placée dans les sondages avec son parti, Irene Sáez, bien cotée après les bons échos de son action à la tête de la municipalité de Chacao, voit son taux de popularité s'effondrer d'un coup lorsqu'elle conclut une alliance avec les deux partis traditionnels, dont le peuple ne voulait plus à aucun prix. Alors a commencé l'ascension du mystérieux Hugo Chávez, martyr du 4-F, emprisonné pendant plusieurs mois. Son discours simple, aisément compréhensible par les gens du peuple, séduit. C'est la première fois au Venezuela qu'un homme politique descend dans la rue et se préoccupe des problèmes des plus mal lotis. Son ascension est la conséquence d'un désir de changement de la part de la majorité de la population, qui ne veut plus de corruption, déçue par l'inefficacité de la gestion publique et de la distribution inégale de la richesse, et qui accorde très peu de crédibilité aux partis politiques. L'élitisme politique en prend un coup. Plus encore que ses louables projets de développer la santé publique et l'éducation, c'est sa promesse de limpiar la casa (nettoyer la maison) et de se débarrasser de tous les corrompus qui volent les richesses du pays depuis quarante ans qui fait mouche. Dès lors, pour le peuple, la corruption n'est plus perçue comme une fatalité et il élit triomphalement l'ancien colonel et ex-putschiste à la présidence, le 6 décembre 1998 avec 56,2 % des voix. La nouvelle élite est représentée par des gauchistes en mal de démocratie qui ont toujours critiqué l'autoritarisme des précédents gouvernements. Chávez, qui n'est pas un ange, n'hésite pas à remettre au pas l'industrie pétrolière et à favoriser ses fidèles au sein de l'armée. En 2002, la grève générale et le sabotage de PDVSA échoués, il reste à l'opposition la voix électorale. Elle utilise la Constitution bolivarienne, et met en oeuvre en 2004 un mécanisme démocratique réunissant les 2,4 millions de signatures nécessaires au référendum révocatoire de mi-mandat. Le 15 août 2004, le résultat des urnes conforte une nouvelle fois le mandat présidentiel avec 58 % des voix en sa faveur. Aujourd'hui l'opposition s'essouffle, la croissance du pays bat son plein, mais les transnationales qui produisent 90 % de l'information mondiale continue d'alerter la communauté internationale sur la politique catastrophique du gouvernement actuel ! Alors que les grèves générales du Chili des années 1970, la mort du président démocratiquement élu Salvador Allende, se sont suivies d'une des plus brutales dictatures sud-américaines (Pinochet), que penser en 2005 du complot d'assassinat, décrié par Chávez contre sa personne, et orchestré selon lui par le gouvernement de Washington... Dans tous les cas, la menace vénézuélienne est encore plus grande pour les Etats-Unis, à cause de ses relations étroites avec Cuba. Le Venezuela envoie du pétrole et Cuba du personnel qualifié (docteurs, professeurs, etc.). Pour l'opposition, les politiques du gouvernement consistent surtout en un " vaste clientélisme qui sert à consolider le pouvoir présidentiel ".
On voit bien que le Venezuela ne compte pas baisser la tête ou alors seulement pour foncer sur ses projets. En juillet 2006, il adhère au marché commun de l'Amérique du Sud, le Mercosur qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. Après s'être retiré en mai 2007 du FMI et de la Banque mondiale que le Président désigne comme " des mécanismes aux mains de l'impérialisme US qui exploite les pays pauvres ", le pays lance avec l'Argentine la création en décembre 2007 de la Banque du Sud avec la Bolivie, le Brésil, l'Equateur, le Paraguay et l'Uruguay. Elle constitue une alternative régionale au FMI et à la Banque mondiale. L'année 2008 est marquée par les crises politiques avec la Colombie et les Etats-Unis, expulsion des ambassadeurs respectifs, mais aussi d'une délégation de Human Rights Watch (HRW), après un rapport critique de l'ONG. La relation avec le gouvernement américain s'est depuis améliorée avec l'élection de Barack Obama, cordiale mais ferme, la preuve avec la crise du Honduras en juillet 2009, lorsque Hugo Chávez assure alors qu'il ferait tout pour " faire échouer " le putsch, et, que de son côté, la Maison-Blanche se déclare " très préoccupée " de la situation, mais laisse place au dialogue. Se cherchant des alliés puissant, le président Chávez s'était rendu en septembre 2008 en Russie pour signer une série d'accords dans les domaines militaire et économique. Idem avec l'Iran, le président Ahmadinejad se greffe à un projet gazier, investit dans le domaine pétrolier : des tracteurs " Veniran " sont fabriqués en commun par les deux pays et une ligne aérienne relie désormais Téhéran à Caracas. L'opposition et certains pays s'insurgent que les mollahs aillent aussi loin.
Après sa victoire en novembre 2008, où son parti remporte 17 des 22 postes de gouverneurs ainsi que les élections municipales. Cependant, les deux plus grandes villes, Caracas et Maracaibo, vont au profit de l'opposition. Pour clouer le tout, le 15 février 2009, les électeurs autorisent par référendum la réélection illimitée du chef de l'Etat. Hugo Chávez pourra à nouveau se présenter en 2012. Il quitte en avril 2011 la Communauté andine trop proche des Etats-Unis selon lui et dénonce en mai de cette année-là que l'opposition appuyée par les Américains allait tenter un coup d'Etat. En attendant les réformes se poursuivent, les missions cheminent comme la Mission Agro Venezuela qui permet à des centaines de milliers de producteurs agricoles de percevoir une aide du gouvernement en échange de leur contribution pour garantir la souveraineté alimentaire. C'est en 2011 que l'état de santé du président vénézuélien se dégrade. En septembre 2011, il déclare publiquement : " J'achève à l'instant même à La Havane le dernier jour du quatrième cycle de ma chimiothérapie et j'espère que ce sera le dernier. " Malgré la maladie, le président vénézuélien garde toute sa fougue et réaffirme qu'il compte se présenter à l'élection présidentielle de 2012 ; ses longues allocutions dans les médias sont époustouflantes ; il ne change pas de cap et c'est ce qui le rend encore plus populaire. Au même moment, le président vénézuélien augmente les salaires des universitaires et du secteur public de 40%, et le salaire minimum de 26,5%. Fort de cette popularité un rapport d'enquête de la firme privée Gallup place le Venezuela au sixième rang mondial pour la perception qu'à la population de son bien-être pour les cinq prochaines années, puisque 64% de la population considère qu'elle en jouit. Le peuple croit à la démocratie dans sa majorité. Même Amnesty International salue le Vénézuela pour les efforts réalisés dans le but de réduire la pauvreté, pourtant l'Amérique latine est la région la plus inégalitaire du monde, de par sa condition de sous-continent et une population qui avoisine les 580 millions d'habitants. Cependant, à l'approche de 2012, la situation est plus complexe. Les élections approchent et les doutes sur l'évolution du cancer déclaré de Hugo Chávez inquiètent autant ses plus fidèles partisans que la communauté internationale. Le président vénézuélien est l'homme fort du pouvoir, tout est concentré sur lui ; véritable leadership il est le garant de la stabilité de la République bolivarienne. Ni l'armée ni le peuple n'accepteraient un gouvernement issu de l'opposition. L'avenir proche nous en dira plus. Pour le moment, le " Prézi ", âgé de 57 ans, est largement favori pour emporter un troisième mandat en décembre 2012.
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